
Traduit de l’anglais par EDB () • Langue originale : anglais |
Le 4 juin 1989, sur la place Tiananmen [Tian’anmen], à Pékin, quelque chose s’est produit. Selon les médias occidentaux de la « presse libre », entre 3 000 et 10 000 manifestants non armés auraient été « massacrés » sur la place par l’armée de Libération du Peuple chinois. Selon CNN : « des centaines, si ce ne sont des milliers, ont été tués ce jour-là ». Selon Reuters : « La Chine n’a jamais communiqué de bilan complet, mais des groupes de défense des droits de l’homme et des témoins affirment que le nombre de victimes pourrait se chiffrer en milliers ». Cependant, notre « estimation » la plus claire vient de la BBC, qui déclare :
« La répression par l’armée chinoise des manifestations de la place Tiananmen en 1989 a fait au moins 10 000 morts, selon des documents britanniques récemment publiés. Ce chiffre a été donné dans un câble diplomatique secret de l’ambassadeur britannique en Chine de l’époque, Sir Alan Donald.
Les estimations précédentes du nombre de morts lors des manifestations prodémocratiques allaient de quelques centaines à plus de 1 000. »
La BBC se livre à de nombreuses fausses affirmations dans son reportage, en citant principalement les propos d’un diplomate britannique comme s’il s’agissait d’un fait indéniable, et, de surcroît, en reproduisant le tropisme commun à de nombreuses sources occidentales qui « rendent compte » de l’incident de Tiananmen du 4 juin en le présentant comme une manifestation « prodémocratie ».
Un autre mensonge courant est que le peuple chinois ne sait rien de l’incident, en raison de la « sévère censure de son gouvernement autoritaire ». Non seulement ce mensonge est facilement réfuté en parlant à n’importe quel habitant de la Chine continentale, mais Mango Press a déjà produit la traduction d’un document officiel du gouvernement sur les événements de la nuit.1
Alors, quelle est la vérité sur le « massacre de la place Tiananmen » / l’« incident du 4 juin » ? C’est l’objet de cet article. Il s’agira de fouiller dans les sources chinoises et occidentales, les témoignages oculaires et les câbles fuités de la CIA afin d’établir la vérité sur ce jour fatidique. Pour terminer, nous utiliserons des preuves concordantes pour voir, une fois pour toutes, aussi bien du côté occidental que du côté chinois, qui ment et dans quel but.
Pour comprendre pourquoi l’« Incident du 4 juin » s’est produit, il faut avoir une compréhension de base des conditions historiques qui ont conduit aux manifestations. Malheureusement, beaucoup d’explications historiques derrière celles-ci sont omises des sources bourgeoises, parce que lorsqu’un lecteur comprend réellement les conditions matérielles derrière les contestations, il commence à remettre en question la narration occidentale.
La plupart des causes sous-jacentes de l’incident du 4 juin remontent à la Révolution culturelle. Une explication complète de celle-ci dépasse largement le cadre de cet article, mais un bref résumé s’impose.
En 1966, le pouvoir de Mao Zedong au sein de la structure organisationnelle du PCC (Parti communiste chinois) avait commencé à faiblir après des échecs personnels attribués aux ratés du Grand Bond en avant de la Chine. C’est pourquoi Mao a « lancé » une révolution pour « renverser les Quatre Vieilleries2 » et purger les rangs du parti des « éléments bourgeois ». Il y parvint en mobilisant des groupes d’étudiants dans les universités, des travailleurs mécontents et d’autres membres de la société de la RPC (République populaire de Chine).
La Révolution culturelle a atteint certains de ses objectifs déclarés, notamment l’élévation de la Bande des Quatre, un groupe d’ultragauche, à un rang de premier plan dans la politique du PCC. De nombreuses sources chinoises contemporaines, dont le Quotidien du Peuple, qualifient la Révolution culturelle de « revers majeur » et la considèrent comme un mouvement largement déficient qui a semé le chaos dans toute la Chine pendant une décennie entière. Le Quotidien du Peuple, généralement considéré par les médias occidentaux bourgeois comme un « porte-parole du gouvernement chinois », dit ceci de la Révolution culturelle :
« Le PCC a admis, analysé et corrigé les erreurs commises par lui-même et les dirigeants du pays, tirant les leçons des échecs et des expériences réussies. » (Quotidien du peuple en ligne, 17 mai 2016)
Mais qu’est-ce que la Révolution culturelle et la « prise de pouvoir » de Mao ont à voir avec les manifestations de la place Tiananmen ?
Plus que vous ne pouvez l’imaginer.
Une fois encore, l’histoire complète de la Bande des Quatre dépasse la portée et la dimension de ce seul article, mais pour comprendre l’incident du 4 juin, il faut également comprendre quel rôle clé ces quatre individus ont joué.
La Bande des Quatre était un groupe d’« ultra-maoïstes » composé de Zhang Chunqiao, Yao Wenyuan, Wang Hongwen et de la femme de Mao, Jiang Qing. Les nombreux « excès » chaotiques de la Révolution culturelle, y compris la destruction de sites du patrimoine religieux et culturel, ont été attribués à leurs activités vitrioliques.
La Bande a perdu le pouvoir en 1976, lorsque le Premier ministre de l’époque, Zhou Enlai, est décédé. Il y a eu une brève « lutte de pouvoir » (comme la qualifient les médias occidentaux) au cours de laquelle la Bande des Quatre contrôlait l’appareil médiatique, et Hua Guofeng, un réformiste « pro-Mao », bénéficiait du soutien de la justice. Hua a réhabilité Deng Xiaoping, un célèbre politicien proréforme en Chine qui avait été dénoncé par la faction ultra comme « un routier capitaliste ». Deng est devenu le Premier ministre par intérim de la Chine en 1976 et, peu après, la Bande des Quatre a été arrêtée.
Jiang Qing, l’épouse de Mao, a tenté de fomenter une insurrection armée à Shanghai, visant à renverser le Comité central de la République populaire de Chine. Cette tentative de coup d’État a échoué, et la Bande des Quatre a été arrêtée pour avoir tenté de fomenter une contre-révolution. La responsabilité du chaos et du dénigrement de la société chinoise durant la Révolution culturelle a été attribuée, pour une large part, à la Bande des Quatre. Tous les quatre ont été condamnés à mort pour le rôle qu’ils ont joué. (Yan, J. Q., & Gao. G., 1996)
Selon le monde universitaire bourgeois occidental, entre 750 000 et 1,5 million de personnes ont été tuées à la suite des excès de la Révolution culturelle (The World Peace Foundation, 2016). Les échecs persistants et les dommages sociétaux causés par la brutalité de la révolution ont affecté diverses parties de la société chinoise. La négligence de l’éducation pendant la Révolution a fait que de nombreux étudiants n’avaient pas de qualifications officielles et ont cherché à obtenir des réformes encore plus importantes.
À la suite de la défaite de la Bande des Quatre, les dirigeants chinois, guidés par Deng Xiaoping, ont lancé la politique du « Boluan Fanzheng » (拨乱反正). Cette politique signifie littéralement « Éliminer le chaos et revenir à la normalité », et ses principaux objectifs étaient de se défaire du chaos de la dernière décennie et de réhabiliter ceux qui avaient souffert inutilement des épreuves de la Révolution culturelle.
L’une des figures de proue de la campagne Boluan Fanzheng était un haut fonctionnaire communiste connu sous le nom de Hu Yaobang. Hu était considéré comme le « réformateur libéral » de la direction du Parti communiste, par contraste avec Zhao Ziyang, plus « conservateur », et avec Deng Xiaoping, la figure « centriste ». Hu n’était pas apprécié par de nombreux « anciens du parti » (les membres les plus âgés et les plus révolutionnaires du PCC) et, à la suite de certaines décisions politiques controversées, dont la poursuite de la libéralisation vers la nouvelle économie de marché socialiste, des manifestations ont éclaté dans toute la Chine. C’était en 1987, et de nombreux étudiants ont commencé à manifester dans leurs universités ; leur message était clair : poursuivre les réformes.
Il est important de se rappeler que pendant la Révolution culturelle, qui venait à peine de se terminer lorsque les manifestations étudiantes ont commencé, les étudiants étaient encouragés à se rebeller et à critiquer leurs enseignants. Il s’agissait d’une politique gouvernementale officielle, et plus tard, toujours au cours de la Révolution culturelle, de nombreuses universités ont été fermées afin que leurs étudiants puissent être mobilisés comme gardes rouges paramilitaires. Cet état d’esprit était encore omniprésent chez de nombreux nouveaux étudiants fréquentant des universités qui n’avaient été rouvertes que récemment.
Les anciens du parti de la vieille garde ont utilisé cette perturbation généralisée pour pousser Hu à se retirer. Maintenant, la terminologie « poursuivre les réformes » semble donner du crédit aux interprétations occidentales des événements ; à savoir, que ces contestations étaient un appel à « Liberté et Démocratie ! ». Carl Zha, personnalité de Twitter et hôte du podcast Silk And Steel, était présent lors des manifestations de 87 et explique dans son/ses épisode(s) sur Tiananmen que de nombreux étudiants en 1987 appelaient à de nouvelles réformes sociales, plutôt qu’à des réformes économiques ou politiques radicales. Un exemple qu’il donne est que dans la Chine de l’après-Révolution culturelle, il était interdit de tenir la main d’une personne que l’on fréquentait sur le campus de l’université. De nombreuses normes sociales étaient encore très conservatrices et fondées sur la culture chinoise ; la plus grande partie de l’appel à la réforme visait à libéraliser la société, plutôt que l’économie ou le gouvernement. (Zha, C., 2019)
Quoi qu’il en soit, les médias occidentaux vont délibérément ignorer ou occulter ce détail du récit afin de servir leurs propres intérêts néfastes. Le 15 avril 1989, Hu Yaobang est décédé de causes naturelles. En réaction, une veillée funèbre de facto a commencé sur la place Tiananmen, avec de nombreux étudiants venus déposer des couronnes ou allumer des bougies en soutien à l’idéologie proréforme de Hu.
Les manifestations sont souvent considérées par les médias et de nombreux universitaires occidentaux comme un mouvement monolithique, tous réclamant la démission du parti communiste et l’instauration d’une « démocratie libérale » à la place. Cette idée ne pourrait être plus éloignée de la vérité, car, à son apogée, le mouvement de contestation de la place Tiananmen comptait plus de 80 000 personnes.
Le mouvement n’incluait pas seulement des étudiants, qui étaient simplement le groupe qui se faisait le plus entendre, mais également de nombreux ouvriers d’usine, travailleurs migrants et ouvriers agricoles ruraux des environs de Pékin qui ont pris part à l’action, avec une orientation politique différente pour pratiquement chacun de ces groupes.
Certains manifestants étaient marxistes-léninistes, certains étaient maoïstes purs et durs, certains étaient libéraux, et d’autres ont été placés là. Il ne s’agit pas d’une sombre conspiration du gouvernement chinois, mais d’un fait confirmé ; une opération conjointe du MI6 et de la CIA, connue sous le nom d’« Opération Yellowbird », a été lancée pour former les factions « prodémocratie » dans les universités chinoises. Sur le terrain, des triades ont été envoyées de Hong Kong pour former les étudiants à la guérilla, les armant de bâtons de fer et leur enseignant des tactiques d’insurrection.
L’objectif final de l’opération Yellowbird était d’« extraire » les individus de « grande valeur » du mouvement de contestation, et plus de 400 d’entre eux ont été « extraits » avec succès. La raison pour laquelle les médias occidentaux ignorent les milliers de manifestants communistes présents sur la place est que les succès de l’opération Yellowbird leur ont permis de se focaliser sur les étudiants libéraux et procapitalistes.
Les plus célèbres de ces leaders de la contestation étudiante sont Chai Ling et Wang Dan. Wang Dan a pris le pouvoir dans le nouveau groupe « prodémocratie » de son université, non pas par le biais d’une élection, mais en se déclarant lui-même leader (ironie).
Chai Ling est surtout connue pour ses déclarations au vitriol appelant directement à un changement de régime en Chine :
« Les étudiants ont fait un excellent travail et le gouvernement a été contraint de modifier son comportement ; mais notre objectif ultime est de changer l’ensemble du système. »
Dans un documentaire étatsunien intitulé La Porte de la Paix céleste, Chai Ling est interviewée par Peter Cunningham le 28 mai 1989 ; voici cette interview désormais tristement célèbre :
Chai Ling: : « Pendant tout ce temps, j’ai gardé cela pour moi parce qu’étant chinoise, je pensais que je ne devais pas dire du mal des Chinois. Mais je ne peux pas m’empêcher de penser parfois — et je pourrais aussi bien le dire — vous, les Chinois, vous ne valez pas ma lutte ! Vous ne valez pas mon sacrifice !
En fait, ce que nous espérons, c’est un bain de sang, le moment où le gouvernement est prêt à massacrer le peuple sans vergogne. Ce n’est que lorsque la place sera inondée de sang que le peuple chinois ouvrira les yeux. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’il sera vraiment uni. Mais comment puis-je expliquer tout cela à mes camarades étudiants ?
Et ce qui est vraiment triste, c’est que certains étudiants, ainsi que des personnes célèbres et qui connaissent bien la situation, s’efforcent d’aider le gouvernement, de l’empêcher de prendre de telles mesures. Au nom de leurs intérêts égoïstes et de leurs affaires privées, ils essaient de provoquer la désintégration de notre mouvement et de nous faire quitter la place avant que le gouvernement ne devienne si désespéré qu’il passe à l’action… »
Cunningham: : « Allez-vous rester sur la place vous-même ? »
Chai Ling: : « Non. »
Cunningham: : « Pourquoi ? »
Chai Ling: : « Parce que ma situation est différente. Mon nom est sur la liste noire du gouvernement. Je ne vais pas me laisser éliminer par ce gouvernement. Je veux vivre. En tout cas, c’est comme ça que je le ressens. Je ne sais pas si les gens vont dire que je suis égoïste. Je crois que les gens doivent continuer le travail que j’ai commencé. Un mouvement démocratique ne peut pas réussir avec une seule personne. J’espère que vous ne rapporterez pas ce que je viens de dire pour l’instant, d’accord ? »
Chai Ling et Wang Dan ont tous deux été perçus, ou du moins déclarés, par les médias occidentaux comme les « leaders » du mouvement étudiant sur la place, et ils ont bénéficié de semaines de couverture médiatique occidentale, tandis que les 79 998 autres contestataires étaient supposés être en phase avec Chai et les manifestations « prodémocratie ». C’est du moins ce que l’on pouvait présumer en lisant un rapport britannique ou américain de l’époque.
Non seulement c’était fondamentalement faux, mais le soi-disant leader de ce mouvement appelait activement des milliers de personnes à se faire martyrs au nom de la « liberté et de la démocratie ». Comme le souligne Chai elle-même, elle était bien trop importante pour se sacrifier ; elle a donc fait le choix de de se faire exfiltrer vers les États-Unis, via la marionnette britannique de Hong Kong.
Un leader de la manifestation étudiante interrogé dans La Porte de la Paix céleste déclare ce qui suit à propos de la nature antidémocratique des factions « prodémocratie » sur la place :
« Une fois qu’ils prenaient le contrôle de la station de diffusion [sur la place], ils étaient en position de force. Souvent, nous devions éliminer trois ou quatre coups de force par jour. À l’époque, j’ai même plaisanté : maintenant, je comprends enfin pourquoi Li Peng [le Premier ministre chinois de l’époque] voulait supprimer les étudiants ! »
Il est évident que le « leadership » de cette manifestation, ou du moins, le leadership de facto que les États-Unis avaient placé à sa tête à travers le financement (direct et secret), la formation, et par la couverture médiatique, avait un objectif clair : créer les conditions d’un massacre sur la place Tiananmen. La manifestation avait commencé de manière organique, comme un moyen pour les étudiants et les partisans de la réforme de montrer leur soutien à Hu Yaobang, mais elle avait été cooptée par des agents étrangers malveillants.
Le gouvernement chinois, pour sa part, a fait preuve d’une remarquable retenue. Les manifestations ont pu se dérouler librement du 16 avril au 20 mai, sans incident. Si 70 à 80 000 personnes s’asseyaient et occupaient la place du Parlement en Grande-Bretagne ou Pennsylvania Avenue à Washington D.C., je ne pense pas que la manifestation serait autorisée à se poursuivre, sans opposition, pendant 7 semaines, que ce soit en 1989 ou en 2021.
Le 20 mai, la loi martiale était déclarée et les manifestants étaient priés, par le biais des journaux télévisés et des haut-parleurs de la place, de rentrer chez eux. En raison des multiples « coups de force éliminés » au sein de la direction du mouvement, et du pouvoir centralisé des groupes prodémocratie financés par les États-Unis, de nombreuses personnes se sont montrées mécontentes des manifestations, en particulier après que les leaders n’aient proposé aucune solution tangible pendant leur rencontre avec les responsables du PCC.
Les forces militaires du commandement du théâtre d'opération du centre, à proximité, ont tenté de pénétrer dans Pékin, mais ont été refoulées aux zones d’entrée, principalement par des ouvriers mécontents et, comme le rapporta le gouvernement, par de véritables agents contre-révolutionnaires.
Après s’être regroupée, la nuit du 2 juin, la première tentative d’évacuer la place a eu lieu. Les troupes de l’Armée populaire de libération (APL) envoyées sur place disposaient d’un équipement antiémeute rudimentaire. En raison des sanctions occidentales empêchant l’achat de matériel antiémeute, les soldats de l’APL étaient principalement équipés de bâtons en bois et de casques en plastique, avec environ un soldat sur dix armé d’un fusil d’assaut.
Des troupes se déplaçant vers l’ouest en empruntant l’avenue Chang'an ont été prises à partie par certaines bandes qui désarmaient les soldats (tous les soldats n’étaient pas armés), et par d’autres qui utilisaient la violence.
Certains convois ont réussi à se frayer un chemin jusqu’à la place Tiananmen, où les soldats non armés ont pu discuter avec les étudiants sur le terrain, convainquant beaucoup d’entre eux de se retirer pacifiquement.
Dans la nuit du 2 juin, toutes les violences ont eu lieu dans les rues adjacentes et le long de l’avenue Chang'an. Les armes qui avaient été confisquées aux quelques officiers armés ont été distribuées aux émeutiers, des véhicules blindés ont été incendiés avec des cocktails Molotov, et des transports de troupes avec des soldats plus lourdement armés (en réponse aux premiers incidents) ont été capturés.
Selon un article du Washington Post du 5 juin 1989 : « Les combattants antigouvernementaux avaient été organisés en formations de 100 à 150 personnes. Ils étaient armés de cocktails Molotov et de gourdins en fer, pour répondre à l’APL qui était encore désarmée dans les jours précédant le 4 juin » — cet article a depuis été retiré des archives du WaPo.
Là encore, des armes ont été distribuées aux bandits qui tenaient les barricades construites à la hâte pour bloquer les rues. Les soldats qui avaient été capturés dans les transports de troupes ont été lynchés, et certains ont été brûlés vifs. Les trois images ci-dessous montrent les corps du lieutenant Liu Guogeng (刘国庚), du soldat Cui Guozheng (崔国政) et du premier lieutenant Wang Jinwei (王锦伟).
Dans un cas, les émeutiers ont réussi à réquisitionner un véhicule blindé Type-63 de transport de troupes de l’Armée populaire de libération et ont été filmés en train de le conduire dans les rues adjacentes à la place Tiananmen. La séquence vidéo montre également des émeutiers tirant avec la mitrailleuse lourde principale du véhicule.
À la suite de la violente agression, à leur entrée dans la ville, subie par les troupes antiémeute pour la plupart non armées, et avec un bilan total de 4 manifestants morts (écrasés par une trancheuse de l’armée) et de 15 soldats/policiers armés morts, la décision a été prise de retirer les militaires. Plus lourdement armée, cette fois, une deuxième tentative pour prendre le contrôle des rues adjacentes allait être lancée le 3 juin.
Dans la nuit du 3 juin, les forces sont entrées dans la ville et ont commencé à neutraliser les manifestants contre-révolutionnaires armés. L’APL a été confrontée à des émeutiers retranchés qui avaient pris des positions de snipers dans des immeubles d’habitation jouxtant l’avenue Chang'an, ainsi qu’à leurs propres véhicules qui avaient été volés. Après avoir forcé les barricades des émeutiers en réussissant à les briser, l’APL a pu de nouveau envoyer des troupes, essentiellement non armées, à Tiananmen.
Comme le corroborent les fuites de la CIA divulguées par Wikileaks, il n’y a pas eu de combats sur la place Tiananmen. Aucun étudiant n’a été exécuté, et aucun char n’a roulé sur des gens. Le câble en question relate les événements de la nuit du point de vue d’un « diplomate latino-américain » [pays non précisé] appelé « Gallo » :
« Bien que des coups de feu aient pu être entendus, Gallo a déclaré, qu’à part quelques passages à tabac d’étudiants, il n’y a pas eu de tirs de masse dans la foule d’étudiants au Monument. Lorsque Poloff a mentionné certains récits de témoins oculaires faisant état de massacres au Monument avec des armes automatiques, Gallo a déclaré qu’il n’y avait pas eu de tel carnage. Une fois l’accord conclu pour que les étudiants se retirent, en se donnant la main pour former une colonne, ils ont quitté la place par le coin sud-est.
Presque tout le monde, y compris Gallo, est parti. Les quelques personnes qui ont tenté de rester ont été battues et poussées à rejoindre la fin du cortège en partance. Une fois sortis de la place, les étudiants se sont dirigés vers l’ouest sur Qianmen Dajie3, tandis que Gallo est allé vers l’est pour rejoindre sa voiture. » (La CIA, 1989)
Après les événements du 4 juin, le gouvernement chinois a publié une estimation du nombre des victimes à environ 300 tués. Immédiatement, le monde occidental a considéré ce chiffre avec mépris et dérision, car le récit le plus insidieux avait déjà été écrit par de multiples médias occidentaux. Les « estimations » des ambassadeurs étatsuniens, des journalistes des médias britanniques et, plus tard, des diplomates britanniques, allaient de 1 000 à 3 000, puis finalement à 10 000 (!) victimes.
Cependant, une semaine plus tard, le gouvernement chinois a entériné le nombre total de victimes à 203. Ce chiffre n’a pas changé depuis qu’il a été annoncé par le gouvernement chinois, alors que les estimations occidentales semblent prêtes à augmenter chaque fois qu’une nation occidentale le demande.
L’une des voix les plus citées à propos du « massacre » dans les jours qui ont suivi n’était autre que l’émeutière préférée des médias étatsuniens, Chai Ling.
Chai Ling a déclaré au départ que : « Ils [les étudiants censés être restés sur la place après son évacuation] étaient épuisés et dormaient dans leurs tentes ; ces étudiants ont ensuite été écrasés par les chars ».
Il est intéressant de noter que le câble de la CIA précédemment cité démonte également les mensonges de Chai Ling :
« Les troupes ont commencé une approche lente et ordonnée du Monument depuis le nord, les soldats à pied précédant les véhicules blindés. D’après ce qu’il a pu voir, Gallo a eu l’impression que la plupart des tentes de la place étaient vides lorsque les véhicules blindés ont roulé dessus. »
En outre, ce n’est pas seulement la CIA elle-même qui dément la déclaration de l’un de ses agents, mais également un autre leader de la contestation étudiante, présenté dans La Porte de la Paix céleste ; à la suite des mensonges incendiaires de Chai Ling aux médias occidentaux, il a déclaré :
« Certains ont dit que 200 personnes étaient mortes sur la place, d’autres que 2 000 y étaient mortes. Il y avait aussi des histoires [Chai Ling] de chars sur la place, écrasant les étudiants qui essayaient de partir ; je dois dire que je n’ai rien vu de tel, et je ne sais pas où ils ont vu cela ; j’étais moi-même sur la place, jusqu’à 6 h 30 ce matin-là. — Je n’arrêtais pas de penser : allons-nous utiliser des mensonges, pour attaquer un ennemi qui ment ? »
Une enquête récente menée par la mère d’un des étudiants décédés le 4 juin a abouti à un bilan total de 188 morts (Global Times, 2017), ce qui est remarquablement proche de l’estimation officielle donnée par le maire de Pékin le 6 juin 1989 :
« Rapport sur le contrôle des troubles et la répression de la rébellion contre-révolutionnaire », publié le 6 juillet 1989 par le maire de Pékin, Chen Xitong.
« Plus de 3 000 civils ont été blessés et plus de 200, dont 36 étudiants, sont morts dans l’émeute », écrit-il. (Wong, K., 2017)
De nombreux Occidentaux, dont des journalistes, croient sincèrement que personne en Chine n’a entendu parler de Tiananmen. Ils pensent que la censure de l’État est si brutale que le simple fait de discuter de l’événement peut vous conduire à un goulag ; cet article a utilisé de nombreuses sources du gouvernement chinois pour étayer les arguments présentés, y compris de nombreuses sources qui n’ont été que récemment traduites en anglais depuis leur langue d’origine, le chinois.
Wang Dan, parmi de nombreux autres manifestants de la place du 4 juin, a été arrêté, et certains (dont Wang) ont passé du temps en prison pour leurs activités de trahison (parmi elles, la participation à des opérations clandestines de la CIA). Wang Dan est maintenant un homme libre, vivant aux États-Unis. Mais les médias occidentaux ne vous ont-ils pas dit que la Chine a exécuté tous les étudiants contestataires qu’elle a arrêtés ? Mais pas le chef de file, je suppose.
Les Chinois ne se réfèrent peut-être pas aux événements du 4 juin comme « le massacre de la place Tiananmen », mais ils sont souvent bien mieux informés sur les événements de cette journée que l’Occidental moyen qui utilise « Tiananmen » comme une massue pour « prouver l’autoritarisme » — en réalité, cette obsession occidentale pour une contre-révolution chinoise vaincue montre à quel point les Occidentaux sont sensibles à la propagande. Les Chinois appellent cet événement « l’incident du 4 juin », car ils savent mieux que nous qu’il n’y a pas eu de massacre sur la place Tiananmen le 4 juin 1989 ; seulement une violente émeute réprimée dans les rues latérales.
La BBC vous informe simplement qu’elle gonfle le nombre de morts de Tiananmen à 10 000 parce que : « nous avons trouvé des notes secrètes » et nous devons prendre cela comme un fait souverain ; mais quand la version chinoise des événements est en béton depuis 1989, nous devons nous poser la question ; pourquoi nous mentent-ils autant à propos de la Chine ?!
Lorsqu’une nation, en particulier une nation communiste/socialiste, commence à rivaliser avec les puissances mondiales du moment, on écrit de la propagande à son sujet. C’est un fait simple et indiscutable. Mais lorsque cette propagande nous est présentée, nous l’acceptons sans poser de questions. En raison des conditions matérielles des sociétés capitalistes qui créent cette propagande, les travailleurs ont peu de temps ou d’énergie pour analyser de manière critique les « nouvelles » qui leur sont assénées et qui les nourrissent. Un exemple visuel simple serait les deux images ci-dessous. La première image est présentée par les propagandistes comme une « preuve » pour faire allusion à l’idée d’un massacre en cours ; si vous passez quelques instants à regarder la photo, tout n’est pas ce qu’il semble. La deuxième image illustre comment une photo de vélos éparpillés peut être présentée comme une preuve irréfutable émanant du cœur de l’Empire.
L’angle d’attaque le plus tristement célèbre de la propagande est celui de l’image du « Tankman », debout devant une colonne de plus de 30 chars de combat Type-62, et qu’il fait s’arrêter. Le présupposé fait par cette photo est celui de la bravoure d’un seul homme, debout devant des chars qui viennent (soi-disant) de commettre un massacre.
L’ensemble de la vidéo, ironiquement, montre que toute la colonne s’arrête pour ne pas rouler sur cet homme, un geste étrange pour les architectes d’un massacre. En outre, « Tankman » grimpe sur la coque du premier char, et frappe sur l’écoutille. Tout en tenant ses sacs de courses. « Tankman » converse ensuite avec l’équipage du char pendant environ 25 secondes, avant de redescendre doucement et prudemment, et d’être emmené en lieu sûr par ses amis. Les chars poursuivent ensuite leur chemin le long de l’avenue Chang'an, pour retourner à leur base, quittant ainsi la place.
L’image recadrée, diffusée par les médias occidentaux, montre le « Tankman » bloquer quelques chars, et ils montrent rarement la séquence complète, qui inclut la conversation nonchalante que le jeune homme tient au sommet du Type-62.
Et de toutes les façons, si un manifestant du « pays de la liberté » prenait l’initiative de reproduire l’action « courageuse » de « Tankman », cela se passerait comme à Pékin, n’est-ce pas ?
Le récit des d’événements de la partie occidentale, présentée par les Médias Libéraux, « soi-disant » libres, n’a aucun sens. Il n’y a jamais d’explication quant à la raison pour laquelle les étudiants ont, en premier lieu, manifesté sur la place, et il y a très rarement une discussion sur les objectifs très disparates des groupes d’étudiants.
Si nous devons croire qu’une colonne de chars s’arrêterait pour un seul homme, après en avoir tué 10 000 dans un bain de sang, alors quels autres mensonges toujours plus grotesques l’Occident écrit-il sur la Chine ?
Remarque : chaque fois qu’une « nouvelle » occidentale sur la Chine est démentie, l’incident du 4 juin est utilisé comme un bâton. Chaque article propagandiste à succès écrit sur la Chine peut être « justifié » en pointant du doigt les « mensonges du méchant gouvernement chinois sur Tiananmen ».
Sur la place Tiananmen, le 4 juin 1989, il n’y a eu Aucun Massacre. Il y a eu des affrontements violents dans les rues adjacentes entre des éléments armés contre-révolutionnaires, la police et l’armée. Le bilan de l’événement s’élève à 241 morts, soldats, policiers et émeutiers confondus.
Après les violences, il n’y a eu aucune exécution liée à l’événement. Wang Dan, un leader de la contestation et un instigateur de la violence, qui n’a pas réussi à fuir vers l’Ouest, a été arrêté. Il a été condamné à 4 ans de prison, plus 2 ans de détention préventive dans l’attente de son procès ; pour incitation à la violence contre-révolutionnaire, l’homme n’a reçu que 6 ans de prison. Il vit maintenant libre dans la sainteté de l’Occident capitaliste.
La véritable raison pour laquelle l’Occident est obligé de vous mentir sur les événements de cette journée, c’est pour sauver la face. Ils ont tenté de renverser le gouvernement souverain de la Chine par le biais de la violence fasciste, et leur tentative de coup d’État a été écrasée. De façon magistrale.
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