Les allégations douteuses de viol par Tel-Aviv à l’encontre du Hamas dissimulent la crise choquante de la violence sexuelle en Israël, où 260 femmes et mineures israéliennes sont violées chaque jour.
Alors que les accusations non fondées d’Israël concernant des viols commis le 7 octobre ont fait la une des médias occidentaux, les cas pourtant documentés et crédibles de viols contre les Palestiniens et d’agressions sexuelles entre Israéliens ont reçu beaucoup moins d’attention.
Le fléau israélien des violences sexuelles et des viols n’est pas apparu il y a seulement cinq mois. Ses racines sont plus profondes et plus anciennes que cela, et il existe un contexte crucial pour comprendre l’environnement national en matière d’agression.
Le 8 février, Haaretz a fait une révélation poignante : 116 dossiers différents détaillent des cas d’agression sexuelle et de violence à l’encontre de femmes et de mineurs, parmi les Israéliens « déplacés » de leurs colonies illégales en raison des conflits militaires en cours à Gaza et au Liban.
Les cas ont fait surface lors d’une commission spéciale de la Knesset sur le statut des femmes et l’égalité des sexes, où « la présidente de la commission, MK Pnina Tamano-Shata [Parti de l’Unité nationale], a réprimandé les représentants de la police pour ne pas avoir collecté des données précises auprès de chaque hôtel, par rapport à la violence et aux agressions sexuelles ».
Bien qu’il y ait eu des désaccords sur l’absence de données complètes, des incidents troublants ont été mis en évidence, notamment un cas de pédophilie impliquant un jeune homme de 23 ans établissant une « relation avec une jeune fille de 13 ans, tous deux habitant le même hôtel », et un viol commis après qu’un homme a suivi une femme jusqu’à sa chambre. Il a également été noté que les ascenseurs sont des lieux qui produisent une vulnérabilité particulière pour des agressions et des violences sexuelles.
Les cas d’agression sexuelle ne se limitent pas aux quelque 200 000 colons « déplacés ». Une soldate a également affirmé de façon crédible qu’elle avait été violée par un de ses collègues militaires au cours de l’assaut brutal en cours sur Gaza.
Le harcèlement sexuel et la violence n’ont rien de nouveau au sein de Tsahal. Selon un rapport du Haaretz, « un tiers des femmes enrôlées dans l’armée ont été victimes de harcèlement sexuel au moins une fois au cours de l’année précédente [2022] ».
Le journal note que la plupart des victimes évitent de signaler ce qui leur est arrivé et que « 70 % des jeunes femmes qui ont signalé ce qui leur était arrivé ont déclaré que leur rapport n’avait pas été traité du tout, ou pas suffisamment. »
En 2020, cette crise de la violence sexuelle dans l’armée israélienne a été reconnue après...
]]>Les médias occidentaux ont présenté un rapport de l’ONU comme la preuve que le Hamas avait agressé sexuellement des Israéliennes. Pourtant, les auteurs du document ont admis qu’ils n’avaient pas pu localiser une seule victime, ont suggéré que les responsables israéliens avaient mis en scène un viol et ont dénoncé des « interprétations médico-légales inexactes ».
Le 4 mars, les Nations Unies ont publié un rapport sur les violences sexuelles qui auraient eu lieu pendant la guerre israélienne contre Gaza. Ce rapport a immédiatement été célébré dans les médias grand public comme la preuve de ce que des dizaines de lobbyistes israéliens et de journalistes sous leur emprise ont affirmé pendant des mois (en dépit des multiples preuves du contraire) : les forces du Hamas se seraient livrées à une campagne systématique de viols lors de leur attaque contre Israël le 7 octobre.
Il n’y a qu’un seul problème. Les auteurs du rapport ont catégoriquement contredit l’idée qu’il existait des preuves d’une campagne de viols par le Hamas.
De nombreux médias traditionnels ont occulté ce fait gênant en modifiant habilement le langage. L’Associated Press, par exemple, a présenté les allégations de viol au kibboutz de Be’eri — que le rapport de l’ONU qualifie d’« infondées » — comme des « allégations de viol qui n’ont pas encore pu être vérifiées ».
L’AP n’a pas été le seul média à se livrer à ce genre de rédaction créative. Le 5 mars, le New York Times titrait que le rapport de l’ONU avait découvert les « preuves d’agressions sexuelles dans l’attaque menée par le Hamas contre Israël ».
Mais, à la suite d’un message publié sur les réseaux sociaux par le rédacteur en chef de The Grayzone, Max Blumenthal, le Times a discrètement modifié son titre, qui se lit désormais comme suit : « L’équipe de l’ONU trouve des raisons de soutenir les rapports de violence sexuelle dans l’attaque du Hamas ».
Les commentaires de la chef d’équipe de l’ONU ont clairement montré que la mission en Israël était le produit d’une campagne de relations publiques israélienne. De l’aveu même de la représentante spéciale des Nations unies pour les violences sexuelles dans les conflits, Pramila Patten, l’équipe n’a été envoyée qu’à la suite de « pressions » exercées par des groupes de lobbying liés au gouvernement israélien. Son emploi du temps personnel révèle...
]]>The Grayzone a obtenu les slides d’une présentation confidentielle du lobby israélien basée sur les données du sondeur d’opinion républicain, Frank Luntz. Les documents contiennent des sujets de discussion pour les politiciens et les personnalités publiques qui cherchent à justifier l’assaut d’Israël sur la bande de Gaza.
Deux groupes de pression pro-israéliens importants organisent des séances d’information privées à New York pour apprendre aux élus et aux personnalités connues comment influencer l’opinion publique en faveur de la campagne militaire israélienne à Gaza, comme le révèle The Grayzone. Ces séances de relations publiques, organisées par l’UJA-Federation et le Jewish Community Relations Council, s’appuient sur des données recueillies par Frank Luntz, un sondeur d’opinion républicain chevronné.
Une source présente lors de plusieurs réunions a fourni les slides de Luntz à The Grayzone. Elle a précisé que les participants avaient été informés que les présentations et les données contenues dans les documents étaient strictement confidentielles.
« Ce n’est PAS utile », a déclaré Luntz en réponse à un courriel de The Grayzone lui demandant de commenter ces réunions privées.
Les présentations éprouvées par Luntz sur la guerre à Gaza exhortent les hommes politiques à ne pas claironner les valeurs démocratiques que l’Amérique est censée partager avec Israël, mais plutôt à se concentrer sur le « langage de la guerre avec le Hamas ». Selon ce cadrage, un langage incendiaire doit être déployé pour dépeindre le Hamas comme une « organisation de haine […] brutale et sauvage » qui a « violé des femmes », tout en insistant sur le fait qu’Israël est engagé dans « une guerre pour l’humanité ».
Sur son site web personnel, Luntz se présente comme « l’un des professionnels de la communication les plus honorés de l’Amérique d’aujourd’hui ». Il a gagné une petite fortune en élaborant des sujets de discussion pour des poids lourds du parti républicain et des entreprises clientes entachées de scandales, comme Enron, la société d’énergie qui s’est effondrée après avoir provoqué la crise énergétique en Californie. À la suite du krach financier de 2008-2009, Luntz a conseillé le Parti républicain sur la manière de protéger d’un examen minutieux ses donateurs des grandes entreprises. À peu près au même moment, il a fourni à l’Association républicaine des gouverneurs des conseils pour saper Occupy Wall Street, le mouvement qui demande des comptes sur les malversations du secteur bancaire.
Le célèbre sondeur d’opinion du Parti républicain a eu un second emploi en tant que consultant pour le lobby israélien, produisant un « Dictionnaire de la langue mondiale » pour l’ancien Projet Israël, à la suite de l’attaque brutale de 2008-2009 contre Gaza et connue sous le nom d’opération « Plomb durci ». Dans son manuel de propagande, Luntz conseille aux « leaders qui sont en première ligne pour mener la guerre médiatique en faveur d’Israël » d’éviter les débats liés à l’occupation illégale de la Palestine.
« Évitez de parler des frontières en termes d’avant ou d’après 1967 », a-t-il conseillé, « car cela ne fait que rappeler aux Américains l’histoire militaire d’Israël. En particulier à gauche, cela vous fait du tort ».
150 jours de génocide. 150 jours de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité qui s’enchaînent à une vitesse telle qu’on pourrait presque passer à côté. Pourtant, nombre de ces crimes mériteraient de faire la une des journaux pendant des jours, si ce n’est des semaines. Au lieu de ça, les médias occidentaux n’en ont pas parlé, ou à peine. C’est la raison qui nous pousse aujourd’hui à (re)mettre en lumière sept d’entre eux. Sept crimes qui reflètent le degré d’inhumanité inouï atteint durant cette guerre. Sept crimes qu’il ne faudra jamais oublier.
Qu’il était doux, le temps où les dirigeants occidentaux s’indignaient du bombardement de l’hôpital Al-Shifa et où l’on s’imaginait encore que, lorsque la culpabilité de l’armée israélienne serait avérée, ils sonneraient la fin de sa macabre récréation. Las. Depuis, 28 hôpitaux et 65 cliniques ont été détruits en tout ou en partie, sans qu’ils s’en émeuvent. Depuis, certains médias se sont à ce point transformés en canaux de diffusion de la propagande israélienne que, sur les plateaux télé, les discussions ont tourné autour de la légitimité de cibler des hôpitaux, puisque des tunnels du Hamas auraient été construits en dessous (information transmise par l’armée israélienne, soit la fiabilité et l’impartialité mêmes).
Depuis, la bande de Gaza a été réduite en cendres et, en cinq mois, plus de 30 000 personnes ont été assassinées et 70 000 blessées à coup d’armes de destruction massive, en ce compris des armes chimiques, comme le phosphore blanc qui fond dans les graisses et entraîne le plus souvent la mort ou l’amputation. Au passage, de l’avis d’humanitaires qui se sont rendus sur place, ce chiffre de 30 000 morts est très probablement sous-évalué et avoisinerait plutôt les 100 000. Au bas mot. À titre de comparaison, en deux ans, la guerre en Ukraine a occasionné près de 10 000 civils tués et 20 000 blessés.
Malgré ces chiffres effarants, les victimes à Gaza n’intéressent pas les médias. Pour preuve, cette analyse des J.T. de TF1 et France 2 que Arrêt sur Images a réalisée le mois dernier. Sur un total de 29 heures d’antenne, seules 5 minutes ont été consacrées au génocide en cours dans la bande de Gaza. Et encore, on ne parle pas de la manière dont le génocide est présenté, le plus souvent uniquement par le biais de quelques images de bâtiments détruits et de chiffres de victimes anonymes. Les crimes les plus sordides, les histoires individuelles capables de rendre compte des atrocités commises sur place ne sont presque jamais portés à la connaissance du public. Pourtant, ces histoires existent, elles...
]]>Les tortures et les mauvais traitements infligés par Israël aux Palestiniens peuvent être comparés aux tactiques employées par les États-Unis pendant l’occupation de l’Irak ; un examen plus approfondi révèle leurs origines distinctes, enracinées dans l’entité sioniste.
Cinq jours seulement après le début de la guerre contre Gaza, des soldats et des colons israéliens ont arrêté trois Palestiniens dans le village de Wadi al-Seeq, en Cisjordanie occupée. Déshabillés jusqu’à leurs sous-vêtements, les prisonniers ont eu les yeux bandés, ont été sauvagement battus avec un tuyau de fer, ont été photographiés dans leur humiliation et ont subi l’indignité ultime de se faire uriner dessus.
L’une des victimes, Mohammad Matar, racontant son calvaire au journal israélien Haaretz, a comparé cette barbarie au tristement célèbre scandale d’Abou Ghraib en Irak. « C’est exactement ce qui s’est passé là-bas », a-t-il déclaré. « Abou Ghraib avec l’armée [israélienne]. »
Les humiliations sexuelles et les tortures infligées aux Palestiniens se sont poursuivies — et amplifiées — après l’invasion terrestre de Gaza par Israël, deux semaines plus tard. Rapidement, les soldats de Tsahal ont détenu et humilié de grands groupes d’hommes et de femmes palestiniens, les soumettant à des abus sexuels dans divers centres de détention.
Le 21 février, Khaled al-Shawish est devenu le neuvième Palestinien à mourir dans les prisons israéliennes depuis le 7 octobre, probablement sous la torture.
Les similitudes entre les actes de torture perpétrés contre les Palestiniens aujourd’hui et contre les Irakiens 20 ans plus tôt en Irak ne sont toutefois pas surprenantes. Israël et les techniques de torture mises au point par ses services de renseignement au cours des décennies d’occupation ont joué un rôle important, mais largement ignoré, dans le scandale de la prison d’Abou Ghraib en 2004, notamment en recourant à l’humiliation sexuelle et au viol.
Au lendemain chaotique de l’invasion illégale de l’Irak par les États-Unis en 2003, la générale de brigade Janis Karpinski, qui n’avait aucune expérience de la gestion des prisons, s’est retrouvée à la tête d’Abou Ghraib et d’autres centres de détention — 15 au total, dans le sud et le centre de l’Irak. Bien que la police militaire sous son commandement ne soit pas bien équipée pour les interrogatoires, le major général Geoffrey Miller, tristement célèbre pour son mandat au camp X-Ray de Guantanamo Bay, a plaidé en faveur de sa participation aux processus.
Karpinski a déclaré qu’après la visite de Miller, un grand nombre de contractants civils ont commencé à arriver à Abou Ghraib pour mener des interrogatoires. Ces civils ont ensuite donné des ordres aux policiers militaires réservistes et bas dans la hiérarchie, lesquels ont pratiqué les actes de torture représentés dans les images qui ont ensuite été divulguées au monde dans les médias.
Karpinski note en outre que les policiers militaires que l’on voit torturer et humilier des Irakiens ont été déployés à Abou Ghraib juste avant que les premières photographies ne...
]]>L’UNRWA a obtenu « des témoignages de détenus qui ont dit avoir été battus, déshabillés, volés, avoir eu les yeux bandés, avoir subi des abus sexuels » par les forces israéliennes.
Une nouvelle enquête de l’UNRWA, la principale agence des Nations Unies pour les affaires palestiniennes, documente les abus de l’armée israélienne sur des centaines de Palestiniens faits prisonniers à Gaza, a rapporté le New York Times le 3 mars.
Le rapport n’a pas encore été publié, mais le New York Times en a examiné une copie et a fourni des détails sur son contenu, notamment « des témoignages de détenus qui ont dit avoir été battus, déshabillés, volés, avoir eu les yeux bandés, avoir subi des abus sexuels et s’être vu refuser l’accès à des avocats et à des médecins, souvent pendant plus d’un mois ». Le rapport ajoute que certains détenus sont morts en captivité, en Israël.
Les forces israéliennes ont emprisonné quelque 4 000 Palestiniens de Gaza dans trois sites militaires en Israël. Pour le rapport, l’UNRWA s’est entretenu avec 100 des quelque 1 000 personnes qui ont été libérées à ce jour.
Le rapport indique que les détenus sont des hommes et des femmes, y compris des enfants de six ans et des personnes âgées de 82 ans.
Le rapport décrit « une série de mauvais traitements auxquels des habitants de Gaza de tous âges, de toutes capacités et de toutes origines ont déclaré avoir été confrontés dans des centres de détention improvisés en Israël ».
Certains des détenus interrogés par l’UNRWA ont décrit comment les soldats israéliens les ont frappés sur des plaies ouvertes, les ont maintenus pendant des heures dans des positions de stress douloureuses et les ont attaqués avec des chiens militaires.
Les soldats israéliens ont agressé sexuellement des détenus, hommes et femmes, selon le rapport. Certains hommes ont été frappés sur leurs parties génitales. Certaines femmes ont déclaré que les soldats les avaient soumises à des « attouchements inappropriés pendant les fouilles, comme forme de harcèlement, alors qu’elles avaient les yeux bandés », tandis que d’autres ont déclaré avoir été forcées de se déshabiller devant des soldats masculins pendant les fouilles et avoir été empêchées de se couvrir.
Les mauvais traitements « ont été utilisés pour obtenir des informations ou des aveux, pour intimider et humilier, et pour punir ».
Le New York Times indique que les conclusions du rapport « font écho à celles de plusieurs groupes de défense des droits, israéliens et palestiniens, ainsi qu’à des enquêtes distinctes menées par deux rapporteurs spéciaux des Nations unies ; tous ces rapports affirment que des abus similaires ont été commis dans les centres de détention israéliens ».
Le journal a également interrogé des Palestiniens qui avaient été détenus à Gaza et qui ont fourni...
]]>Tout en affirmant à tort avoir reçu une « confirmation indépendante » des affirmations de viols de masse par le Hamas — affirmations déjà débunkées —, le porte-parole du département d’État US a déclaré qu’il « ne peut pas vérifier de manière indépendante » les accusations des experts des droits de l’homme de l’ONU selon lesquelles des soldats israéliens ont abusé sexuellement et massacré systématiquement des femmes et des filles palestiniennes dans la bande de Gaza assiégée.
Le département d’État US a minimisé les conclusions des experts des droits de l’homme des Nations unies qui ont reçu des « accusations crédibles » selon lesquelles des soldats israéliens ont violé, torturé et exécuté des femmes et des jeunes filles palestiniennes pendant le siège de la bande de Gaza.
Les médias aux États-Unis ont également négligé le rapport de l’ONU sur les droits de l’homme, se concentrant plutôt sur un autre document douteux, celui de l’Association des centres d’aide aux victimes de viols en Israël (Association of Rape Crisis Centers in Israel / ARCCI), qui allègue le déferlement de « violences sexuelles systématiques » par le Hamas le 7 octobre 2023.
Comme l’a rapporté Max Blumenthal de The Grayzone, « un examen approfondi [du rapport de l’ARCCI] révèle qu’il y manque de nouvelles recherches, qu’il ne contient aucune preuve tangible et qu’il s’appuie plutôt sur des extraits d’articles contestés et rédigés par les mêmes médias occidentaux qui ont encouragé sa diffusion ». Sa publication a été financée par des poids lourds du lobby israélien basés aux États-Unis et impliqués dans une opération de relations publiques visant à justifier le siège actuel de Gaza.
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a déclaré avoir reçu des témoignages de femmes et de jeunes filles palestiniennes détenues par les Israéliens, faisant état de viols et de « multiples formes d’agressions sexuelles, comme le fait d’être déshabillées et fouillées par des officiers masculins de l’armée israélienne ».
The Grayzone a également recueilli le témoignage vidéo d’Abier Mohammed Gheben, 39 ans, une Palestinienne enlevée à Gaza par les Israéliens au cours de leur siège. Elle décrit les tortures, les privations et les humiliations qu’elle a subies pendant plus de 50 jours de captivité. « Nous avons dû dormir une nuit […] à la belle étoile », alors que nous étions « aveuglés et menottés », a-t-elle déclaré, ajoutant que son interrogateur « traitait les femmes de chiennes ».
Interrogé par les journalistes sur le rapport de l’ONU faisant état d’abus sexuels commis par Israël sur des détenues palestiniennes, le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, a déclaré aux journalistes qu’il « ne pouvait pas vérifier ces rapports de manière indépendante ».
Le contenu du document de l’Association des centres d’aide aux victimes de viols en Israël, qui prétend que les viols du Hamas sont « systématiques », provient en grande partie de témoignages de seconde main discrédités et d’articles de presse débunkés. Parmi les sources les plus citées, figure un article douteux du New York Times qui a déclenché une révolte au sein même du journal de la part de son personnel.
Les médias occidentaux font grand cas d’un nouveau rapport de l’Association des centres d’aide aux victimes de viols en Israël (Association of Rape Crisis Centers in Israel / ARCCI), affiliée au gouvernement israélien, qui affirme que les combattants du Hamas ont mené une campagne de viols « systématiques et prémédités » le 7 octobre.
« Un rapport israélien trouve des preuves de viols et d’abus “systématiques” lors de l’attaque du 7 octobre », a titré le Guardian. « Un rapport fait état de viols et de meurtres systématiques de femmes en Israël le 7 octobre », s’est écriée l’agence allemande DPA. Pendant ce temps, le Jerusalem Post hurlait que « Les terroristes du Hamas ont forcé des familles à regarder leurs proches se faire violer sous la menace d’une arme ».
Bien que l’Associated Press ait reconnu que le rapport « ne précisait pas le nombre de cas documentés et n’identifiait pas les victimes, même de façon anonyme » et que ses auteurs « refusaient de dire s’ils avaient parlé aux victimes », des dizaines d’organes de presse grand public ont présenté les conclusions de l’ARCCI comme des faits incontestables.
Pourtant, un examen approfondi de ce rapport révèle qu’il y manque de nouvelles recherches, qu’il ne contient aucune preuve tangible et qu’il s’appuie plutôt sur des extraits d’articles contestés et rédigés par les mêmes médias occidentaux qui ont encouragé sa diffusion. Parmi les sources les plus fréquemment citées par le document, figure le tristement célèbre et mauvais article du New York Times, rédigé par Jeffrey Gettleman, qui prétend détailler « comment le Hamas a utilisé la violence sexuelle comme une arme, le 7 octobre ».
À la suite d’un tollé interne provoqué par une série de révélations de The Grayzone qui ont mis en évidence des incohérences majeures et des mensonges manifestes de la part des sources du journal, le Times a annulé un épisode de son podcast « The Daily » (« Le Quotidien ») consacré à son reportage.
Malgré la controverse entourant l’article, l’ARCCI le cite douze fois dans son propre document, tout en s’approvisionnant de témoignages de seconde main auprès d’un grand nombre des mêmes Israéliens discrédités que ceux sur lesquels s’est appuyé Gettleman.
L’ARCCI se base également sur le témoignage de ZAKA, le groupe de « sauvetage » ultra-orthodoxe qui a lancé les fausses allégations selon lesquelles le Hamas avait décapité des bébés, découpé des fœtus du ventre de femmes...
]]>Le journaliste à l’origine d’une enquête discréditée du New York Times, qui prétendait que le Hamas se livrait à des violences sexuelles systématiques le 7 octobre, apparaîtra aux côtés d’Hillary Clinton et des principaux responsables de la politique étrangère de Joe Biden, lors d’un événement organisé à l’université de Columbia pour justifier l’assaut d’Israël sur Gaza.
Note concernant le titre de l’article :
« Hamas r@pe » (de l’anglais « Hamas rape ») : « viol du Hamas » (« viols perpétrés par le Hamas »)
Jeffrey Gettleman, l’auteur de l’article discrédité du New York Times sur les viols de masse commis par le Hamas, doit partager la scène avec l’ancienne secrétaire d’État Hillary Clinton lors d’une table ronde sur les « violences sexuelles liées aux conflits » et à laquelle participeront plusieurs autres fonctionnaires de prestige du département d’État.
La description de l’événement, organisé à l’Institute of Global Politics de l’université de Columbia, cite ce qu’elle appelle « les actes brutaux de violence sexuelle du Hamas contre des Israéliens le 7 octobre » comme « preuve » que « la violence sexuelle liée aux conflits est largement utilisée comme une arme de guerre et une tactique de terrorisme ».
Une étude de MintPress News sur la couverture, par les principaux médias des États-Unis, du blocus de la mer Rouge par le Yémen a révélé une partialité écrasante : la presse a présenté l’événement comme un acte terroriste agressif et hostile d’Ansar Allah (alias les Houthis), lequel a été décrit comme un pion du gouvernement iranien. Tout en mettant constamment en avant des arguments en faveur de la guerre, les États-Unis ont été dépeints comme un acteur neutre et de bonne foi qui serait « entraîné » dans un nouveau conflit au Moyen-Orient contre sa volonté.
Depuis le mois de novembre, Ansar Allah a mis en place un blocus des navires israéliens entrant dans la mer Rouge afin de forcer Israël à cesser son attaque contre la population de Gaza. Le gouvernement des États-Unis, qui a refusé d’agir pour arrêter un génocide, s’est empressé de prendre des mesures pour prévenir les dommages à la propriété privée en menant une coalition internationale pour bombarder des cibles au Yémen.
L’effet du blocus a été considérable. Alors que des centaines de navires font le détour par l’Afrique, de grandes entreprises comme Tesla et Volvo ont annoncé qu’elles suspendaient leur production en Europe. Ikea a prévenu qu’elle était à court d’approvisionnement et le prix d’un conteneur d’expédition standard entre la Chine et l’Europe a plus que doublé. Ansar Allah a manifestement réussi à cibler un point faible du capitalisme mondial.
Selon al-Bukhaiti, porte-parole d’Ansar Allah, les frappes aériennes occidentales au Yémen n’ont eu jusqu’à présent qu’un impact « très limité ». Mohammed al-Bukhaiti a fait ces commentaires lors d’une récente interview avec MintPress.
MintPress a mené une étude sur quatre des plus grands médias américains : le New York Times, CNN, Fox News et NBC News. Ensemble, ceux-ci définissent souvent l’ordre du jour pour le reste du système médiatique et peuvent être considérés comme une représentation raisonnable de l’ensemble des médias d’entreprise.
En effectuant une recherche avec le mot clé « Yemen » dans la base de données mondiale d’actualités Dow Jones Factiva, les quinze articles pertinents les plus récents de chacun des quatre médias ont été lus et étudiés, ce qui donne un échantillon total de 60 articles. Ceux-ci ont tous été publiés entre décembre 2023 et janvier 2024.
Pour des informations complètes et le codage, voir la feuille de calcul consultable.
L’étude a révélé que les médias ont déformé la réalité de manière flagrante, présentant une image biaisée qui a favorisé les ambitions impériales des États-Unis. Tout d’abord, tous les articles de l’étude (60 sur 60) ont utilisé le mot « Houthis » plutôt que « Ansar Allah » pour décrire le mouvement qui a pris part à la révolution yéménite de 2011 et s’est soulevé contre le gouvernement en 2014, prenant le contrôle de la capitale Sanaa et devenant ainsi le nouveau gouvernement de facto. De nombreuses personnes au Yémen considèrent le terme « Houthi » comme péjoratif pour désigner...
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