7 octobre : comment Israël a tué des centaines de ses propres citoyens

7 octobre :
comment Israël
a tué des centaines
de ses propres citoyens

Par Asa Winstanley

Une publication The Electronic Intifada


Propagande Médias Guerre Droits de l’homme
Palestine Israël États-Unis Occident
Article

Traduit de l’anglais par EDB () • Langue originale : anglais


Israël a tué des centaines de ses propres citoyens entre le 7 et le 9 octobre 2023.

The Electronic Intifada présente un aperçu complet de la manière dont Israël a tué un si grand nombre de ses propres citoyens pendant l’opération palestinienne « Déluge d’Al-Aqsa ».

*

Il y a un an aujourd’hui, des combattants palestiniens menés par le Hamas ont lancé une offensive militaire sans précédent à partir de la bande de Gaza.

L’objectif immédiat était d’infliger un coup de grâce aux bases militaires israéliennes et aux colonies militarisées qui assiègent les habitants de Gaza depuis des décennies — toutes construites sur des terres dont les familles palestiniennes ont été expulsées en 1948.

L’objectif principal était de briser un statu quo — celui par lequel Israël, les États-Unis et leurs complices estimaient avoir effectivement mis la cause palestinienne sur la touche — et de ramener cette lutte pour la libération au premier plan de l’attention mondiale.

L’opération « Déluge d’Al-Aqsa », comme l’a appelée le Hamas, a été, selon toute évaluation militaire objective, un succès stupéfiant.

Ce jour-là, il a été dit au quartier général militaire d’Israël que « la Division de Gaza a été neutralisée », a rappelé plus tard à des journalistes israéliens une source de haut niveau présente sur place. « Ces mots me font encore froid dans le dos. »

Couverts depuis les airs par des drones armés et un barrage de roquettes — qui ont ouvert l’offensive à 6 h 26 exactement —, les combattants palestiniens ont lancé un raid éclair sur la ligne de démarcation de Gaza.

Les bases de l’armée ont été conquises et maîtrisées pendant des heures. Certaines colonies avaient encore une présence palestinienne armée deux jours après.

L’infrastructure militaire de communication a été instantanément détruite. Des attaques simultanées ont eu lieu par voie terrestre, aérienne et maritime.

Des drones palestiniens ont détruit des chars, des postes de garde et des tours de guet.

Comment la résistance palestinienne a-t-elle utilisé les drones depuis le 7 octobre ? avec Jon Elmer
[The Electronic Intifada, 15 mars 2024]

Pris au dépourvu, la plupart des soldats qui occupaient les bases ont été tués ou ont été capturés et ramenés à Gaza comme prisonniers de guerre.

Selon les informations disponibles, 255 Israéliens ont été capturés, parmi lesquels des soldats et des civils. Depuis, 154 d’entre eux ont été libérés, pour la plupart, par le Hamas dans le cadre de l’échange de prisonniers de novembre 2023.

Toutefois, le nombre de prisonniers libérés comprend également les corps de captifs tués, pour la plupart, lors de frappes israéliennes sur Gaza. Sur les 101 prisonniers restants, 35 ont été officiellement déclarés morts par Israël. Le nombre réel est probablement beaucoup plus élevé.

De nombreux captifs ont été tués par les bombardements israéliens, et trois prisonniers évadés ont été abattus par les troupes israéliennes au sol dans la ville de Gaza, en décembre 2023.

Pour la première fois dans l’histoire, grâce à Déluge d’Al-Aqsa, des groupes armés palestiniens ont pu reprendre, même brièvement, des territoires palestiniens perdus depuis 1948.

La réponse d’Israël a également été sans précédent. Si ce n’est par sa nature, c’est sans aucun doute par son ampleur : un génocide non déguisé contre la population de Gaza.

Selon une estimation « prudente » publiée en juillet par la revue médicale britannique The Lancet, pas moins de 186 000 Palestiniens auraient été tués par Israël jusqu’à présent, soit près de 10 % de la population de Gaza.

Les Nations unies affirment que 90 % des habitants de Gaza ont été chassés de chez eux par Israël et qu’environ un quart de toutes les structures de la bande a été détruit.

La presse occidentale s’est inspirée de la désinformation officielle israélienne. Elle a rapidement été inondée par une propagande d’atrocités.

Debunking de « Screams Before Silence » [« Des cris avant le silence »], le film de Sheryl Sandberg sur les « viols de masse » du 7 octobre, avec Ali Abunimah
[The Electronic Intifada, 2 mai 2024]

Ces mensonges sur les viols et les bébés décapités ont aussi été rapidement débunkés par The Electronic Intifada et un petit groupe d’autres médias indépendants — souvent au prix d’être dénoncés par les médias mainstream et bannis ou censurés par les géants des réseaux sociaux tels que YouTube.

En essayant de masquer les failles de sa défaite sur le plan militaire et celui du renseignement, Israël a également tenté désespérément d’étouffer un autre scandale majeur.

Israël a tué des centaines de ses propres citoyens entre le 7 et le 9 octobre 2023.

Le régime a justifié idéologiquement cette action au sein de la société israélienne en s’appuyant sur un pacte national bien établi de meurtre et de suicide, connu sous le nom de « directive Hannibal ».

The Electronic Intifada présente aujourd’hui un aperçu complet de la manière dont Israël a tué un si grand nombre de ses propres citoyens pendant l’offensive palestinienne.

Cet article s’appuie sur un an d’enquêtes menées par The Electronic Intifada, sur une surveillance et une traduction approfondies des médias israéliens en hébreu, sur un examen indépendant de centaines de vidéos, sur un film pro-israélien diffusé récemment par la BBC et Paramount+, sur la rave Supernova, sur les chiffres officiels israéliens des morts et sur un rapport peu lu du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

Nous pouvons conclure, concernant l’offensive Déluge d’Al-Aqsa, les points suivants :

  • Israël a étendu l’utilisation de sa directive Hannibal meurtrière — conçue à l’origine pour empêcher que des soldats soient capturés vivants en tant que prisonniers de guerre — en tuant un grand nombre de ses propres civils.
  • L’utilisation de ces frappes Hannibal est confirmée dans un rapport de l’ONU publié en juin.
  • Les tirs d’hélicoptères, de drones, de chars et même de troupes terrestres ont été délibérément entrepris afin d’empêcher les combattants palestiniens de capturer des Israéliens vivants qui pourraient être échangés contre des prisonniers palestiniens.
  • À l’initiative de la Division de Gaza locale, Hannibal a été mis en œuvre immédiatement : moins d’une heure après le début de l’offensive palestinienne.
  • « Pas un seul véhicule ne peut retourner à Gaza », a ordonné la division à 11 h 22.
  • À la mi-journée, le haut commandement de l’armée israélienne (le quartier général appelé la « Fosse », situé sous l’immeuble Hakirya et dans le centre de Tel-Aviv) a donné l’ordre sans ambiguïté d’invoquer la directive Hannibal dans toute la région, « même si cela signifie mettre en danger ou porter atteinte à la vie de civils, y compris les captifs eux-mêmes ».
  • Ce bombardement de captifs israéliens par Israël se poursuit encore aujourd’hui à Gaza.
  • Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a admis, lors d’une réunion en décembre avec des captifs libérés et des familles de captifs, que les captifs avaient été « sous nos bombardements » dans la bande de Gaza.
  • Des centaines d’Israéliens ont probablement été tués par Israël lui-même dans des incidents de ciblage Hannibal, ainsi que dans des tirs croisés de façon non intentionnelle.
  • Israël s’est engagé dans une dissimulation agressive des crimes qu’il a commis contre son propre peuple.

Tuer ses propres citoyens

Si le Hamas a fait une erreur de calcul dans la planification de l’opération Déluge d’Al-Aqsa, c’est peut-être en surestimant la valeur que les planificateurs israéliens accordent à la vie de leurs propres citoyens.

En 2006, le Hamas a réussi à capturer le soldat d’occupation israélien Gilad Shalit, qu’il a échangé contre 1 024 prisonniers palestiniens en 2011, dont l’actuel chef du Hamas, Yahya Sinwar. Un échange similaire a eu lieu avec la résistance libanaise en 2008.

Bien que l’échange de prisonniers soit un élément courant dans un conflit, les dirigeants israéliens se sont sentis affaiblis et embarrassés par ce qu’ils considéraient comme un compromis. Ils ont donc secrètement modifié leur politique, se préparant à frapper leurs propres citoyens avec une force meurtrière en cas de nouvelles captures.

Au cœur de ces plans se trouvait la directive Hannibal, établie en secret par des généraux israéliens en 1986, et nommée d’après un ancien général carthaginois qui s’est suicidé pour éviter d’être capturé vivant par l’Empire romain.

Qu’est-ce qui pousse les Israéliens à mourir pour le sionisme ? avec Asa Winstanley
[The Electronic Intifada, 3 juin 2024]

Au départ, la doctrine visait les soldats.

Au mois d’août 2014, Hadar Goldin, soldat israélien capturé, a été tué lors d’une frappe d’artillerie délibérée pendant l’invasion israélienne de la bande de Gaza. Jusqu’à 200 civils palestiniens ont été tués lors du bombardement de Rafah, dont 75 enfants.

En conséquence, la doctrine militaire secrète a dû être révélée au grand jour. Malgré la persistance de la dissimulation, l’armée israélienne a admis que la directive existait et qu’elle avait pu être utilisée sur un soldat israélien.

Deux ans plus tard, l’armée israélienne a pris ses distances avec la directive, affirmant que « l’ordre tel qu’il est compris aujourd’hui » serait annulé. « Il ne s’agit pas nécessairement d’un changement complet de politique, mais d’une clarification », a rapporté le Times of Israel en 2016.

Pourtant, de nombreux articles de la presse israélienne confirment aujourd’hui qu’Hannibal n’a pas seulement été réactivé le 7 octobre — si tant est qu’il ait vraiment disparu —, mais qu’il a été étendu aux civils israéliens capturés qui se rendaient à Gaza.

Le bombardement des Israéliens sur la route de Gaza

Surestimant l’humanité d’Israël, le Hamas a peut-être ignoré cette possibilité lors de ses deux ans de préparation et d’entraînement à l’offensive. Au cours de l’année écoulée, le groupe a accepté à plusieurs reprises d’échanger des prisonniers israéliens contre des prisonniers palestiniens.

Mais, si l’on excepte les captifs israéliens libérés pendant la pause de quatre jours en novembre 2023 (y compris les enfants et les captifs non combattants), le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a toujours catégoriquement refusé de conclure un accord.

Au lieu de cela, Israël a systématiquement bombardé toutes les parties de la bande de Gaza, y compris les zones où sont détenus les prisonniers israéliens.

Des Israéliens libérés dans le cadre de l’échange de prisonniers de novembre ont déclaré aux médias que la principale menace pesant sur leur vie pendant qu’ils étaient détenus à Gaza n’était pas le Hamas, mais les attaques israéliennes.

Chen Almog-Goldstein et trois de ses enfants ont été détenus à un moment donné dans un supermarché de Gaza qui a été bombardé par Israël.

Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a admis en décembre 2023, lors d’une réunion avec les parents des captifs israéliens détenus à Gaza, que les captifs avaient été « sous nos bombardements ».
[Ynet]

« C’était atroce », a-t-elle déclaré au Guardian. « C’est la première fois que nous avons vraiment senti que nos vies étaient en danger. »

Les bombardements « se rapprochaient de nous au point que les gardes du Hamas ont mis des matelas sur le sol pour nous couvrir, puis ils nous ont recouverts de leur corps pour nous protéger des tirs de nos propres forces ».

Lors d’une réunion avec les proches des captifs, Benyamin Netanyahou a admis que les captifs avaient été « sous nos bombardements et notre activité [militaire] là-bas », a rapporté le site d’information hébreu Ynet, en décembre 2023.

« Chaque jour de captivité était très dur », a déclaré un ancien prisonnier, lors de la réunion de colère. « J’étais dans une maison quand il y avait des bombardements tout autour. Nous étions assis dans les tunnels et nous avions terriblement peur d’être tués non pas par le Hamas, mais par Israël, et qu’ensuite ils disent : “Le Hamas vous a tués.” »

Un autre prisonnier libéré a déclaré : « Le fait est que j’étais dans une cachette qui a été bombardée, et nous avons dû être évacués clandestinement, et nous avons été blessés. Sans parler du fait qu’un hélicoptère nous a tirés dessus, alors que nous étions en route pour Gaza […] Vous bombardez les itinéraires des tunnels exactement dans la zone où ils [les autres captifs] se trouvent. »

Comme le prouve le témoignage du deuxième prisonnier libéré sur le fait qu’un hélicoptère lui a tiré dessus alors qu’il se rendait à Gaza, les captifs ont également été tués et attaqués par Israël alors que l’opération Déluge d’Al-Aqsa était toujours en cours.

Dès la première heure de l’offensive, les forces israéliennes ont commencé à tirer et à bombarder les captifs israéliens qui se rendaient à Gaza.

« Hannibal à Erez »

Une enquête menée par le journal israélien Haaretz sur la base de documents et de témoignages de soldats a permis de prouver que ces attaques Hannibal ont eu lieu dès 7 h 18, soit 52 minutes seulement après le début de l’offensive.

L’article de Haaretz a été publié en anglais en juillet.

Mais, le journal a six mois de retard sur son concurrent, Yedioth Ahronoth. En janvier, le supplément du week-end de Yedioth, 7 Days, a publié un article d’investigation essentiel, établissant une chronologie de l’offensive Déluge d’Al-Aqsa du point de vue de l’armée israélienne.

Le journal n’a jamais publié de traduction officielle en anglais de son texte. The Electronic Intifada reste la seule publication au monde à publier une traduction professionnelle complète, que vous pouvez lire ici.

Haaretz confirme qu’Israël a tué ses propres citoyens le 7 octobre, avec Asa Winstanley
[The Electronic Intifada, 16 juillet 2024]

L’enquête de 7 Days a révélé que « le 7 octobre à midi, l’IDF1 a donné l’ordre à toutes ses unités de combat de mettre en pratique la directive Hannibal, bien qu’il ait fait cela sans l’indiquer explicitement ».

Ronen Bergman et Yoav Zitun, journalistes israéliens spécialisés dans le domaine militaire et celui du renseignement, ont expliqué dans ce long article que « l’instruction était d’arrêter “à tout prix” toute tentative des terroristes du Hamas de retourner à Gaza, en utilisant un langage très similaire à celui de la directive Hannibal originale ».

Contrairement à l’enquête de 7 Days, l’article plus récent de Haaretz a révélé que le nom de la doctrine a été explicitement invoqué, et ce très tôt : « L’une de ces décisions a été prise à 7 h 18 […] “Hannibal à Erez”. »

Erez est l’énorme point de contrôle (checkpoint) militaire israélien et la base qui emprisonne les Palestiniens dans le nord de la bande de Gaza. Il a été totalement envahi par les combattants palestiniens, et les troupes israéliennes assiégées semblent avoir demandé une attaque aérienne sur leur propre position.

Le fait que l’enquête de 7 Days soit parvenue à la conclusion qu’Hannibal avait été invoqué par le sommet de la hiérarchie militaire israélienne est crucial.

Cela montre que la réactivation et l’extension de la directive ce jour-là n’étaient pas le fait de troupes individuelles voyous, ni simplement le fruit du chaos et de la confusion.

Il s’agissait d’une décision politique.

Les ordres et le chaos

Hannibal a été ordonné au plus haut niveau, après que les généraux de l’immeuble Hakirya à Tel-Aviv ont réalisé que les soldats et les colons israéliens étaient capturés en masse dans toute la région frontalière de Gaza.

Ils voulaient que les captifs soient tués le plus rapidement possible.

Les troupes israéliennes sur le terrain avaient été formées à cette procédure pendant des années et ont immédiatement compris ce qu’elles devaient faire.

Un rapport de la commission de l’ONU cite un chef de char qui a ouvert le feu sur des captifs israéliens venant de la colonie de Nir Oz.

« Quelque chose dans mes tripes m’a fait penser qu’ils [ses soldats] pouvaient être à bord [des véhicules se dirigeant vers Gaza] », a-t-il déclaré. « Oui, je risquais de les tuer, mais j’ai décidé que c’était la bonne décision. Je préfère arrêter l’enlèvement pour qu’ils ne soient pas capturés. »

Mettre fin à la captivité des Israéliens en les tuant, c’est en quelques mots la doctrine Hannibal.

« Hannibal de masse » — Nous avons tué des Israéliens le 7 octobre, déclare un colonel de l’armée de l’air israélienne
[The Electronic Intifada, 5 décembre 2023]

En novembre dernier, Nof Erez, colonel de l’armée de l’air israélienne, a admis lors d’un podcast en hébreu que la réponse à l’opération Déluge d’Al-Aqsa « était un Hannibal de masse ».

La situation était également incroyablement chaotique ce jour-là. Dans un autre article de Yoav Zitun, l’armée israélienne a admis l’existence d’une « quantité immense et complexe » de ce qu’elle a appelé des incidents de type « tirs amis ».

Prises au dépourvu pendant un week-end de fête juive, les forces israéliennes se sont retrouvées dans l’incapacité de communiquer entre elles, après que les Palestiniens ont détruit l’infrastructure de communication.

L’enquête de 7 Days a révélé que « 40 % des sites de communication, tels que les tours équipées d’antennes-relais […] près de la bande de Gaza […], ont été détruits par le Hamas », ce matin-là.

Même la résistance palestinienne a été prise au dépourvu par l’ampleur de son propre succès. Et, dans une certaine mesure, l’assaut des combattants palestiniens s’est déroulé dans un certain chaos.

Des dommages collatéraux ?

Peu après que la première vague de commandos d’avant-garde du Hamas (connus comme la force Nukhba, qui signifie « élite » en arabe) a franchi la clôture en près de 50 endroits, de plus petits groupes armés — dont le Jihad islamique et le Front populaire de libération de la Palestine — se sont joints à eux.

Environ une heure après le début de l’offensive, une vague de civils palestiniens a commencé à s’engouffrer dans les brèches de la clôture et a réussi à entrer dans son pays. Certains d’entre eux semblent avoir attaqué ou capturé des non-combattants israéliens dans les colonies militarisées qui entourent Gaza.

La situation chaotique, combinée à l’utilisation par Israël de ses propres civils comme boucliers humains pour assiéger et occuper Gaza, signifie également que toutes les victimes israéliennes de la résistance palestinienne ce jour-là n’étaient pas des combattants.

Malgré les efforts déployés par les médias et les hommes politiques occidentaux pour brosser le tableau de « terroristes » palestiniens malfaisants et tueurs de bébés qui se déchaînaient dans le sud d’Israël en massacrant autant de civils que possible, il est clair que les non-combattants israéliens ont souvent été pris entre les feux croisés des forces armées israéliennes et des combattants palestiniens.

Israël admet qu’il y a eu une « immense » quantité de « tirs amis » le 7 octobre, avec Asa Winstanley
[The Electronic Intifada, 20 décembre 2023]

Des batailles rangées ont éclaté dans toute la région. On estime que 1 000 à 3 000 combattants palestiniens y ont participé.

Malgré l’idée reçue selon laquelle l’armée israélienne n’était nulle part ce jour-là, le rapport de l’ONU et l’enquête de 7 Days ont conclu que des combattants israéliens étaient présents dans toute la région, et ce dès les premières minutes.

Dans les 24 premières minutes de l’assaut, l’armée israélienne a fait décoller au moins six avions armés : deux bombardiers F-16, deux bombardiers F-35 et deux drones mortels Hermes 450 fabriqués par Elbit Systems.

Deux autres appareils — des hélicoptères d’attaque Apache — sont également arrivés dans la colonie de Be’eri dans l’heure qui a suivi.

Le rapport de l’ONU indique que la commission « a confirmé qu’au moins huit hélicoptères Apache ont été envoyés dans la zone autour de la frontière de Gaza le 7 octobre » et que « quelque 23 chars étaient stationnés dans toute la zone frontalière avec Gaza ». [En fait, Israël n’a pas de frontières déclarées. (NdlR)]

Les boucliers humains

Mais, il ne fait aucun doute non plus que les Israéliens ont été submergés, brièvement moins bien armés et souvent moins malins que les combattants palestiniens. La bataille du kibboutz de Be’eri, par exemple, s’est poursuivie pendant trois jours.

Néanmoins, la présence de combattants israéliens armés au sein de la population civile — utilisant souvent cette dernière comme bouclier humain — témoigne des difficultés opérationnelles rencontrées par le Hamas sur le terrain, ce jour-là.

Le rapport de l’ONU fait même état de cas où des « civils » israéliens ont pris des armes pour s’engager dans des affrontements contre les combattants palestiniens.

Le chef politique adjoint du Hamas, Khalil Al-Hayya, a déclaré dans une interview accordée à la BBC la semaine dernière que ses combattants avaient reçu l’ordre de ne pas prendre les civils pour cible pendant l’assaut, mais qu’il y avait eu des défaillances individuelles dans le respect de ce plan.

Il a également fait allusion aux difficultés militaires rencontrées par les Palestiniens pour distinguer qui était qui : « Les combattants ont pu se sentir en danger. »

Dans une vidéo publiée le 10 octobre 2023 par la branche armée du Hamas, les Brigades al-Qassam montrent comment elles ont rapidement pris le contrôle de la base militaire de Nahal Oz trois jours plus tôt, soutenues depuis les airs par une technologie de drone sophistiquée, mais peu coûteuse. La base se trouve à cheval sur la ligne de démarcation avec Gaza.

Dans « Notre récit », un document publié par le Hamas en janvier, le groupe admet que : « Des erreurs ont peut-être été commises lors de la mise en œuvre de l’opération Déluge d’Al-Aqsa, en raison de l’effondrement rapide du système sécuritaire et militaire israélien et du chaos causé le long des zones frontalières avec Gaza. »

Notre récit… Opération « Déluge d’Al‑Aqsa »
(Hamas Media Office, 21 janvier 2024)

L’une de ces « erreurs » est le fait que les services de renseignement du Hamas ne semblent pas avoir anticipé la présence de la rave de musique trance « Supernova » qui a duré toute la nuit.

Cet événement s’est déroulé dans des champs à moins de cinq kilomètres de la base militaire de Re’im.

Re’im était le quartier général de la Division de Gaza de l’armée israélienne — la cible numéro un de l’offensive Déluge d’Al-Aqsa.

Mais, la séparation entre les « civils » des colons israéliens et les combattants israéliens n’est pas toujours nette.

Implantées autour de la région de Gaza, principalement après l’expulsion forcée des Palestiniens par les milices sionistes et la nouvelle armée israélienne entre 1947 et 1949, les colonies qui assiègent Gaza ont été conçues selon la doctrine militaire israélienne, comme une ceinture de boucliers humains destinée à protéger l’occupation et à réprimer la population de Gaza, bien plus nombreuse.

La population de la bande de Gaza est composée à plus de 80 % de réfugiés, c’est-à-dire de personnes qui ont été expulsées de leur foyer pour faire de la place au nouvel État d’Israël en 1948 et après, pour leurs descendants.

Fondée en 1951, l’une de ces colonies dites de l’« enveloppe de Gaza » s’appelle même « Magen » — littéralement « bouclier » en hébreu. Une autre, Nahal Oz, a été établie en tant que colonie explicitement militaire.

Selon le Fonds national juif, bras colonial de l’État israélien, Nahal Oz était destinée à « fournir des soldats à Tsahal ». Elle devait également « devenir un centre civil et servir de première ligne de défense contre les futures invasions arabes potentielles, tout en fournissant une base d’opérations et des ressources aux forces militaires opérant dans les régions périphériques ».

Le blanchiment de la propagande israélienne par l’ONU

En juin de cette année, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a publié un rapport, « Conclusions détaillées sur les attaques menées le 7 octobre 2023 et après cette date en Israël ».

Le peu d’attention que les médias ont accordé à ce texte a eu tendance à se concentrer sur la manière dont celui-ci (ainsi qu’un document d’accompagnement consacré à Gaza) a conclu qu’« Israël et le Hamas ont tous deux commis des crimes de guerre », comme l’a écrit le Guardian.

Les auteurs du rapport se sont présentés comme une « commission d’enquête internationale indépendante » sur l’offensive.

Pour l’essentiel, le rapport ne divulgue pas ses sources. Les auteurs indiquent que cela est dû à des « considérations de protection » qui n’ont pas été précisées.

Néanmoins, il ressort clairement des cas où le rapport divulgue ses sources, lesquelles reposent presque entièrement sur des affirmations israéliennes. Lorsqu’il cite des sources palestiniennes, il s’agit pour la plupart de vidéos de combattants tués ou capturés. Ces vidéos ont été diffusées par les autorités de l’occupation et il est fort probable qu’elles aient fait l’objet d’un montage sélectif.

Il n’est donc pas surprenant de constater que le document finit pour l’essentiel par se ranger du côté du récit israélien — pourtant déjà débunké — des (fausses) atrocités palestiniennes. Cela va parfois jusqu’à l’absurde.

Dans un cas, la commission d’enquête inverse la chronologie des événements pour donner l’impression qu’un combattant palestinien a délibérément exécuté un bébé israélien dans le kibboutz de Be’eri, après avoir fait irruption dans une pièce.

Mon histoire des enfants israéliens exécutés était fausse, admet Yossi Landau de ZAKA
[The Electronic Intifada, 27 mai 2024]

Pourtant, selon la presse, la mort est en fait le résultat tragique d’une balle perdue. Milla Cohen, un bébé de 10 mois, est morte lorsqu’un combattant palestinien a tiré à travers une porte avant de s’introduire dans une pièce d’une maison de la colonie pour y faire des prisonniers.

Pire encore, le document de l’ONU semble s’appuyer fortement sur le groupe extrémiste juif discrédité ZAKA en tant que source, le citant une fois explicitement et fréquemment de manière indirecte en tant que « secouristes » non nommés.

Ces « secouristes » racontent ensuite des histoires horribles sur les supposés « crimes de guerre » palestiniens.

Et pourtant, même le rapport admet que ZAKA « n’est pas formé ou équipé pour gérer des scènes de crime vastes et complexes et peut également avoir altéré, ou même trafiqué, des preuves ».

« Un secouriste travaillant pour ZAKA » — que le rapport ne nomme pas — « a fourni des comptes-rendus inexacts et exagérés de ses découvertes lors d’interviews avec les médias ».

Il s’agit peut-être d’une référence à Yossi Landau, haut responsable de ZAKA.

Ce dernier a été contraint par les journalistes d’Al Jazeera d’admettre devant la caméra — pour un documentaire diffusé en mars — que son récit initial, selon lequel des combattants palestiniens auraient exécuté 10 enfants israéliens en les brûlant vifs, n’était qu’une fiction.

Confronté à son propre manque de preuves, Landau a admis : « Lorsque vous les regardez et qu’ils sont brûlés, vous ne savez pas exactement quel âge ils ont. Donc vous parlez de 18 ans, 20 ans […] vous ne cherchez pas sur place […] à voir les âges ou ce genre de chose. »

Plus tard, Landau a été contraint de quitter son poste au sein du groupe, à la suite de conflits internes pour des questions d’argent et de pouvoir.

Les frappes Hannibal confirmées par l’ONU

Bien que les auteurs du rapport fassent apparemment de leur mieux pour blanchir dans le système de l’ONU la propagande israélienne sur les atrocités, le document contient néanmoins une étonnante collection de preuves confirmant les articles publiés par The Electronic Intifada au cours de l’année dernière : Israël a lui-même tué de nombreux Israéliens ce jour-là, si ce n’est la plupart d’entre eux.

Certaines des preuves contenues dans le rapport de l’ONU ne sont qu’indirectes et nécessitent des références croisées avec les reportages des médias hébraïques sur la doctrine Hannibal et la manière sans précédent dont elle a été utilisée le 7 octobre 2023.

Mais, certains éléments sont explicites.

Sur trois pages, le rapport détaille une partie de ce que l’on sait sur « l’application de la “directive Hannibal” », ce jour-là.

La commission écrit qu’elle « a recueilli de solides indications selon lesquelles la “directive Hannibal” a été utilisée à plusieurs reprises le 7 octobre, blessant des Israéliens en même temps qu’elle frappait des militants palestiniens ».

Dans sa section sur la directive Hannibal, le rapport de l’ONU indique même que « des hélicoptères israéliens étaient présents sur le site de Nova et ont pu tirer sur des cibles au sol, y compris sur des véhicules civils ». Il précise qu’« un ou deux hélicoptères » étaient « présents au-dessus du site du festival Nova en milieu de matinée ».

C’est ce que The Electronic Intifada a rapporté pour la première fois en novembre.

Le rapport de l’ONU cite le témoignage de deux personnes anonymes à l’appui de cette affirmation, dont un « général de brigade de réserve » de l’armée israélienne « qui a combattu des militants près d’un char stationné à proximité du site de Nova » et qui a expliqué qu’« il avait appelé le bataillon de Gaza pour demander l’envoi d’un hélicoptère d’attaque ».

La présence d’hélicoptères d’attaque — et d’au moins un char — dans la bataille pour le site de Supernova pourrait également expliquer, en partie, le nombre élevé de victimes non combattantes parmi les participants à la rave qui s’enfuyaient ce matin-là.

La rave Supernova

Organisée à moins de sept kilomètres de l’immense camp de prisonniers à ciel ouvert qu’est la bande de Gaza, Supernova a été mise sur pied par une société d’organisation d’événements qui se fait appeler « Tribu de Nova ».

Ses défenseurs ont condamné les combattants palestiniens pour avoir attaqué un « festival de la paix », tandis que les détracteurs de l’événement l’ont décrié comme similaire à des civils allemands dansant devant les portes d’Auschwitz pendant l’Holocauste nazi.

Souvent qualifié de « festival de musique Nova » par les médias occidentaux, l’événement se nomme en fait, sur sa page web officielle, « Rassemblement Supernova Soukkot » (« Supernova Sukkot Gathering »). Un film récent sur l’événement a montré qu’il s’apparentait davantage aux raves illégales souvent organisées dans des lieux secrets dans de nombreux pays occidentaux.

Supernova n’était pas illégal et était coordonné avec les forces de police israéliennes locales (qui étaient armées et présentes à l’avance pour surveiller l’événement). Mais, pour des raisons qui ne sont pas tout à fait claires, le lieu de la rave n’a été annoncé que le 6 octobre.

Les participants au film israélien très médiatisé We Will Dance Again ont confirmé que le lieu de Supernova avait été tenu secret pour les détenteurs de billets jusqu’à la dernière minute.

Ceci (plutôt qu’une confusion sur les jours de l’événement ou une prolongation de l’horaire, comme on le lit parfois à tort sur Internet) explique pourquoi le Hamas n’avait aucune idée de la présence de la rave dans les champs situés entre Gaza et la plus grande base militaire de la région — le quartier général régional de Re’im.

Les morts de Supernova

La rave est souvent considérée comme le lieu le plus important des morts survenus le 7 octobre. Le rapport de l’ONU indique que 364 des 3 000 raveurs ont été « tués sur le site, près du kibboutz de Re’im ou dans des lieux adjacents ».

Mais, une analyse détaillée des morts, récemment publiée par le Times of Israel (sur la base d’une enquête menée par une chaîne de télévision israélienne), montre que plus de 60 % de ces personnes sont en fait mortes en dehors du site de la rave.

Ce point est important pour deux raisons.

Premièrement, bien que le film We Will Dance Again tente de brosser le tableau de méchants terroristes palestiniens attaquant délibérément des civils, il ressort clairement de toutes les preuves disponibles que la rave n’était pas une cible prévue par l’offensive du Hamas de ce jour-là.

En effet, l’emplacement secret de l’événement signifie que c’est au cours de leur assaut sur les bases militaires que quelques combattants palestiniens — peut-être certains membres de factions armées et probablement quelques civils armés — sont tombés sur l’événement.

Des affrontements armés avec les forces israéliennes — comprenant des policiers, des soldats et au moins un char d’assaut, ainsi que des « civils » israéliens armés présents — ont rapidement suivi.

Les services de renseignement israéliens ont conclu que les Palestiniens n’avaient pas connaissance de la rave.

Un char d’assaut tire sur une maison civile israélienne dans le kibboutz de Be’eri, le 7 octobre 2023
[The Electronic Intifada, 25 décembre 2023]

Deuxièmement, le décompte publié par le Times of Israel situe la mort de raveurs en dehors de l’enceinte de la rave, aussi loin que Sderot (17,7 km au nord du site de Supernova) et la base militaire de Re’im (seulement 3,7 km au sud).

La localisation de ces lieux sur Google Earth et leur recoupement avec les sites des embuscades tendues par les commandos d’élite du Hamas — comme l’a détaillé l’enquête de 7 Days — montrent que les deux coïncident souvent.

Il est donc probable que la mort de certains de ces ravisseurs en fuite soit la conséquence involontaire d’embuscades palestiniennes tendues pour intercepter les renforts de l’armée israélienne qui se dirigeaient vers la région.

« Alors que de nombreux renforts affluaient vers le sud », écrivent Ronen Bergman et Yoav Zitun dans l’enquête de 7 Days, les commandos du Hamas « avaient prévu ces renforts et s’étaient emparés des carrefours stratégiques […] où ils attendaient les forces […] beaucoup de sang a été versé à ces carrefours, aussi bien chez les soldats que chez les civils ».

L’article relate également des cas où des soldats israéliens se sont précipités vers le sud pour rejoindre le combat de leur propre initiative — notamment, dans leurs propres véhicules civils.

« Les commandants qui avaient déjà appris par les médias ou par des amis qu’il se passait quelque chose […] se sont précipités pour rejoindre l’enveloppe de Gaza », expliquent Bergman et Zitun.

Un commandant de brigade a déclaré aux journalistes : « Je suis venu avec mon véhicule privé au carrefour de Yad Mordechai [à 3,7 km au nord du point de contrôle d’Erez] après avoir vu [l’attaque] aux informations, à la maison. »

Des maisons qui explosent dans les colonies

Les preuves des massacres délibérés de civils israéliens dans les kibboutzim et autres colonies entourant Gaza sont claires et indéniables.

Les images vidéo et les articles de presse concernant l’offensive Déluge d’Al-Aqsa montrent que de nombreux bâtiments dans les colonies ont été complètement détruits, d’une manière qui correspond à l’utilisation d’armes lourdes dont les experts militaires savent qu’elles sont en possession de l’armée israélienne, et non des combattants palestiniens.

Si certains bâtiments et certaines voitures montrent des signes d’incendie, beaucoup d’autres ont manifestement été bombardés depuis les airs par des drones et des hélicoptères d’attaque israéliens, ou pilonnés par des chars d’assaut israéliens.

Un général israélien a tué des Israéliens le 7 octobre et a menti à ce sujet, avec Ali Abunimah
[The Electronic Intifada, 31 décembre 2023]

Nof Erez, le colonel de l’armée de l’air israélienne qui a admis que le 7 octobre était un événement de type « Hannibal de masse », a répondu par l’affirmative lorsque l’intervieweur lui a demandé s’ils avaient « fait exploser toutes sortes de maisons à l’intérieur des colonies ».

Erez a insisté sur le fait que ses pilotes n’avaient agi qu’avec la « permission » de leurs supérieurs. « J’ai vu de nombreux drones au-dessus de chaque colonie sur une image informatique, que nous pouvons voir dans chaque commandement de l’IDF », a-t-il expliqué.

Des images diffusées par la télévision israélienne ont montré des chars israéliens présents et tirant dans la colonie du kibboutz de Be’eri.

Le général de brigade Barak Hiram a admis avoir ordonné à ses chars de tirer sur la maison de Pessi Cohen dans le kibboutz de Be’eri, « même au détriment des civils », comme il l’a déclaré au New York Times.

Des combattants palestiniens du Hamas avaient capturé 15 personnes et les avaient retenues dans la maison, alors qu’elles tentaient de négocier leur sortie vers Gaza.

Les enquêtes menées par The Electronic Intifada ont conclu que la plupart des personnes tuées l’avaient été, très probablement, par l’assaut d’Hiram.

The Electronic Intifada a été le premier à publier en anglais le récit d’une témoin oculaire, Yasmin Porat, qui a déclaré que les troupes israéliennes étaient arrivées sur les lieux et avaient « éliminé tout le monde » par des tirs intenses et des pilonnages de chars.

Les forces israéliennes ont tiré sur leurs propres civils, selon une survivante d’un kibboutz
[The Electronic Intifada, 16 octobre 2023]

Porat, le commandant palestinien Hasan Hamduna (qui s’est rendu) et un autre prisonnier — Hadas Dagan — sont les trois seuls survivants du massacre de Barak Hiram.

Dagan a insisté dans son témoignage appuyant celui de Porat — que The Electronic Intifada a rapporté pour la première fois en novembre de l’année dernière — sur le fait que toutes les autres personnes présentes dans le bâtiment et aux alentours ont été soit abattues, soit « complètement brûlées » par les tirs des chars israéliens.

Parmi les victimes de cette apocalypse figuraient des jumeaux israéliens de 12 ans, Liel et Yanai Hatsroni.

La photo de Liel a été utilisée par la suite dans la propagande officielle israélienne, qui a prétendu à tort que le Hamas avait massacré et brûlé la fillette.

« Assassinée chez elle par des monstres du Hamas […] simplement parce qu’elle est juive », a menti l’ancien Premier ministre israélien Naftali Bennett.

Une adolescente israélienne « complètement brûlée » par un tir de char israélien dans un kibboutz
[The Electronic Intifada, 25 novembre 2023]

Hannibal au Supernova ?

Ce qui n’est toujours pas clair au sujet de la rave Supernova, c’est combien de morts ont été tués par des Palestiniens, et si certains ont été tués lors d’attaques Hannibal menées par Israël.

Contrairement aux zones plus construites telles que les bases militaires et les kibboutzim — où il existe des preuves visuelles évidentes de bâtiments bombardés et des témoignages concluants —, la situation visuelle à l’intérieur et autour du site de Supernova était plus chaotique.

Il y avait peu de structures bâties que les avions ou les chars israéliens pouvaient faire exploser, comme c’était le cas dans les colonies.

Des vidéos et d’autres preuves photographiques montrent que les champs autour de la sortie du site, à côté du point de contrôle israélien armé, ont été intensément brûlés et noircis.

On ne sait pas s’il s’agit du résultat des attaques d’hélicoptères ou de chars, ou celui d’incendies qui ont pu être déclenchés par des tirs palestiniens de lance-roquettes (rocket-propelled grenade / RPG).

Ce que l’on sait, c’est que les forces armées israéliennes présentes sur le site ont mis en place un barrage routier à la sortie principale, provoquant une accumulation massive de voitures qui attendaient de quitter le site. De nombreux raveurs ont fini par s’enfuir à pied, à l’est, à travers champs, alors que les échanges de tirs éclataient.

Le film We Will Dance Again omet manifestement de mentionner le barrage routier mis en place par les forces israéliennes. Mais, un des premiers reportages de CNN montre ce barrage sur la carte de la scène, et l’article du Times of Israel indique qu’il a probablement été mis en place dès 7 h du matin.

Le journaliste William Van Wagenen a expliqué dans un article pour The Cradle que le barrage routier a probablement conduit les forces israéliennes à piéger involontairement quelques raveurs en fuite, dans un échange de tirs entre elles et des combattants palestiniens qui avançaient sur la base militaire de Re’im depuis le nord.

Les drogues psychoactives

Une chose ressort clairement du film We Will Dance Again et d’une interview réalisée par Haaretz avec un psychologue israélien qui a traité des survivants : la consommation de substances psychoactives lors de la rave était très répandue.

Lorsque les participants sont arrivés sur le site dans la nuit du 6 octobre, « tout le monde disait qu’ils allaient se défoncer », se souvient l’un des participants au film.

Selon l’interview de Haaretz et le film, les raveurs ont consommé de l’ecstasy, de l’acide, de la cocaïne, des champignons magiques et peut-être de la kétamine. Pire encore, nombre d’entre eux avaient délibérément programmé leurs doses pour qu’elles fassent effet au lever du soleil, ce qui s’est avéré être juste avant le début de l’offensive palestinienne, les salves de roquettes en provenance de Gaza commençant à 6 h 26 du matin.

« Ça craint tellement ! Tout le monde est défoncé », se souvient l’un des participants au film, alors que les roquettes s’élevaient au-dessus de sa tête. L’acide, explique un autre, « peut faire paraître les choses bien pires ».

Les drogues psychédéliques, a expliqué le psychologue israélien, peuvent conduire à une situation dans laquelle « des parties de l’inconscient remontent à la conscience ».

Il est donc peu probable que de nombreux raveurs aient été en état de discerner si des Israéliens, des Palestiniens ou les deux leur tiraient dessus alors qu’ils couraient pour sauver leur vie.

Bien que l’existence de la directive Hannibal soit un secret de polichinelle en Israël, son utilisation sur des cibles civiles israéliennes était — pour autant que nous le sachions — sans précédent avant le 7 octobre 2023.

Des attaques Hannibal dans tout le sud du pays

Environ 105 résidents ont été tués au kibboutz de Be’eri.

On ignore actuellement combien d’entre eux ont été tués par des Palestiniens et combien par des Israéliens. Le rapport de l’ONU indique qu’« au moins 57 structures du kibboutz ont été détruites ou endommagées, soit plus d’un tiers de l’ensemble des bâtiments résidentiels ».

D’après les preuves visuelles, nombre d’entre elles semblent avoir été détruites par Israël.

Mais, il est important de garder à l’esprit que le massacre Hannibal des Israéliens à Be’eri s’est répété dans toute la région.

Si nous en savons autant sur le massacre de la maison de Pessi Cohen, c’est parce que deux civils ont survécu et raconté leur histoire.

Des incidents similaires se sont produits ailleurs. Mais, dans la plupart des cas, il y a eu peu de survivants, en particulier lors des bombardements aériens.

Une unité de chars exclusivement composée de femmes a réquisitionné un véhicule militaire, pour lequel elle n’a reçu aucune formation, et a pris d’assaut les portes de Holit, une colonie israélienne située près de la limite avec l’Égypte et de de la frontière avec Gaza, à plus de 22 kilomètres au sud de la rave Supernova.

« Nous sommes entrés dans la communauté et avons défoncé la porte », a déclaré l’une des soldates à la chaîne israélienne Channel 12. « Le soldat montre du doigt et me dit “tirez là, les terroristes sont là”. Je lui demande, “Y a-t-il des civils là-bas ?”. Il me répond, “Je ne sais pas, tirez”. »

La cheffe de char affirme ensuite qu’elle a décidé de ne pas tirer, mais elle se contredit immédiatement : « Je tire avec ma mitrailleuse sur une maison. »

Asa Winstanley : « Dans ce nouveau reportage de la télévision israélienne, des chefs de chars confirment qu’ils ont tiré de manière indiscriminée avec des mitrailleuses lourdes et des obus de chars sur des maisons israéliennes.
Selon les chiffres officiels, 11 civils israéliens sont morts à Holit le 7 octobre.
Ce n’est que le dernier élément en date d’un ensemble de plus en plus important de preuves de ce type : electronicintifada.net/content/eviden… »
Joel Rubin : « On me demande souvent si les femmes combattent dans l’@IDF. Voici l’histoire étonnante d’une équipe de chars israéliens composée uniquement de femmes qui s’est battue le 10/7, et qui a sauvé un kibboutz par la même occasion. »

À l’instar des preuves visuelles des attaques Hannibal contre des Israéliens par Israël au kibboutz de Be’eri, une enquête menée par The Electronic Intifada l’année dernière a également conclu que le même type d’explosion de maisons avait eu lieu au kibboutz de Kfar Aza.

Le rapport des Nations unies énumère un nombre étonnamment élevé d’endroits où des attaques Hannibal ont probablement ou certainement eu lieu.

À l’extérieur de la colonie israélienne de Nirim (qui se trouve sur le chemin entre la ville palestinienne de Khan Younis et le quartier général militaire Re’im de la Division de Gaza), un équipage de char israélien s’est rendu à Nir Oz, une autre colonie voisine.

Le rapport de l’ONU indique que, une fois sur place, « ils ont remarqué que des centaines de personnes traversaient pour entrer en Israël et retourner à Gaza et ils ont tiré sur elles, y compris sur des véhicules chargés de personnes, dont certaines étaient peut-être des otages ».

Le paragraphe qui suit dans le rapport laisse entrevoir la possibilité d’incidents similaires à Nitzana, Kissufim et Holit.

Combien de personnes ont été tuées par Israël ?

Bien qu’il ait d’abord affirmé que 1 400 personnes avaient été « assassinées par le Hamas » le 7 octobre de l’année dernière, Israël a rapidement commencé à revoir ce chiffre à la baisse.

En novembre, le gouvernement israélien a annoncé que 200 de ces personnes étaient en fait des combattants du Hamas. Ils avaient été tellement brûlés par les bombardements israéliens qu’ils étaient totalement impossibles à identifier.

Cela montre à quel point les tirs israéliens ont été aveugles ce jour-là.

Selon Al Jazeera, le nombre de morts israéliens s’élève désormais à 1 154.

Le rapport de l’ONU indique qu’au moins 314 d’entre eux étaient du « personnel militaire israélien ».

En mars, une étude exhaustive réalisée par l’Unité d’investigation d’Al Jazeera, et portant sur trois bilans israéliens rédigés en hébreu, a fait état d’un nombre plus élevé de combattants armés, à savoir 372.

Outre les soldats, le chiffre d’Al Jazeera inclut la police, les gardes de sécurité (c’est-à-dire les milices armées des colonies) et le « personnel de sécurité ».

L’enquête de 7 Days a conclu que des officiers du Shin Bet — l’agence de « sécurité intérieure » israélienne sous couverture — ont également été envoyés pour participer à la bataille dans le sud : « Au cours des combats, 10 personnes de l’organisation ont été tuées. »

L’édition anglaise de la base de données de Haaretz sur les morts a révélé les noms de trois de ces personnes : Yossi Tahar, Smadar Mor Idan et Omer Gvera.

Aucune de ces trois personnes ne figure dans la base de données en tant que combattant. Il est donc probable que les sept autres combattants du Shin Bet tués soient aussi secrètement répertoriés comme « civils » dans la base de données.

Les données brutes d’Al Jazeera — fournies par son Unité d’investigation à The Electronic Intifada pour cet article — révèlent que ses chiffres concernant le « personnel de sécurité » mentionnent effectivement huit officiers du Shin Bet parmi les morts.

Les 372 combattants déclarés plus les deux officiers du Shin Bet non déclarés nous donnent 374 combattants morts — presque un tiers du total des Israéliens morts.

En les déduisant du total de 1 154 morts, on obtient un maximum de 780 civils israéliens morts.

Cela signifie qu’au moins 41 % du chiffre initial (erroné) de 1 400 morts étaient en fait des combattants — principalement des Israéliens, mais également 200 des combattants palestiniens tués.

« Tous les occupants du véhicule avaient été tués »

Si un maximum de 780 Israéliens non armés sont morts pendant l’offensive Déluge d’Al-Aqsa, combien d’entre eux ont été tués par Israël et combien par les Palestiniens ?

La réponse actuelle à cette question est qu’il est impossible de le savoir sans une enquête internationale véritablement indépendante.

Or, comme l’indique clairement le rapport de l’ONU, Israël bloque précisément une telle enquête. « La commission considère qu’Israël fait obstruction à ses enquêtes sur les événements survenus le 7 octobre 2023 et depuis cette date, à la fois en Israël et dans le territoire palestinien occupé. »

Mais, il est possible de tirer quelques conclusions provisoires.

Le film d’investigation d’Al Jazeera a révélé qu’« au moins 18 » des non-combattants tués l’ont été par des troupes israéliennes au sol et qu’au moins 27 des Israéliens en captivité palestinienne « sont morts quelque part entre leur maison et la barrière de Gaza dans des circonstances qui n’ont pas été expliquées ».

Mais, les données brutes d’Al Jazeera montrent qu’il s’agit de meurtres Hannibal délibérés et très bien attestés, tels que l’infâme massacre de la maison de Pessi Cohen perpétré par Barak Hiram.

Ces données ne tiennent pas compte de plusieurs autres chiffres clés, à partir desquels nous pouvons extrapoler une idée approximative de l’ordre de grandeur de l’ensemble des morts Hannibal et des morts involontaires dus à des « tirs amis ».

Une vidéo publiée par Israël en octobre de l’année dernière a involontairement révélé des preuves très solides de l’utilisation de la directive Hannibal contre des captifs israéliens sur la route de Gaza.
[Ministère des Affaires étrangères d’Israël]

L’investigation de 7 Days indique que les enquêteurs militaires israéliens « ont examiné quelque 70 véhicules qui […] n’ont pas atteint Gaza parce qu’ils avaient été touchés par les tirs d’un hélicoptère de combat, d’un UAV2 ou d’un char, et que, dans certains cas au moins, tous les occupants du véhicule avaient été tués ».

On ne sait pas combien d’Israéliens ces 70 véhicules contenaient, mais, compte tenu de ce que l’on sait par rapport à d’autres incidents, certaines voitures en contenaient probablement plusieurs. À eux seuls, ces véhicules peuvent être à l’origine d’un très grand nombre de morts civils israéliens.

Les ravisseurs palestiniens ont souvent entassé plusieurs prisonniers israéliens dans des camionnettes, dans des voitures dont ils se sont emparés et même, dans certains cas, dans des remorques tirées par des tracteurs.

Les Israéliens en fuite ont fait de même.

Dans le film We Will Dance Again, un raveur raconte qu’il s’est désespérément entassé dans une voiture pour fuir le site de Supernova.

Il y avait « un million de personnes à l’intérieur » de la voiture, se souvient-il. « La moitié de mon corps est à l’extérieur », a-t-il ajouté, expliquant qu’il était suspendu à la fenêtre.

Des images d’hélicoptères de combat d’Israël, diffusées en ligne et compilées dans le film d’Al Jazeera, montrent une vidéo d’une douzaine de personnes fuyant dans une voiture bondée, alors que les Israéliens leur tirent dessus. Leur sort est inconnu.

Le film montre de nombreuses vidéos similaires. On ne sait pas exactement où ces incidents ont eu lieu près de Gaza. Vous pouvez visionner le film dans son intégralité sur le site web d’Al Jazeera ou dans la vidéo YouTube ci-dessous (en raison des restrictions d’âge imposées par la plateforme, vous devez disposer d’un compte YouTube approprié).

7 octobre | Al Jazeera Investigations
[Al Jazeera English, 20 mars 2024]

En novembre, le site web israélien Ynet a cité un pilote d’hélicoptère qui a déclaré que « dans les quatre premières heures qui ont suivi le début des combats », les avions israéliens ont « attaqué environ 300 cibles, la plupart en territoire israélien ».

L’article précise qu’ils ont reçu l’ordre de « tirer sur tout », près de la barrière avec Gaza.

L’article en hébreu a été écrit par Yoav Zitun, le co-auteur de l’enquête de 7 Days, un journaliste militaire israélien bien documenté, proche des services de renseignement et de l’establishment militaire.

Les opérateurs de drones semblent avoir été encore plus meurtriers que les pilotes d’hélicoptères. L’article de 7 Days indique qu’ils ont souvent « pris eux-mêmes la décision d’attaquer » et qu’à la fin de la journée du 7 octobre, « l’escadron a effectué pas moins de 110 attaques sur quelque 1 000 cibles, dont la plupart se trouvaient à l’intérieur d’Israël ».

Si le terme « cibles » englobe les personnes, il est difficile de savoir combien d’entre elles étaient des Israéliens. Les pilotes ne le savaient probablement pas eux-mêmes. Si une « cible » touchée comprend également des voitures individuelles, les 1 000 cibles touchées auraient pu facilement faire des centaines de morts.

Le « cimetière » de voitures

En novembre, des centaines de véhicules détruits lors de l’offensive palestinienne ont été rassemblés par les troupes israéliennes et empilés dans une casse, près des colonies de Tekuma et de Netivot.

Le « cimetière de voitures », Tekuma

Des photos de la casse, ainsi que des vidéos prises par des drones, ont clairement montré que de nombreuses voitures étaient complètement aplaties et tordues d’une manière compatible avec les bombardements aériens israéliens.

En résumé, les voitures ressemblaient beaucoup à celles des Palestiniens (civils et combattants) qu’Israël bombarde habituellement dans la bande de Gaza depuis les airs et depuis des années.

Aujourd’hui, il semble que la casse soit devenue une attraction touristique pour Israël et ses partisans — un site qu’ils appellent le « cimetière de voitures ». Dans une vidéo tournée l’été dernier, un guide touristique de l’armée israélienne dit que la casse contient « 1 650 véhicules qui ont été amenés ici ».

Prendre un selfie au « cimetière de voitures » de Tekuma. Israël affirme que plus de 1 000 véhicules ont été détruits — souvent avec des captifs israéliens à l’intérieur —, le 7 octobre 2023 et peu après. Mais, les preuves montrent que beaucoup de ces bombardements ont été effectués par Israël lui-même, dans le cadre de sa « directive Hannibal ».
[Jim Hollander / UPI]

Il ajoute que dans une seule ambulance, les restes de 18 personnes ont été retrouvés dans les cendres et la « poussière humaine » qu’ils ont récupérées.

Quel que soit le chiffre réel de morts à la suite des attaques Hannibal, il semble tout à fait plausible qu’Israël ait tué des centaines d’Israéliens au cours de l’offensive.

Le camouflage

Depuis un an, Israël dissimule systématiquement les faits.

La plupart des reportages israéliens sur ce sujet ont été rédigés en hébreu uniquement. Et ce n’est pas faute d’accès aux médias de langue anglaise.

L’auteur principal de l’enquête de 7 Days est Ronen Bergman, qui est également un journaliste très en vue du New York Times et l’auteur à succès de plusieurs hagiographies du Mossad et d’autres agences d’espionnage israéliennes.

Bergman n’a pas encore écrit sur la directive Hannibal en anglais, dans le New York Times ou ailleurs.

Très peu d’autopsies ont été pratiquées — en tout cas pas sur les morts de la maison de Pessi Cohen, dans le kibboutz de Be’eri.

Dans le cas de ce crime particulier, cela aurait probablement été impossible de toute façon. Les tirs de chars de Barak Hiram ont réduit en cendres la plupart de ses victimes israéliennes, dont Liel Hatsroni, âgée de 12 ans.

Comment Israël a massacré des enfants israéliens avant d’en imputer la responsabilité au Hamas, avec David Sheen
[The Electronic Intifada, 19 juillet 2024]

De nombreux corps ont été prématurément enterrés. Des voitures israéliennes détruites, dans ce qui apparaît être des massacres Hannibal, ont été écrasées par les autorités israéliennes avant d’être enterrées dans le « cimetière » sous un prétexte religieux.

Le rapport de la commission de l’ONU reproche à Israël de leur avoir interdit l’accès au pays. « Les responsables israéliens ont non seulement refusé de coopérer à l’enquête de la commission, mais ils auraient également empêché les professionnels de la santé et d’autres personnes d’entrer en contact avec eux », peut-on lire dans le document.

Dans le cadre d’une « enquête » permettant de camoufler les meurtres perpétrés dans la maison de Pessi Cohen, l’armée a largement innocenté Barak Hiram en juillet.

Les vestiges de la maison ont été démolis par l’armée.

Le mois dernier, Hiram a été promu : il a été nommé chef de la Division de Gaza.

Son prédécesseur, le général de brigade Avi Rosenfeld, avait démissionné parce qu’il n’avait pas réussi à empêcher l’offensive du 7 octobre 2023.

Comparant l’assaut à l’offensive surprise d’octobre 1973 lancée par l’Égypte pour reconquérir les territoires occupés par Israël, une source de haut niveau qui se trouvait ce jour-là dans le quartier général militaire appelé la « Fosse », situé sous Tel-Aviv, a rappelé à Bergman et Zitun :

« C’est inimaginable. C’est comme la vieille ville de Jérusalem pendant la guerre d’indépendance ou les avant-postes le long du canal de Suez pendant la guerre du Kippour. Nous pensions que cela ne pourrait jamais se reproduire. »

« Cela restera à jamais une cicatrice gravée dans notre chair. »

Avec des recherches complémentaires de Maureen Murphy et des traductions de l’hébreu [vers l’anglais] de Dena Shunra.

Opération « Déluge d’Al-Aqsa » (7 octobre 2023)

Sources :


Source de la photographie d’en-tête : Wikimedia Commons (יאיר דב / Yair Dov)
Le mur de voitures [file version: 8 April 2024, 22:10]
https://commons.m.wikimedia.org/wiki/File:%D7%A7%D7%99%D7%A8_%D7%94%D7%9E%D7%9B%D7%95%D7%A0%D7%99%D7%95%D7%AA.jpg
[ Creative Commons ]


  1. Les Forces de défense d’Israël (צְבָא הַהֲגָנָה לְיִשְׂרָאֵל / Tsva ha-Haganah le-Israël — Israel Defense Forces / IDF) sont couramment désignées par l’acronyme Tsahal (צה"ל). Il s’agit de l’armée de l’État d’Israël. (NdT) 

  2. Unmanned Aerial Vehicle / Véhicule aérien sans humain à bord (NdT) 

 

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