Traduit de l’anglais par EDB () • Langue originale : anglais |
Le colonel Nof Erez affirme que l’armée israélienne a probablement tué ses propres civils à plusieurs reprises, le 7 octobre, pour éviter qu’ils ne soient ramenés à Gaza en tant que captifs du Hamas.
Le colonel Nof Erez, réserviste de l’armée de l’air israélienne, a décrit les actions menées par Israël le 7 octobre comme un événement de type « Hannibal de masse », en référence à la directive controversée ordonnant aux commandants israéliens de tuer leurs propres soldats afin d’éviter qu’ils ne soient faits prisonniers.
Dans une interview accordée à Haaretz le 15 novembre, il a évoqué la réponse de la flotte israélienne d’hélicoptères d’attaque Apache lorsque des combattants du Hamas ont infiltré des bases militaires et des colonies dans le but d’emmener des soldats et des civils, pris en otages, dans la bande de Gaza.
Il a décrit comment les pilotes ont ouvert le feu à plusieurs endroits le long de la barrière frontalière pour empêcher le Hamas de ramener les captifs, tuant à la fois des combattants du groupe et des Israéliens.
En conséquence, « la directive Hannibal a probablement été déployée, parce qu’une fois que vous avez détecté une prise d’otages, c’est Hannibal ».
Une enquête menée en 2003 par Haaretz sur cette directive a conclu que, « du point de vue de l’armée, un soldat mort vaut mieux qu’un soldat captif qui souffre lui-même et oblige l’État à libérer des milliers de prisonniers pour obtenir sa libération ».
Par exemple, lorsque le Hamas a fait prisonnier le soldat israélien Gilad Shalit en 2006, le groupe de résistance palestinien l’a détenu pendant cinq ans avant de l’échanger contre 1027 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.
Le 7 octobre, le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, a reconnu publiquement que l’armée israélienne était confrontée à des « prises d’otages » et qu’elle utilisait à la fois des frappes aériennes et des forces terrestres pour y faire face.
Il a déclaré que l’armée « se battait dans 22 endroits », ajoutant qu’il n’y avait « aucune communauté dans le sud d’Israël où nous n’avions pas de forces, dans toutes les villes ».
Le colonel Erez a déclaré qu’en temps normal, les commandants israéliens sont confrontés à des situations où un seul soldat est fait prisonnier.
Il a décrit comment « l’Hannibal pour lequel nous nous sommes entraînés au cours des 20 dernières années concernait un véhicule ; vous savez à quel endroit de la barrière il entrerait, de quel côté de la route il se déplacerait, et même sur quelle route ».
Mais, à Gaza le 7 octobre, « ce que nous avons vu ici, c’est un Hannibal de masse. Il y avait de nombreuses ouvertures dans la barrière, des milliers de personnes dans de nombreux véhicules différents avec et sans otages ».
Il a ajouté que les pilotes d’hélicoptères opérant dans les airs recevaient, normalement, des cibles du centre de commandement de la division ou des troupes israéliennes communiquant avec eux au sol ; mais, ce 7 octobre, le Hamas avait éliminé les deux, de sorte que les pilotes choisissaient eux-mêmes leurs cibles à la frontière.
Les pilotes d’Apache n’avaient aucun moyen de faire la distinction entre les combattants du Hamas, les Palestiniens et les Israéliens, et ont donc ouvert le feu sur toutes les voitures et les personnes se trouvant à la frontière de Gaza, sans distinction, explique un article publié le 15 octobre par Yedioth Ahronoth.
« La cadence de tir contre les milliers de terroristes était énorme au début, et ce n’est qu’à un certain moment que les pilotes ont commencé à ralentir les attaques et à sélectionner soigneusement les cibles. »
Au cours de la journée, dans la confusion, vingt-huit hélicoptères de combat israéliens ont tiré toutes les munitions qu’ils avaient, y compris des centaines d’obus explosifs de 30 mm et des missiles Hellfire.
Après avoir posé son Apache pour recharger les munitions vers 10 h 00, le commandant du 190e escadron a demandé aux autres pilotes « de tirer sur tout ce qu’ils verraient dans la zone de la barrière » qui sépare Israël de Gaza.
Le colonel Erez a également commenté les informations selon lesquelles l’armée israélienne avait utilisé des chars et des hélicoptères pour bombarder des maisons dans les colonies autour de Gaza, comme le kibboutz de Be’eri, avec à l’intérieur des combattants du Hamas et des prisonniers israéliens.
Il a également laissé entendre que ces maisons avaient été bombardées conformément à la directive Hannibal, avec l’autorisation des dirigeants militaires qui observaient les combats en direct à l’aide de drones.
« Ils n’ont pas bombardé les maisons sans autorisation. D’ailleurs, j’ai moi-même vu de nombreux drones au-dessus de chaque colonie, sous forme d’image informatique. Nous pouvons observer la situation depuis tous les centres de commandement en Israël. »
Les autorités israéliennes affirment que le Hamas a tué 1 200 soldats et civils israéliens le 7 octobre. Toutefois, on ne sait pas exactement combien ont été réellement tués par le Hamas et combien par les forces israéliennes qui cherchaient à empêcher les otages d’être emmenés à Gaza.
Israël a utilisé les événements du 7 octobre pour justifier les bombardements de masse et l’invasion terrestre de Gaza qui ont tué plus de 12 000 Palestiniens, dont plus de 5 000 enfants.
En juillet, le colonel Erez a publiquement refusé de servir dans les forces de réserve, déclarant à la chaîne israélienne Kan qu’il ne pouvait pas « se porter volontaire pour une dictature », en réponse à la volonté du Premier ministre Benyamin Netanyahou de réformer le système judiciaire.
Le colonel Erez a servi pendant 20 ans dans l’armée et 24 ans de plus en tant que réserviste.
Opération « Déluge d’Al-Aqsa » (7 octobre 2023)
Sources :
Sources de la photographie d’en-tête : Nehemia Gershuni-Aylho (NPG)
An Israeli Air Force AH-64D Apache Longbow “Saraf” of the 113th Squadron.
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