« Viol de masse par le Hamas » : encore des preuves de fausses accusations — compte rendu

« Viol de masse par le Hamas » :
encore des preuves
de fausses accusations
— compte rendu

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Traduit de l’anglais par EDB () • Langue originale : anglais


Haaretz a publié un nouvel article qui débunke plusieurs accusations fabriquées selon lesquelles le Hamas aurait commis des viols le 7 octobre ; parmi ces allégations, figure celle des clous plantés dans l’aine d’une femme.

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Un article publié par Haaretz le 18 avril reconnaît que les principales accusations selon lesquelles le Hamas aurait commis un viol de masse le 7 octobre sont fausses, notamment l’affirmation choquante du New York Times selon laquelle des clous auraient été enfoncés dans l’aine d’une femme.

Le 28 décembre, le Times a publié un article affirmant avoir « vu des photographies du cadavre d’une femme, que des secouristes ont découvert dans les décombres d’un kibboutz assiégé, avec des dizaines de clous plantés dans les cuisses et l’aine ».

Les auteurs de l’article, Jeffrey Gettleman, Anat Schwartz et Adam Sella, ont cité la photo comme preuve que « les attaques contre les femmes n’étaient pas des événements isolés, mais faisaient partie d’un schéma plus large de violence à caractère sexiste le 7 octobre ».

Cependant, Haaretz a déclaré dans son article du 18 avril que ses journalistes avaient vu la photo en question, mais que celle-ci ne semblait pas montrer ce que le Times affirmait.

La photo a été présentée à Haaretz par Chaim Otmazgin, qui est à la fois commandant du service de secours ZAKA et réserviste dans l’armée israélienne.

Les volontaires de ZAKA ont été autorisés par l’armée israélienne à ramasser des cadavres sur différents sites le 7 octobre, notamment dans le kibboutz de Be’eri et au festival Nova, où de nombreuses personnes ont été tuées lors de l’attaque du Hamas, dont un grand nombre par les forces israéliennes, conformément à la directive Hannibal.

Le journal israélien rapporte qu’« Otmazgin a montré à Haaretz plusieurs des photographies en sa possession, y compris celle où l’on voit des clous plantés dans l’aine. La photo a été prise près d’une semaine après le massacre et est certainement de mauvaise qualité. La possibilité que ce qui est représenté soit effectivement des clous semble raisonnable, surtout si l’on tient compte de son témoignage, mais il est impossible de le déterminer clairement ».

Haaretz a ajouté que ses journalistes « ont vu une partie de la documentation en possession d’Otmazgin lors d’une rencontre en personne — mais il a dit qu’il ne voulait pas partager le reste par respect pour les morts et leurs familles ».

Une autre allégation de viol de la part d’Otmazgin s’est déjà révélée fausse. Le journal rapporte en outre que dans l’un des kibboutzim proches de Gaza, Otmazgin a trouvé « les corps d’une mère et de ses deux filles, l’une des filles étant retrouvée dans une pièce séparée, les vêtements baissés. Il a conclu, à tort, que la fille avait été violée ».

Avant qu’Otmazgin n’entre dans la pièce, les corps avaient déjà été photographiés tout habillés par des experts en explosifs de l’armée (sapeurs) qui passaient la maison au peigne fin pour s’assurer qu’il n’y avait pas de danger à y pénétrer. Ce n’est que plus tard que les vêtements de l’une des deux filles ont été retirés.

Haaretz rapporte : « Bien que les corps étaient habillés lorsque les sapeurs les ont photographiés, les vêtements de l’une des filles ont été retirés alors que son corps était traîné dans une autre pièce. La découverte de cette faute a conduit aussi bien à une correction dans le rapport de l’Association des centres d’aide aux victimes de viols qu’à la publication d’une mise au point sur le sujet dans Haaretz. »

La raison pour laquelle le corps a été traîné, plutôt que porté, — et par qui ? — n’est pas claire. Cela soulève la question de savoir si Otmazgin ou quelqu’un d’autre a cherché à mettre en scène un viol en retirant les vêtements de la fille après que les sapeurs ont photographié les corps.

Haaretz a également cité son article de décembre selon lequel Yossi Landau de ZAKA a diffusé deux fausses histoires sur les atrocités présumées du Hamas le 7 octobre. Landau a affirmé à tort qu’une vingtaine de corps d’enfants ligotés et brûlés auraient été découverts dans un kibboutz et qu’il avait trouvé le corps d’une femme enceinte qui avait été éventrée.

L’histoire de la femme enceinte, qui incluait la distribution d’une fausse vidéo tournée à un moment et dans un lieu différents, a été répétée par les porte-parole israéliens.

Dans l’article du 18 avril, Haaretz note également le cas du projet Secret Forest à Chypre, qui a fourni un soutien psychologique par téléphone à plus de 1 000 survivants du 7 octobre.

L’organisation affirme que, lorsque ses enquêteurs ont demandé aux survivants s’ils avaient été témoins de violences sexuelles, huit d’entre eux ont déclaré avoir été des témoins oculaires de ces agressions, cinq ont déclaré avoir été des témoins auditifs, et deux autres ont répondu en termes vagues.

Cependant, Haaretz souligne que « le projet n’est pas en possession de détails sur ces cas parce que les enquêteurs ont reçu l’ordre de ne pas approfondir le sujet », ce qui remet en question les affirmations de Secret Forest.

Haaretz ne précise pas pourquoi les enquêteurs ont reçu l’ordre de ne pas approfondir le sujet.

L’article (toujours celui du 18 avril) reconnaît un autre autre aspect important. Il ajoute que la police israélienne ne dispose d’aucune preuve vidéo des agressions sexuelles commises le 7 octobre.

Le 23 octobre, l’armée israélienne avait fait visionner une vidéo de 43 minutes à certains journalistes, en affirmant qu’elle montrait les atrocités commises par le Hamas.  

Le Times of Israel a rapporté que le major général de l’armée israélienne Mickey Edelstein, qui a briefé les journalistes après le visionnage, a déclaré que « nous avons des preuves » de viol, mais « nous ne pouvons pas les partager », refusant de donner plus de détails.

Cependant, Haaretz a rapporté qu’« il apparaît que le matériel de renseignement recueilli par la police et les organes de renseignement, y compris les images des caméras-piétons des terroristes, ne contient pas de documents visuels sur des actes de viol proprement dits ».

Haaretz a rappelé son précédent article de novembre, qui montrait que « la police n’avait recueilli aucune preuve médico-légale de la perpétration de crimes sexuels pendant le massacre ».

Haaretz a également ajouté que les médecins légistes qui ont examiné des corps entièrement ou partiellement nus à la base militaire de Shura pour y déceler la possibilité d’un viol n’ont trouvé « aucun signe sur ces corps attestant que des relations sexuelles avaient eu lieu ou que les organes génitaux avaient été mutilés ».

Dans le même temps, les pathologistes n’ont eu le temps d’examiner qu’environ 25 % des cadavres amenés à la base de Shura.

L’article publié le 18 avril par Haaretz réfute également l’affirmation de hauts fonctionnaires et représentants israéliens selon laquelle les combattants du Hamas auraient reçu l’ordre explicite de la direction du Hamas de violer des Israéliennes au cours de l’attaque du 7 octobre. « Les crimes sexuels ont été planifiés à l’avance », a prétendu en décembre l’ambassadeur d’Israël auprès des Nations unies, Gilad Erdan.

Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a fait la même déclaration, comme l’a rapporté le Washington Post.

Mais, une porte-parole de Gallant a déclaré à Haaretz que la citation avait été « déformée et que Gallant n’avait jamais dit cela ».

Haaretz rapporte qu’après avoir vérifié auprès de plusieurs organes de sécurité, « Israël n’a aucune preuve que les terroristes du Hamas ou d’autres organisations aient reçu l’ordre explicite de commettre des actes de viol ».

Enfin, le journal explique que bien que Pramila Patten, représentante spéciale des Nations unies pour la violence sexuelle dans les conflits, ait « exhorté Israël à signer un cadre de coopération avec son bureau » afin d’enquêter correctement sur les allégations de viols de masse commis par des combattants du Hamas, les politiciens israéliens ont refusé de le faire.

Haaretz écrit : « Les politiciens israéliens ont fait exactement le contraire. » Immédiatement après que le rapport de Patten a été rendu public, et même si celle-ci était bien disposée à l’égard des allégations israéliennes, le ministre des Affaires étrangères, Yisrael Katz, a accusé les Nations unies de « réduire au silence les crimes sexuels ».

Opération « Déluge d’Al-Aqsa » (7 octobre 2023)

Sources :


Source de la photographie d’en-tête : Spokesperson unit of ZAKA
Yossi Landau
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Disaster_Victim_Identification_after_2023_Hamas_attack_onIsrael(ZAKA979)..png
[ Creative Commons ]

 

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