Traduit de l’anglais par EDB () • Langue originale : anglais |
Le journaliste à l’origine d’une enquête discréditée du New York Times, qui prétendait que le Hamas se livrait à des violences sexuelles systématiques le 7 octobre, apparaîtra aux côtés d’Hillary Clinton et des principaux responsables de la politique étrangère de Joe Biden, lors d’un événement organisé à l’université de Columbia pour justifier l’assaut d’Israël sur Gaza.
Note concernant le titre de l’article :
« Hamas r@pe » (de l’anglais « Hamas rape ») : « viol du Hamas » (« viols perpétrés par le Hamas »)
Jeffrey Gettleman, l’auteur de l’article discrédité du New York Times sur les viols de masse commis par le Hamas, doit partager la scène avec l’ancienne secrétaire d’État Hillary Clinton lors d’une table ronde sur les « violences sexuelles liées aux conflits » et à laquelle participeront plusieurs autres fonctionnaires de prestige du département d’État.
La description de l’événement, organisé à l’Institute of Global Politics de l’université de Columbia, cite ce qu’elle appelle « les actes brutaux de violence sexuelle du Hamas contre des Israéliens le 7 octobre » comme « preuve » que « la violence sexuelle liée aux conflits est largement utilisée comme une arme de guerre et une tactique de terrorisme ».
Alors qu’elle était secrétaire d’État en 2011, Clinton a repris de façon infâme les fausses allégations selon lesquelles le défunt dirigeant libyen distribuait du Viagra à ses troupes pour commettre des « viols à grande échelle », en insistant sur le fait que « les forces de sécurité de Kadhafi » utilisaient « la violence contre les femmes et le viol comme des outils de guerre ». Les fausses allégations systématiques de violences sexuelles de Clinton visaient à justifier l’intervention désastreuse de l’OTAN qui a transformé un pays autrefois stable en un enfer despotique envahi par des seigneurs de guerre djihadistes.
Clinton sera rejointe à l’université de Columbia par l’ambassadrice des États-Unis aux Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, qui a empêché à plusieurs reprises le Conseil de sécurité de l’ONU d’adopter une résolution contraignante ordonnant un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. La liste des atouts du gouvernement des États-Unis pour cet événement est complétée par Oleksandra Matviichuk, qui est une avocate financée par l’État et qui a reçu le prix Nobel de la paix en 2022 pour ses efforts visant à poursuivre la Russie devant la Cour pénale internationale, dans le cadre d’une ruse politique dont l’objectif était de mettre en évidence l’isolement diplomatique supposé de Moscou.
Le New York Times a été contraint de laisser en suspens un épisode de son podcast « The Daily » (« Le Quotidien »), qui devait être basé sur l’article de Gettleman, en raison du personnel en révolte contre son contenu douteux. Le Times n’a pas répondu à la longue série de questions posées par The Grayzone sur les informations erronées et les témoignages fabriqués qui figuraient dans l’article.
La participation de Gettleman à l’événement de Columbia souligne sa proximité avec une administration Biden qui a soutenu le carnage israélien à Gaza pendant plus de 120 jours. La présence dans le panel d’alliés majeurs de Biden et de membres de son équipe de politique étrangère montre clairement que son administration continuera à utiliser les allégations systématiques, bien que discréditées, d’abus sexuels par le Hamas pour justifier son soutien à la politique de siège et de massacre d’Israël.
L’enquête de Gettleman, dans laquelle il était écrit que le Hamas était responsable d’« un schéma plus large de violence à caractère sexiste le 7 octobre », n’a pas été en mesure de confirmer un seul cas de violence sexuelle. Fin janvier, après que les affirmations de Gettleman ont été complètement débunkées par The Grayzone, des informations ont fait surface selon lesquelles un débat interne avait émergé au New York Times concernant l’exactitude de son reportage. La question était apparemment devenue si litigieuse que le podcast du Times, « The Daily », a été contraint d’apporter des changements majeurs au script et de présenter les affirmations israéliennes avec beaucoup plus de scepticisme.
Mais, le produit final n’a jamais paru. Selon The Intercept, « les producteurs et le journal de référence » se sont retrouvés « dans le pétrin » : ou bien ils « lancent une version qui colle de près à l’histoire publiée précédemment et risquent de rediffuser de graves erreurs, ou alors ils sortent une version fortement édulcorée, ce qui soulève des questions sur le fait que le journal s’en tient toujours à l’histoire originale ».
Comme l’a déclaré un membre de la rédaction du New York Times, les allégations du journal concernant l’instrumentalisation systématique des agressions sexuelles par le Hamas « méritaient d’être davantage vérifiées et de faire l’objet de beaucoup plus de reportages : tous les principes de base appliqués à d’innombrables autres nouvelles ».
« Il semble qu’il n’y ait aucune conscience de soi au sommet de la hiérarchie. » Pourtant, un simple coup d’œil à l’en-tête du journal suggère que les rédacteurs en chef savent exactement ce qu’ils font.
La ligne traditionnellement pro-israélienne du New York Times s’incarne dans les choix les plus récents en matière de direction générale. Sa PDG actuelle, Meredith Kopit Levien, a été active dès son plus jeune âge au sein de l’Organisation de jeunesse du B’nai B’rith (B’nai B’rith Youth Organization / BBYO) et siège encore aujourd’hui au conseil consultatif de ce groupe ardemment sioniste.
Le prédécesseur de Kopit Levien au New York Times, Mark Thompson, est également un idéologue pro-israélien convaincu. Deux jours après le 7 octobre, il a pris la tête de CNN, où les employés sont quasiment en révolte ouverte contre ce qu’ils ont décrit comme la « faute professionnelle journalistique » dont leur chaîne a fait preuve en soutenant de façon ouvertement partisane l’assaut militaire israélien qui a tué plus de 13 000 enfants à ce jour.
« La majorité des informations diffusées depuis le début de la guerre, quelle que soit l’exactitude du reportage initial, ont été faussées par un parti pris systémique et institutionnel de la chaîne en faveur d’Israël », a déclaré un membre du personnel de CNN au journaliste Chris McGreal.
Opération « Déluge d’Al-Aqsa » (7 octobre 2023)
Sources :
Source de l’illustration d’en-tête : The Grayzone
https://thegrayzone.com/2024/02/06/nyt-hamas-report-hillary-clinton/
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