Pourquoi l’Europe fait-elle obstruction, au sein de l’ONU, à l’adoption d’un traité international ambitieux sur les multinationales et leur responsabilité en matière de droits humains et d’environnement ? Un nouveau rapport publié dans le cadre du réseau européen d’investigation ENCO, dont l’Observatoire des multinationales est l’un des fondateurs, se penche sur la troublante proximité entre l’Union européenne et les lobbies des multinationales, et sur ce qu’elle révèle : une conception du monde où le secteur privé est associé à toutes les décisions, et où lui imposer des règles contraignantes devient quasi inimaginable.
En Occident, le libéralisme passe pour une doctrine indépassable. Pur produit du génie européen, il serait à l’origine des merveilleuses prouesses dont se vantent les sociétés développées. Mais l’idéologie dominante ne se contente pas de lui attribuer toutes les vertus à domicile. Elle lui prête aus...
Les citoyens sont privés de leurs droits et sont conditionnés à être des consommateurs politiquement apathiques. Au cours des dernières décennies, la démocratie a été remplacée par l’illusion de la démocratie. De nouvelles formes d’organisation du pouvoir et des méthodes psychologiques de manipulation de notre conscience protègent les puissants contre les risques de l’autonomisation démocratique et renforcent leur position.
De l’Ukraine à l’affaire Skripal, de la Syrie au Russiagate, l’actualité offre sa ration quotidienne de ce qu’il faut bien appeler la nouvelle « guerre froide ». Comme au bon vieux temps, le monde est divisé entre les bons et les méchants, et on subit une avalanche impressionnante de propagande. C...
En 1992, un politologue américain, Francis Fukuyama, osait annoncer la « fin de l’Histoire ». Avec l’effondrement de l’URSS, disait-il, l’humanité entrait dans une ère nouvelle. Elle allait connaître une prospérité sans précédent. Auréolée de sa victoire sur l’empire du mal, la démocratie libérale p...
C’est devenu une habitude : le godelureau de l’Élysée fait le paon au château de Versailles. Brasseur d’air inusable, le freluquet fait des phrases, il pérore dans le vide. Comme un télévangéliste, il brandit de grands mots tout en agitant ses petits bras. Une presse servile l’a tellement encensé qu...
Les citoyens américains ont du mal à faire la différence entre les faits et les opinions. C’est la conclusion d’un récent sondage mené par la célèbre société Pew.
Il a été constaté que seulement un quart des personnes interrogées ont été en mesure de faire la distinction entre une déclaration fact...
Connu comme un bastion du néonazisme, le bataillon Azov d’Ukraine a reçu des équipes de conseillers militaires des États-Unis et des armes de fabrication étatsunienne très puissantes.
Les peuples ont été conditionnés pour accepter les pires déformations de la vérité. Tout a été fait habilement pour désintéresser les citoyens de l’actualité et faire en sorte qu’ils ne puissent pas se rendre compte de cette exceptionnelle et permanente déformation de la vérité. C’est ce que disait...
Parmi les questions qui traversent les débats publics contemporains, celle du « pouvoir des médias » est particulièrement mal et confusément posée. Derrière cette notion de « pouvoir des médias », jamais précisément définie, deux théories fondamentalement contradictoires du rôle et du poids des médias dans le monde social cohabitent au gré des conjonctures, sans s’affronter nécessairement, et coexistent parfois par bribes dans les mêmes discours.
La notion de « 4e pouvoir », devenue une expression consacrée, sous-entend que les médias exercent effectivement un pouvoir quasi institutionnel de pivot du fonctionnement démocratique. Dans le même temps, les éditocrates, qu’ils soient pris en flagrant délit de parti-pris ou simplement intoxiqués par leur propre idéologie professionnelle, considèrent que les « informations » qu’ils produisent sont de fidèles miroirs, absolument neutres vis-à-vis des réalités qu’ils reflètent en toute objectivité, et qu’elles ne sauraient donc exercer aucun pouvoir.
Tout à l’inverse, une longue tradition théorique tend à considérer « les médias » comme le deus ex machina des sociétés modernes, capables de faire les élections et de défaire les régimes, de modeler « l’opinion » en s’immisçant dans les consciences qu’ils sont censés informer.
Autant d’interprétations qui charrient leur lot d’idées fausses et d’idées reçues, ainsi que de représentations implicites de la profession journalistique qu’il s’agit de déconstruire pour comprendre de quel type de pouvoir peuvent réellement se prévaloir médias et journalistes. Produit de l’observation et de la sociologie critique des médias,1 cette analyse des causes et de la portée des dérives de l’information est un préalable indispensable à la transformation nécessaire du monde médiatique.
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