Le scandale de la corruption des Casques blancs s’aggrave : le gouvernement néerlandais a enquêté sur une organisation mère pour fraude, mais a étouffé l’affaire

Le scandale de la corruption des Casques blancs s’aggrave :
le gouvernement néerlandais a enquêté sur une organisation mère pour fraude,
mais a étouffé l’affaire

Par Ben Norton

Une publication The Grayzone


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Syrie Pays-Bas Royaume-Uni États-Unis Occident
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Traduit de l’anglais par EDB () • Langue originale : anglais


Les Pays-Bas ont enquêté sur la fraude de la Mayday Rescue Foundation, qui a financé les Casques blancs syriens avec plus de 120 millions de dollars de contrats gouvernementaux occidentaux. Mais de hauts responsables néerlandais ont couvert la corruption.

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La sale guerre contre la Syrie, qui a duré dix ans, s’est avérée être une vache à lait pour certains des agents étatsuniens et britanniques les plus en vue chargés du changement de régime. Des entrepreneurs des gouvernements occidentaux ont reçu des centaines de millions de dollars pour mettre en œuvre des projets visant à déstabiliser Damas — et certains d’entre eux ont pris une part du gâteau en profitant du pillage.

La Mayday Rescue Foundation1 est l’un des principaux acteurs de l’industrie des prestataires de services qui ont contribué à la guerre occidentale de changement de régime en Syrie, et qui ont finalement été impliqués dans un scandale de corruption de très grande ampleur.

Mayday était le sponsor financier de la Défense civile syrienne, connue sous le nom de Casques blancs,2 une opération humanitaire interventionniste fallacieuse qui est devenue une arme de propagande essentielle dans la sale guerre contre Damas.

Grâce à un financement de plus de 120 millions de dollars provenant de nombreux gouvernements occidentaux, les Casques blancs ont été présentés dans des campagnes médiatiques serviles et dans des films de relations publiques bien huilés comme s’agissant d’un groupe philanthropique noble dont le but était de sauver des vies civiles. En réalité, l’organisation a fait office d’infrastructure civile et médicale de facto dans les régions de la Syrie contrôlées par des insurgés salafistes-djihadistes violents et théocratiques.

Les Casques blancs opéraient exclusivement dans les zones gérées par l’opposition armée syrienne, et collaboraient largement avec les extrémistes, notamment l’État islamique3 et Al-Qaïda. Les Casques blancs ont même été filmés en train d’assister à des exécutions publiques à de nombreuses reprises.

Les Casques blancs ont aidé la Turquie, membre de l’OTAN, à envahir militairement et à nettoyer ethniquement des villes à majorité kurde dans le nord de la Syrie, dans le cadre d’un plan visant à repeupler ces régions avec des Arabes musulmans sunnites qui soutiennent le président turc Recep Tayyip Erdogan. Après l’invasion, les écoliers ont été endoctrinés par la propagande nationaliste turque.

Un producteur syrien de la BBC a même déclaré que les Casques blancs avaient participé à la mise en scène d’une fausse attaque aux armes chimiques dans la ville de Douma, afin de faire porter le chapeau au gouvernement syrien et d’inciter l’Occident à intervenir militairement contre lui.

Pourtant, pendant que les gouvernements occidentaux ne tarissaient pas d’éloges sur les Casques blancs et versaient d’énormes sommes d’argent à leur organisation mère, la Mayday Rescue Foundation, basée aux Pays-Bas, ils enquêtaient discrètement sur le groupe pour fraude.

Une série de reportages publiés par les principaux médias néerlandais montrent comment les Pays-Bas savaient que Mayday avait présidé à de graves irrégularités financières, mais que les hauts responsables ont couvert celles-ci, refusant d’informer les législateurs élus et ignorant même les recommandations de leurs propres autorités de réglementation visant à récupérer des contrats d’une valeur de plusieurs millions de dollars.

Les responsables néerlandais craignaient que la révélation de la corruption de Mayday ne nuise aux efforts occidentaux de changement de régime en Syrie et ne ternisse l’image bienveillante des Casques blancs, soigneusement construite au fil des années de promotion constante et de propagande obséquieuse.

Le scandale est une illustration particulièrement inquiétante de la façon dont les fantassins du complexe industriel à but non lucratif tirent sur la corde sensible des libéraux occidentaux, non seulement pour promouvoir les intérêts de la politique étrangère occidentale, mais aussi pour se remplir les poches avec des millions de dollars qui circulent au travers de contrats opaques.

La controverse démontre également comment les représentants des gouvernements occidentaux ont protégé les profiteurs de guerre tout en gardant les électeurs, dont les impôts ont été gaspillés, dans l’ignorance totale de la corruption avérée qui régnait en leur sein.

Les Casques blancs, financés par le gouvernement des États-Unis, assistent à une exécution publique à Daraa, dans la partie de la Syrie tenue par les rebelles, en 2017.

Le gouvernement néerlandais a enquêté sur le sponsor des Casques blancs, Mayday Rescue, pour fraude — mais l’a dissimulé

Ce 7 mai, le journal néerlandais De Volkskrant a publié un rapport révélant que les Pays-Bas avaient enquêté sur la Mayday Rescue Foundation pour fraude.

Les gouvernements d’Europe occidentale ont versé plus de 100 millions d’euros (121 millions de dollars) à Mayday pour financer les Casques blancs, notamment la Grande-Bretagne, l’Allemagne, le Canada, le Danemark et les Pays-Bas. Les États-Unis ont également apporté leur contribution, en envoyant des dizaines de millions de dollars aux Casques blancs.

Le gouvernement néerlandais a versé 12,5 millions d’euros (15,2 millions de dollars) à Mayday. Mais fin 2018, les Pays-Bas ont soupçonné une corruption et ont cessé de financer l’organisation, « en raison de préoccupations à La Haye concernant la supervision financière et l’organisation », écrit De Volkskrant.

Le gouvernement néerlandais a ensuite enquêté, et à la mi-2020, le service central d’audit des Pays-Bas a conseillé au gouvernement de récupérer plus de 3,6 millions d’euros d’argent des impôts qu’il avait donné à Mayday.

« Il n’est pas certain que ces millions aient été dépensés aux fins prévues », indique le journal.

Mais le gouvernement néerlandais n’a pas demandé cet argent. Au lieu de cela, la ministre néerlandaise du Commerce extérieur et de la Coopération au développement, Sigrid Kaag, a décidé d’interrompre le versement final de 57 000 euros à Mayday, soit seulement 1,6 % du montant que le bureau d’audit avait recommandé de reverser dans les caisses de l’État.

Même cette décision dérisoire était largement symbolique, car Mayday avait déjà dépensé les plus de 120 millions de dollars de contrats gouvernementaux qu’elle avait reçus et était en faillite au moment où Kaag a décidé d’arrêter les paiements.

Dans une lettre adressée aux gouvernements occidentaux, le défunt fondateur et directeur de Mayday Rescue, James Le Mesurier, a admis avoir commis des fraudes et avoir eu un comportement financier contraire à l’éthique, comme « des salaires très élevés, des primes en espèces et des impôts non payés », note De Volkskrant.

Mais l’article du journal indique clairement que l’enquête sur la fraude est devenue un sujet de conflit au sein du gouvernement néerlandais. Les fonctionnaires qui ont soutenu la guerre de changement de régime en Syrie ont cherché à minimiser le scandale.

La ministre du Commerce extérieur, Kaag, souhaitait informer le parlement de l’enquête sur la fraude. Elle a donc rédigé une lettre qu’elle prévoyait d’envoyer à la Chambre des représentants néerlandaise. (De Volkskrant en a obtenu des ébauches, à la suite d’une demande de documents publics.)

Mais Kaag a subi des pressions pour censurer la lettre. De hauts fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères ont insisté pour qu’elle ne l’envoie pas, car elle n’y était pas légalement obligée. Ils craignaient que la révélation ne « nuise injustement » à Mayday et aux Casques blancs.

Le résultat : la lettre n’a jamais été envoyée, les députés n’ont jamais été informés de la corruption établie et les contribuables néerlandais n’ont pas pu apprendre que Mayday avait mal géré les énormes sommes d’argent qu’elle recevait des nombreux gouvernements donateurs, dont le leur.

Le tsar des Casques blancs, James Le Mesurier, admet la fraude — puis, meurt quelques jours plus tard

En novembre 2019, le fondateur de la Mayday Rescue Foundation, l’ancien officier du renseignement militaire britannique James Le Mesurier, est mort dans des circonstances étranges à Istanbul, en Turquie.

Les autorités turques ont déclaré qu’il s’était suicidé, sautant vers sa mort.

James Le Mesurier avait servi dans l’armée britannique en Irlande du Nord et en ex-Yougoslavie, avant de travailler ensuite pour des sociétés de sécurité privées. En 2014, il a fondé Mayday Rescue et est devenu le principal responsable occidental de l’opération psychologique des Casques blancs.

Alors que les grands médias présentaient Le Mesurier comme un héros humanitaire, lui et ses collègues profitaient de l’opération de changement de régime.

Trois jours avant sa mort, Le Mesurier a avoué de graves irrégularités financières. Le 8 novembre, il a envoyé un courriel aux pays donateurs dans lequel il admettait que Mayday avait commis une fraude. Il a déclaré avoir falsifié des reçus, écrivant : « J’en assume l’entière et seule responsabilité. »

Mais Le Mesurier a insisté sur le fait que la corruption ne devait pas être révélée, car si elle était divulguée aux médias, ce serait une « victoire pour la Russie et les trolls pro-Assad ».

De Volkskrant a rapporté cela en juillet 2020, dans un article intitulé « Le fondateur de la fondation derrière les Casques blancs admet la fraude ».

Une journaliste qui a coécrit le rapport, Ana van Es, a noté que les gouvernements occidentaux qui avaient financé les Casques blancs avaient tenu compte de l’avertissement de Le Mesurier et « gardaient le silence sur les malversations ».

Ana van Es : « L’année dernière, James le Mesurier, fondateur de la Mayday Rescue Foundation, qui soutenait les Casques blancs en Syrie, a admis avoir commis des fraudes et des erreurs de gestion financière. Les pays donateurs européens ont mis fin à leur financement tout en gardant le silence sur les malversations. »

L’article précédent du Volkskrant détaille comment un comptable néerlandais a commencé à enquêter sur Mayday en novembre 2019, et a découvert que Le Mesurier avait falsifié des reçus et s’était personnellement versé l’argent destiné aux Casques blancs.

L’article révèle à quel point les transactions financières de Mayday étaient suspectes. Alors que la fondation était souvent présentée dans la couverture médiatique occidentale comme une organisation humanitaire bienveillante à but non lucratif, elle possédait en réalité des filiales commerciales à but lucratif en Turquie et à Dubaï.

« Il n’y avait pas de conseil de surveillance, ce qui signifie que les administrateurs pouvaient décider de leurs propres salaires, qui s’élevaient dans certains cas à 26 000 euros par mois », écrit De Volkskrant.

Cela signifie encore que certains membres du personnel de Mayday étaient payés environ 380 000 dollars par an. « De tels chiffres sont supérieurs au plafond salarial approuvé d’une organisation subventionnée aux Pays-Bas », note le journal.

« En outre, Le Mesurier, sa femme — également l’un des administrateurs — et un troisième administrateur se versaient des primes en espèces, en plus de leurs salaires », poursuit l’article.

Emma Le Mesurier, l’épouse de James, a rejeté les allégations de fraude que son défunt mari a admises, et trolle agressivement sur Twitter pratiquement tous les journalistes qui mentionnent le scandale.

Cependant, un nouvel administrateur engagé pour tenter de redorer la réputation de Mayday, Cor Vrieswijk, a reconnu au journal néerlandais que les énormes salaires étaient effectivement « excessifs », mais a ajouté que les « pays donateurs occidentaux étaient au courant et avaient donné leur accord ».

Des diplomates occidentaux ont couvert la corruption des Casques blancs pour « éviter les risques politiques » et veiller à une « exposition minimale »

L’article publié le 20 mai 2021 dans De Volkskrant révèle que lorsque les gouvernements occidentaux ont appris le scandale de corruption au sein de la Mayday Rescue Foundation, ils ont immédiatement comploté pour l’étouffer.

Lorsque Le Mesurier a reconnu la fraude et est décédé trois jours plus tard, les diplomates occidentaux ont rapidement convoqué une série de « réunions de crise » au consulat néerlandais à Istanbul, indique le journal.

« Les Pays-Bas se considéraient politiquement comme “extra vulnérables” », écrit De Volkskrant. « Après tout, Mayday est situé à Amsterdam. Les millions de paiements de la fondation passaient par des comptes néerlandais. »

Lorsque les comptables ont ensuite enquêté et trouvé de graves irrégularités, les pays donateurs ont continué à limiter les dégâts.

En février 2020, les diplomates occidentaux se sont à nouveau réunis à Istanbul, où ils ont discuté de « la manière d’éviter les risques politiques » et des moyens de s’assurer d’une « exposition minimale. »

Un cabinet comptable appelé Grant Thornton a enquêté sur Mayday. Il a techniquement dit qu’il n’a pas trouvé de preuves de fraude au-delà de ce que Le Mesurier a admis, mais c’était en grande partie dû à l’état des finances de la firme qui étaient dans un tel désordre qu’il était presque impossible de les auditer.

Comme l’ont déclaré des représentants du gouvernement néerlandais au Volkskrant, « la fraude ne peut pas être prouvée parce que des parties “critiques” des comptes ne sont pas “traçables” ».

« La tenue des comptes était gravement inadéquate », écrit le journal. « Il n’y avait pas de contrôle financier interne. Des paiements se sont avérés ne pas être traçables par la suite. »

De Volkskrant poursuit :

« Le rapport n’a pas apaisé les inquiétudes du ministère des Affaires étrangères. Les conclusions de Grant Thornton ont soulevé des doutes quant à l’exactitude des rapports financiers précédemment soumis par Mayday. Selon les fonctionnaires, “il n’a pas été possible d’établir avec certitude” que la subvention néerlandaise avait bien été dépensée pour les Casques blancs. Lorsqu’un officier demande quelles sont les dépenses qui ne peuvent pas être contrôlées, un collègue répond : “Toutes les dépenses destinées aux Casques blancs”. »

Le financement des Casques blancs par les gouvernements occidentaux se poursuit malgré la corruption

Malgré la corruption constatée par le gouvernement néerlandais, le financement par l’État occidental des Casques blancs se poursuit, alors que les États-Unis et l’Union européenne ont redoublé d’efforts dans leur sale guerre contre la Syrie.

Les États-Unis et l’UE ont imposé l’un des régimes de sanctions les plus agressifs de l’histoire moderne pour déstabiliser la Syrie et évincer son gouvernement. Le blocus de facto, qui équivaut à une punition collective de millions de civils, a déclenché une dépression économique à grande échelle, une pénurie de carburant et une crise alimentaire.

Entre-temps, les Pays-Bas ont repris leur soutien aux Casques blancs pendant la pandémie de Covid-19 en 2020, affirmant utiliser le groupe pour fournir une aide humanitaire aux territoires tenus par les insurgés en Syrie.

Les gouvernements occidentaux ont pu continuer à financer les Casques blancs sans problème, en grande partie parce qu’un grand média complaisant a presque sans exception refusé de reconnaître quoi que ce soit de négatif sur le groupe mandataire.

Ces rapports des médias néerlandais sur la corruption de Mayday n’ont reçu pratiquement aucune attention dans les autres pays. Cela peut s’expliquer en partie par le fait que James Le Mesurier a noué de nombreuses amitiés au sein de la presse occidentale, faisant des journalistes des atouts dans la sale guerre en leur fournissant des scoops et en facilitant même des voyages de propagande en Syrie à travers la frontière sud de la Turquie.

La BBC — dont The Grayzone a révélé qu’elle participait secrètement aux campagnes de guerre de l’information du Foreign Office britannique — a même créé une série de podcasts hagiographiques truffés d’erreurs, consacrés à la réécriture de l’histoire de la sale guerre en Syrie, à la sanctification de Le Mesurier et à la réhabilitation de l’image de Mayday. Son titre subtil ? Mayday.

Et Mayday n’est pas le seul prestataire gouvernemental occidental exposé à la corruption.

Un autre groupe de pression pour le changement de régime, la Commission for International Justice and Accountability4 (CIJA), a reçu un financement estimé à 42 millions d’euros (50 millions de dollars) des États-Unis et des pays d’Europe occidentale pour mener une guerre juridique contre la Syrie, et a collaboré avec Al-Qaïda dans le cadre de ce processus.

La CIJA a également fait l’objet d’une enquête pour fraude à grande échelle. Comme le rapporte The Grayzone, l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) a officiellement accusé la CIJA de fraude, de « présentation de faux documents, de facturation irrégulière et d’activités lucratives abusives et illégales ». Le régulateur européen a même recommandé aux autorités judiciaires du Royaume-Uni, des Pays-Bas et de la Belgique de poursuivre la CIJA.

The Grayzone : « .@CIJAOnline, un organisme financé par les contribuables qui a collaboré avec Al-Qaïda, a menti pour piéger un universitaire britannique dans une opération d’infiltration.
L’objectif du CIJA était de discréditer les critiques de la sale guerre en Syrie — et de dissimuler une enquête de l’UE exposant sa corruption. »

Mais la corruption de la CIJA a également été totalement ignorée par les grands médias. Les amis et collègues de Le Mesurier se sont donnés beaucoup de mal pour dépeindre le scandale de la fraude, qui est parfaitement prouvé et documenté, comme une campagne malveillante de désinformation censée provenir du Kremlin.

Les gouvernements occidentaux et leurs sténographes dans la presse ont contribué à protéger les profiteurs de guerre de toute conséquence, alors qu’ils ont escroqué aux contribuables de nombreux pays d’énormes sommes d’argent, tout cela dans une croisade désespérée pour détruire la Syrie.

Aujourd’hui, un nombre stupéfiant de scandales hallucinants impliquant la sale guerre contre la Syrie n’ont pas été abordés ou ont été couverts par les médias occidentaux, qu’il s’agisse du rôle des Casques blancs dans la mise en scène de fausses attaques chimiques ou du fait que les gouvernements occidentaux ont réduit au silence et puni les lanceurs d’alerte scientifiques de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).5

Sous la surface du scandale de la corruption impliquant Mayday et les Casques blancs se cache un puits apparemment sans fond de sang et d’infamie.

Les Casques blancs applaudissent les militants armés salafistes-djihadistes qui viennent de prendre le contrôle d’Idlib, en Syrie.

  1. Fondation de sauvetage Mayday (NdT) 

  2. Syria Civil Defense, White Helmets (NdT) 

  3. ISIS : Islamic State of Iraq and Sham (État islamique en Irak et dans le Cham) (NdT) 

  4. Commission pour la justice internationale et la responsabilité (NdT) 

  5. Organisation for the Prohibition of Chemical Weapons (OPCW) (NdT) 

 

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