Comment Zelensky, le président juif de l’Ukraine, a fait la paix avec les paramilitaires néonazis en première ligne de la guerre avec la Russie

Comment Zelensky,
le président juif de l’Ukraine,
a fait la paix
avec les paramilitaires néonazis
en première ligne
de la guerre avec la Russie

Par Alexander Rubinstein et Max Blumenthal

Une publication The Grayzone


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Ukraine Russie États-Unis Eurasie Occident
Article

Traduit de l’anglais par EDB () • Langue originale : anglais


Bien que les médias occidentaux déploient l’héritage juif de Volodymyr Zelensky pour réfuter les accusations d’influence nazie en Ukraine, le président a, en réalité, cédé aux forces néonazies et dépend désormais d’elles pour combattre en première ligne.

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En octobre 2019, alors que la guerre dans l’est de l’Ukraine s’éternisait, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est rendu à Zolote, une ville située en plein dans la « zone grise » du Donbass, où plus de 14 000 personnes avaient été tuées, principalement du côté prorusse. Là, le président a rencontré les vétérans endurcis des unités paramilitaires d’extrême droite qui poursuivent le combat contre les séparatistes à quelques kilomètres de là.

Élu sur un programme de désescalade des hostilités avec la Russie, Zelensky était déterminé à faire appliquer la « formule Steinmeier » conçue par le ministre allemand des Affaires étrangères de l’époque, Walter Steinmeier, qui prévoyait des élections dans les régions russophones de Donetsk et de Lugansk.

Lors d’un face-à-face avec les militants du bataillon néonazi Azov qui avaient lancé une campagne de sabotage de l’initiative de paix intitulée « Pas de capitulation », Zelensky s’est heurté à un mur.

Les appels au désengagement sur le front de bataille ayant été fermement rejetés, Zelensky s’est effondré devant la caméra. « Je suis le président de ce pays. J’ai 41 ans. Je ne suis pas un loser. Je suis venu vous voir et je vous ai dit : déposez les armes », a imploré Zelensky aux combattants.

Liveuamap : « Le Président de l’Ukraine Zelensky a visité la zone de désengagement à Zolote aujourd’hui.
https://liveuamap.com/en/2019/26-october-president-of-ukraine-zelensky-has-visited-disengaging »

Une fois que la vidéo de la confrontation orageuse s’est répandue sur les réseaux sociaux ukrainiens, Zelensky est devenu la cible d’une réaction furieuse.

Andriy Biletsky, le chef du bataillon Azov, fièrement fasciste, qui a promis de « mener les races blanches du monde dans une croisade finale […] contre les Untermenschen1 dirigés par des Sémites », a juré d’amener des milliers de combattants à Zolote si Zelensky insistait davantage. Pendant ce temps, un parlementaire du parti de l’ancien président ukrainien Petro Porochenko a ouvertement fantasmé sur le fait que Zelensky serait réduit en miettes par la grenade d’un militant.

Bien que Zelensky ait obtenu un désengagement mineur, les paramilitaires néonazis ont intensifié leur campagne « Pas de capitulation ». En quelques mois, les combats ont repris à Zolote, déclenchant un nouveau cycle de violations de l’accord de Minsk.

À ce stade, Azov a été officiellement incorporé dans l’armée ukrainienne et son aile d’autodéfense, connue sous le nom de Corps national, a été déployée dans tout le pays sous la surveillance du ministère ukrainien de l’Intérieur et aux côtés de la police nationale. En décembre 2021, on peut voir Zelensky remettre un prix de « Héros de l’Ukraine » à un dirigeant du parti fasciste Secteur droit lors d’une cérémonie au Parlement ukrainien.

Un conflit à grande échelle avec la Russie approchait, et la distance entre Zelensky et les paramilitaires extrémistes se réduisait rapidement.

Ce 24 février, lorsque le président russe Vladimir Poutine a envoyé des troupes en territoire ukrainien avec pour mission déclarée de « démilitariser et dénazifier » le pays, les médias US se sont lancés dans une mission qui leur est propre : nier le pouvoir des paramilitaires néonazis sur la sphère militaire et politique du pays. Ains, la National Public Radio, financée par le gouvernement des États-Unis, soutient fermement que « les propos de Poutine [sur la dénazification] sont offensants et erronés sur le plan des faits ».

Dans leur tentative de détourner l’attention de l’existence de l’influence du nazisme dans l’Ukraine contemporaine, les médias US ont trouvé leur outil de relations publiques le plus efficace dans la figure de Zelensky, une ancienne star de la télévision et un comédien d’origine juive. C’est un rôle que l’acteur devenu politicien a assumé avec enthousiasme.

Mais comme nous le verrons, Zelensky n’a pas seulement cédé du terrain aux néonazis de son entourage ; il leur a confié un rôle en première ligne dans la guerre que mène son pays contre les forces prorusses et russes.

La judéité du président est exploitée comme un artifice de relations publiques par les médias occidentaux

Quelques heures avant le discours du 24 février du président Poutine déclarant que la dénazification était l’objectif des opérations russes, le président ukrainien Volodymyr Zelensky « a demandé comment un peuple qui a perdu huit millions de ses citoyens en combattant les nazis pouvait soutenir le nazisme », selon la BBC.

Élevé dans une famille juive non religieuse en Union soviétique dans les années 1980, Zelensky a minimisé son héritage du passé. « Le fait que je sois juif arrive à peine en 20e position dans ma longue liste de défauts », a-t-il plaisanté lors d’une interview en 2019 dans laquelle il a refusé de donner plus de détails sur ses origines religieuses.

Aujourd’hui, alors que les troupes russes s’abattent sur des villes comme Marioupol, qui est effectivement sous le contrôle du bataillon Azov, Zelensky n’a plus honte de diffuser sa judéité. « Comment pourrais-je être un nazi ? », s’est-il demandé tout haut lors d’une allocution publique. Pour les médias US engagés dans une guerre de l’information totale contre la Russie, l’origine juive du président est devenue un outil de relations publiques essentiel.

Alex Rubinstein : « Regardez les factions de gauche et de droite du MSM s’unir pour déclarer que toutes les allégations de nazisme en Ukraine sont des fake news russes parce que le Président Zelensky est juif. Avec les sénateurs Marsha Blackburn et Mark Warner, l’ancien espion de la CIA Dan Hoffman et le “lanceur d’alerte de l’Ukraine” Alexander Vindman. »

Voici quelques exemples du déploiement, par les médias US, de Zelensky comme bouclier contre les accusations de nazisme endémique en Ukraine (voir le montage vidéo ci-dessus) :

  • PBS NewsHour a noté les commentaires de Poutine sur la dénazification avec un qualificatif : « bien que le président Volodymyr Zelensky soit juif et que ses grands-oncles soient morts dans l’Holocauste ».

  • Sur Fox & Friends, l’ancien officier de la CIA, Dan Hoffman, a déclaré que « c’est le comble de l’hypocrisie d’appeler la nation ukrainienne à la dénazification — leur président est juif après tout ».

  • Sur MSNBC, le sénateur démocrate de Virginie, Mark Warner, a déclaré que la « terminologie de Poutine, aussi scandaleuse et odieuse soit-elle — “dénazifier” alors que vous avez franchement un président juif en la personne de M. Zelensky. Ce type [Poutine] mène une sorte de jihad personnel pour restaurer la grande Russie ».

  • La sénatrice républicaine Marsha Blackburn a déclaré sur Fox Business qu’elle avait été « impressionnée par le président Zelensky et par la façon dont il s’est tenu debout. Et pour Poutine, sortir et dire “nous allons dénazifier” et Zelensky est juif ».

  • Dans une interview avec Wolf Blitzer de CNN, le général John Allen a dénoncé l’utilisation par Poutine du terme « dénazifier », tandis que le journaliste et ancien lobbyiste israélien secouait la tête avec dégoût. Dans une autre interview avec Blitzer, le soi-disant « dénonciateur de l’Ukraine », Alexander Vindman, né en Ukraine, a grommelé que l’affirmation est « manifestement absurde, il n’y a vraiment aucun mérite […] vous avez souligné que Volodymyr Zelensky est juif […] la communauté juive [est] acceptée. Elle est au cœur du pays et il n’y a rien dans ce récit nazi, ce récit fasciste. C’est un prétexte fabriqué de toutes pièces ».

Derrière l’habillage des médias corporatifs, se cache la relation complexe et de plus en plus étroite que l’administration de Zelensky entretient avec les forces néonazies investies de postes militaires et politiques clés par l’État ukrainien, et le pouvoir dont ces fascistes déclarés jouissent depuis que Washington a installé un régime aligné sur l’Occident par un coup d’État en 2014.

En fait, le premier bailleur de fonds de Zelensky, l’oligarque juif ukrainien Ihor Kolomoïsky, a été l’un des bienfaiteurs essentiels du bataillon néonazi Azov et d’autres milices extrémistes.

Le bataillon Azov défile avec des drapeaux Wolfsangel d’inspiration nazie à Marioupol, en août 2020.

Soutenus par le principal financier de Zelensky, les militants néonazis déclenchent une vague d’intimidation

Incorporé à la Garde nationale ukrainienne, le bataillon Azov est considéré comme l’unité la plus zélée sur le plan idéologique et la plus motivée sur le plan militaire pour combattre les séparatistes prorusses dans la région orientale du Donbass.

Avec des insignes Wolfsangel d’inspiration nazie sur les uniformes de ses combattants, qui ont été photographiés avec des symboles SS nazis sur leurs casques, Azov « est connu pour son association avec l’idéologie néonazie […] [et] est soupçonné d’avoir participé à la formation et à la radicalisation d’organisations de suprématie blanche basées aux États-Unis », selon un acte d’accusation du FBI concernant plusieurs nationalistes blancs étatsuniens qui se sont rendus à Kiev pour s’entraîner avec Azov.

Ihor Kolomoïsky, Ukrainien d’origine juive, est un baron de l’énergie et l’un des principaux bailleurs de fonds d’Azov depuis sa création en 2014. Il a également financé des milices privées comme les bataillons Dnipro et Aïdar, et les a déployées comme une escouade de voyous personnelle pour protéger ses intérêts financiers.

En 2019, Kolomoïsky est devenu le principal soutien de la candidature présidentielle de Zelensky. Bien que Zelensky ait fait de la lutte contre la corruption le thème principal de sa campagne, les Pandora Papers l’ont exposé, ainsi que les membres de son cercle proche, dissimulant d’importants paiements de Kolomoïsky dans une toile obscure de comptes offshore.

Le président Zelensky (au centre) rencontre l’oligarque milliardaire et associé Ihor Kolomoïsky, le 10 septembre 2019.

Lorsque Zelensky a pris ses fonctions en mai 2019, le bataillon Azov a maintenu le contrôle de facto de la ville portuaire stratégique du sud-est de Marioupol et de ses villages environnants. Comme l’a noté Open Democracy, « Azov a certainement établi un contrôle politique des rues de Marioupol. Pour maintenir celui-ci, ils doivent réagir violemment, même si ce n’est pas officiellement, à tout événement public qui s’écarte suffisamment de leur programme politique ».

Les attaques d’Azov à Marioupol ont notamment visé des « féministes et des libéraux » qui défilaient lors de la Journée internationale de la femme, entre autres incidents.

En mars 2019, des membres du Corps national du bataillon Azov ont attaqué le domicile de Viktor Medvedchouk, principale figure de l’opposition en Ukraine, l’accusant de trahison pour ses relations amicales avec le parrain de sa fille, Vladimir Poutine.

L’administration de Zelensky a intensifié l’attaque contre Medvedchouk en fermant, avec l’approbation ouverte du département d’État des États-Unis, plusieurs médias qu’il contrôlait en février 2021 et en emprisonnant le chef de l’opposition pour trahison trois mois plus tard. Zelensky a justifié ses actions par la nécessité de « lutter contre le danger d’agression russe dans le domaine de l’information ».

Ensuite, en août 2020, le Corps national d’Azov a ouvert le feu sur un bus contenant des membres du parti de Medvedchouk, Patriotes pour la vie, en blessant plusieurs d’entre eux avec des balles en acier recouvertes de caoutchouc.

The Eurasianist ☦️ : « Dernières nouvelles ! Un bus transportant des partisans et des membres du parti d’opposition d’#Ukraine “Patriotes pour la vie” a été attaqué par le Corps national ukrainien et le bataillon Azov dans l’est du pays (Kharkov) ; des informations non confirmées indiquent que certains des passagers ont été assassinés. »

Zelensky n’a pas réussi à maîtriser les néonazis et a fini par collaborer avec eux

Après sa tentative ratée de démobiliser les militants néonazis dans la ville de Zolote en octobre 2019, Zelensky a appelé les combattants à la table, déclarant aux journalistes : « J’ai rencontré les vétérans hier. Tout le monde était là : le Corps national, Azov, et tous les autres. »

À quelques sièges du président juif se trouvait Yehven Karas, le chef du gang néonazi C14.

Zelensky rencontre des « vétérans », dont Yehven Karas (tout à droite) et Dmytro Shatrovsky, un chef du bataillon Azov (en bas à gauche).

Lors de la « révolution de la Dignité » de Maïdan, qui a chassé le président élu de l’Ukraine en 2014, les militants du C14 ont investi l’hôtel de ville de Kiev et plâtré ses murs d’insignes néonazis avant de se réfugier dans l’ambassade du Canada.

Ancienne aile jeunesse du parti ultranationaliste Svoboda, le C14 semble tirer son nom des « Fourteen Words »2 tristement célèbres du leader néonazi étatsunien David Lane : « Nous devons assurer l’existence de notre peuple et un avenir pour les enfants blancs. »

En proposant de réaliser des actes de violence spectaculaires pour le compte de quiconque est prêt à payer, les hooligans ont entretenu des relations étroites avec divers organes de gouvernement et de puissantes élites en Ukraine.

Le gang néonazi C14 propose de faire de la violence à la demande : « Le C14 travaille pour vous. Aidez-nous à rester à flot, et nous vous aiderons. Pour les donateurs réguliers, nous ouvrons une boîte à vœux. Pour lequel de vos ennemis aimeriez-vous rendre la vie difficile ? Nous allons essayer de faire ça. »

Un article de mars 2018 de Reuters a déclaré que « le C14 et le gouvernement municipal de Kiev ont récemment signé un accord permettant au C14 d’établir une “garde municipale” pour patrouiller dans les rues », leur donnant effectivement la caution de l’État pour mener des pogroms.

Comme le rapporte The Grayzone, le C14 a mené un raid pour « purger » les Roms de la gare de Kiev en collaboration avec la police de Kiev.

Alex Rubinstein : « Le gang terroriste nazi C14 a signé un accord avec le gouvernement municipal de Kiev pour patrouiller dans ses rues. Ces images prises quelques mois plus tard, en 2018, les montrent en train de mener un pogrom contre un camp de Roms. »

Non seulement cette activité a été approuvée par le gouvernement de la ville de Kiev, mais le gouvernement US lui-même n’y a vu aucun problème, accueillant Bondar dans une institution officielle du gouvernement des États-Unis à Kiev où il s’est vanté des pogroms. Le C14 a continué à recevoir des fonds de l’État tout au long de l’année 2018 pour « l’éducation nationale-patriotique. »

Karas a affirmé que les services de sécurité ukrainiens « transmettaient » des informations concernant les rassemblements proséparatistes « non seulement [à] nous, mais aussi à Azov, à Secteur droit, etc. ».

« En général, les députés de toutes les factions, la Garde nationale, le Service de sécurité de l’Ukraine et le ministère des Affaires intérieures travaillent pour nous. Vous pouvez plaisanter comme ça », a indiqué Karas.

Tout au long de 2019, Zelensky et son administration ont approfondi leurs liens avec les éléments ultranationalistes à travers l’Ukraine.

Oleksiy Honcharuk, alors Premier ministre, sur la scène du concert néonazi « Vétérans forts »

Après que le Premier ministre a assisté à un concert néonazi, Zelensky honore le leader de Secteur droit

Quelques jours seulement après la rencontre de Zelensky avec Karas et d’autres dirigeants néonazis en novembre 2019, Oleksiy Honcharuk — alors Premier ministre et chef adjoint du bureau présidentiel de Zelensky — est apparu sur scène lors d’un concert néonazi organisé par la figure du C14 et meurtrier présumé, Andriy Medvedko.

Le ministre des Anciens Combattants de Zelensky a non seulement assisté au concert, qui présentait plusieurs groupes de métal antisémites, mais il en a fait la promotion sur Facebook.

Toujours en 2019, Zelensky a défendu le footballeur ukrainien Roman Zolzulya contre des supporters espagnols qui le traitaient de « nazi ». Zolzulya avait posé à côté de photos du collaborateur nazi de l’époque de la Seconde Guerre mondiale, Stepan Bandera, et soutenait ouvertement le bataillon Azov. Zelensky a répondu à la controverse en proclamant que toute l’Ukraine soutenait Zolzulya, le décrivant comme « non seulement un joueur de football cool, mais aussi un vrai patriote ».

En novembre 2021, l’un des miliciens ultranationalistes ukrainiens les plus en vue, Dmytro Yarosh, a annoncé qu’il avait été nommé conseiller du commandant en chef des forces armées ukrainiennes. Yarosh est un disciple assumé du collaborateur nazi Bandera et a dirigé Secteur droit de 2013 à 2015, jurant de mener la « dé-russification » de l’Ukraine.

Dmytro Yarosh pose avec le commandant en chef des forces armées ukrainiennes.

Un mois plus tard, alors que la guerre avec la Russie se rapprochait, Zelensky a décerné au commandant de Secteur droit Dmytro Kotsyubaylo la citation de « Héros de l’Ukraine ». Surnommé « Da Vinci », Kosyubaylo garde un loup de compagnie dans sa base sur le front, et aime plaisanter avec les journalistes de passage en disant que ses combattants « le nourrissent avec les os des enfants russophones ».

Zelensky décerne au commandant de Secteur droit, Dmytro Kotsyubaylo, le prix de « Héros de l’Ukraine ».

Le leader néonazi soutenu par l’État ukrainien fait étalage de son influence à la veille de la guerre avec la Russie

Le 5 février 2022, quelques jours seulement avant le déclenchement d’une guerre totale avec la Russie, Yevhen Karas, du groupe néonazi C14, a prononcé un discours public à Kiev visant à souligner l’influence de son organisation et d’autres organisations similaires sur la politique ukrainienne.

Alex Rubinstein : « Regardez le discours de Yevhen Karas, le chef du gang terroriste néonazi ukrainien C14, à Kiev au début du mois. Directement de l’intéressé lui-même, il dissipe les nombreux récits poussés par la gauche, les médias grand public et le département d’État. »

« Les LGBT et les ambassades étrangères disent “il n’y avait pas beaucoup de nazis à Maïdan, peut-être environ 10 % de vrais idéologues” », a fait remarquer Karas. « Sans ces 8 % [de néonazis], l’efficacité [du coup d’État de Maïdan] aurait chuté de 90 %. »

La « révolution de la Dignité » de Maïdan en 2014 aurait été une « parade gay » sans le rôle déterminant des néonazis, a-t-il proclamé.

Karas a poursuivi en affirmant que l’Occident a armé les ultranationalistes Ukrainiens parce que « nous avons du plaisir à tuer ». Il a également fantasmé sur la balkanisation de la Russie, déclarant qu’elle devrait être divisée en « cinq » pays différents.

Yevhen Karas faisant le salut nazi

« Si nous sommes tués, […] ça signifie que nous sommes morts en combattant dans une guerre sainte »

Lorsque les forces russes sont entrées en Ukraine ce 24 février, encerclant les militaires ukrainiens à l’est et se dirigeant vers Kiev, le président Zelensky a annoncé une mobilisation nationale qui comprenait la libération de criminels de prison, parmi lesquels des meurtriers présumés recherchés en Russie. Il a également approuvé la distribution d’armes aux citoyens ordinaires et leur entraînement par des paramilitaires aguerris comme le bataillon Azov.

Avec les combats en cours, le Corps national d’Azov a rassemblé des centaines de civils ordinaires, y compris des grands-mères et des enfants, pour s’entraîner sur les places publiques et dans les entrepôts de Kharviv à Kiev et à Lviv.

Max Blumenthal : « Alors que les médias US célébraient les citoyens ukrainiens moyens prenant les armes contre les troupes russes, le Corps national du bataillon ultranationaliste Azov a publié une vidéo de propagande montrant ses combattants en train de s’entraîner et de distribuer des armes aux habitants de Kharkiv, les transformant ainsi en combattants. »

Le 27 février, le compte Twitter officiel de la Garde nationale ukrainienne a publié une vidéo des « combattants d’Azov » lubrifiant leurs balles avec de la graisse de porc pour humilier les combattants musulmans russes de Tchétchénie.

НГУ : « Les combattants d’Azov de la Garde nationale ont graissé les balles au lard contre les orcs de Kadyrov👊
[Même message en russe (NdT)]
S’abonner à notre chaîne https://t.me/ngu_war_for_peace »
Avertissement de Twitter : « Ce Tweet a enfreint les Règles de Twitter relatives aux conduites haineuses. Toutefois, Twitter a déterminé que sa disponibilité peut présenter un intérêt pour le public. En savoir plus »

Un jour plus tard, le Corps national du bataillon Azov a annoncé que la police régionale de Kharkiv commencerait à utiliser le bâtiment de l’administration régionale d’État de la ville comme quartier général de la défense. Des images postées sur Telegram le lendemain montrent le bâtiment occupé par Azov touché par une frappe aérienne russe.

En plus d’autoriser la libération de criminels endurcis pour qu’ils rejoignent la bataille contre la Russie, Zelensky a ordonné à tous les hommes en âge de combattre de rester dans le pays. Les militants d’Azov ont entrepris d’appliquer cette politique en brutalisant les civils qui tentent de fuir les combats autour de Marioupol.

Selon un Grec résidant à Marioupol, récemment interviewé par une chaîne d’information grecque, « lorsque vous essayez de partir, vous courez le risque de tomber sur une patrouille des fascistes ukrainiens, le bataillon Azov », a-t-il déclaré, ajoutant « ils me tueraient et sont responsables de tout ».

Des images publiées en ligne semblent montrer des membres en uniforme d’une milice fasciste ukrainienne à Marioupol, qui font sortir violemment des habitants en fuite de leur véhicule sous la menace d’une arme.

Deus Abscondis : « DERNIÈRES NOUVELLES 💥 Les NAZIS ukrainiens empêchent les gens de quitter Marioupol et leur tirent dessus.
Habitants de #Mariupol, ne vous déplacez pas autour de la ville ; Marioupol sera bientôt libérée ! »

D’autres vidéos filmées aux points de contrôle autour de Marioupol montrent des combattants d’Azov tirant et tuant des civils qui tentent de fuir.

Le 1er mars, Zelensky a remplacé l’administrateur régional d’Odessa par Maksym Marchenko, ancien commandant du bataillon d’extrême droite Aïdar, qui a été accusé de toute une série de crimes de guerre dans la région du Donbass.

Pendant ce temps, alors qu’un convoi massif de véhicules blindés russes fonçait sur Kiev, Yehven Karas, du groupe néonazi C14, a publié une vidéo sur YouTube depuis l’intérieur d’un véhicule transportant vraisemblablement des combattants.

« Si nous sommes tués, c’est super putain, parce que ça signifie que nous sommes morts en combattant dans une guerre sainte », s’exclame Karas. « Si nous survivons, ce sera encore mieux, putain ! C’est pour ça que je ne vois pas d’inconvénient à tout ça, seulement des avantages ! »


  1. Untermensch (pluriel : Untermenschen), littéralement « sous-homme », est un terme utilisé par les nazis pour décrire des « êtres inférieurs » non aryens, souvent qualifiés de « hordes de l’Est », c’est-à-dire les Juifs, les Roms et les Slaves — principalement les Polonais, les Serbes et les Russes. Le terme s’est également appliqué aux Noirs, aux mulâtres et temporairement aux peuples finno-ougriens. Les Juifs devaient être exterminés dans la Shoah, ainsi que les Roms et les handicapés physiques et mentaux. Selon le Generalplan Ost, la population slave ou juive de l’Europe centrale devait être éliminée, soit par des massacres comme la Shoah, soit par des expulsions massives vers l’Asie ou par la réduction au statut d’esclaves, conformément à la politique raciale nazie. (NdT)
    [Source : article de Wikipédia, version du 29 octobre 2021 à 19 h 51] 

  2. Les « Fourteen Words » — en français, les « Quatorze mots » — (également abrégés 14 ou 14/88) sont deux slogans séparatistes blancs de quatorze mots provenant de David Eden Lane, l’un des neuf membres fondateurs de l’ancien groupe terroriste aux États-Unis, The Order — « L’Ordre » —. Ces slogans ont servi de cri de ralliement aux nationalistes blancs militants du monde entier. (NdT)
    [Source : d’après l’article de Wikipedia, version du 6 mars 2022 à 5 h 49 (UTC)] 

 

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