La CIA et l’OTAN mènent des actions de sabotage à l’intérieur même de la Russie

La CIA et l’OTAN
mènent
des actions de sabotage
à l’intérieur même de la Russie

Par Ben Norton

Une publication Multipolarista


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Traduit de l’anglais par EDB () • Langue originale : anglais


La CIA utilise les agences de renseignement d’un allié européen de l’OTAN pour lancer des actes de sabotage à l’intérieur du territoire russe, selon un article du journaliste Jack Murphy.

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La CIA utilise les agences d’espionnage d’un allié européen de l’OTAN pour lancer des actes de sabotage en territoire russe, selon le journaliste Jack Murphy.

Ancien officier des forces d’opérations spéciales des États-Unis, Murphy dispose de nombreux contacts au sein de l’armée et des services de renseignement.

Citant de multiples sources du gouvernement des États-Unis, Murphy a rapporté que la CIA et l’État européen ont passé des années à développer « des cellules dormantes que le service d’espionnage allié a activées pour entraver l’invasion de l’Ukraine par Moscou en menant une guerre secrète derrière les lignes russes ».

Les infrastructures qui ont été sabotées en Russie comprennent des chemins de fer, des ponts, des dépôts de carburant, des installations militaires, des lignes électriques et des centrales électriques.

L’allié de l’OTAN a commencé à envoyer des cellules dormantes en Russie en 2016 et, avec l’aide d’« “un vaste réseau” de sociétés écrans », la CIA et l’État européen ont fait entrer clandestinement des explosifs, des armes et d’autres équipements.

L’armée des États-Unis a également été impliquée, selon Murphy. Le Commandement des opérations spéciales conjointes (Joint Special Operations Command / JSOC) « a soutenu les opérations de sabotage avec des informations de ciblage provenant de plateformes de renseignement, de surveillance et de reconnaissance, telles que des drones, qui peuvent voir et entendre au plus profond de la Russie ».

La Maison-Blanche aurait donné son aval à l’opération de sabotage. Murphy a déclaré : « L’utilisation d’un service de renseignement allié pour donner à la CIA une couche supplémentaire de déni plausible a été un facteur essentiel dans la décision du président des États-Unis, Joe Biden, d’approuver les frappes. »

Jack Murphy : « J’ai passé des mois à travailler sur cette enquête approfondie à propos de la collaboration entre la CIA et un allié de l’OTAN pour mener des actions de sabotage en Russie. Joyeux Noël. »
Article : « La CIA utilise les services d’espionnage d’un allié européen de l’OTAN pour mener une campagne secrète de sabotage en Russie sous la direction de l’agence, selon d’anciens responsables militaires et du renseignement des États-Unis »

Barack Obama a préparé le terrain pour ce sabotage. Le Washington Post révélait déjà en 2017 qu’avant de quitter ses fonctions, le président avait approuvé une « mesure secrète qui autorisait la mise en place de cyberarmes dans les infrastructures russes, l’équivalent numérique de bombes qui pourraient exploser si les États-Unis se retrouvaient dans une escalade lors de leurs échanges avec Moscou ».

Et ce n’est pas seulement la Russie dont le territoire a été attaqué.

En avril 2022, le Washington Post a rapporté qu’« un réseau clandestin de cheminots, de hackers et de forces de sécurité dissidentes est entré en action pour désactiver ou perturber les liaisons ferroviaires reliant la Russie à l’Ukraine à travers la Biélorussie, causant des ravages sur les lignes d’approvisionnement russes ».

Selon Murphy, cette opération de sabotage à l’intérieur de la Biélorussie a été supervisée par la CIA et son allié de l’OTAN.

Il n’a pas nommé le pays européen dont les espions sont sur le terrain en Russie pour mener les attaques, mais on a émis l’hypothèse qu’il pourrait s’agir d’un État balte ou peut-être de la Pologne.

Bien que la CIA ait officiellement nié toute implication, Murphy a souligné que, « conformément au titre 50 du code des États-Unis, qui autorise les actions secrètes, la CIA peut légalement nier l’existence de ces opérations à tout le monde, à l’exception de ce que l’on appelle le “Gang des huit” », une référence aux hauts responsables des États-Unis.

Seth Harp : « J’ai entendu dire que pas moins de trois grandes publications nationales ont supprimé, sous la pression de la CIA, cette histoire approfondie et bien documentée de @JackMurphyRGR. »
Article : « La CIA utilise les services d’espionnage d’un allié européen de l’OTAN pour mener une campagne secrète de sabotage en Russie sous la direction de l’agence, selon d’anciens responsables militaires et du renseignement des États-Unis »

Le journaliste Seth Harp, qui est également un ancien combattant de l’armée des États-Unis, a tweeté l’article et a ajouté : « J’ai entendu dire que pas moins de trois grandes publications nationales ont supprimé, sous la pression de la CIA, cette histoire approfondie et bien documentée de [Jack Murphy]. »

Murphy a fait allusion à cela dans une note de la rédaction publiée avec son article et révélant que, « alors que je travaillais avec des éditeurs de publications grand public, on m’a demandé de faire des choses qui étaient illégales et contraires à l’éthique dans un cas, et dans un autre, j’ai eu l’impression qu’un haut responsable de la CIA a pu modifier mon texte en faisant des déclarations officieuses, avant de divulguer une histoire au New York Times pour saper mon article ».

Murphy a publié dans de nombreux médias grand public, et il n’est en aucun cas prorusse. Il a condamné à plusieurs reprises le gouvernement russe et a déclaré que le président Vladimir « Poutine est une mauviette et un bébé pleurnichard ». Murphy a également insisté sur le fait que Moscou devait retirer ses troupes d’Ukraine et a critiqué les appels à une solution diplomatique pacifique au conflit.

De nouvelles preuves de l’implication de la CIA dans la guerre par procuration en Ukraine

L’exposé de Murphy s’ajoute à un nombre croissant de preuves du rôle de la CIA dans la guerre par procuration en Ukraine.

En janvier 2022, quelques semaines avant que la Russie n’envahisse l’Ukraine, Yahoo! News a révélé que, depuis 2015, la CIA « supervisait un programme secret d’entraînement intensif aux États-Unis pour les forces d’opérations spéciales ukrainiennes d’élite et d’autres effectifs du renseignement ».

Ce programme de la CIA a été lancé par l’administration Obama, puis étendu par la Maison-Blanche de Donald Trump et celle de Joe Biden.

Yahoo! News écrit : « En 2015, dans le cadre de cet effort anti-russe étendu, les paramilitaires de la Ground Branch [branche terre (NdT)] de la CIA ont également commencé à se rendre sur le front dans l’est de l’Ukraine pour conseiller leurs homologues sur place. »

Plus tard, en mars 2022, Yahoo! News a poursuivi avec un autre article admettant que, depuis 2014, Washington avait un « programme d’entraînement secret de la CIA dirigé depuis les lignes de front orientales de l’Ukraine », où les espions des États-Unis soutenaient les Ukrainiens pendant les premières étapes de la guerre par procuration contre la Russie.

Zach Dorfman : « “Nous avons essayé de nous concentrer sur la planification des opérations, puis sur les compétences de base comme l’adresse au tir à longue distance — pas seulement la capacité de le faire, mais de savoir comment le faire sur un champ de bataille, pour vraiment épuiser le leadership de l’autre côté”, a déclaré l’ancien responsable. »
Article : « Exclusif : Un programme d’entraînement secret de la CIA en Ukraine a aidé Kiev à se préparer à l’invasion russe »

En juin 2022, le New York Times a reconnu que la CIA et les forces d’opérations spéciales de nombreux pays européens étaient physiquement en Ukraine pour superviser la guerre par procuration et fournir des armes, des renseignements et des formations.

Le Times rapporte : « Peu après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février, le 10e groupe des forces spéciales de l’armée [des États-Unis], qui, avant la guerre, entraînait les commandos ukrainiens dans une base située dans l’ouest du pays, a discrètement mis en place une cellule de planification de la coalition en Allemagne afin de coordonner l’assistance militaire aux commandos et autres troupes ukrainiennes. La cellule s’est maintenant élargie à 20 nations. »

The New York Times : « Un réseau discret de commandos alliés et d’agents de la CIA coordonne les armes et les informations sur le terrain en Ukraine, laissant entrevoir l’ampleur des efforts du soutien secret. »
Article : « Un réseau de commandos coordonne le flux d'armes en Ukraine, selon des responsables »

Murphy a établi des parallèles entre les opérations de sabotage de la CIA visant la Russie aujourd’hui et les réseaux « stay-behind » que l’agence d’espionnage des États-Unis et l’OTAN ont créés pendant la première guerre froide, connus sous le nom d’opération Gladio.

Ces réseaux occidentaux « stay-behind » comprenaient des criminels de guerre fascistes notoires, des collaborateurs nazis et des éléments du crime organisé.

Murphy a fait remarquer que, bien que l’on ait longtemps prétendu que ces réseaux Gladio avaient été démantelés en 1994, nombre d’entre eux ont en fait continué.

Jack Murphy : « En faisant des recherches sur cette histoire, je suis tombé sur de nombreux détails fascinants qui ne cadraient pas avec l’histoire. L’un d’entre eux concernait les éléments paramilitaires “stay behind” de l’époque de la guerre froide en Europe, dont on pense à tort qu’ils ont cessé leurs activités vers 1994. »
Jack Murphy : « J’ai passé des mois à travailler sur cette enquête approfondie à propos de la collaboration entre la CIA et un allié de l’OTAN pour mener des actions de sabotage en Russie. Joyeux Noël. »
Article : « La CIA utilise les services d’espionnage d’un allié européen de l’OTAN pour mener une campagne secrète de sabotage en Russie sous la direction de l’agence, selon d’anciens responsables militaires et du renseignement des États-Unis »
Jack Murphy : « Les stay-behinds sont controversés pour de nombreuses raisons, principalement à cause du réseau italien appelé GLADIO. À ce jour, nous ne savons toujours pas quel est/était le nom réel du programme de l’OTAN. Le stay-behind est connu comme la 4e méthode d’infiltration dans les opérations spéciales. »

Le risque d’escalade vers une guerre directe entre les États-Unis et la Russie

Jack Murphy a conclu son article en mettant en garde contre le risque que la guerre par procuration en Ukraine ne dégénère en une guerre conventionnelle directe entre les États-Unis et la Russie.

En décembre 2022, le chef de l’alliance militaire de l’OTAN a reconnu qu’il s’agissait d’un risque sérieux.

« C’est une guerre terrible en Ukraine. C’est aussi une guerre qui peut devenir une guerre à part entière qui se propage en une guerre majeure entre l’OTAN et la Russie », a déclaré le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg. Il a ensuite réaffirmé qu’« il ne fait aucun doute qu’une guerre totale est une possibilité ».

De même, en novembre 2022, le commandant du Stratcom, le commandement militaire des États-Unis qui supervise les armes nucléaires, a averti : « Cette crise ukrainienne dans laquelle nous sommes en ce moment, ce n’est que l’échauffement. »

« La grande crise arrive », a déclaré l’amiral de la marine Charles A. Richard. « Et il ne faudra pas attendre très longtemps avant que nous soyons testés comme nous ne l’avons pas été depuis longtemps. »

Les dangers de l’expansion de l’OTAN et des provocations en Ukraine étaient connus depuis des décennies.

Le président Biden lui-même a concédé en 1997 que l’adhésion des pays baltes à l’OTAN provoquerait « le plus grand désarroi », ce qui pourrait « faire pencher la balance » et entraîner une « réaction vigoureuse et hostile » de la part de la Russie.

L’ancien ambassadeur des États-Unis en Russie, William J. Burns, aujourd’hui directeur de la CIA, a alerté en 2008, dans un câble classifié du département d’État, que l’expansion de l’OTAN en Ukraine franchirait les « lignes rouges » de Moscou en matière de sécurité et « pourrait potentiellement diviser le pays en deux, entraînant des violences ou même, selon certains, une guerre civile, ce qui forcerait la Russie à décider si elle doit intervenir ».

Sources :


Source de l’illustration d’en-tête : Multipolarista
https://multipolarista.com/2022/12/29/cia-nato-sabotage-attacks-russia/

 

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