Traduit de l’anglais par EDB () • Langue originale : anglais |
La guerre de l’OTAN en Ukraine est une phase de la guerre hybride que l’Occident mène contre la Russie et tout pays qui choisit une voie économique autre que la subordination à l’empire des États-Unis.
Cette analyse est un exposé que la spécialiste Radhika Desai a présenté pour l’International Manifesto Group, intitulé « La guerre des États-Unis en Ukraine ».
Le conflit que l’Occident appelle l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et que Moscou appelle ses opérations militaires spéciales pour la démilitarisation et la dénazification de l’Ukraine, n’est pas un conflit entre l’Ukraine et la Russie ; c’est une phase de la guerre hybride que l’Occident mène depuis des décennies contre tout pays qui choisit une voie économique autre que la subordination aux États-Unis.
Dans sa phase actuelle, cette guerre prend la forme d’une guerre de l’OTAN dirigée par les États-Unis en Ukraine. Dans cette guerre, l’Ukraine est le terrain, et un pion — un pion qui peut être sacrifié.
Ce fait est caché par la propagande occidentale qui dépeint le président russe Vladimir Poutine comme un fou ou un démon désireux de recréer l’Union soviétique. Cela permet d’éviter toute question sur les raisons qui poussent Poutine à agir de la sorte, sur la justification des actions russes.
Les États-Unis, qui ont cherché sans succès à dominer le monde, mènent cette guerre pour enrayer leur déclin historique, la perte de ce qui reste de leur puissance.
Ce déclin s’est accéléré au cours des dernières décennies, le néolibéralisme ayant rendu son système économique capitaliste improductif, financiarisé, prédateur, spéculatif et écologiquement destructeur, diminuant massivement les attraits déjà douteux de Washington pour ses alliés dans le monde.
Pendant ce temps, l’économie productive de la Chine socialiste a enregistré des performances spectaculaires et est devenue un nouveau pôle d’attraction dans l’économie mondiale. Ce conflit a donc de profondes racines dans le capitalisme en déclin dont le siège est aux États-Unis.
Avec le déclin économique, ayant perdu les carottes économiques qu’ils pouvaient offrir aux autres pays, les États-Unis se sont appuyés de plus en plus sur leur statut impérial et leurs capacités militaires.
Cependant, le système du dollar qui constitue le cœur de l’empire des États-Unis a toujours été instable, ébranlé par le refus des alliés de le soutenir avant 1971 et ébranlé par la série de financiarisations — expansions de l’activité financière purement spéculative et prédatrice — sur lesquelles il a dû s’appuyer depuis lors.
Compenser les insuffisances de ce système par la force militaire a été plus facile à dire qu’à faire.
Les États-Unis n’ont jamais gagné de guerre majeure, si ce n’est contre de petits pays comme la Grenade et le Panama. Ils ont dû accepter la partition en Corée, ont été défaits au Vietnam et n’ont obtenu guère plus que la destruction en Afghanistan, en Irak, en Libye et en Syrie. Ce bilan a culminé avec le retrait ignominieux d’Afghanistan en août 2021.
La relation réelle entre l’armée, à laquelle on consacre des sommes astronomiques, et ses performances peut sembler complexe jusqu’à ce que l’on se rende compte que ses performances ne sont pas la question essentielle pour ses bailleurs de fonds et ses partisans. C’est l’expansion de ses marchés, dans le pays et à l’étranger, qui l’est.
Les guerres hybrides des États-Unis visent à bloquer ces processus de déclin économique et militaire, ainsi que la montée de la Chine, qui diminue son importance dans l’économie et les affaires mondiales.
Washington espère y parvenir d’au moins trois manières :
Premièrement, les États-Unis cherchent à élargir les opportunités pour les quatre secteurs d’activité économique dans lesquels les sociétés étatsuniennes conservent un avantage :
Le premier de ces secteurs est le complexe militaro-industriel, qui compte sur l’expansion de l’OTAN et ses exigences en matière d’interopérabilité pour étendre ses marchés et ses profits. Il peut certainement s’attendre à une profusion de commandes, en provenance des États-Unis et d’ailleurs, à mesure que l’« aide » militaire à l’Ukraine se développe et que les pays augmentent leurs dépenses militaires grâce à la nouvelle « unité » des pays de l’OTAN et à leur volonté de dépenser pour leur défense.
Le second est le secteur des combustibles fossiles et des mines, qui a longtemps été le pilier de cet État colonisateur blanc. Il bénéficie déjà de l’expansion des exportations d’énergie vers un marché captif en Europe, qu’on a persuadé d’arrêter d’importer l’énergie russe beaucoup moins chère.
Le troisième est le secteur de la finance, de l’assurance et de l’immobilier (Finance, Insurance, and Real Estate / FIRE), constituant le fondement essentiel du système du dollar qui, avec l’appareil militaire des États-Unis, soutient le projet impérial. Avec ses échelons supérieurs prêts à bénéficier de toute volatilité, non seulement il profite des turbulences des marchés des devises ou des actifs, mais il exploitera également de nouvelles opportunités, telles que les obligations de guerre ukrainiennes.
Enfin, il y a les industries qui s’appuient sur la protection des monopoles et des droits de propriété intellectuelle, comme les technologies de l’information et des communications et les grandes entreprises pharmaceutiques (Big pharma). Elles espèrent bénéficier de tout élargissement du champ d’action du capital US, car le respect des droits de propriété intellectuelle est une exigence essentielle des États-Unis.
Un instant de réflexion révèle que tous ces secteurs impliquent l’utilisation de la force par les États-Unis dans le monde entier.
La deuxième façon dont les guerres hybrides étatsuniennes cherchent à bloquer le processus de déplacement du centre de gravité économique mondial loin des États-Unis est d’essayer d’empêcher la Chine et d’autres pays, comme la Russie ou l’Iran, d’échapper à la subordination à l’Occident.
Les États-Unis veulent empêcher ces nations de gérer leurs économies et de s’engager avec d’autres pays — entre elles, avec leurs voisins, avec l’Occident et avec le reste du monde — selon les conditions qu’elles choisissent elles-mêmes. Au lieu de cela, elles doivent se subordonner aux États-Unis ou à l’Occident en général.
Enfin, Washington cherche à assurer sa domination contre le déclin en re-subordonnant les alliés des États-Unis — les Européens, les Asiatiques de l’Est et tous ceux, plus éloignés, qu’il peut attraper dans ses filets.
Cette subordination se fait non seulement au détriment des populations de ces pays, mais souvent également au détriment de nombreux éléments du capital.
En d’autres termes, l’objectif des États-Unis est la défense violente de tous les aspects du système impérialiste dont dépend leur économie.
L’adhésion à l’OTAN et l’imposition de ce que l’on appelle « l’ordre international fondé sur des règles » (« rules-based international order » / RUBIO) constituent un élément central de cette guerre. Et tous deux représentent des défis directs à l’ONU et au droit international.
Cette subordination est également entretenue par un discours hautain sur la démocratie et les droits de l’homme, alors qu’en réalité, ce qui est promu est le néolibéralisme et l’autoritarisme (la « démocratie » étant réduite à la tenue régulière d’élections de plus en plus compromises).
Cela peut inclure, comme nous le voyons dans le cas de l’Ukraine, l’encouragement d’éléments fascistes en tant que soutiens essentiels à des régimes autrement non viables et impopulaires.
Pire encore, dans la poursuite de ces objectifs, les États-Unis violent régulièrement les cinq des sept clauses de l’article 2 de la Charte des Nations unies qui s’appliquent aux obligations des membres :
- respecter la souveraineté de tous les membres,
- se conformer de bonne foi à la Charte des Nations Unies,
- régler les différends de manière pacifique,
- s’abstenir de recourir à la force ou à la menace de la force,
- et aider l’ONU, et non la partie fautive, lorsque l’ONU agit contre un membre en infraction.
Ceux qui, en Occident, adoptent la vision qui consiste à renvoyer dos à dos tous les belligérants des conflits internationaux, en supposant que toutes les parties sont responsables de manière égale — et cela inclut de nombreux marxistes et autres gauchistes —, s’imaginent qu’il existe une chose appelée relations internationales, dans laquelle les relations entre les pays sont régies par une certaine logique autonome, comme l’équilibre des pouvoirs ou le réalisme, dans laquelle toutes les entités sont les mêmes, se comportent de la même manière, ou le feraient si elles le pouvaient.
Ils oublient que les premières théories, et les plus pertinentes, de ce qu’on appelle les relations internationales ont été celles de Marx et Engels et de leurs successeurs.
Ces penseurs n’ont pas théorisé des « relations internationales » flottant au-dessus du patchwork de la carte du monde, une scène éthérée sur laquelle des États désincarnés agissent avec des motifs, voire des ressources, identiquement agressifs.
Le but d’un tel « réalisme » a toujours été de justifier l’agression des pays impérialistes.
Dans leurs meilleures traditions, les marxistes ont théorisé l’économie géopolitique des « nations productrices » du monde, dans laquelle l’impérialisme naît des contradictions du capitalisme, implique une subordination économique aux économies capitalistes dominantes et contraint les États qui lui résistent à l’isolement, si ce n’est à la guerre.
Ces défis ont historiquement émergé le plus vigoureusement sous la forme de socialismes réellement effectifs et qui ont commencé à apparaître dans le monde à partir de la révolution bolchévique de 1917.
Bien que, ces dernières années, la Chine ait été au centre de la volonté des États-Unis de freiner leur déclin et de re-subordonner le monde, la Russie n’a jamais été très loin.
La première nouvelle guerre froide de l’après-guerre froide a été déclarée contre la Russie après que le conflit en Ukraine a éclaté au grand jour en 2014 — et elle est à nouveau sur le devant de la scène.
Dans le même temps, la Chine n’est pas absente de la scène, puisque l’un des objectifs les plus évidents des États-Unis est de l’embarrasser ou de l’incommoder suffisamment pour l’inciter à rompre avec la Russie, bien que, jusqu’à présent, ils n’y soient pas parvenus.
La Chine n’est pas non plus absente dans la mesure où il existe des similitudes entre l’Ukraine et Taïwan — et il n’est pas certain que ces parallèles profitent aux États-Unis.
Pourquoi de nouvelles guerres froides ont-elles réapparues après la fin de la première guerre froide ? La raison est simple : la première guerre froide, comme les nouvelles, n’était qu’une phase de l’histoire de l’impérialisme, une phase où les États-Unis ont été confrontés aux formes les plus puissantes de défi à l’impérialisme, des défis qu’ils ne pouvaient pas relever.
Lorsque la première guerre froide a pris fin grâce à une « révolution d’en haut », plutôt qu’à des échecs politiques ou économiques suffisamment graves pour provoquer un effondrement, les États-Unis ont exploité la situation au maximum.
La « thérapie de choc » a fourni le cadre de la subordination économique de la Russie. Les Russes se souviennent encore de cette décennie désastreuse, marquée par une inflation de 2 500 % et une chute brutale de l’espérance de vie, et une grande partie de la popularité encore importante de Poutine dépend de sa stabilisation économique du pays, qui a inévitablement nécessité de défaire une partie (mais pas la totalité) de la subordination à l’Occident.
De nouvelles guerres froides sont apparues dès qu’il est devenu évident que la Russie et la Chine n’allaient pas devenir de pâles imitations subordonnées des économies néolibérales financiarisées des États-Unis.
Ces guerres froides se sont intensifiées au fur et à mesure de la décomposition du capitalisme.
Au maximum, les objectifs des États-Unis dans leur guerre contre la Russie vont jusqu’à démembrer la Fédération de Russie sur le modèle de la Yougoslavie.
L’impérialisme a longtemps défendu les droits des minorités et des nations « opprimées » comme un moyen de briser les grands États. Il est plus facile de s’en prendre à des États plus petits et plus faibles individuellement et de les subordonner.
Bien sûr, les États-Unis n’ont jamais eu la capacité de réaliser cela, même à l’apogée de leur puissance, et aujourd’hui, leur puissance est très diminuée dans toutes les dimensions.
Mais ceci ne les empêche pas d’essayer, car leurs classes dirigeantes n’ont pas de plan B, pas de plan pour accepter le rôle d’une économie « ordinaire », même si elle reste importante.
L’évolution de la stratégie et de la légitimité d’un tel plan B doit être l’objectif de toute alternative de gauche sérieuse aux États-Unis. Pour l’instant, cependant, rien ne se profile à l’horizon.
On peut dire que la phase actuelle de la guerre hybride des États-Unis visant à bloquer ou à inverser leur déclin, qui prend la forme d’une guerre contre la Russie en Ukraine, est devenue active le 24 février 2022, lorsque les États-Unis ont finalement provoqué la Russie pour qu’elle lance ses opérations militaires en Ukraine.
La raison exacte de l’attaque de Poutine n’est pas tout à fait claire : était-ce à cause de la multiplication des attaques contre les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk ? À cause de la découverte de plans secrets pour les attaquer ? De la découverte de biolabs ? Ou parce que le président Volodymyr Zelensky a mentionné, le 19 février lors de la conférence sur la sécurité de Munich, que l’Ukraine pourrait vouloir des armes nucléaires ?
Le rôle prépondérant joué par les États-Unis dans la course aux armements nucléaires, avec leur récent bilan en matière de prolifération d’armes nucléaires vis-à-vis de l’Australie et la vente de chasseurs à capacité nucléaire à l’Allemagne, n’incite certainement pas à la complaisance.
On pourrait dire que la nouvelle phase de cette guerre hybride a commencé à l’automne 2021, lorsque les négociations entre la nouvelle administration démocrate de la Maison-Blanche et le Kremlin se sont durcies.
Pendant plusieurs mois à la fin de l’année 2021, les États-Unis ont, d’un côté, prétendument négocié avec la Russie sur les préoccupations légitimes de celle-ci en matière de sécurité, pendant que, de l’autre, ils ont émis dans un discours haut et fort une série de « prédictions » d’agression russe et simultanément encouragé l’Ukraine à intensifier son assaut contre les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk.
Cette opération a impliqué un niveau sans précédent de publication de « sources de renseignement », ce qui a suscité l’inquiétude de voir le renseignement des États-Unis — déjà fortement compromis au cours des dernières décennies, et plus récemment en Afghanistan — être exposé pour de nouveaux échecs.
Il s’est avéré qu’une opération visant à sauver la réputation des services de renseignement étatsuniens tirait parti de celle visant à s’assurer que la Russie lancerait une opération quelconque.
Prédire ce que l’on fait n’est, bien sûr, pas du « renseignement ».
En tout cas, la « communauté du renseignement » étatsunienne, composée de plus de deux douzaines d’agences concurrentes et conflictuelles, est une plaisanterie.
Cette plaisanterie a été associée au fait que les démocrates ont historiquement été le parti le plus enclin à une rhétorique anti-russe outrancière, comme moyen de maintenir le complexe militaro-industriel bien approvisionné, tout en espérant faire des affaires avec la Chine. Cependant, au cours de la dernière année de la présidence Biden, cette option a également été fermée.
Il va sans dire que la question des opérations douteuses de Hunter Biden en Ukraine — son appartenance au conseil d’administration du géant énergétique Burisma, contrôlé par le même oligarque qui finance Zelensky — reste sans réponse à ce stade. Cela peut expliquer en partie la colère viscérale que Biden semble nourrir à l’égard de Poutine.
Le front russe de la guerre hybride de Washington visant à bloquer le déclin de la domination des États-Unis pourrait également être considéré comme étant devenu actif en 2019. Cette année-là, avec la connivence de l’Occident, juste avant une élection au cours de laquelle le mécontentement des Ukrainiens à l’égard du gouvernement post-Euromaïdan de Petro Porochenko allait s’exprimer, la constitution ukrainienne a été modifiée pour engager le pays à adhérer à l’OTAN.
Ou alors le front de la guerre hybride pourrait être considéré comme ayant commencé en 2014, lorsque les États-Unis ont soutenu la contre-révolution de Maïdan qui a placé l’Ukraine sous un régime de droite s’appuyant sur les néonazis.
Ou bien il aurait pu devenir actif en 2008, lorsque les États-Unis et l’OTAN ont proposé à l’Ukraine ainsi qu’à la Géorgie d’adhérer à l’OTAN.
Ou encore en 1999, 2004, 2009, 2017 ou 2020, lorsque les précédents cycles d’expansion de l’OTAN ont eu lieu en violation explicite des promesses des États-Unis et de l’Occident de ne pas étendre l’OTAN d’un seul pouce au-delà de l’Allemagne de l’Est.
Pour ce que cela vaut, on peut même dire que ce front de la guerre hybride est devenu actif en décembre 1991, lorsque Boris Eltsine, Leonid Kravchuk et Stanislav Shushkevich, les dirigeants de la Russie, de l’Ukraine et de la Biélorussie, ont été encouragés par les États-Unis et l’Occident à dissoudre l’URSS — alors que le peuple s’était prononcé par référendum plus tôt dans l’année en faveur du maintien de l’URSS, avec un taux de participation de 80 %.
Cette dissolution a été l’ouverture à l’horrible « thérapie de choc » infligée à l’espace postsoviétique, pour briser sa colonne vertébrale économique — un acte d’agression s’il en est.
Le fait que l’Arménie, l’Estonie, la Géorgie (mais pas la province sécessionniste d’Abkhazie ni l’Ossétie du Sud), la Lettonie, la Lituanie et la Moldavie (mais pas la Transnistrie ni la Gagaouzie) aient refusé de participer au référendum montre à quel point les lignes de conflit qui demeurent vivantes aujourd’hui ont été tracées il y a longtemps.
Dans ce conflit de longue haleine, l’Ukraine est le pion des États-Unis. Elle peut être sacrifiée, et on peut dire qu’elle l’est en ce moment même, pour que les États-Unis puissent retarder leur chute.
Aujourd’hui, les tentatives de Washington pour ralentir son déclin consistent à faire pression sur ses alliés européens, et même sur des pays plus lointains comme l’Inde ou la Turquie, pour qu’ils s’alignent plus étroitement sur lui — en fait, pour qu’ils se subordonnent aux États-Unis.
Cela est d’autant plus nécessaire que la montée en puissance de la Chine amène de plus en plus de ces pays à relâcher leurs liens avec les États-Unis et à rechercher des relations plus étroites avec Pékin.
Les développements intervenus depuis le 24 février ont permis aux États-Unis de se vanter de réunifier l’OTAN, d’amener l’Allemagne à revenir sur son refus de longue date de fournir des armes et à s’engager à consacrer 2 % de son PIB à la défense, et de faire pression sur les Suisses pour qu’ils abandonnent leur neutralité séculaire.
Ces développements sont d’autant plus savoureux pour Washington que les pays européens, notamment l’Allemagne et la France, ont longtemps affirmé leur inclination à travailler avec la Russie.
Dans les années 1960, au plus fort de la première guerre froide, cela s’est traduit par le départ de la France des structures de commandement de l’OTAN et par l’Ostpolitik de Willy Brandt. Après l’effondrement de l’URSS, les États-Unis ont craint pire.
Comme l’a expliqué Peter Gowan dans son article de 1999 intitulé « Les puissances de l’OTAN et la tragédie des Balkans » :
Premièrement, l’OTAN — la pierre angulaire militaire de l’Alliance — avait perdu sa raison d’être et l’on assistait à des mouvements en Europe occidentale (et en Russie) visant à construire un nouvel ordre de sécurité en Europe qui tendrait à saper le leadership des États-Unis.
Deuxièmement, l’Allemagne nouvellement unifiée semblait construire un nouveau bloc politique avec la France par le biais du traité de Maastricht, qui mettait l’accent sur une politique étrangère et de sécurité commune menant à une « défense commune ».
Cela semblait être plus que de simples mots, puisque l’Allemagne et la France était en train de mettre en place un corps militaire commun, appelé « Euro-Corps », en dehors du cadre de l’OTAN — une initiative qui a profondément perturbé Washington et Londres.
Troisièmement, la volonté de l’Allemagne à l’égard de la Yougoslavie ne semblait pas simplement axée sur les intérêts nationaux allemands, mais sur la construction d’une sphère d’influence allemande en Europe centrale, impliquant l’Autriche, la Hongrie, la Croatie et la Slovénie et, peut-être plus tard, attirant la Tchécoslovaquie et, enfin et surtout, la Pologne.
C’est au cours de cette guerre que les États-Unis ont obtenu de l’Allemagne qu’elle renonce à ce plan et qu’elle accepte plutôt d’étendre l’OTAN vers l’est, et, pour elle, cela signifiait l’élargissement de l’UE.
Cependant, les Européens sont revenus à des éléments de cette vision dans leurs démarches en faveur d’une politique de sécurité commune et d’une plus grande autonomie en matière militaire, ainsi que par le biais d’initiatives telles que le gazoduc Nord Stream II avec la Russie.
Ces initiatives n’auraient fait que se renforcer alors que les États-Unis s’enfoncent dans le bourbier de leur propre déclin — en témoignent non seulement l’échec de Washington en Afghanistan, mais aussi l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021, et la résurgence d’une inflation, fruit de leurs maigres capacités productives, qui menace d’étouffer une reprise déjà dérisoire après la pandémie de la COVID-19.
Ainsi, la fin de ces initiatives européennes semble dramatique. Toutefois, le mot clé ici est peut-être « semble ». Personne ne peut dire si les projets d’autonomie européenne sont morts, ou seulement temporairement paralysés. La dépendance des Européens à l’égard de l’énergie russe ne peut être écartée.
Même en profitant de ces victoires géopolitiques apparentes, les États-Unis refusent d’apporter à l’Ukraine un soutien réel autre que verbal et lucratif — louer le courage des Ukrainiens et leur vendre des armes.
Malgré tous les avantages de la propagande qu’ils tirent de la guerre, les États-Unis refusent même une zone d’exclusion aérienne à l’Ukraine. Non pas que l’on encourage Washington à en fournir une : le faire augmenterait massivement le danger d’une guerre nucléaire.
On peut toutefois noter l’hypocrisie et l’irresponsabilité qui consistent à encourager l’Ukraine à refuser de négocier et à persister dans une guerre qui ne peut être gagnée, en prolongeant le conflit afin de gagner plus de propagande et d’avantages commerciaux. Voilà le véritable crime de guerre, auquel les États-Unis échapperont si le public n’est pas alerté.
En fait, il y a pire : les États-Unis encouragent Kiev à refuser de négocier, même si le résultat des négociations — qui doit ressembler à quelque chose comme les accords de Minsk — ne peut être que bon pour l’Ukraine et son peuple.
Au lieu de cela, les États-Unis poussent Kiev à se livrer aux pires pratiques, y compris l’armement des civils, afin d’inciter à la confusion, au pillage, au maraudage et même au meurtre d’Ukrainiens par des Ukrainiens, garantissant ainsi la poursuite du conflit.
En effet, comme je l’ai soutenu, les États-Unis souhaitent que le conflit ukrainien s’envenime.
Biden a qualifié Poutine de « criminel de guerre » le 16 mars. Si le Kremlin a naturellement considéré cela comme « inacceptable et impardonnable », le point le plus important était le moment où cette allégation a été faite. Elle est survenue au moment où, après de nombreuses tentatives, et grâce à l’efficacité des opérations russes de destruction de l’infrastructure militaire ukrainienne, les deux jours précédents avaient enregistré des signes de progrès dans les pourparlers entre les responsables ukrainiens et russes sur un accord visant à mettre fin au conflit.
Le président Volodymyr Zelensky a fait savoir qu’il acceptait que l’Ukraine ne fasse pas partie de l’OTAN ; le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a exprimé l’espoir que « certains éléments d’un éventuel accord de paix avec l’Ukraine », notamment son statut de neutralité, soient sérieusement discutés, parallèlement à des garanties de sécurité ; et Zelensky a également déclaré que les pourparlers de paix étaient « plus réalistes ».
Après l’accusation de Biden, Zelensky a demandé un soutien militaire plus important de la part du Congrès des États-Unis. Biden a annoncé une aide militaire supplémentaire de 800 millions de dollars, comprenant des systèmes antiaériens à plus longue portée, des munitions et des drones, qui, selon lui, sont les « systèmes les plus avancés » des États-Unis.
Biden a averti que « cette bataille pourrait être longue et difficile », réitérant l’engagement des États-Unis « à donner à l’Ukraine les armes pour se battre et se défendre pendant tous les jours difficiles à venir ».
C’est un signe des choix difficiles que l’Europe a dû faire dans ce conflit ; même le plus fidèle porte-parole des États-Unis outre-Atlantique, le journal britannique The Guardian, a objecté : « Déclarer quelqu’un criminel de guerre n’est pas aussi simple que juste prononcer les mots. »
En attendant, il est utile de considérer l’Ukraine elle-même. On s’est intéressé au racisme des journalistes, des chroniqueurs d’opinion et des décideurs politiques, et même de nombreux citoyens ordinaires des pays occidentaux qui sont favorables aux réfugiés d’Ukraine, ainsi qu’au racisme de certains Ukrainiens, qui ne cessent de souligner à quel point ils sont « européens », eux, leur pays et leurs villes. Aussi inacceptable que cela puisse être, cela n’épuise pas le racisme qui est à l’œuvre dans le conflit ukrainien.
Ceux qui décrient à juste titre le racisme susmentionné ne semblent pas s’apercevoir qu’en fin de compte le racisme est aussi le lot de consolation que les Blancs pauvres reçoivent des élites blanches, le lot qui permet à ces dernières de consolider le soutien des premiers, dont la subordination économique se poursuit, voire s’aggrave.
Ce que les Ukrainiens peuvent espérer avoir dans le giron de l’Occident, s’ils y parviennent un jour après le conflit dans lequel cet Occident les a plongés, sera une version encore plus réduite des richesses dont jouissent, ou plutôt dont souffrent, d’autres pays de l’ancien Est communiste et de l’espace postsoviétique.
Sous l’égide du FMI, de la Banque mondiale, de l’UE et des États-Unis, ce qui reste de l’industrie ukrainienne sera vidé de sa substance pour éliminer la concurrence des entreprises occidentales.
Ils prendront le contrôle des secteurs les plus lucratifs de l’économie ukrainienne, achèteront leurs terres et exploiteront leurs ressources naturelles et leur main-d’œuvre bon marché sur place.
Privés d’économies fonctionnant correctement, les habitants de ces pays se verront alors offrir le douteux privilège de voyager à travers le continent européen afin de pouvoir, ex-situ, gagner de bas salaires en tant que travailleurs agricoles et du secteur des services — et, oui, se considérer comme blancs et européens en guise de lot de consolation.
Même cela est douteux, car leur subordination économique ne manquera pas d’engendrer, et a déjà engendré, de nouvelles formes de racisme.
Les promesses d’adhésion à l’OTAN en 2008, suivies des propositions d’adhésion à l’UE, n’ont jamais offert aux Ukrainiens que les privilèges douteux de diminuer leur sécurité pour renforcer les capacités d’agression internationale de l’Occident, et de permettre la dévastation de leurs économies par l’UE.
Malheureusement, faute de forces de gauche et progressistes bien organisées, les Ukrainiens n’ont pas été en mesure de faire échec au coup d’État organisé par l’Occident après la révolution, ou plutôt la contre-révolution, appelée Euromaïdan, de 2014.
Les Criméens, qui voulaient faire partie de la Russie depuis la dislocation de l’Union soviétique, ont saisi cette occasion pour partir, et ont été réintégrés à la Russie.
Pendant ce temps, les provinces orientales du Donbass, plus industrialisées de l’Ukraine, ont éclaté dans des révolutions populaires destinées à préserver leurs économies de la dévastation organisée par l’UE, et leurs langues et cultures des assauts néonationalistes et néonazis d’un gouvernement de Kiev devenu dépendant de ces forces.
Le massacre de syndicalistes à Odessa en 2014 était un signe clair de ce qui les attendait. Et l’assaut continu de Kiev, par les forces régulières de l’armée ukrainienne ainsi que par les forces néonazies, au cours des huit dernières années a maintenu une guerre civile implacable.
Pendant ce temps, les États-Unis ont fait pression sur Kiev pour que les accords de Minsk, négociés par les Allemands et les Français, ne soient pas mis en œuvre.
Les Ukrainiens pouvaient difficilement ne pas remarquer ces sombres développements, et les élections, cinq ans après le coup d’État de 2014, ont éjecté le régime corrompu, prédateur et vicieux de l’Euromaïdan.
Cela a donné naissance à Zelensky, un ancien comédien, car il avait promis, entre autres, de s’attaquer à la corruption, d’appliquer les accords de Minsk, de mettre fin à la guerre civile et d’améliorer les liens avec la Russie.
Cependant, l’espoir suscité par son élection s’est rapidement éteint. Il n’a pas fallu longtemps aux États-Unis pour mettre sous leur coupe un Zelensky politiquement à la dérive, et depuis lors, son gouvernement se comporte beaucoup plus comme le régime standard de l’Euromaïdan à Kiev.
Zelensky a poursuivi des politiques économiques soutenant un capitalisme oligarchique pire que celui de la Russie, a poursuivi la guerre civile à l’est et, ces derniers mois, a soutenu à bout de bras l’Occident dans sa campagne orchestrée pour accroître les tensions avec la Russie, notamment en intensifiant l’assaut contre les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk.
Comment le conflit va-t-il se dérouler ? La campagne de sanctions des États-Unis a remporté quelques premières victoires. Cependant, bien qu’elle ait fait de la Russie le pays le plus sanctionné au monde — détrônant l’Iran — et malgré la propagande incessante visant à délégitimer Poutine, il semble peu probable qu’elle parvienne à motiver les Russes à se soulever contre lui.
En effet, au cours des huit dernières années, Moscou a développé une résistance considérable aux sanctions. Les sanctions agricoles, par exemple, ont incité la Russie à redresser son secteur agricole, et le pays est devenu l’un des principaux exportateurs de produits agricoles au monde.
En outre, les prix du pétrole et du gaz ont atteint des sommets, ce qui signifie que Moscou disposera d’un flux régulier de revenus.
Deuxièmement, il y a aussi la Chine en tant que partenaire commercial et d’investissement, et les liens de Pékin avec Moscou n’ont fait que se renforcer au fil des ans, notamment parce que le comportement des États-Unis est devenu plus incertain et erratique.
Troisièmement, les sanctions sont une arme à double tranchant. Elles nuisent également à ceux qui les appliquent.
Avec la montée en flèche des prix du pétrole et du gaz, l’inflation augmente également. La Russie est un grand exportateur d’engrais et de denrées alimentaires.
Les banques occidentales coopèrent avec les efforts de la Russie pour payer les coupons de ses obligations malgré le gel des réserves de sa banque centrale.
Comme je l’ai soutenu, le gel des réserves de la banque centrale russe — la véritable mère de toutes les sanctions — ne fera que saper le système financier centré sur les États-Unis sur lequel repose le rôle international du dollar US, rendant plus attrayantes des alternatives telles que l’euro et le yuan.
Enfin, la Russie n’a pas encore annoncé de contre-mesures, au-delà de son exigence que l’Occident paie son gaz en roubles.
Si les États-Unis et les pays de l’UE peuvent effectivement s’emparer des biens des citoyens et des entités russes, qu’est-ce qui empêche la Russie de s’emparer de ceux des citoyens et des entités de ces pays ?
D’une manière générale, les sanctions transforment le processus progressif du déplacement de l’économie mondiale loin des États-Unis et vers la division du monde en un camp centré sur les États-Unis, en déclin et en décadence, et un camp centré sur la Chine, en progression.
Dans ce contexte, pour autant que je puisse le dire à partir de sources qui ne souscrivent pas à l’hystérie anti-Poutine attisée par l’Occident, et d’après ce qu’il a été possible d’analyser alors que les opérations russes sont toujours en cours, Moscou cherche effectivement à obtenir ce qu’il dit — démilitarisation et dénazification, et une Ukraine neutre.
Poutine ne peut en aucun cas penser qu’il peut occuper l’Ukraine, et rien ne prouve qu’il le souhaite. Il ne semble pas non plus que la « prise de Kiev » fasse partie de ses plans.
Comme je vois le conflit sur le terrain, les Russes se concentrent méthodiquement sur la destruction de la capacité militaire de l’Ukraine. Ce que l’Occident appelle le ralentissement de l’avancée russe est dû à cela.
Il y a des raisons de penser que la situation est compliquée par le fait que les forces néonazies qui ont infiltré l’armée ont pour politique systématique d’utiliser les civils comme boucliers humains.
Les Russes se concentrent également sur les bastions des néonazis, comme la ville de Marioupol, au sud-est du pays. Si l’opération dure plus longtemps que prévu par les Russes eux-mêmes, c’est peut-être en raison de la complexité de la dénazification.
Poutine s’est longtemps opposé à la prise des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk. Toutefois, il pourrait maintenant devoir assumer une plus grande responsabilité à leur égard qu’il ne l’aurait souhaité.
La poursuite de la perte de territoires pour l’Ukraine est donc inévitable. La seule question est de savoir dans quelle mesure.
Pour comprendre comment et pourquoi cela se produira, il suffit d’examiner comment le territoire de l’Ukraine de 2014 a vu le jour.
Il est toutefois tout à fait possible que les Russes ne soient pas en mesure d’atteindre leurs objectifs déclarés ou qu’ils les bâclent. Après tout, l’armée russe et son commandement ne sont pas infaillibles.
Si la démilitarisation est en cours, la dénazification peut rester un objectif insaisissable, notamment en raison de la normalisation de la présence néonazie en Ukraine par l’Occident. (Zelensky a invité des membres du régiment néonazi Azov à s’exprimer à ses côtés lors d’une allocution vidéo devant le parlement grec, par exemple.)
Le moral des troupes russes qui reçoivent l’ordre de se battre contre un peuple qui n’est pas seulement métaphoriquement, mais souvent littéralement leurs cousins n’est pas assuré. Et l’opposition à l’intérieur de la Russie à une guerre qui est angoissante pour les mêmes raisons risque de s’amplifier.
Je ne connais pas un seul Russe qui ne soit pas bouleversé par ce conflit.
Permettez-moi de conclure en posant la question brûlante de ce conflit : quel est le chemin vers la paix ?
La réponse est sans équivoque : arrêter l’impérialisme des États-Unis, mettre fin à l’OTAN et mettre en œuvre la version de l’accord de Minsk qui est possible aujourd’hui, après que tant de dommages ont été causés.
Ce n'est que si les États-Unis et leurs alliés reconnaissent les préoccupations légitimes en matière de sécurité de ceux qu'ils attaquent sans relâche depuis des décennies, voire plus d'un siècle, qu'une base juste pour la paix mondiale pourra être créée, sur les cendres des compromis d'après-guerre qui ont conduit à une Charte des Nations unies à laquelle les États-Unis nous renvoient aujourd'hui de manière hypocrite et éhontée, mais qu'ils ont déchirée il y a longtemps.
De manière plus positive, on peut faire bien pire que la position en cinq points approuvée par la Chine :
- La Chine soutient que la souveraineté et l'intégrité territoriale de tous les pays doivent être respectées et protégées et que les objectifs et les principes de la Charte des Nations unies doivent être respectés avec sérieux. Cette position de la Chine est cohérente et claire, et s'applique également à la question de l'Ukraine.
- La Chine prône une sécurité commune, globale, coopérative et durable. La Chine estime que la sécurité d'un pays ne doit pas se faire au détriment de la sécurité d'autres pays et que la sécurité régionale doit encore moins être garantie par le renforcement, voire l'expansion, des blocs militaires.
La mentalité de la guerre froide doit être complètement abandonnée.
Les préoccupations légitimes de tous les pays en matière de sécurité doivent être respectées.
Compte tenu des cinq cycles consécutifs d'expansion de l'OTAN vers l'Est, les demandes légitimes de la Russie en matière de sécurité devraient être prises au sérieux et traitées comme il se doit.
- La Chine a suivi de près l'évolution de la question ukrainienne. La situation actuelle n'est pas celle que nous souhaitons. La priorité absolue est désormais que toutes les parties fassent preuve de la retenue nécessaire pour éviter que la situation actuelle en Ukraine ne s'aggrave, voire échappe à tout contrôle.
La sécurité de la vie et des biens des civils doit être effectivement garantie, et les crises humanitaires à grande échelle, en particulier, doivent être évitées.
- La Chine soutient et encourage tous les efforts diplomatiques propices à un règlement pacifique de la crise ukrainienne. La Chine est favorable à un dialogue direct et à des négociations entre la Russie et l'Ukraine dans les meilleurs délais.
La question de l'Ukraine a évolué dans un contexte historique complexe. L'Ukraine doit servir de pont entre l'Est et l'Ouest, et non de frontière dans la confrontation entre grandes puissances.
La Chine soutient également l'UE et la Russie dans l'engagement d'un dialogue d'égal à égal sur les questions de sécurité européenne et dans la mise en œuvre de la philosophie de la sécurité indivisible, afin de former à terme un mécanisme de sécurité européenne équilibré, efficace et durable.
- La Chine estime que le Conseil de sécurité des Nations unies doit jouer un rôle constructif dans la résolution de la question ukrainienne et donner la priorité à la paix et à la stabilité régionales ainsi qu'à la sécurité universelle de tous les pays.
Les mesures prises par le Conseil de sécurité devraient contribuer à refroidir la situation et à faciliter la résolution diplomatique plutôt que d'alimenter les tensions et de provoquer une nouvelle escalade.
Dans cette optique, la Chine a toujours désapprouvé l'invocation délibérée du chapitre VII de la Charte des Nations unies, qui autorise le recours à la force et aux sanctions dans les résolutions du Conseil de sécurité.
Sources :
Source de la photographie d’en-tête : Ministry of Defense of Ukraine
Anti-terrorist operation in eastern Ukraine (War Ukraine). Photo by military journalist Taras Gren [taken on September 12, 2015]
https://www.flickr.com/photos/ministryofdefenceua/26382622234/
[ Creative Commons — CC BY-SA 2.0 ]
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