Traduit de l’anglais par EDB () • Langue originale : anglais |
En qualifiant de « héros » un volontaire de la Waffen-SS, le Parti libéral du Canada a mis en lumière une politique de longue date qui a vu Ottawa former des militants fascistes en Ukraine tout en accueillant des milliers d’anciens combattants nazis de la SS d’après-guerre.
Chrystia Freeland, la deuxième personnalité la plus puissante du Canada, est la petite-fille de l’un des principaux propagandistes ukrainiens de l’Allemagne nazie.
Au printemps 1943, Yaroslav Hunka était un jeune soldat de la 14e division de grenadiers de la Waffen-SS Galicie lorsque sa division a reçu la visite de l’architecte des politiques génocidaires de l’Allemagne nazie, Heinrich Himmler. Ayant présidé à la formation du bataillon, Himmler était visiblement fier des Ukrainiens qui s’étaient portés volontaires pour soutenir les efforts du Troisième Reich.
80 ans plus tard, le président du Parlement canadien, Anthony Rota, rayonnait lui aussi de fierté après avoir invité Hunka à une réception en l’honneur de Volodymyr Zelensky, au cours de laquelle le président ukrainien a fait pression pour obtenir davantage d’armes et d’aide financière dans le cadre de la guerre de son pays contre la Russie.
« Nous avons dans cette salle aujourd’hui un vétéran ukrainien de la Seconde Guerre mondiale qui s’est battu pour l’indépendance de l’Ukraine contre les Russes et qui continue à soutenir les troupes aujourd’hui, même à l’âge de 98 ans », a déclaré Rota lors de l’événement parlementaire qui s’est tenu le 22 septembre à Ottawa.
« Il s’appelle Yaroslav Hunka, mais je suis très fier de dire qu’il est originaire de North Bay et de ma circonscription, Nipissing-Timiskaming. C’est un héros ukrainien, un héros canadien, et nous le remercions pour tous les services qu’il a rendus », a poursuivi Rota.
Des salves d’applaudissements ont retenti dans la foule, tandis que le Premier ministre Justin Trudeau, Zelensky, la vice-première ministre Chrystia Freeland, le chef d’état-major de la Défense canadienne, le général Wayne Eyre, et les dirigeants de tous les partis canadiens se sont levés de leur siège pour applaudir les services rendus par Hunka en temps de guerre.
Depuis que les antécédents de Hunka en tant que collaborateur nazi ont été révélés — ce qui aurait dû être évident dès que le président l’a annoncé —, les dirigeants canadiens (à l’exception notable d’Eyre) se sont empressés de présenter des excuses superficielles pour sauver la face, alors que des condamnations cinglantes affluaient de la part des organisations juives canadiennes.
L’incident est devenu un scandale national majeur, dominant la couverture de journaux canadiens comme le Toronto Sun qui a ironisé : « Did Nazi that coming ». Entre-temps, le ministre polonais de l’Éducation a annoncé son intention de demander l’extradition pénale de Hunka.
Le Parti libéral a tenté de minimiser l’affaire en la qualifiant de bévue accidentelle, une députée libérale exhortant ses collègues à « éviter de politiser cet incident ». Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères du Canada, a exigé la démission de Rota, cherchant à faire du président de la Chambre un bouc émissaire pour les actions collectives de son parti.
Trudeau, quant à lui, a souligné que cet événement « profondément embarrassant » était une raison de « s’opposer à la propagande russe », comme si le Kremlin avait fait entrer clandestinement un collaborateur nazi nonagénaire au Parlement, puis avait hypnotisé le Premier ministre et ses collègues, façon Fu Manchu, pour qu’ils le célèbrent comme un héros.
L’incident n’était pas une gaffe. Avant que le gouvernement et les militaires canadiens ne célèbrent Hunka au Parlement, ils avaient apporté un soutien diplomatique à des hooligans fascistes qui se battaient pour mettre en place un gouvernement nationaliste à Kiev et avaient supervisé l’entraînement de formations militaires ukrainiennes contemporaines ouvertement engagées dans la promotion de l’idéologie nazie.
La célébration de Hunka par Ottawa a également permis de lever le voile sur la politique qui était menée par le pays après la Seconde Guerre mondiale et qui consistait à naturaliser des collaborateurs ukrainiens connus des nazis et à les utiliser comme troupes de choc anticommunistes au niveau national. La vague d’immigration d’après-guerre comprenait le grand-père de la vice-première ministre Chrystia Freeland ; il était l’un des principaux propagandistes ukrainiens d’Hitler dans la Pologne occupée par les nazis.
Bien que les autorités canadiennes se soient efforcées de faire disparaître ce passé sordide, celui-ci a refait surface de manière spectaculaire grâce à l’apparition de Hunka devant le Parlement et au contenu troublant de son journal en ligne.
L’édition de mars 2011 du journal de l’Association des anciens combattants ukrainiens aux États-Unis contient une entrée troublante qui était passée inaperçue jusqu’à récemment.
Rédigé par Yaroslav Hunka, l’article consiste en de fières réflexions sur le volontariat dans la 14e division de grenadiers de la Waffen-SS Galicie. Hunka a décrit la Wehrmacht nazie comme des « chevaliers allemands mystiques » lorsqu’ils sont arrivés pour la première fois dans sa ville natale de Berezhany, et s’est remémoré son propre engagement dans la Waffen-SS comme étant la période la plus heureuse de sa vie.
« Dans ma classe de sixième », a-t-il écrit, « sur quarante élèves, il y avait six Ukrainiens, deux Polonais et le reste était constitué d’enfants juifs de réfugiés venus de Pologne. Nous nous demandions pourquoi ils fuyaient une nation occidentale aussi civilisée que les Allemands. »
La Jewish Virtual Library (JVL / Bibliothèque virtuelle juive) décrit en détail l’extermination de la population juive de Berezhany par les Allemands « civilisés » :
« En 1941, à la fin de l’occupation soviétique, 12 000 Juifs vivaient à Berezhany, la plupart d’entre eux étant des réfugiés fuyant les horreurs de la machine de guerre nazie en Europe. Pendant l’Holocauste, le 1er octobre 1941, 500 à 700 Juifs ont été exécutés par les Allemands dans les carrières voisines. Le 18 décembre, 1 200 autres, répertoriés comme pauvres par le Judenrat, ont été fusillés dans la forêt. À Yom Kippour 1942 (21 septembre), 1 000 à 1 500 Juifs ont été déportés à Belzec et des centaines d’entre eux ont été assassinés dans les rues et dans leurs maisons. Le 12 juin 1943, les 1 700 derniers Juifs du ghetto et du camp de travail ont été liquidés ; seuls quelques individus sont parvenus à s’échapper. Moins de 100 Juifs de Berezhany ont survécu à la guerre. »
Lorsque les forces soviétiques ont pris le contrôle de Berezhany, Hunka a déclaré que lui et ses voisins attendaient avec impatience l’arrivée de l’Allemagne nazie. « Chaque jour », se souvient-il, « nous regardions impatiemment en direction de Pomoryany (Lviv) dans l’espoir que ces chevaliers allemands mystiques, qui offrent des balles aux Lyakhs détestés, soient sur le point d’apparaître ». (« Lyakh » est un terme ukrainien péjoratif désignant les Polonais.)
En juillet 1941, lorsque l’armée allemande nazie est entrée à Berezhany, Hunka a poussé un soupir de soulagement. « Nous avons accueilli les soldats allemands avec joie », a-t-il écrit. « Les gens ont ressenti un dégel en sachant qu’il n’y aurait plus ces coups redoutés à la porte au milieu de la nuit, et qu’il serait au moins possible de dormir paisiblement maintenant. »
Deux ans plus tard, Hunka a rejoint la première division de la 14e division de grenadiers SS de Galicie, une unité formée sous les ordres personnels de Heinrich Himmler. Lorsque ce dernier a inspecté les volontaires ukrainiens en mai 1943 (ci-dessous), il était accompagné d’Otto von Wächter, le gouverneur de Galicie nommé par les nazis et qui a créé le ghetto juif de Cracovie.
« Votre patrie est devenue beaucoup plus belle depuis que vous avez perdu — à notre initiative, je dois dire — ces habitants qui étaient si souvent une souillure pour la bonne réputation de la Galicie, à savoir les Juifs […] », aurait dit Himmler aux troupes ukrainiennes. « Je sais que si je vous ordonnais de liquider les Polonais […], je vous donnerais la permission de faire ce que vous êtes de toute façon impatients de faire. »
Après la guerre, le gouvernement libéral du Canada a classé des milliers de réfugiés juifs comme « enemy aliens » (« étrangers ennemis ») et les a détenus aux côtés d’anciens nazis dans un réseau de camps d’internement entourés de barbelés, craignant qu’ils n’infectent leur nouveau pays avec le communisme. Dans le même temps, Ottawa a permis à des milliers de vétérans ukrainiens de l’armée hitlérienne d’accéder rapidement à la citoyenneté.
La lettre d’information The Ukrainian Canadian a déploré, le 1er avril 1948, que « certains [des nouveaux citoyens] [soient] des nazis purs et durs qui ont servi dans l’armée et la police allemandes. On rapporte que des individus tatoués avec le redoutable SS, l’élite des tortionnaires et des assassins d’Hitler, ont été admis sur ordre de la GRC1 et après avoir été refusés par les agences de sélection en Europe ».
Le journal décrit les nazis non réformés comme des troupes de choc anticommunistes dont les « leaders idéologiques » sont déjà occupés à fomenter la Troisième Guerre mondiale, propageant un nouvel holocauste mondial dans lequel le Canada périra.
En 1997, la branche canadienne du Centre Simon Wiesenthal a accusé le gouvernement canadien d’avoir admis plus de 2000 vétérans de la 14e division de grenadiers volontaires de la Waffen-SS.
La même année, 60 Minutes a diffusé une émission spéciale intitulée « Canada’s Dark Secret », révélant qu’un millier d’anciens combattants SS nazis des États baltes s’étaient vu accorder la citoyenneté canadienne après la guerre. Irving Abella, un historien canadien, a déclaré à 60 Minutes que le moyen le plus facile d’entrer dans le pays « était de montrer le tatouage SS. Cela prouvait que vous étiez anticommuniste ».
Abella a également affirmé que le Premier ministre Pierre Trudeau (le père de Justin) lui avait expliqué que son gouvernement avait gardé le silence sur les immigrants nazis « parce qu’il craignait d’exacerber les relations entre les Juifs et les communautés ethniques d’Europe de l’Est ».
Yaroslav Hunka a fait partie de la vague d’anciens combattants nazis ukrainiens de l’après-guerre accueillis par le Canada. Selon le site web du conseil municipal de Berezhany, il est arrivé en Ontario en 1954 et est rapidement devenu « membre de la fraternité des soldats de la 1re division de l’UNA,2 affiliée au Congrès mondial des Ukrainiens libres ».
La nouvelle génération de Canadiens d’origine ukrainienne comptait également Michael Chomiak, le grand-père de Chrystia Freeland, la deuxième personnalité officielle du Canada. Tout au long de sa carrière de journaliste et de diplomate canadienne, Freeland a perpétué l’héritage de son grand-père en matière d’agitation anti-russe, tout en exaltant à plusieurs reprises les collaborateurs nazis de la guerre lors d’événements publics.
Tout au long de l’occupation de la Pologne par l’Allemagne nazie, le journaliste ukrainien Michael Chomiak a été l’un des principaux propagandistes d’Hitler. Basé à Cracovie, Chomiak éditait une publication antisémite intitulée Krakivs'ki visti (Nouvelles de Cracovie) qui encourageait l’invasion nazie de l’Union soviétique — « L’armée allemande nous apporte notre chère liberté », proclamait le journal en 1941 — et glorifiait Hitler tout en ralliant le soutien des Ukrainiens aux volontaires de la Waffen-SS Galicie.
Chomiak a passé une grande partie de la guerre à vivre dans deux appartements spacieux de Cracovie qui avaient été confisqués à leurs propriétaires juifs par les occupants nazis. Il a écrit avoir déplacé de nombreux meubles appartenant à un certain « Dr Finkelstein » dans un autre appartement aryanisé placé sous son contrôle.
Au Canada, Michael Chomiak a participé au Comité ukrainien canadien (Ukrainian Canadian Committee / UCC), qui a nourri un sentiment nationaliste pur et dur parmi les membres de la diaspora, tout en faisant pression sur Ottawa pour qu’il adopte une politique antisoviétique stricte. Sur son site web, l’UCC se vante d’avoir reçu une aide directe du gouvernement canadien pendant la Seconde Guerre mondiale : « L’impulsion finale et concluante [pour la création de l’UCC] est venue des Services nationaux de guerre du Canada qui souhaitaient ardemment que les jeunes Ukrainiens s’enrôlent dans les services militaires. »
Le premier président de l’UCC, Volodymyr Koubiyovytch, avait été le patron de Chomiak à Cracovie. Il a également joué un rôle dans la création de la 14e division de grenadiers de la Waffen-SS Galicie, annonçant lors de sa formation : « Ce jour historique a été rendu possible par les conditions permettant de créer une occasion digne, pour les Ukrainiens de Galicie, de lutter bras dessus bras dessous avec les héroïques soldats allemands de l’armée et de la Waffen-SS contre le bolchevisme, votre et notre ennemi mortel. »
Après la mort de Chomiak en 1984 au Canada, sa petite-fille, Chrystia Freeland, a suivi ses traces en tant que journaliste pour diverses publications nationalistes ukrainiennes. Elle a été l’une des premières à contribuer à l’Encyclopedia of Ukraine de Koubiyovytch, qui blanchissait le passé de collaborateurs nazis comme Stepan Bandera en qualifiant ce dernier de « révolutionnaire ». Elle a rapidement obtenu un poste au sein de l’Ukrainian News, basé à Edmonton, où son grand-père avait été rédacteur en chef.
Une édition de 1988 de l’Ukrainian News (ci-dessous) présentait un article coécrit par Freeland, suivi d’une publicité pour un livre intitulé Fighting for Freedom (Combattre pour la liberté) qui glorifiait la division ukrainienne Waffen-SS Galicie.
« D’innombrables reportages “tendancieux” sur la vie en Union soviétique, en particulier pour les citoyens non russes, portaient ses empreintes lorsque Mme Freeland a commencé à se faire un nom dans les cercles journalistiques en vue de ses futures perspectives de carrière », a rapporté la Canadian Broadcasting Corporation (CBC).
Citant des dossiers du KGB, CBC a décrit Freeland comme un agent de renseignement de facto : « L’étudiante à l’origine de tant de maux de tête détestait manifestement l’Union soviétique, mais elle connaissait ses lois sur le bout des doigts — et savait comment les utiliser à son avantage. Elle dissimulait habilement ses actions, évitait la surveillance (elle partageait cette connaissance avec ses contacts ukrainiens) et était experte en matière de “désinformation”. »
En 1989, des agents de sécurité soviétiques ont annulé le visa de Freeland lorsqu’ils l’ont surprise en train de faire entrer clandestinement dans le pays « un véritable guide pratique pour organiser une élection » à l’intention des candidats nationalistes ukrainiens.
Elle s’est rapidement reconvertie dans le journalisme, décrochant des postes dans le Moscou postsoviétique pour The Financial Times et The Economist, avant de devenir rédactrice en chef de Reuters — le géant britannique des médias qui sert aujourd’hui de couverture aux opérations des services de renseignement du Royaume-Uni contre de la Russie.
Lorsque Freeland a obtenu un siège de députée libérale au Parlement canadien en 2013, elle a mis en place sa plateforme la plus puissante pour militer en faveur d’un changement de régime en Russie. Profitant de ses relations journalistiques, elle a publié des articles d’opinion dans des journaux de premier plan comme le New York Times, exhortant les capitales occidentales à apporter un soutien militant à la « révolution de la dignité » en Ukraine, qui a vu la destitution violente d’un président démocratiquement élu et son remplacement par un gouvernement nationaliste et pro-OTAN en 2014.
Lors de la tentative de coup d’État, un groupe de voyous néonazis appartenant à l’organisation C14 a occupé le conseil municipal de Kiev et a vandalisé le bâtiment avec des insignes nationalistes ukrainiens et des symboles suprémacistes blancs, y compris un drapeau confédéré. Lorsque la police antiémeute a chassé les hooligans fascistes le 18 février 2014, ils se sont réfugiés dans l’ambassade du Canada avec l’accord apparent de l’administration conservatrice à Ottawa. « Le Canada sympathisait avec les manifestants, à l’époque, plus que le gouvernement [ukrainien] », a rappelé, à la Canadian Broadcasting Corporation, un fonctionnaire du ministère ukrainien de l’Intérieur.
Le soutien officiel du Canada aux militants néonazis en Ukraine s’est intensifié après l’élection en 2015 de Justin Trudeau, du Parti libéral. En novembre 2017, l’armée canadienne et le département de la Défense des États-Unis ont envoyé plusieurs officiers à Kiev pour une session d’entraînement multinationale avec le bataillon Azov d’Ukraine. (Azov a depuis supprimé, de son site web, l’enregistrement de la session.)
À l’époque, le bataillon Azov était contrôlé par Adriy Biletsky, le « leader blanc » autoproclamé qui a déclaré que « La mission historique de notre nation, en ce moment critique, est de mener les races blanches du monde dans une ultime croisade pour leur survie, une croisade contre les Untermenschen3 dirigés par les Sémites ».
De retour au Canada, les antécédents familiaux troublants de Freeland ont fait surface pour la première fois dans les médias. Quelques semaines après sa nomination en janvier 2017 en tant que ministre des Affaires étrangères — un poste qu’elle a exploité de manière prévisible pour tonner en faveur de sanctions contre la Russie et de livraisons d’armes à l’Ukraine —, le rôle de son grand-père en tant que propagandiste nazi dans la Pologne occupée a fait l’objet d’une série d’articles dans la presse alternative.
Le gouvernement Trudeau a répondu aux rapports factuels en accusant la Russie de mener une campagne de cyberguerre. « Il est évident que nous devons rester vigilants face à cette situation. C’est pourquoi le Premier ministre a, entre autres, encouragé un réexamen complet de nos systèmes de cybersécurité », a déclaré le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale.
Pourtant, peu de médias — voire aucun — chargés de fouiller l’histoire de Chomiak avaient des liens avec le gouvernement russe. Consortium News, un média indépendant basé aux États-Unis, a été l’un des premiers à dénoncer la collaboration de Chomiak.
Pour sa part, Freeland a déployé un porte-parole pour mentir au public en niant catégoriquement que « le grand-père de la ministre était un collaborateur nazi ».
Lorsque les médias canadiens ont cité plusieurs diplomates russes au sujet de ces allégations, Freeland a rapidement ordonné leur expulsion, les accusant d’exploiter leur statut diplomatique « pour s’ingérer dans notre démocratie ».
À ce moment-là, cependant, les secrets de famille de Freeland sont sortis du grenier et se sont retrouvés dans les pages des grands médias canadiens. Le 7 mars 2017, le Globe and Mail a fait état d’un article paru en 1996 dans le Journal of Ukrainian Studies, confirmant que le grand-père de Freeland avait bien été un propagandiste nazi et que ses écrits avaient contribué à alimenter le génocide juif. Le texte a été rédigé par l’oncle de Freeland, John-Paul Himka, qui a remercié sa nièce dans la préface de l’article pour l’avoir aidé à résoudre des « problèmes et à apporter des éclaircissements ».
« Freeland savait depuis plus de vingt ans que son grand-père maternel ukrainien était le rédacteur en chef d’un journal nazi, dans la Pologne occupée, qui vilipendait les Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale », a noté le Globe and Mail.
Après avoir été filmée, ce mois de septembre, en train d’applaudir avec un zèle effréné, aux côtés de centaines de ses pairs, un vétéran ukrainien des escadrons de la mort SS d’Hitler, Freeland a de nouveau invoqué son autorité pour effacer l’incident des annales.
Trois jours après cette scène embarrassante, Freeland était de retour sur le parquet du Parlement, hochant la tête en signe d’approbation alors que la leader libérale Karina Gould présentait une résolution visant à supprimer « de l’annexe des débats de la Chambre des communes » et de « tout enregistrement multimédia de la Chambre » la reconnaissance de Yaroslav Hunka par le président Anthony Rota.
Grâce à des décennies d’enseignement de l’Holocauste soutenu par les autorités, le mantra qui exige que les citoyens « n’oublient jamais » est devenu l’un des principes directeurs de la démocratie libérale. Dans l’Ottawa d’aujourd’hui, cependant, ce simple conseil moral est désormais traité comme une menace qui risque de briser les carrières et de saper l’effort de guerre en Ukraine.
Sources :
Source de l’illustration d’en-tête : The Grayzone
Yaroslav Hunka, au premier plan, membre de la division Waffen-SS Galicie
https://thegrayzone.com/2023/09/26/canadas-ukrainian-nazi-ottawas-policy/
Gendarmerie royale du Canada / GRC (Royal Canadian Mounted Police / RCMP)
Il s’agit de la police montée royale du Canada. (NdT) ↩
Ukrainian National Army / Armée nationale ukrainienne (NdT) ↩
Untermensch (pluriel : Untermenschen), littéralement « sous-homme », est un terme utilisé par les nazis pour décrire des « êtres inférieurs » non aryens, souvent qualifiés de « hordes de l’Est », c’est-à-dire les Juifs, les Roms et les Slaves — principalement les Polonais, les Serbes et les Russes. Le terme s’est également appliqué aux Noirs, aux mulâtres et temporairement aux peuples finno-ougriens. Les Juifs devaient être exterminés dans la Shoah, ainsi que les Roms et les handicapés physiques et mentaux. Selon le Generalplan Ost, la population slave ou juive de l’Europe centrale devait être éliminée, soit par des massacres comme la Shoah, soit par des expulsions massives vers l’Asie ou par la réduction au statut d’esclaves, conformément à la politique raciale nazie. (NdT)
[Source : article de Wikipédia, version du 29 octobre 2021 à 19 h 51] ↩
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