Traduit de l’anglais par EDB () • Langue originale : anglais |
Le think tank de l’OTAN, l’Atlantic Council, financé par les gouvernements étatsunien et européen, a fait la promotion du bataillon néonazi Azov d’Ukraine en 2014, présentant ses combattants d’extrême droite comme des héros anti-russes tout en blanchissant leur idéologie fasciste.
Le think tank1 de facto de l’alliance militaire de l’OTAN, l’Atlantic Council, a fait la promotion d’une milice néonazie notoire en Ukraine, le bataillon Azov, dans un article de 2014 qui dépeignait les extrémistes fascistes comme des héros anti-russes.
L’Atlantic Council est l’un des think tanks les plus puissants de Washington. Grâce au financement du département d’État des États-Unis, de nombreux gouvernements occidentaux, de l’OTAN et de l’industrie de l’armement, il joue un rôle clé dans l’élaboration de la politique étrangère étatsunienne, notamment à l’égard de la Russie.
L’Atlantic Council a publié en juin 2014 un rapport intitulé « La bataille pour Marioupol ». Ce n’était guère plus qu’un communiqué de presse pour Azov, écrit par un journaliste embarqué au sein de la milice néonazie.
L’article a été publié sur le blog « New Atlanticist » du think tank. L’auteur, Askold Krushelnycky, y est simplement identifié comme un « journaliste britannique intégré au bataillon Azov ».
Azov prêche une idéologie nazie suprématiste blanche qui dépeint les Ukrainiens comme une race blanche pure combattant les Russes « asiatiques » dans une guerre visant à maintenir la pureté raciale. Le bataillon utilise des symboles nazis explicites, notamment le Wolfsangel allemand et le Soleil noir.
L’article de l’Atlantic Council ne mentionnait pas du tout la politique fasciste d’Azov.
Faisant état d’une bataille entre les partisans de l’indépendance ukrainiens russophones et les extrémistes d’extrême droite d’Azov dans la ville de Marioupol, au sud-est du pays, l’article qualifie de « bonne nouvelle pour le gouvernement ukrainien » le fait que les milices nazies aient remporté le combat.
Pour vaincre ces combattants indépendantistes ukrainiens russophones, le gouvernement de Kiev soutenu par l’Occident s’est essentiellement appuyé sur des gangs fascistes locaux engagés par de riches oligarques.
L’Atlantic Council les a décrits par euphémisme comme « des bataillons ukrainiens au niveau local ou provincial qui ont été levés, souvent par des magnats des affaires pro-Kiev, pour combler un vide créé par les performances inégales de l’armée nationale ukrainienne ».
Après le coup d’État de 2014 parrainé par les États-Unis en Ukraine, dans lequel des groupes d’extrême droite ont joué un rôle de premier plan, Azov a été officiellement intégré à la Garde nationale du pays.
L’auteur du rapport, Krushelnycky, a publié une photo d’un véhicule blindé de fortune utilisé par la milice nazie, qui, selon lui, « ressemble à l’un des véhicules des films de Mad Max ».
L’Atlantic Council a partagé cette photo sur son compte officiel Flickr, avec une licence Creative Commons qui permet une libre republication.
Sur Flickr, l’Atlantic Council a créé un album spécial pour les photos des nazis ukrainiens. (L’album est archivé ici, et les photos spécifiques sont archivées ici, au cas où le think tank les supprimerait.) Toutes les photos ont été publiées sous la licence Creative Commons.
L’Atlantic Council a même publié deux photos (archivées ici) de prisonniers capturés par les nazis ukrainiens, les décrivant comme des « militants séparatistes capturés ».
Le think tank de l’OTAN a ajouté que l’un des prisonniers d’Azov « porte un bandeau orange et noir au poignet gauche, qui l’identifie comme pro-russe ».
Les critiques anti-russes ont souvent affirmé que l’accusation selon laquelle le gouvernement ukrainien soutenu par l’Occident est infiltré par des néonazis et des extrémistes d’extrême droite est de la « propagande russe ».
Pourtant, en 2018, l’Atlantic Council a lui-même admis ce fait indéniable, dans un article intitulé « L’Ukraine a un vrai problème avec la violence d’extrême droite » (et non, RT n’a pas écrit ce titre).
L’article rapporte que le ministère ukrainien de la Jeunesse et des Sports a accordé des fonds au groupe néonazi C14 pour promouvoir des « projets d’éducation patriotique nationale ». C14 a lancé des attaques brutales contre les communautés rom et LGBTQ.
Il a également cité l’organisation principale de défense des droits de l’homme, Amnesty International, qui a averti que « l’Ukraine sombre dans le chaos d’une violence incontrôlée causée par des groupes radicaux et leur totale impunité ».
Lorsque certains législateurs étatsuniens ont lancé une campagne pour tenter de faire inscrire Azov sur la liste des organisations terroristes, en raison de ses liens étroits avec des groupes fascistes suprématistes blancs violents à l’intérieur des États-Unis, l’Atlantic Council s’est opposé.
En 2020, le think tank de l’OTAN a publié un article intitulé « Pourquoi Azov ne devrait pas être désigné comme une organisation terroriste étrangère », écrit par le chercheur anti-russe Anton Shekhovtsov.
L’article admettait qu’il est « indiscutable » que l’idéologie d’Azov est enracinée dans le nazisme, et que le « noyau dirigeant » de cette organisation « a été formé par l’extrême droite ». Mais Shekhovtsov affirme qu’Azov ne doit pas être désigné comme une organisation terroriste parce qu’il s’agit d’un détachement d’opérations spéciales de la Garde nationale ukrainienne, et donc « une partie intégrante des structures officielles » de l’État, qui suit « les ordres donnés par le ministère de l’Intérieur ».
Qualifier d’organisation terroriste ce groupe nazi parrainé par le gouvernement ukrainien serait un « cadeau au Kremlin », a insisté Shekhovtsov.
En 2014, l’Atlantic Council faisait l’apologie de ces mêmes nazis.
L’auteur du rapport « La bataille pour Marioupol », Askold Krushelnycky, a reconnu que le camp pro-Kiev/occidental était composé d’environ 400 combattants, dont la moitié étaient des nazis d’Azov, le reste étant constitué de soldats de l’armée ukrainienne, de la Garde nationale et d’unités de volontaires, dirigés par un général de l’armée ukrainienne.
Krushelnycky a noté que certains de ces extrémistes d’Azov avaient également combattu aux côtés des Géorgiens et des Tchétchènes lors de leurs précédentes guerres contre la Russie.
L’article de l’Atlantic Council a implicitement admis que ces nazis ont joué un rôle clé en tant que force effective derrière le violent coup d’État parrainé par les États-Unis en Ukraine en 2014. Krushelnycky a écrit :
« De nombreux membres du bataillon [Azov] ont participé aux mois de manifestations de masse contre leur ancien président pro-russe, Viktor Ianoukovytch, après qu’il ait renié sa promesse de rapprocher son pays de l’Union européenne et se soit plutôt rangé du côté du président russe Vladimir Poutine.
Certains de ceux qui font maintenant partie du bataillon sont ceux qui ont transformé les protestations passionnées en révolution et étaient en première ligne des combats de rue contre les forces de sécurité brutales de Ianoukovytch. »
Le rapport « La bataille pour Marioupol » ne fait absolument aucune mention de l’idéologie fasciste d’Azov.
La phrase la plus proche de la révélation de la politique extrémiste d’Azov est la suivante : « Le bataillon a bénéficié du soutien politique de nationalistes ukrainiens purs et durs tels qu’Oleh Lyashko, un député du Parti radical qui a remporté 8 % des voix lors de l’élection présidentielle du mois dernier. »
Krushelnycky a décrit Oleh Lyashko simplement comme un « politicien nationaliste ». En réalité, c’est un extrémiste de droite notoire.
Plus trompeur encore, le rapport de l’Atlantic Council mentionne le leader d’Azov, Andriy Biletsky, mais ne dit rien de son idéologie fasciste.
Biletsky a contribué à la création de deux groupes néonazis différents, le Rassemblement sociale-nationale et le Patriote d’Ukraine, qui utilisent tous deux le symbole allemand du loup.
Quelques mois seulement après que l’Atlantic Council a publié cet article blanchissant et faisant l’éloge d’une milice néonazie, le think tank de l’OTAN a organisé un événement spécial avec le président ukrainien soutenu par l’Occident, Petro Porochenko.
Porochenko, un oligarque milliardaire connu sous le nom de « roi du chocolat », est également tristement célèbre pour ses liens avec l’extrême droite. L’un de ses conseillers a écrit sur Facebook un symbole néonazi qui combine un slogan suprématiste blanc et « Heil Hitler ».
Porochenko a également posé pour une séance de photos avec un soldat portant un symbole nazi, et a même partagé une photo historique de nazis allemands faisant marcher des Juifs vers un camp de la mort et a faussement accusé l’Union soviétique.
En septembre 2014, Porochenko s’est vu personnellement remettre un prix par le président-directeur général de l’Atlantic Council, Fred Kempe, le président du think tank de l’OTAN, Jon Huntsman, et le président US de la commission des affaires étrangères du Sénat, Robert Menendez.
Ils récompensaient ainsi Porochenko pour ses politiques pro-occidentales et anti-russes agressives.
Sources :
Source de la photographie d’en-tête : Atlantic Council
Mariupol, Ukraine
The Azov Battalion with weapons in hand. The orange tape on their sleeves marks them as Ukrainian. [taken on June 13, 2014]
https://www.flickr.com/photos/atlanticcouncil/14436891495/
[ Creative Commons — CC BY-NC-ND 2.0 ]
La traduction française « groupe de réflexion » est également utilisée. (NdT) ↩
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