Un nouveau témoignage sur la « frappe aérienne » de la maternité de Marioupol confirme ce qui s’inscrit dans la lignée des tromperies ukrainiennes et des manquements des médias

Un nouveau témoignage
sur la « frappe aérienne »
de la maternité de Marioupol
confirme ce qui s’inscrit dans la lignée
des tromperies ukrainiennes
et des manquements des médias

+ La guerre de l’information s’intensifie à Boutcha

Par Kit Klarenberg

Une publication The Grayzone


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Traduit de l’anglais par EDB () • Langue originale : anglais


Un témoin clé de l’incident largement médiatisé de la maternité de Marioupol a mis à mal le récit officiel d’une frappe aérienne russe sur l’établissement, et soulevé de sérieuses questions quant à l’éthique des médias occidentaux. Pendant ce temps, les nouvelles d’un massacre dans la ville de Boutcha contiennent des éléments suspects.

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Le 9 mars, la nouvelle choquante d’une frappe aérienne russe délibérée contre une maternité à Marioupol, dans l’est de l’Ukraine, a commencé à se répandre largement au travers des réseaux sociaux et des médias.

La condamnation virulente des autorités, experts et journalistes occidentaux a été immédiate. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, pour sa part, a affirmé que cet acte était la preuve du « génocide » perpétré par la Russie contre la population, et a exhorté les dirigeants européens à condamner ce « crime de guerre » et à « renforcer les sanctions » pour mettre un terme aux actes « maléfiques » du Kremlin dans le pays. La NPR1 a suggéré que l’attaque s’inscrivait dans la « terrible tradition de guerre » de la Russie, qui consiste à cibler délibérément les établissements de santé et les médecins pendant les conflits, une pratique qui remonterait à la Tchétchénie.

Mais un témoignage récemment publié par l’un des principaux témoins de l’incident met à mal le récit officiel d’une frappe aérienne russe ciblée sur l’hôpital. Le récit du témoin indique que l’hôpital avait été transformé en base d’opérations par les forces militaires ukrainiennes et n’a pas été visé par une frappe aérienne, comme l’ont affirmé les médias occidentaux. Son témoignage soulève également de sérieuses questions quant à savoir si au moins une partie des éléments de l’événement n’aurait pas été mise en scène à des fins de propagande — et avec la coopération de l’Associated Press.

Ce nouveau témoignage (voir ci-dessous) fait suite à des preuves suggérant fortement que la destruction d’un théâtre d’art dramatique à Marioupol le 16 mars a été mise en scène par le bataillon Azov, et que presque tous les civils avaient évacué la veille. Et comme nous le verrons plus loin, de nouveaux reportages sur le massacre par les Russes de dizaines de civils dans la ville de Boutcha contiennent également des détails suspects suggérant un schéma de manipulation de l’information visant à déclencher une intervention militaire occidentale.

« Ils ont dit que ce n’était pas une frappe aérienne. Notre opinion a donc été confirmée. Nous n’avons pas entendu l’avion, ils ne l’ont pas entendu non plus. »

« À ce moment-là, nous avons entendu une explosion. Instinctivement, je me suis mis une couette dessus. C’est alors que nous avons entendu la seconde explosion. Je me suis retrouvée partiellement recouverte de verre. J’ai eu de petites coupures sur le nez, sous les lèvres et en haut du front, mais ce n’était rien de grave […] »

Mariana Vishegirskaya, une habitante enceinte de Donetsk qui était présente à la maternité lors de l’incident largement relaté, a été évacuée de Marioupol et s’exprime maintenant. Les photos montrant une Vishegirskaya ensanglantée fuyant le bâtiment avec ses effets personnels sont devenues la pièce maîtresse de la couverture médiatique de l’attaque, de même pour la photo d’une autre femme emportée, pâle et inconsciente, sur une civière.

À la suite de l’incident, les autorités russes ont affirmé à tort qu’il s’agissait de la même personne, citant les antécédents de Vishegirskaya en tant que blogueuse et personnalité Instagram comme preuve qu’elle était une actrice de crise et que l’incident était un faux drapeau. Bien que cette affirmation ne soit pas vraie, comme nous allons le voir, l’hôpital avait été presque entièrement réquisitionné par les militaires ukrainiens.

Dans une vidéo (plus haut) examinée par The Grayzone, et qui a commencé à circuler sur Telegram le 1er avril, Vishegirskaya offre un compte rendu clair et détaillé de ce qui s’est passé dans les jours précédant le 9 mars. Le témoin commence par indiquer que de nombreux habitants de Marioupol ont tenté d’évacuer les lieux après l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février, mais que les autorités ont fait en sorte qu’il soit « impossible de partir ».

Le 6 mars, la naissance de son enfant étant imminente, Vishegirskaya s’est inscrite à la maternité numéro trois, l’établissement « le plus moderne » de la ville. Elle n’y est pas restée longtemps ; les militaires ukrainiens sont arrivés et ont expulsé tous les patients de l’hôpital, car ils cherchaient à accéder aux panneaux solaires du bâtiment, l’une des dernières sources d’électricité dans la ville assiégée.

« Nous avons été déplacés vers la seule petite maternité restante. Elle n’avait qu’un seul petit générateur […] Les maris des femmes en couches se sont installés au sous-sol et nous ont préparé des repas dans la rue. Les habitants des maisons voisines nous apportaient également des repas », raconte Vishegirskaya. « Un jour, des soldats sont arrivés. Ils n’ont rien fait pour nous aider. On leur a dit que la nourriture était destinée aux femmes, comment pouvaient-ils la réclamer ? Ils ont répondu qu’ils n’avaient pas mangé depuis cinq jours, ont pris notre nourriture et ont dit : “vous pouvez en cuisiner d’autres.” »

La nuit du 8, les femmes enceintes « ont dormi paisiblement », car il n’y a eu « aucune fusillade ». Le lendemain, les futures mères ont entendu un obus exploser à l’extérieur. Vishegirskaya s’est « instinctivement » couverte avec sa couette, mais malgré cela, des éclats de verre provenant d’une fenêtre voisine lui ont coupé la lèvre, le nez et le front, bien qu’elle dise que ce n’était « rien de grave ».

« Après la deuxième explosion, nous avons été évacués au sous-sol », se souvient-elle. « Nous avons commencé à discuter pour savoir si c’était une attaque aérienne. Ils ont dit que ce n’était pas une frappe aérienne. Notre opinion a donc été confirmée. Nous n’avons pas entendu l’avion, ils ne l’ont pas entendu non plus. Ils nous ont dit que c’était un obus. Après les deux premières explosions, il n’y a pas eu d’autres explosions. »

Pendant qu’elle attendait, Vishegirskaya a remarqué « un soldat avec un casque » qui prenait des photos d’elle ; elle a demandé qu’il arrête, « parce que manifestement ce n’était pas le bon moment pour cela », et qu’elle ne voulait pas être photographiée dans son état. Le soldat a obtempéré. De retour à l’étage, le même individu a recommencé à la filmer, elle et d’autres personnes, refusant d’arrêter jusqu’à ce qu’on lui ait demandé plusieurs fois de le faire.

Le mari de Vishegirskaya lui a dit plus tard que l’homme n’était pas un soldat, mais un correspondant de l’Associated Press, l’un des nombreux journalistes présents sur les lieux à ce moment-là. Elle pense que ces journalistes étaient là « depuis le début », car ils étaient prêts et attendaient à l’extérieur pour photographier la femme emmenée sur un brancard — la première à quitter le bâtiment à la suite de l’attaque — « dès qu’elle est sortie ».

Le lendemain, après l’accouchement par césarienne, les mêmes employés de l’Associated Press l’ont interrogée, lui demandant de décrire ce qui s’était passé. Ils lui ont demandé, directement, si une frappe aérienne avait eu lieu, ce à quoi elle a répondu : « non, même les gens qui étaient dans la rue n’ont rien entendu, ni personne. »

Plus tard, alors qu’elle se trouvait dans des « conditions de vie » plus sûres, Vishegirskaya a commencé à parcourir Internet pour tenter de retrouver l’interview. Elle a trouvé « toutes les autres choses » que les employés de l’Associated Press avaient enregistrées, mais pas son démenti quant à une attaque aérienne.

Le récit de l’AP sur l’incident à l’hôpital est de plus en plus incertain

Le compte rendu initial d’Evgeniy Maloletka de l’Associated Press sur l’incident du 9 mars a servi de base et de cadrage à toute la couverture médiatique qui a suivi. Il affirmait catégoriquement que l’hôpital avait été visé par une « frappe aérienne » délibérée, qui a « arraché une grande partie de la façade d’un bâtiment » du complexe hospitalier et laissé les rues voisines jonchées de « voitures brûlées et déchiquetées, et d’arbres brisés ». Le rapport suggérait que cet acte odieux témoignait du fait que la force d’invasion russe « avait plus de mal que prévu ».

D’innombrables organes de presse occidentaux ont recyclé ce contenu, en insistant particulièrement sur la prétendue « frappe aérienne ». Six jours plus tard, l’Associated Press a publié un autre article révélant que la femme enceinte transportée en civière hors de l’hôpital était morte, ainsi que son enfant à naître. Un médecin a déclaré que son bassin avait été écrasé et sa « hanche détachée », ce que l’agence a attribué au fait que l’hôpital avait été « bombardé » par l’armée de l’air russe.

Cependant, l’Associated Press n’a pas mentionné dans son article qu’une partie quelconque d’un bâtiment avait été « arrachée ». En fait, les mots attribués par l’AP à Vishegirskaya indiquent qu’elle ignorait totalement comment les dommages avaient été réellement causés.

« Nous étions allongés dans les pavillons lorsque le verre, les cadres, les fenêtres et les murs ont volé en éclats », a-t-elle déclaré à l’AP. « Nous ne savons pas comment c’est arrivé. Nous étions dans nos pavillons et certains ont eu le temps de se couvrir, d’autres non. »

L’Associated Press a-t-elle introduit de l’ambiguïté et de l’incertitude dans la bouche de Vishegirskaya afin de maintenir le récit bidon d’une frappe aérienne ? Même si elle a été citée avec exactitude, Vishegirskaya aurait pu facilement décrire une explosion à proximité qui a infligé des dommages par onde de choc au bâtiment.

Renforçant cette interprétation, une vidéo de l’Associated Press censée documenter les conséquences de la « frappe aérienne » montre un grand trou dans le sol à l’intérieur de l’enceinte de la maternité, qui serait « un cratère d’explosion » résultant de l’assaut global. S’agissait-il simplement de la zone d’impact d’un obus ayant atterri intentionnellement ou non près du bâtiment, plutôt que de la conséquence d’un assaut aérien ciblé ?

Quelle que soit la vérité, d’autres aspects du témoignage de Vishegirskaya, récemment publié, ont trait aux principaux mystères qui entourent le bombardement de la maternité de Marioupol. Par exemple, elle atteste de manière touchante que la femme enceinte extraite du bâtiment sur une civière est morte. Pourtant, malgré tous les dommages superficiels infligés, aucune photo ou vidéo de la scène — à l’exception d’un matelas apparemment imbibé de sang — n’indique comment et où les blessures mortelles ont pu être infligées.

Plus curieux encore, l’Associated Press a prétendu de manière invraisemblable qu’en raison du « chaos qui a suivi la frappe aérienne », personne sur le terrain n’a appris le nom de la femme morte avant que son mari n’arrive pour récupérer son corps — son identité reste inconnue à ce jour. Néanmoins, les médecins ont été « reconnaissants » que la femme sans nom n’ait pas été enterrée dans l’une des fosses communes creusées pour les morts de Marioupol.

L’Associated Press s’embarque avec le bataillon Azov

Le nombre de personnes qui ont perdu la vie dans l’incident de la maternité, et la manière précise dont elles ont été tuées, sont également des énigmes. Dans une allocution télévisée le soir même, Zelensky a affirmé que trois personnes, dont un enfant, avaient été tuées par une « frappe aérienne », tandis que d’autres restaient coincées sous les décombres. Le lendemain, cependant, le chef du gouvernement régional de Donetsk, Pavlo Kyrylenko, a déclaré qu’aucun décès n’avait été confirmé, et qu’aucun enfant n’avait été blessé.

En revanche, de nombreux médias ont depuis rapporté, ou du moins fortement sous-entendu, que plusieurs enfants avaient été tués et que leurs corps avaient été déposés dans les fosses communes susmentionnées à la « périphérie » de Marioupol. La raison pour laquelle il serait nécessaire ou judicieux de transporter des cadavres loin du centre-ville — et pourquoi les parents d’un enfant consentiraient à un enterrement aussi indigne — reste obscure.

Nous connaissons l’existence de ces supposées fosses communes grâce au correspondant de l’Associated Press, Evgeny Maloletka, qui a publié des photos et rédigé des articles détaillant leur aménagement. Son contenu a été largement repris par d’autres médias occidentaux, et les images macabres ont fait le tour du monde.

Evgeny Maloletka a également été un témoin oculaire de l’incident de la maternité ; il a pris le cliché tristement célèbre de la femme enceinte qui est sortie du bâtiment sur un brancard. En fait, Maloletka a réussi à se placer à proximité de nombreux événements dramatiques présentés instantanément comme des crimes de guerre russes titanesques.

Le 19 mars, le Washington Post a dressé un portrait élogieux de Maloletka, le félicitant d’avoir partagé « les histoires horribles de Marioupol avec le monde entier ». L’article décrivait l’Ukrainien comme un « pigiste de longue date » pour l’Associated Press, couvrant auparavant la « révolution » de Maïdan et les « conflits en Crimée » pour l’agence. Il n’était cependant pas fait mention du fait que Maloletka était un fervent partisan de la « révolution ».

Dans une longue présentation multimédia qui figure sur son site web personnel et qui se rapporte au coup d’État et à la guerre qui en a résulté dans le Donbass, Maloletka affirme être « sans opinion politique particulière2 par rapport à la situation dans mon pays ». Cependant, ses affinités sont on ne peut plus claires. Il présente l’opération de changement de régime soutenue par les États-Unis comme une lutte courageuse contre « la corruption et l’injustice sociale », sans faire référence au fait que les manifestants de Maïdan et leurs dirigeants sont infestés de néonazis.

Il peut être pertinent d’y réfléchir, étant donné que Maloletka a également été une source incontournable pour les photographies des entraînements dispensés aux civils ukrainiens par le bataillon Azov. On ne sait pas s’il sympathise avec la politique fasciste des paramilitaires, mais il ne fait aucun doute qu’il a côtoyé de très près le régiment néonazi depuis le début de la guerre.

La protection de Maloletka, celle de ses collègues de l’Associated Press et leur capacité collective à fournir aux médias occidentaux un déluge ininterrompu de propagande d’atrocités ne peuvent être garanties que par le bataillon Azov, la principale force de défense de Marioupol. Cela a des répercussions évidentes sur l’objectivité et la fiabilité de toute la couverture de la guerre par l’Associated Press.

Comme l’a révélé Max Blumenthal de The Grayzone dans son enquête sur l’incident suspect du 16 mars au théâtre de Marioupol, l’Associated Press a publié des photos du site portant le filigrane du bataillon Azov et un lien vers la chaîne Telegram de l’unité néonazie.

Une légende du South China Morning Post (dans le coin inférieur droit) indique que l’AP a reçu des photos du bataillon Azov.

Le récit douteux de l’explosion du théâtre de Marioupol présente de fortes similitudes avec la version officielle de l’incident de la maternité, notamment les estimations du nombre de victimes très contradictoires et la présence supposée des mêmes personnes sur les deux sites. Sky News a affirmé le 26 mars que les femmes enceintes sauvées de l’hôpital avaient été transférées au théâtre « par sécurité », et qu’elles étaient hébergées par coïncidence « exactement à l’endroit » qui aurait été bombardé par les forces russes.

La disparition des témoins oculaires des événements réels survenus à la maternité est commode pour l’Associated Press et le bataillon Azov. Après tout, les morts ne racontent pas d’histoires. Le fait que personne ne puisse témoigner de la réalité sur le terrain d’incidents tels que le bombardement douteux du théâtre ou la « frappe aérienne » de la maternité est intrinsèquement problématique pour la cause ukrainienne.

Et bien que l’AP ait des reporters sur le terrain en Ukraine tout au long du conflit avec la Russie, l’organisation reste silencieuse sur les transgressions qui se déroulent sous les yeux de son personnel.

Ainsi, la présence d’un photographe de l’AP à l’hôpital lui a permis d’être aux premières loges pour assister à l’occupation de l’établissement par le bataillon Azov et à sa transformation en base d’opérations. Mais l’agence a évité de mentionner cet élément de contexte essentiel, montrant aux spectateurs occidentaux ce que le bataillon Azov veut qu’ils voient — et ce que son personnel ouvertement pro-Kiev juge bon pour la diffusion publique.

La guerre de l’information s’intensifie à Boutcha

Quelques heures avant la publication de cet article, le 2 avril, des allégations concernant le crime de guerre présumé le plus hideux commis par la Russie à ce jour ont fait irruption sur les réseaux sociaux. Des séquences et des photographies montrant des dizaines de cadavres — certains avec les mains liées — jonchant les rues de Boutcha, une petite ville près de Kiev, témoignent en apparence d’un massacre d’hommes en âge de se battre par les troupes russes, alors que celles-ci se retiraient de la ville meurtrie deux jours auparavant.

Ces images macabres ont suscité une intensification des appels à une confrontation militaire directe de l’Occident avec la Russie. Mais, comme pour l’incident à la maternité de Marioupol et de nombreux autres événements très médiatisés et initialement présentés par les autorités ukrainiennes comme des massacres russes, une série de détails jettent le doute sur la version officielle de Boutcha

Quelques heures après le retrait de la Russie de Boutcha le 31 mars, le maire a annoncé que sa ville avait été libérée des « orcs russes », reprenant un terme déshumanisant largement utilisé par le bataillon Azov. L’article qui accompagnait la déclaration notait que les Russes avaient « miné les bâtiments et les infrastructures civils », mais il ne faisait aucune mention d’un quelconque massacre de citoyens locaux, et encore moins de dizaines de cadavres abandonnés dans la rue, alors que l’on pourrait raisonnablement s’attendre à ce que ceux-ci figurent en tête de liste des sujets couverts par les médias.

Irina Molotova : « #Bucha — un thread.
31 mars. Le maire de Boutcha enregistre une vidéo, disant que les troupes russes sont parties. Pas un mot sur le “massacre”. 1/ »

Le 2 avril, quelques heures après la publication de photos et de vidéos censées montrer les victimes d’un prétendu massacre russe, les médias ukrainiens ont rapporté que des unités spécialisées avaient commencé à « nettoyer la zone des saboteurs et des complices des troupes russes ». Rien n’a été dit sur les cadavres dans les rues.

La police nationale ukrainienne a annoncé le jour même qu’elle était en train de « nettoyer le territoire […] des auxiliaires des troupes russes », publiant une vidéo qui ne montrait aucun cadavre dans les rues de Boutcha, avec les forces ukrainiennes contrôlant totalement la ville.

Spriter : « La police nationale ukrainienne a inspecté les rues de Boutcha pour vérifier qu’il n’y avait pas de saboteurs ni de collaborateurs russes, le 02.04.2022, nous voyons des rues propres. Il n’y a pas de cadavres sur la vidéo.
L’enregistrement est original de la police ukrainienne. »

Un clip de la prétendue « opération de nettoyage » publié par Sergey Korotkikh, un militant néonazi notoire d’Azov, montre un membre de son unité demandant à un autre s’il peut tirer sur « des gars sans brassard bleu », en référence à ceux qui ne portent pas le marquage arboré par les forces militaires ukrainiennes. Le militant répond avec force : « Putain, ouais ! » Korotkikh a depuis supprimé la vidéo, craignant peut-être qu’elle implique son unité dans un crime de guerre.

Russians With Attitude : « La nuit dernière, Sergey “Boatsman” Korotkikh, infâme néonazi et membre d’Azov, a posté une vidéo intitulée “Les BOATSMAN BOYS à Boutcha”. À la 6e seconde, vous pouvez clairement entendre le dialogue :
« Il y a des gars sans brassard bleu, je peux les tuer ? »
« Putain ouais »

Qu’elle soit vraie ou non, et quels qu’en soient les auteurs, l’extermination présumée de civils intervient à un moment critique pour le gouvernement ukrainien. Des preuves d’atrocités et de crimes de guerre commis par les troupes ukrainiennes contre des civils et des Russes capturés — notamment des prisonniers de guerre russes sans défense abattus à genoux et d’autres formes de torture odieuses — ont été révélées pour la première fois.

De plus, la Russie a pratiquement éliminé les capacités de combat et de logistique de l’Ukraine dans la majeure partie du pays, y compris l’ensemble de sa marine, de sa force aérienne, de ses défenses aériennes, de ses systèmes de radar, de ses installations de production et de réparation militaires, et la plupart de ses dépôts de carburant et de munitions, laissant Kiev dans l’incapacité de transporter un grand nombre de troupes entre les différents fronts, et condamnant les forces restantes, dans l’Est, à se faire encercler et à subir une défaite quasi inévitable.

Comme l’a clairement indiqué Zelensky, les forces ukrainiennes attendent désespérément une intervention directe de l’Occident — en particulier, avec la fameuse « zone d’exclusion aérienne ». Avec la propagande d’atrocités qui arrive à convaincre — mais, qui est hautement discutable — et qui émane des opérations médiatiques du bataillon Azov et de l’Associated Press, la pression publique pour une escalade majeure augmente.


  1. National Public Radio, Washington, D.C. (NdT) 

  2. Dans le texte original en anglais, le terme « indifferent » est utilisé (« indifferent to the situation in my country »). (NdT) 

 

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