Les tentatives infructueuses du Washington Post pour faire emprisonner le rédacteur en chef de The Grayzone au moyen d’un article diffamatoire truffé d’erreurs

Les tentatives infructueuses
du Washington Post
pour faire emprisonner
le rédacteur en chef
de The Grayzone
au moyen
d’un article diffamatoire
truffé d’erreurs

Par Max Blumenthal

Une publication The Grayzone


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États-Unis Iran Russie Israël Palestine Ukraine
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Traduit de l’anglais par EDB () • Langue originale : anglais


Bien que le Washington Post ait été contraint de retirer la première phrase et la prémisse centrale de sa « révélation » insignifiante1 ciblant The Grayzone, les agents pro-israéliens utilisent l’article malveillant pour exiger une enquête fédérale.

*

Le secret est éventé. À partir de 2020, pendant moins d’un an, et bien avant de rejoindre l’équipe de The Grayzone, le journaliste Wyatt Reed est apparu à de multiples reprises sur PressTV, un service international d’information soutenu par l’État iranien. Vous l’avez peut-être remarqué à l’époque en lisant les messages que Wyatt publiait régulièrement et qui mettaient en avant ces vidéos, ou en lisant la description « correspondant @PressTV » qui figurait dans sa bio Twitter.

Pour Joseph Menn, enquêteur du Washington Post chargé de la « menace de la désinformation », il s’agit d’un fait d’une importance vitale à mettre en évidence sur une page entière d’un journal traditionnel dont la devise déclare hardiment : « La démocratie meurt dans l’obscurité. »

Après avoir envoyé à Wyatt une série de courriels agressifs menaçant implicitement de le poursuivre au pénal et exigeant de parler à son avocat, l’employé du Washington Post s’est appuyé sur un ensemble de documents piratés pour « révéler » ce que le journaliste de The Grayzone n’a jamais tenté de dissimuler : au début de sa carrière, Wyatt Reed est apparu plusieurs dizaines de fois sur la chaîne d’information iranienne PressTV.

Pendant cette période, Wyatt a d’ailleurs été rémunéré par des chaînes étrangères aussi néfastes que CBS Weekend News et CBS This Morning, qui l’ont correctement crédité en tant que journaliste lorsqu’elles ont diffusé les images qu’il avait recueillies en première ligne lors des manifestations de Black Lives Matter.

Depuis qu’il a rejoint The Grayzone en juin 2023, Wyatt n’a jamais accepté un centime de la part d’un organisme soutenu par un gouvernement. En fait, The Grayzone impose des règles bien plus strictes à ses collaborateurs que le Washington Post, qui ne semble pas interdire à ses employés de travailler en plus pour des think tanks (groupes de réflexion) soutenus par un gouvernement.

Il n’en reste pas moins que pendant une brève période, il y a quatre ans, il est apparu ouvertement dans des reportages pour un média iranien qui emploie encore des Américains aujourd’hui.

Alors pourquoi, quatre ans après la dernière apparition de Wyatt sur PressTV, le Washington Post s’en prend-il à lui, et seulement à lui, et suggère-t-il même qu’il devrait être emprisonné, alors que des dizaines d’Américains ont fait des reportages pour cette même chaîne ?

Le motif de cette attaque malveillante est on ne peut plus clair : Wyatt travaille désormais pour The Grayzone, et les reportages factuels de The Grayzone ont exaspéré les partisans de la guerre par procuration en Ukraine et les membres du réseau international de propagande d’Israël.

C’est pourquoi le correspondant du Washington Post, manifestement malintentionné,2 a faussement déclaré dans la première ligne de son article diffamatoire : « Des documents récemment mis au jour révèlent que les dirigeants d’un site d’information en ligne destiné aux Américains ont reçu de l’argent de la part de médias des gouvernements russe et iranien. »

Cette phrase bidon et diffamatoire a depuis été publiquement rétractée par le Washington Post, mettant à mal l’objectif apparent de Menn qui était d’insinuer à tort que The Grayzone était parrainé par les Russes et les Iraniens.

The Washington Post (La démocratie meurt dans l’obscurité) : « CORRECTION
Une version précédente de cet article indiquait de façon erronée que les dirigeants du site d’information en ligne The Grayzone avaient reçu des paiements de la part de médias iraniens, selon des documents récemment mis au jour. Ces documents montrent que seul l’un des rédacteurs du site a reçu de tels paiements. L’article a été corrigé. »
• Le tweet de Menn répétant l’affirmation rétractée n’a toujours pas été supprimé. Son comportement contraire à l’éthique a incité le journaliste Ryan Grim à déclarer : « Votre article n’est même pas en mesure de justifier les affirmations que vous faites dans ce tweet. Comment se fait-il que ce tweet soit encore publié avec cette correction ? La réponse à la question de savoir qui finance The Grayzone va bientôt être Jeff Bezos. »
Joseph Menn : « J'ai écrit à propos d'un site d'information dont les principaux dirigeants ont reçu de l'argent de l'Iran et de la Russie, ce qui montre qu'il est de plus en plus difficile d'identifier les forces à l'origine d'un faux récit. Pour vous, c'est gratuit. wapo.st/4bEeluA #disinformation »
Article : « Les liens de l’éditeur d’un site d’information avec l’Iran et la Russie montrent la complexité de la désinformation »
Ryan Grim : « Votre article n’est même pas en mesure de justifier les affirmations que vous faites dans ce tweet. »
Ryan Grim : « Comment se fait-il que ce tweet soit encore publié avec cette correction ? La réponse à la question de savoir qui finance The Grayzone va bientôt être Jeff Bezos. »
Image jointe : « The Washington Post (La démocratie meurt dans l’obscurité)
CORRECTION
Une version précédente de cet article indiquait à tort que les dirigeants du site d’information en ligne The Grayzone avaient reçu des paiements de la part de médias iraniens, selon des documents récemment mis au jour. Ces documents montrent que seul l’un des rédacteurs du site a reçu de tels paiements. L’article a été corrigé. »

Malgré une correction importante, l’article du Washington Post reste truffé de contre-vérités et d’insinuations tendancieuses. Par exemple, la légende de la photo principale de l’article, qui montre Vladimir Poutine prononçant un discours à travers un écran de télévision, indique que « la Russie a cherché de nouveaux moyens d’atteindre les Américains par l’intermédiaire des sites d’information et des réseaux sociaux ». Pourtant, rien dans l’article ne permet d’établir un lien quelconque entre notre média et une telle initiative de propagande russe, car il n’y en a pas.

L’article diffamatoire de Menn a néanmoins inspiré une vague de désinformation de la part d’une partie de l’establishment de la politique étrangère occidentale, déterminée à museler The Grayzone.

Comme l’a souligné la commentatrice antiguerre Caitlin Johnstone, « l’article a eu l’effet escompté ; on voit des apologistes professionnels de l’empire partout sur Twitter aujourd’hui qui promeuvent la fausse affirmation que The Grayzone est financé par l’Iran et la Russie. Les soldats de l’information de l’empire disposent désormais d’une arme supplémentaire pour affaiblir la confiance du public dans le journalisme dissident chaque fois que celui-ci présente un récit qui dérange ».

Ellie Cohanim, qui a efficacement défendu les intérêts israéliens en tant qu’ancienne envoyée spéciale adjointe des États-Unis pour la lutte contre l’antisémitisme au sein du département d’État de Mike Pompeo, a illustré cette tendance en affirmant faussement et de manière diffamatoire sur Twitter : « Max Blumenthal est maintenant reconnu comme étant à la solde de la République islamique d’Iran. Une menace pour la sécurité nationale, lui et @TheGrayzoneNews devraient faire l’objet d’une enquête. »

Ellie Cohanim : « Max Blumenthal est maintenant reconnu comme étant à la solde de la République islamique d’Iran. Une menace pour la sécurité nationale, lui et @TheGrayzoneNews devraient faire l’objet d’une enquête. »
Gabe Hoffman : « Greyzone [The Grayzone]* a été payé par l’Iran pour répandre des mensonges sur Israël et l’Ukraine. »
Benjamin Rubinstein : « Choquant. Une femme dont la carrière est bâtie sur des mensonges qui racontent encore plus de mensonges. Je n’aurais jamais vu ça venir ! »
———
* Jeu de mots volontaire ou coquille ? cf. article de Wikipedia pour la définition de « grey-zone ». (NdT)

L’article a depuis été repris par d’autres personnalités politiques importantes aux États-Unis, l’ancienne directrice de l’éphémère Disinformation Governance Board, Nina Jankowicz — qui est aujourd’hui un agent étranger enregistré —, déclarant que le Washington Post a montré « ce que nous supposons être vrai depuis des années : selon des documents piratés, un collaborateur de The Grayzone a reçu des milliers de dollars de l’Iran et de la Russie ».

Dans les jours qui ont suivi, les médias israéliens ont repris le papier offensif, une journaliste de Haaretz affirmant à tort que ce qu’elle appelait « un nouvel article accablant [sic] du Washington Post » révélait « les liens financiers simultanés du directeur de publication d’un site d’information en ligne controversé avec des médias gouvernementaux russe et iranien ».

Ce mensonge a été reformulé de manière encore plus explicite par Benjamin Weinthal, proche du Mossad, dans le journal israélien i24 News, qui a agressivement diffamé The Grayzone dans un titre du 6 juin en le qualifiant de « média pro-Hamas financé par l’Iran et la Russie ». Weinthal s’est déjà vanté d’avoir fabriqué des mensonges pour diffamer Blumenthal lors d’une enquête en caméra cachée, en 2017.

« Opérer dans la “Grayzone” [“zone grise”]* : Le média pro-Hamas financé par l’Iran et la Russie
Des voix s’élèvent aux États-Unis pour demander l’ouverture d’une enquête sur le site d’information, dont le fondateur et rédacteur en chef, Max Blumenthal, a fait la promotion de la conspiration selon laquelle Israël aurait tué ses propres citoyens le 7 octobre. »
———
* Jeu de mots. cf. article de Wikipedia pour la définition de « grey-zone ». (NdT)

Weinthal a ensuite cité Abraham Cooper, un agent de la Fondation Sheldon et Miriam Adelson liée au Likoud, et le directeur du Centre Simon Wiesenthal : Cooper a déclaré que l’article du Washington Post, corrigé depuis, « soulève des questions importantes qui doivent être traitées par les agences gouvernementales concernées et peut-être par des auditions bipartites au Congrès ».

Le même article contenait également une citation de Shmuley Boteach, rabbin connu pour être devenu vendeur de godemichés, qui déclarait que le rédacteur en chef juif de The Grayzone, Max Blumenthal, « est un antisémite tordu, dérangé et déséquilibré […] Il doit y avoir une enquête approfondie et si Blumenthal est coupable, il doit être arrêté et emprisonné pour violation de la loi FARA3 ».

Le journaliste Mark Ames a suggéré que l’article avait été conçu pour faire juste assez d’insinuations et de suppositions spécieuses sur le soutien étranger pour déclencher une enquête fédérale. « D’après les sources et les médias », a tweeté Ames, « on a l’impression que Langley et le corps de presse de Washington sont tellement frustrés que leur sortilège de “désinformation” lancé sur [The Grayzone] n’ait eu aucun effet, qu’ils essaient de demander aux autorités fédérales de faire fermer [The Grayzone] ».

S’il n’était pas clair, au vu des réactions à la diffamation du Washington Post, que Menn servait d’intermédiaire aux agences de renseignement occidentales bien décidées à faire taire The Grayzone — et même à voir son personnel enfermé dans une prison —, ses sources ont fait découvrir le pot aux roses. En effet, presque toutes les sources citées par Menn sont directement financées par le gouvernement des États-Unis ou sont apparemment impliquées dans ses activités. Certaines sont également parrainées par des fabricants d’armes qui ont engrangé des bénéfices records grâce à la guerre par procuration en Ukraine et à l’assaut d’Israël sur la bande de Gaza.

À aucun moment, Menn n’a informé ses lecteurs que ses sources étaient des entités proguerre financées par l’État.

La diffamation du Washington Post est guidée par des organisations soutenues par l’OTAN et par un prétendu informateur louche du FBI

L’une des principales sources de Menn, qui a déclaré l’avoir aidé à rédiger son article, est un troll en ligne louche du nom de Neil Rauhauser. Généreusement décrit par le Washington Post comme un « chercheur militant en désinformation » (« activist disinformation researcher »), le blog de Rauhauser comporte désormais un article intitulé « Major Public Success: Grayzone & PressTV », dans lequel il se vante : « Nous avons frappé un grand coup contre l’équipe d’abrutis [goon squad (NdT)] de The Grayzone. » Rauhauser poursuit en affirmant qu’il a collaboré avec Menn sur l’article depuis le début du mois d’avril, révélant que l’histoire « a pris deux mois pour être traitée par les journalistes et les rédacteurs en chef ».

Rauhauser a apparemment servi de « source humaine confidentielle pour le FBI » et a exhorté ses alliés politiques à « recourir de façon ordinaire à la tromperie » et à « encourager l’automutilation à tous les niveaux pour les contacts non désirés ».

En 2022, le journaliste et militant des droits numériques Barrett Brown a décrit Rauhauser comme « un co-agent [co-operator (NdT)] du FBI qui a également travaillé avec le FBI dans le cadre d’une sorte de partenariat privé appelé Infragard ». Bien qu’Infragard se présente comme une simple « organisation à but non lucratif », l’ACLU [American Civil Liberties Union] a affirmé que le groupe était « plus proche d’un programme TIPS [Terrorism Information and Prevention System] d’entreprise, transformant des compagnies du secteur privé — dont certaines peuvent être en mesure d’observer les activités de millions de clients — en yeux et oreilles de substitution pour le FBI ».

Les autres sources soutenues par le gouvernement et déployées par Menn dans le Washington Post pour attaquer The Grayzone incluent :

• L’Australian Strategic Policy Institut (ASPI / Institut australien de politique stratégique)

Le Washington Post a cité ce think tank basé à Canberra dans un étrange non-sens concernant des opérations d’influence chinoises dans les îles Salomon — un sujet qui n’a aucun rapport avec The Grayzone.

Comme nous l’avions déjà rapporté dans un article en 2020, bien que l’ASPI se décrive comme un « groupe de réflexion indépendant et non partisan » — une caractérisation reprise par des médias comme le Washington Post —, le think tank est en réalité un front (et un paravent) de propagande soutenu par l’État qui a joué un rôle central dans l’annonce d’une nouvelle guerre froide avec la Chine. En effet, l’ASPI a été fondé par le gouvernement australien en 2001 et est financé par le ministère de la Défense du pays, l’OTAN et le département d’État US — des institutions dont on ne peut pas dire qu’elles soient vraiment indépendantes.

L’ASPI est également parrainé par des fabricants d’armes, notamment Raytheon Australia, Lockheed Martin et Northrop Grumman, qui ont engrangé des milliards de dollars de bénéfices grâce aux guerres en Ukraine et dans la bande de Gaza assiégée.

• L’Atlantic Council

Emerson Brooking, codirecteur du « Digital Forensics Research Lab » de l’Atlantic Council, a dit au Washington Post que quelques dizaines d’apparitions sur PressTV suffisaient à prouver que Wyatt Reed « avait des liens profonds avec les médias d’État iraniens ». Et maintenant, a-t-il déclaré de façon menaçante, Reed « travaille pour une organisation dont nous savons également qu’elle est une destination pour le blanchiment du narratif en provenance de Russie ».

L’Atlantic Council est le think tank semi-officiel de l’OTAN à Washington. Il a reçu des fonds substantiels du département d’État US et des États membres de l’Union européenne, d’un grand nombre de fabricants d’armes, ainsi que de solides démocraties [ironie (NdT)] telles que les monarchies saoudienne et émiratie. L’Atlantic Council a même accepté 250 000 dollars de Burisma, la société énergétique ukrainienne corrompue qui versait 80 000 dollars par mois à Hunter Biden alors que le think tank courtisait en même temps le vice-président de l’époque, Joe Biden.

• « des responsables actuels et anciens des services de renseignement »

Dans un passage particulièrement révélateur dans le Washington Post, Menn a tenté de minimiser les protections constitutionnelles accordées aux journalistes, en écrivant : « Le premier amendement garantit la liberté d’expression même pour les Américains dont on pense qu’ils diffusent de la propagande étrangère. Mais, des responsables actuels et anciens des services de renseignement affirment que la tolérance des Américains à l’égard d’informations payées par des acteurs étrangers a fait de la désinformation l’une des menaces les plus graves pour la démocratie des États-Unis. »

En d’autres termes, des espions sans visage obtiendraient un droit de veto sur la Constitution des États-Unis en invoquant simplement le spectre de la « désinformation ».

• L’avocat Ali Herischi

Cité par le Washington Post au sujet des sanctions US contre l’Iran, Ali Herischi est l’avocat personnel de Masih Alinejad, une militante du changement de régime basée aux États-Unis qui a plaidé en faveur d’attaques militaires israéliennes contre son ancien pays, l’Iran. Alinejad a reçu 305 000 dollars du gouvernement des États-Unis pour son travail à Voice of America, le broadcaster d’État US, entre 2015 et 2019.

Accusant The Grayzone de désinformation, un journal moribond propage de la désinformation

Tout en se tournant vers des agents du gouvernement des États-Unis pour désinformer son public au sujet de The Grayzone, Menn a accusé simultanément ce même média de diffuser de la désinformation.

Sans faire de lien avec aucun des articles de notre média, Menn a affirmé que nous faisons des allégations sur des « attaques israéliennes généralisées contre ses propres citoyens le 7 octobre » ; et il a ajouté : « l’article de Blumenthal a déformé le matériel recueilli auprès des sources qu’il a citées, se sont plaints les Israéliens, mélangeant des incidents distincts pour faire croire que les troupes ont tiré de façon répétée et indiscriminée sur les Israéliens à proximité des cibles du Hamas ».

En s’en remettant à des plaintes israéliennes aléatoires, le correspondant du Washington Post a omis d’informer ses lecteurs que les médias israéliens ont corroboré l’évaluation de The Grayzone selon laquelle l’armée israélienne a explicitement ordonné des attaques contre des citoyens israéliens qui avaient été faits prisonniers le 7 octobre, tuant ainsi de nombreuses personnes.

En janvier 2024 — près de quatre mois après le premier article de The Grayzone sur les ordres de tirs amis israéliens —, le journal le plus lu en Israël, Yedioth Ahronoth, a rapporté que Tsahal avait donné l’ordre à son personnel de déployer massivement la « directive Hannibal » le 7 octobre, autorisant le meurtre de citoyens israéliens retenus prisonniers par des militants palestiniens, ainsi que la destruction de 70 véhicules en sachant que nombre d’entre eux contenaient des passagers israéliens.

Et comme l’a rapporté Haaretz, le général israélien Barak Hiram a ordonné à un char israélien de bombarder une maison du kibboutz de Be’eri remplie de plus d’une douzaine de captifs israéliens le 7 octobre, les tuant tous, sauf deux. The Grayzone a été l’un des premiers médias de langue anglaise à rendre compte de cet incident scandaleux.

Le Washington Post a conclu son article de diffamation de piètre qualité par une nouvelle déformation obscène du reportage de The Grayzone. Selon Menn, un article coécrit par le journaliste du présent article et Wyatt Reed « attaquait le célèbre chef cuisinier José Andrés pour avoir tenté de fournir de la nourriture aux Palestiniens de Gaza par le biais d’une jetée construite avec des décombres qui, selon les auteurs, incluraient de la “biomatière génocidaire” ».

En fait, notre article critiquait Andrés et sa World Central Kitchen pour avoir construit la jetée à partir des décombres des maisons de la ville de Gaza détruites par les bombardements israéliens, et sans l’autorisation de leurs propriétaires palestiniens. Comme l’indiquait clairement le titre de l’article, « Le chef cuisinier préféré du département d’État US construit un quai d’aide à Gaza avec des décombres volés ».

Cette initiative prétendument humanitaire a déclenché un petit scandale parmi les habitants de Gaza, qui se sont indignés qu’une ONG occidentale se soit approprié leur bien pour une initiative d’aide manifestement vouée à l’échec, alors qu’ils avaient été déplacés de force par une armée israélienne qui se coordonnait à l’époque avec l’équipe d’Andrés.

Les déformations grossières du reportage écrit par Menn sur The Grayzone mettent en évidence l’intention malveillante qui sous-tend l’article de diffamation bâclé du Washington Post et soulèvent de sérieuses questions quant à la compétence de la rédaction de ce journal.

Le jour même où il publiait son attaque contre notre média, le Washington Post licenciait brusquement sa rédactrice en chef, Sally Buzbee, et mettait en œuvre un plan désespéré pour éviter sa dissolution complète. « Nous perdons beaucoup d’argent », a déploré Will Lewis, l’éditeur du journal lors d’une réunion du personnel, le 3 juin. « Votre audience a diminué de moitié ces dernières années. Les gens ne vous lisent plus. Je ne peux plus me voiler la face. »


  1. nothing-burger dans le texte original en anglais. Cette expression apparaît dans les médias étatsuniens lorsque quelque chose est minimisé comme étant sans intérêt ou insignifiant. C’est également une façon de dire « il n’y a rien à voir ici ». (NdT) 

  2. Dans le texte original en anglais, l’auteur utilise un jeu de mots avec le prénom du journaliste du Washington Post : Menn-dacious, en référence à l’adjectif mendacious (menteur, mensonger…). (NdT) 

  3. Foreign Agents Registration Act, connue comme la loi sur les agents étrangers (NdT) 

 

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