Le discours de Benyamin Netanyahou devant le Congrès était tout ce à quoi on pouvait s’attendre : plein de mensonges et de propagande, mais en même temps très éclairant et révélateur.

Le Premier ministre israélien a reçu pas moins de 58 ovations debout, alors qu’il s’exprimait devant les deux chambres du Congrès et qu’il proférait les mensonges les plus abjects que l’on puisse imaginer avec son accent ostensiblement américain. En fonction de votre sensibilité politique, ce spectacle peut être perçu comme profondément anti-américain ou aussi américain que possible.

Netanyahou a répété la propagande d’atrocités sans preuve sur ce qui s’est passé le 7 octobre, affirmant faussement que le Hamas avait « brûlé des bébés vivants » et tué deux bébés dans un grenier. Il a faussement accusé le Hamas d’avoir « massacré 1 200 personnes », en prétendant qu’il n’est pas vraiment établi qu’une grande partie des 1 139 Israéliens tués ce jour-là l’ont été à la fois par des tirs indiscriminés de Tsahal et par un ciblage délibéré dans le cadre de la mise en œuvre de la directive Hannibal.

• Caitlin Johnstone : « “C’est ce que notre classe dirigeante a décidé comme étant normal.”

~ Aaron Bushnell »

• Assal Rad : « Les États-Unis font la leçon au monde entier sur le droit et l’ordre international, puis accueillent un criminel de guerre génocidaire par des ovations et des applaudissements. C’est l’hypocrisie étatsunienne qui s’affiche au grand jour. »

Au cours de son discours, il a affirmé, sans aucun fondement, que l’Iran pourrait payer les manifestants anti-génocide qui se trouvaient devant le Capitole, en déclarant : « Lorsque les tyrans de Téhéran, qui pendent les homosexuels à des grues et assassinent les femmes qui ne se couvrent pas les cheveux, vous louent, vous encouragent et vous financent, vous êtes officiellement devenus les idiots utiles de l’Iran. »

Netanyahou a passé de longues minutes à fulminer au sujet des manifestations en Amérique contre les atrocités de son gouvernement à Gaza — un moment pour lequel il a été ovationné par le Congrès pendant près d’une minute.

Il a accusé la Cour pénale internationale d’« antisémitisme » et de « diffamation du sang »¹ pour avoir affirmé qu’Israël prenait délibérément pour cible des civils, comme si cela n’avait pas été établi de manière concluante par des montagnes de preuves telles que le système d’intelligence artificielle Lavender de Tsahal et les déclarations de médecins décrivant ce qui ne peut être que des exécutions délibérées d’enfants par des snipers embusqués à Gaza.

Il a répété l’affirmation israélienne, dénuée de preuves, selon laquelle la seule raison pour laquelle les gens meurent de faim à Gaza est que le Hamas « vole » pour lui-même toute l’aide qu’Israël autorise.

Netanyahou s’est efforcé de présenter la situation critique d’Israël comme celle d’un peuple civilisé contre des barbares non civilisés, ce qui ne fonctionne que si l’on a une vision extrêmement raciste du monde. Il n’a cessé de répéter le mot « civilisation », l’opposant à la « barbarie » du Hamas et de ses partisans, qualifiant la violence militaire israélienne soutenue par les États-Unis de « choc entre la barbarie et la civilisation » et affirmant qu’« Israël se bat sur la ligne de front de la civilisation ».

Il a fait ces appels au racisme que les Occidentaux nourrissent à l’égard des peuples du Moyen-Orient dans le même discours où il a dénoncé les « calomnies scandaleuses qui dépeignent Israël comme un pays raciste et génocidaire ».

Netanyahou a déclaré qu’Israël « doit conserver un contrôle sécuritaire prépondérant » sur Gaza « dans un avenir prévisible », avouant ainsi ouvertement ses ambitions d’occupation militaire illimitée.

Ce déluge de mensonges et d’invectives racistes a été ovationné des dizaines et des dizaines de fois. La même classe politique qui a passé les huit dernières années à crier à la menace de la désinformation et de la propagande étrangère vient de normaliser et d’applaudir un criminel de guerre génocidaire étranger alors qu’il se tenait devant le Congrès en proférant mensonge sur mensonge.

On ne peut demander un meilleur exemple de tout ce que Washington représente. Les deux chambres du Congrès qui se lèvent pour applaudir fiévreusement l’un des pires monstres génocidaires de l’histoire des dizaines de fois, tandis qu’il ment encore et encore, sont une bien meilleure représentation de ce qu’est le gouvernement des États-Unis que tout ce que vous verrez durant la course à la présidence d’ici à novembre.

C’est tout ce qu’est Israël, et c’est tout ce qu’est l’empire des États-Unis. Ils vous montrent qui ils sont. Croyez-les !