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Dan Cohen révèle le réseau de stratèges étrangers, de lobbyistes de Washington DC et de médias liés aux services de renseignement qui se cachent derrière le blitz de relations publiques pour l’Ukraine.
WASHINGTON DC — Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine le 24 février, l’armée ukrainienne cultive l’image d’une petite armée courageuse qui s’oppose au Goliath russe. Pour renforcer la perception de la valeur militaire ukrainienne, Kiev a produit un flux constant de propagande sophistiquée visant à obtenir le soutien public et officiel des pays occidentaux.
Cette campagne comprend des guides linguistiques, des messages clés et des centaines d’affiches de propagande, dont certaines contiennent des représentations fascistes et font même l’éloge de dirigeants néonazis.
Derrière l’effort de relations publiques de l’Ukraine se cache une armée de stratèges politiques étrangers, de lobbyistes de Washington DC et un réseau de médias liés aux services de renseignement.
La stratégie de propagande de l’Ukraine lui a valu les éloges d’un commandant de l’OTAN qui a déclaré au Washington Post : « Ils sont vraiment excellents en matière de stratcom1 — médias, opérations d’information, et aussi opérations psychologiques. » Le Post a fini par admettre que « les responsables occidentaux affirment que, même s’ils ne peuvent pas vérifier de manière indépendante la plupart des informations diffusées par Kiev sur l’évolution de la situation sur le champ de bataille, y compris le nombre de victimes dans les deux camps, il s’agit néanmoins d’une stratcom très efficace ».
La clé de l’effort de propagande est une légion internationale de sociétés de relations publiques travaillant directement avec le ministère ukrainien des Affaires étrangères pour mener une guerre de l’information.
Selon le site d’information spécialisé PRWeek, l’initiative a été lancée par un personnage anonyme qui aurait fondé une société de relations publiques basée en Ukraine.
« Dès la première heure de la guerre, nous avons décidé de rejoindre le ministère des Affaires étrangères pour l’aider à diffuser les sources officielles afin de montrer la vérité », a déclaré la personnalité anonyme à PRWeek. « C’est une guerre hybride : le mélange d’une lutte sanglante avec une énorme campagne de désinformation et de fake menée par la Russie [sic]. »
Selon le personnage anonyme, plus de 150 sociétés de relations publiques ont rejoint le blitz de propagande.
L’effort international est conduit par Nicky Regazzoni, cofondatrice de la société de relations publiques PR Network, et Francis Ingham, un consultant en relations publiques de premier plan ayant des liens étroits avec le gouvernement britannique. Ingraham a déjà travaillé pour le parti conservateur britannique ; il siège au Conseil de stratégie et d’évaluation du service de communication du gouvernement britannique ; il est directeur général de l’International Communications Consultancy Organisation ; et il dirige l’association des communicateurs des collectivités locales britanniques, LG Comms.
« Nous avons eu le privilège d’aider à coordonner les efforts de soutien au gouvernement ukrainien ces derniers jours », a déclaré Ingham à PRovoke Media. « Des agences ont mis à disposition des équipes entières pour soutenir Kiev dans la guerre de communication. Notre soutien au ministère des Affaires étrangères de l’Ukraine est inébranlable et se poursuivra aussi longtemps que nécessaire. »
Avec une personnalité ukrainienne anonyme rejoignant deux des principales figures des relations publiques dans le blitz de propagande du gouvernement de Kiev, le ministère ukrainien des Affaires étrangères a diffusé un dossier (archivé) contenant des documents donnant des instructions aux agences de relations publiques sur les « messages clés », le langage approuvé, le contenu pour des constructions de propagande débunkées, la propagande d’extrême droite et néonazie.
Le dossier est dirigé par Yaroslav Turbil qui est décrit sur sa page LinkedIn comme « Responsable de Ukraine.ua — l’écosystème numérique ukrainien pour la communication mondiale. Communication stratégique et promotion de la marque du pays ». Turbil a travaillé pour de multiples organisations de la « société civile » étroitement liées au gouvernement des États-Unis et a fait un stage chez Internews, une organisation liée aux services de renseignement des États-Unis et qui opère sous couvert de promouvoir la liberté de la presse.
Parmi les constructions de propagande figurant dans le dossier, on trouve une vidéo de l’incident de l’île des Serpents qui s’est rapidement avéré faux, dans lequel des gardes-frontières ukrainiens stationnés sur une petite île auraient été tués après avoir dit à un navire de guerre russe qui s’approchait et qui les avait exhortés à se rendre d’« aller se faire foutre ». Le président Zelensky a tenu une conférence de presse annonçant qu’il allait décerner aux hommes la médaille de Héros de l’Ukraine alors que les médias grand public diffusaient largement l’histoire. Cependant, les soldats prétendument morts sont rapidement réapparus vivants et en bonne santé, prouvant que leur posture héroïque n’était qu’une farce.
Bien qu’il ait été prouvé que l’histoire était un fake, le dossier contient une vidéo de propagande qui en fait la promotion.
Un autre volet du dossier est géré par la graphiste du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Dasha Podoltseva, et contient des centaines de graphiques de propagande soumis par des artistes d’Europe et des États-Unis.
Certaines images comportent des messages génériques de « non à la guerre », tandis que des dizaines d’autres célèbrent « le fantôme de Kiev » — un pilote ukrainien héroïque qui s’avère inexistant — et l’incident bidon de « Snake Island 13" (l’île des Serpents).
De nombreuses représentations utilisent un langage xénophobe et raciste, et certaines font explicitement l’éloge de néonazis ukrainiens notables, dont le leader de C14 Yevhen Karas, le paramilitaire fasciste de Secteur droit et le bataillon néonazi Azov. De nombreuses images appellent à des « Bandera smoothies », en référence aux cocktails Molotov nommés en l’honneur du commandant de l’OUN-B, Stepan Bandera, qui a collaboré avec l’Allemagne nazie au meurtre de masse de Juifs et de Polonais de souche pendant la Seconde Guerre mondiale. Une autre affiche représente un livre intitulé : « Encyclopédie des maladies incurables », où figurent la Russie, la Biélorussie, la Corée du Nord, la Syrie et l’Érythrée.
Le dossier contient également un lien vers une page du ministère des Affaires étrangères intitulée « Combattez pour l’Ukraine » et qui fournit des instructions aux étrangers souhaitant rejoindre les forces armées ukrainiennes infestées de néonazis — appelées « Légion de défense internationale de l’Ukraine ».
À la suite de l’appel lancé par Zelensky aux combattants étrangers pour qu’ils forment une brigade, des hommes du monde entier, notamment des États-Unis, du Royaume-Uni, du Canada, de l’Australie, de l’Espagne, de la Colombie, du Brésil et du Chili, se sont rendus sur place pour affronter les forces russes. D’autres, sans formation ni expérience du combat, sont arrivés pour faire du « tourisme de guerre » — ce qu’un soldat britannique a appelé des « attrapeurs de balles ».
Alors que le gouvernement ukrainien affirme que des dizaines de milliers de personnes ont répondu à son appel, certains commentateurs ont exprimé des doutes quant à ces chiffres, les qualifiant d’« exercice de relations publiques ».
Quoi qu’il en soit, les étrangers qui se sont rendus en Ukraine ont été confrontés à une réalité bien plus grave qu’ils ne l’avaient prévu.
L’armée de l’air russe a bombardé des installations militaires adjacentes à l’endroit où dormaient les combattants étrangers. Ayant fui vers la Pologne voisine, un combattant espagnol a décrit le bombardement comme un « message » qui aurait pu faire des milliers de morts.
De même, un combattant américain qui s’est caché dans une ambulance pour échapper au front a averti que les autorités ukrainiennes tuaient les étrangers qui avaient décidé de ne pas se battre, qualifiant cette action de « piège ».
Un document à l’intérieur du dossier délimite le langage acceptable sur le conflit avec la Russie tel que déterminé par le gouvernement ukrainien.
« De tels clichés russes, comme “référendum en Crimée” ou “volonté du peuple de Crimée”, sont absolument inacceptables », indique le document, en référence au référendum de 2014 qui a remporté un succès écrasant pour se séparer de l’Ukraine.
Le document juge inacceptables les termes « guerre civile dans le Donbass », « conflit interne », « conflit en Ukraine » et « crise ukrainienne » pour décrire la guerre de l’armée ukrainienne contre les républiques séparatistes de la région du Donbass. Et ce, malgré le fait que le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme estime que 14 200 personnes, dont 3 404 civils, ont été tuées dans les combats internes en Ukraine depuis 2014.
À la place de ces expressions, le document préconise l’utilisation des termes « agression armée de la Fédération de Russie dans le Donbass, conflit armé international, guerre russe contre l’Ukraine, conflit armé russo-ukrainien ».
Un autre document intitulé « Messages clés » contient des affirmations de propagande spécifiques qui ont été largement diffusées dans les grands médias occidentaux, mais qui ont depuis été discréditées. Une section affirme que « l’Europe entière a été mise au bord de la catastrophe nucléaire, lorsque les troupes russes ont commencé à bombarder la plus grande centrale nucléaire d’Europe, Zaporojié ».
Cependant, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Rafael Mariano Grossi, a déclaré que le bâtiment touché par un « projectile » russe à la centrale de Zaporojié « ne faisait pas partie du réacteur », mais était un centre de formation. Les troupes russes ont également laissé les travailleurs ukrainiens poursuivre l’exploitation de la centrale.
Une autre section remercie la Turquie pour sa décision « de bloquer l’accès des navires de guerre russes à la mer Noire ».
En réalité, le président turc Recep Tayyip Erdogan a fermé les détroits du Bosphore et des Dardanelles à tous les navires militaires, empêchant aussi bien les navires de l’OTAN que ceux de la Russie d’accéder à la mer Noire.
Parmi les messages clés du document figure une déclaration de gratitude à l’égard des « manifestations antiguerre organisées par les citoyens de nombreuses nations à travers le monde et qui témoignent d’un fort soutien à l’Ukraine dans sa défense contre la Russie ».
Cette déclaration fait référence aux grandes manifestations pro-Ukraine en Europe, au cours desquelles des appels ont été lancés aux États-Unis et à l’OTAN pour qu’ils établissent une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine et abattent les avions militaires russes, ce qui pourrait transformer le conflit en une guerre mondiale entre des puissances dotées de l’arme nucléaire.
« Malgré la propagande de la Russie, il n’existe aucune discrimination fondée sur la race ou la nationalité, y compris lorsqu’il s’agit de franchir la frontière de l’État pour des citoyens étrangers », affirme le document ukrainien.
Cependant, de nombreuses vidéos et rapports ont montré que les autorités ukrainiennes empêchent les Africains de fuir les combats. Même le New York Times — qui n’est guère un bastion de la propagande du Kremlin — a publié un article qui documente ces pratiques racistes.
Un message indique que « le 16 mars, les forces russes ont largué une bombe sur un théâtre où étaient abrités jusqu’à 1300 civils. Le nombre de victimes est encore inconnu ».
Cependant, comme l’a rapporté Max Blumenthal, l’explosion semble être le résultat d’une opération sous fausse bannière (false flag) conçue par le bataillon néonazi Azov et visant à déclencher une intervention de l’OTAN.
Le bombardement du théâtre de Marioupol a‑t‑il été mis en scène par les extrémistes ukrainiens d’Azov pour déclencher l’intervention de l’OTAN ?
Par Max Blumenthal
Une autre enquête menée sous le couvert de l’anonymat montre comment des sociétés de relations publiques ukrainiennes ont utilisé des publicités ciblées pour astroturfer2 l’internet et les réseaux sociaux russes avec des messages appelant à isoler économiquement Moscou et à « arrêter la guerre ». Cet effort est mené par Bezlepkin Evgeny Vitalievich, qui utilise le pseudonyme Evgeny Korolev, avec Pavel Antonov de l’organisation Targetorium. Derrière son pseudonyme Korolev, le guerrier de l’information ukrainien a publié un message sur sa page Facebook (désormais privée) dans lequel il se vante que les publicités de son entreprise sur Facebook ont été vues 30 millions de fois en trois jours.
Dans le même temps, Facebook a empêché les médias d’État russes de diffuser des publicités et de monétiser leur contenu. Plusieurs faux comptes pour des médias comme Russia 24 ont vu le jour, enterrant le compte authentique sous une série d’imposteurs. Facebook a également marqué comme « fausses » les déclarations de responsables russes, notamment du ministère de la Défense.
Cette campagne aurait été menée sur recommandation de StopFake, qui se décrit comme un organisme de « fact checking » (« vérification de faits ») et qui est financé par la National Endowment for Democracy, l’Atlantic Council, les ministères des Affaires étrangères tchèque et britannique, et l’International Renaissance Foundation qui est elle-même financée par l’Open Society Foundation du milliardaire George Soros.
StopFake a été engagé par Facebook en mars 2020 pour « endiguer le flux de la propagande russe », mais il s’est avéré qu’il employait plusieurs personnalités étroitement liées à des néonazis violents. Le journaliste qui a cosigné les révélations a reçu des menaces de mort et a finalement fui l’Ukraine.
Ces divulgations n’ont apparemment pas empêché Facebook de s’appuyer sur l’organisation pour ses conseils en matière de censure.
Pendant ce temps, les hackers russes ont localisé un document public de Google (devenu depuis privé, mais uploadé ici3) détaillant l’opération de propagande et qui a été diffusé sur les canaux Telegram des « creative farms ».
« Ici, vous pouvez trouver des liens vers des médias ukrainiens qui ont besoin de promotion, des comptes bots (robots) avec des logins et des mots de passe — à partir desquels des messages antiguerre et des fakes sur le ministère de la Défense ont été envoyés aux utilisateurs —, des propositions et des instructions spécifiques sur quels posts et quelles audiences il faut broder », peut-on lire dans l’enquête.
Une autre campagne est menée par Nataliya Popovych, fondatrice de l’agence de relations publiques One Philosophy, à Kiev. Le profil LinkedIn de Popovych montre qu’elle a travaillé avec le département d’État des États-Unis et a conseillé l’ancien président Petro Porochenko. Elle est également cofondatrice et membre du conseil d’administration de l’Ukraine Crisis Media Center, un organe de propagande financé par la U.S. Agency for International Development, la National Endowment for Democracy, l’ambassade des États-Unis et l’OTAN, entre autres.
Un article de Campaign Asia présente plusieurs sociétés de relations publiques impliquées dans cet effort. Parmi elles, Richard Edelman, PDG d’Edelman PR. Edelman est également membre du conseil d’administration de l’Atlantic Council et du Forum économique mondial.
« La géopolitique est devenue le nouveau test de confiance. Nous l’avons vu avec les allégations de violations des droits de l’homme au Xinjiang, et la guerre entre l’Ukraine et la Russie n’a fait que le renforcer », a-t-il déclaré, faisant le lien avec la campagne de propagande des États-Unis autour de la campagne de déradicalisation menée par la Chine pour les musulmans ouïghours.
Un article de PRWeek dresse le portrait de plusieurs personnalités participant à ce qu’elles décrivent comme une « armée de PR4 » qui « se bat sur le front informationnel » contre le « génocide barbare des Ukrainiens » perpétré par la Russie.
« La propagande est identique aux véritables armes létales », déclare Marta Dzhumaha, PR manager de la société de services de santé BetterMe.
Julia Petryk, responsable des relations publiques chez MacPaw, propose une liste de médias autorisés, rédigée par sa collègue Tetiana Bronistka, ancienne employée du Bureau du procureur général d’Ukraine. La liste comprend des sources en langues russe et anglaise, ainsi que des canaux Telegram. Cependant, ces « sources vérifiées qui couvrent objectivement ce qui se passe en Ukraine » sont tout sauf indépendantes. La plupart d’entre elles sont liées aux gouvernements des États-Unis et d’Europe et à des fondations de milliardaires.
Elle énumère également plusieurs sites Internet en langue russe :
- Novaya Gazeta — Lié à la National Endowment for Democracy et qui serait financé par celle-ci
- Meduza — Financé par le gouvernement de la Lettonie, la OAK Foundation, l’Open Society Foundation, le magnat du pétrole Mikhail Khodorovsky et la Suède
- Dozhd — La fondation SREDA, la Commission européenne
- Holod Media — Une branche de Meduza louée par PBS et CNN comme « média indépendant » ; a proposé que Leningrad se rende aux nazis pendant la Seconde Guerre mondiale et s’est plainte d’être qualifiée de « cinquième colonne » parce qu’elle est financée par les puissances occidentales
- BBC Russia — Média du gouvernement britannique
- Current Time TV — Créé par Radio Free Europe / Radio Liberty (un organe de propagande fondé par la CIA) en collaboration avec Voice of America
- Censor — Financé par le rédacteur en chef Yuri Butusov, ancien conseiller du ministre de la Défense de l’Ukraine
- 200RF — Un site Web du ministère ukrainien des Affaires étrangères qui prétend publier des photos et des documents des soldats russes capturés et tués au combat
Parmi les canaux Telegram répertoriés figurent :
- Radio Svoboda — Radio Free Europe/Radio Liberty, organe de propagande fondé par la CIA
- Espresso TV — Détenu en grande partie par l’épouse de l’ancien député ukrainien Mykola Knyazhytsky
- Censor.net — Anciennement, le plus grand site médiatique d’Ukraine, dont la devise est « Faire tomber la Russie » et dont le propriétaire gère un « défilé de trolls internationaux »
Alors que les sociétés de relations publiques fournissent le contenu, les relais5 de la CIA et les fondations des milliardaires dirigent les organes de presse dont ils dérivent. Au cœur de cette opération se trouve un projet appelé Russian Language News Exchange, issu d’un réseau de médias d’opposition, fondé en 2016 et opérant dans les pays postsoviétiques, comme l’a révélé une enquête de l’agence de presse russe RIA FAN.
En juillet 2021, un groupe de journalistes s’est rendu à Varsovie pour une formation aux médias après avoir été exempté des restrictions liées au coronavirus et des ordres de mise en quarantaine par les plus hautes autorités médicales polonaises.
Parmi les six journalistes figuraient Andrey Lipsky, rédacteur en chef adjoint de Novaya Gazeta, et Yuliia Fediv, PDG du média Hromadske TV, l’un des réseaux les plus regardés en Ukraine.
Les rapports financiers de Hromadske montrent qu’il est financé par de nombreux gouvernements et fondations, dont l’ambassade des États-Unis en Ukraine, le ministère des Affaires étrangères du Danemark, l’Agence suédoise de coopération internationale au développement, l’European Endowment for Democracy et Free Press Unlimited. Pierre Omidary, milliardaire de la Silicon Valley, a également participé à la création de ce média.
Hromadske a récemment accueilli un commentateur exigeant le génocide des Russes de souche dans le Donbass, affirmant qu’il est peuplé de 1,5 million de personnes « superflues » qui « doivent être exterminées ».
La formation, qui s’est déroulée à huis clos du 19 au 21 juillet, était intitulée « Media Network 2021+ » et était étroitement liée à Mediaset, également connu sous le nom de Russian Language News Exchange, un réseau fondé en 2015. Le site web de Russian Language News Exchange est clairsemé, avec peu d’informations disponibles sur ses activités — apparemment rendues privées depuis la publication de l’enquête de RIA FAN.
Bien qu’il se prétende indépendant, Russian Language News Exchange est un projet de Free Press Unlimited, financé par le gouvernement néerlandais et la Commission européenne.
Aujourd’hui, il comprend 14 médias qui agissent comme des « nœuds », publiant mutuellement leurs articles dans différents pays.
La vidéo d’introduction du site est présentée par Maxim Eristavi, ancien reporter de Radio Free Europe et fondateur de Hromadske. Aujourd’hui, il dirige le Millennium Leadership Program à l’Atlantic Council, un think thank (groupe de réflexion) soutenu par l’OTAN et l’industrie de l’armement.
Depuis sa création, Mediaset a assuré la coordination entre des médias en Azerbaïdjan, en Géorgie, au Kazakhstan, au Kirghizstan, en Lettonie, en Moldavie, en Russie et en Ukraine. En mars 2021, Mediaset s’est étendu avec le Colab Medios Project, créé par le programme VIMES (Viable Media for Empowered Societies) de Free Press Unlimited. Ce programme a créé des formations pour les journalistes et a vu des articles du média salvadorien El Faro publiés dans Euroradio (Biélorussie), Coda (Géorgie) et Ziarul de Garda (Moldavie).
Le 4 mars, plusieurs jours après le lancement de l’offensive militaire russe, un nouveau projet appelé Media Lifeline Ukraine a été créé.
Le lendemain, Free Press Unlimited a organisé une conférence d’urgence pour l’Ukraine à laquelle ont participé les cofondateurs de Hromadske, Maxim Eristavi et Nataliya Gumenyuk. La réunion a appelé à collecter 2 millions d’euros pour le projet. « Ce n’est qu’avec un soutien extérieur continu que les entités médiatiques locales pourront continuer à faire leur travail », sollicite sa page d’introduction.
Quelques jours plus tard, Free Press Unlimited a annoncé un partenariat pour soutenir un nouveau projet commun, appelé The Lviv Press Freedom Center, de Reporters sans frontières et de son partenaire ukrainien, l’Institute for Mass Information. L’Institute for Mass Information est dirigé par Oksana Romaniuk, responsable de la communication de l’USAID, et est financé par l’USAID et le gouvernement britannique.
Alors que les sociétés de relations publiques et les opérations de propagande liées aux services de renseignement ciblent le public, les lobbyistes de Washington DC s’agitent au Congrès pour prolonger la guerre en Ukraine.
Daniel Vajdich, agent étranger enregistré et lobbyiste pour la Fédération ukrainienne des employeurs de l’industrie pétrolière et gazière, la plus importante d’Ukraine, travaille pour le compte de Volodymyr Zelensky afin de faire pression sur les membres du Congrès pour qu’ils approuvent davantage de livraisons d’armes à l’Ukraine. Aujourd’hui à la tête de Yorktown Solutions, il a précédemment conseillé les campagnes de Ted Cruz et de Scott Walker et est membre senior non résident de l’Atlantic Council.
« Stingers, Javelins, et réglons la question des avions de combat », a-t-il déclaré à Politico, affirmant que la Russie tente de mener un « génocide » et de « dépeupler certaines zones de l’Ukraine ».
Vajdich a également rédigé le discours prononcé par Zelensky le 16 mars devant le Congrès des États-Unis, dans lequel il citait le discours « I Have a Dream » de Martin Luther King Jr. pour demander une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine.
Le discours prononcé le 23 février par le représentant permanent de l’Ukraine aux Nations unies, Sergiy Kyslytsya, devant l’Assemblée générale des Nations unies, a été rédigé par Stephen Krupin, le directeur général de SKDKnickerbocker, société de lobbying de Washington ; Kyslytsya est un ancien rédacteur confirmé des discours du président Barack Obama et a beaucoup travaillé sur la campagne 2020 de Biden.
Le plus important parmi les lobbyistes enregistrés qui font la promotion du gouvernement ukrainien et de ses intérêts commerciaux est Andrew Mac, qui a également contribué à la rédaction du discours de Zeleneksyy au Congrès. Mac s’est enregistré en tant que lobbyiste pour Zelensky en 2019 et dirige le bureau de Washington DC du cabinet d’avocats ukrainien Asters Law.
La société de lobbying Your Global Strategy fondée par Shai Franklin, lequel a été affilié à de nombreuses organisations sionistes, notamment le Congrès juif mondial et l’Anti-Defamation League, utilise également son influence auprès de responsables locaux aux États-Unis. Franklin a organisé des réunions entre le maire de Kharkiv, Ihor Terekhov, et des maires des États-Unis, notamment Eric Adams à New York, Michelle Wu à Boston et Lori Lightfoot à Chicago. Il tente également d’organiser une réunion entre des responsables étatsuniens et les maires d’Odessa et de Kiev. Un média appartenant à l’épouse du maire de Kiev a récemment présenté un présentateur appelant au génocide des Russes, en commençant par les enfants.
Franklin a indiqué qu’il travaillait avec l’administration du président ukrainien Volodymyr Zelensky pour aider à organiser des réunions virtuelles entre les maires d’Odessa et de Kiev et leurs homologues des États-Unis.
L’avocat Lukas Jan Kaczmarek, basé dans le Maryland, travaille également pour le compte du ministère ukrainien de la Défense afin d’augmenter les expéditions d’armes provenant des États-Unis, et cherche en particulier à organiser des envois de Kel-Tec CNC Industries, basé à Cocoa en Floride, vers la ville d’Odessa en Ukraine.
L’ancien ambassadeur des États-Unis en Russie, Michael McFaul, a décrit le réseau de professionnels des relations publiques et de lobbyistes qui entourent Zelensky. « Ce sont des gens autour de M. Zelensky qui sont comme des intermédiaires et des interlocuteurs. Ils interagissent avec les élites et les médias des États-Unis depuis longtemps », a-t-il déclaré.
McFaul et John E. Herbst, ancien ambassadeur des États-Unis en Ukraine et directeur principal de l’Eurasia Center de l’Atlantic Council, font office de conseillers informels auprès de Zelensky. McFaul a déclaré à Politico qu’il parle à des responsables du gouvernement ukrainien « probablement tous les jours » et qu’il les a « aidés à établir des contacts avec des producteurs de NBC et de MSNBC ».
McFaul a récemment déclaré à Rachel Maddow de MSNBC que « Hitler n’a pas tué de germanophones », faisant face à des accusations de négationnisme.
Zelensky a également passé un « appel vidéo stratégique » avec McFaul avant de s’adresser aux démocrates de la Chambre.
Avec une puissante armée russe combattant aux côtés des forces des républiques populaires de Donetsk (RPD) et de Lougansk (RPL), la défaite de l’armée ukrainienne semble être imminente, à moins que les États-Unis et l’OTAN n’affrontent directement les forces russes, un scénario que le président Biden a déjà exclu. Les lobbyistes persistent néanmoins dans leur campagne visant à dépeindre les militaires ukrainiens comme des outsiders marquant coup sur coup contre les hordes russes. Ce faisant, ils contribuent à prolonger la guerre et à poursuivre le carnage.
Sources :
Communication stratégique (Strategic Communications) (NdT) ↩
Anglicisme qui signifie présenter faussement quelque chose comme un mouvement populaire bénéficiant d’un large soutien public (NdT) ↩
L’archive du document est également téléchargeable ici : document---targetorium-social-media-campaign.zip. (NdEDB) ↩
Relations publiques (Public Relations / PR) (NdT) ↩
Cutout en anglais. L’anglicisme cut-out peut être utilisé en français. (NdT)
Dans le jargon de l’espionnage, un cut-out [que nous avons plutôt choisi de traduire, dans cet article, par « relais » (NdT)] est un intermédiaire, une méthode ou un canal de communication de confiance mutuelle qui facilite l’échange d’informations entre les agents. En général, les agents d’infiltration ne connaissent que la source et la destination de l’information à transmettre, et non l’identité des autres personnes impliquées dans le processus d’espionnage (nécessité de savoir). Ainsi, un cut-out capturé ne peut pas être utilisé pour identifier les membres d’une cellule d’espionnage. Le cut-out isole également la source de la destination, de sorte qu’aucune ne connaît nécessairement l’autre.
[Source : article de Wikepedia, version du 21 mars 2021 à 22 h 45 (UTC)] ↩
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