Traduit de l’anglais par EDB () • Langue originale : anglais |
Les États-Unis et leurs alliés ont déclaré que la Chine était coupable de génocide à l’encontre des musulmans ouïghours. Dan Cohen, du média Behind The Headlines, examine cette allégation et les figures extrémistes derrière ce blitz de propagande.
PROVINCE DU XINJIANG, CHINE — Le haut, c’est le bas. La guerre, c’est la paix. Et les États-Unis, le Canada et les Pays-Bas ont accusé la Chine de génocide.
« Il s’agit de travail forcé, de stérilisation forcée, d’avortements forcés… le genre de choses que nous n’avons pas vu depuis très longtemps dans ce monde », a déclaré Mike Pompeo, alors secrétaire d’État.
Il faut reconnaître que les accusateurs sont des experts en génocide : les États-Unis et leur partenaire impérial junior, le Canada, ont exterminé leurs populations indigènes. Aujourd’hui, les États-Unis sont responsables des trois plus grandes catastrophes en matière de droits de l’homme dans le monde, en Afghanistan, en Syrie et au Yémen. Et les Pays-Bas commencent tout juste à assumer leurs massacres en Indonésie.
Le successeur de Mike Pompeo au département d’État, Antony Blinken, maintient la thèse du génocide. Et ce, malgré le fait que les meilleurs avocats du département d’État déclarent que quoi qu’il se passe au Xinjiang, ce n’est pas un génocide. Mais oui, bien sûr. Les négationnistes du génocide issus du Parti communiste chinois ont infiltré le département d’État des États-Unis pour contaminer nos précieux fluides corporels.
Alors sur quoi Pompeo et Blinken ont-ils basé leurs accusations de génocide ? Il devait y avoir un ensemble assez solide de rapports et de recherches sur le terrain. Ou pas. Il s’avère qu’un seul homme est responsable de l’ensemble du récit. Son nom est Adrian Zenz.
« Comme beaucoup d’entre vous le savent, les recherches d’Adrian ont été essentielles pour établir l’existence des camps et documenter le développement de l’État policier de la RPC », explique Eric Brown, membre du Hudson Institute.
Zenz est apparu presque du jour au lendemain comme un expert incontournable du Xinjiang et des Ouïghours. Il est désormais un habitué des grands médias et même de l’émission d’information prétendument progressiste Democracy Now. En fait, Zenz a été directement cité dans la déclaration officielle de Mike Pompeo accusant la Chine de génocide.
Mais la plupart de ses soi-disant recherches ont été discréditées, et il s’est avéré qu’il était un véritable affabulateur. Une article d’investigation de Grayzone a montré que les affirmations de Zenz concernant le million de Ouïghours détenus dans des camps étaient basées « sur un seul rapport d’Istiqlal TV, une organisation médiatique ouïghoure en exil basée en Turquie, qui a été republié par Newsweek Japan ». En d’autres termes, aucune preuve, et même pas une tentative.
Parallèlement, l’étude de Zenz accusant la Chine de stérilisations forcées ne contenait aucune preuve de coercition. The Grayzone a montré comment « Zenz a constamment présenté l’expansion des services de santé publique au Xinjiang comme la preuve d’un génocide en préparation ».
Caractériser l’accès étendu à la régulation des naissances comme un génocide est ce que fait la droite chrétienne. Il est donc tout à fait logique que Zenz — lui-même fondamentaliste évangélique — soit de cet avis.
Le premier livre de Zenz est un voyage psychédélique dans l’esprit d’un chrétien prêt pour le ravissement. Intitulé « Worthy To Escape : Why All Believers Will Not Be Raptured Before The Tribulation », il prétend qu’à la fin des temps, « le processus de raffinage de Dieu éliminera tous les juifs incrédules qui refusent de venir au Christ ». Donc Zenz écrit des fantasmes racistes sur des Juifs, tels que moi. Qui sait ce qu’il pense qu’il arrivera aux musulmans ouïghours !
Il affirme également que Satan utilise le postmodernisme pour s’attaquer aux structures d’autorité entre les sexes et saper ce qu’il croit être les rôles uniques, mais différents assignés par Dieu aux hommes et aux femmes. En clair, il est contre les droits des femmes. Est-il donc favorable à la criminalisation de la régulation des naissances dans son Allemagne natale et ici, aux États-Unis, où il réside désormais ?
Encore plus délirante, la grande étude de Zenz sur le génocide prétend que les femmes du Xinjiang reçoivent 800 à 1600 insertions de stérilet par habitant. Cela signifie que chaque femme ouïghoure se voit implanter chirurgicalement 4 à 8 DIU chaque jour de l’année.
De toute évidence, aucun des médias qui ont publié fébrilement ses affirmations n’a pris la peine d’examiner ne serait-ce qu’un bref instant les preuves, ou l’absence de preuves, qu’il présente.
En réalité, la baisse du taux de natalité est un résultat normal et prévisible du développement économique. Lorsque les gens sont plus à l’aise financièrement, ils choisissent d’avoir moins d’enfants et d’en faire plus tard dans la vie.
En fait, la Chine déverse de l’argent au Xinjiang pour développer son économie.
Selon une étude du gouvernement des États-Unis datant de 2015, « pour diminuer l’instabilité ethnique au Xinjiang, le plan du gouvernement chinois est de développer économiquement la région ».
C’est bien connu. Des agents du Parti communiste chinois ont également voyagé dans le temps jusqu’en 2015 pour infiltrer la Naval Postgraduate School américaine et rédiger une étude tentant de justifier un génocide. Maudit soit Xi !!!
En raison de ce développement économique, le taux de natalité de la Chine chute à un rythme rapide dans toutes les régions, ce qui entraîne son lot de problèmes, comme le vieillissement de la population — similaire à ce que connaissent les États-Unis. C’est pourquoi les législateurs chinois font maintenant pression pour que la politique universelle de deux enfants passe à trois.
Mais, Adrian Zenz, ce fanatique prêt pour le ravissement, n’est pas la seule source de ces allégations de génocide, n’est-ce pas ?
Eh bien, Newsweek cite Adrian Zenz.
Et CNN, qui se décrit comme ce qu’il y a de plus fiable en matière d’information ? CNN dit que son reportage a révélé que certaines femmes ouïghoures étaient forcées d’utiliser des moyens de contraception et de se faire stériliser… Voilà. On ne peut pas argumenter avec ça.
…L’article était « basé sur un rapport d’Adrian Zenz ».
Le United States Holocaust Memorial Museum accuse la Chine de crimes contre l’humanité et de génocide à l’encontre des Ouïghours. Ils font référence à des « fuites de documents gouvernementaux » et à des « chercheurs », se référant probablement à Zenz.
Avec Zenz au centre, un ensemble de personnages douteux ont promu cette désinformation pour soutenir la fausse allégation de génocide :
Rushan Abbas — ancien contractant du Pentagone qui a travaillé pour Radio Free Asia, un organe de propagande étatsunien créé par la CIA.
Darren Byler — un membre du Wilson Center, qui est financé par le gouvernement des États-Unis et un grand nombre d’autres gouvernements de l’OTAN, de grandes banques et des entreprises. Son curriculum vitae montre qu’il a également été financé à hauteur de 100 000 dollars par le département étatsunien de l’éducation.
Il participe à des panels avec Louise Greve — l’ancienne vice-présidente de la National Endowment for Democracy (NED), une organisation liée à la CIA, qui dirige maintenant le Uyghur Human Rights Project, financé par la NED.
Il y a aussi Sophie Richardson, directrice de Human Rights Watch pour la Chine — cette partisane de la guerre froide a écrit une tribune dans le magazine interventionniste libéral Foreign Affairs pour demander à Biden de confronter la Chine à la question des droits de l’homme. Mais qu’est-ce que les gens de Human Rights Watch fument pour croire que le type qui vient de bombarder la Syrie et qui soutient le projet d’apartheid d’Israël a une once de crédibilité en matière de droits de l’homme ?
Ensuite, il y a l’Australian Strategic Policy Institute — le groupe de réflexion autoproclamé indépendant et non partisan, qui est totalement dépendant du financement des départements australien et étatsunien de la défense, de l’OTAN, des fabricants d’armes, de l’ambassade du Japon et de l’ambassade d’Israël, entre autres.
La thèse du génocide ouïghour était pratiquement inconnue avant 2018. Jusqu’à ce moment-là, la couverture médiatique occidentale de la question était dramatiquement différente.
Prenez le New York Times. Dans les années 1980, il a publié une série d’articles sur la façon dont les musulmans ouïghours prospéraient en réalité et l’islam s’épanouissait sous la domination chinoise.
Dans les années 1980, ce mouvement séparatiste est devenu violent. Lors d’un incident survenu en 1997, le Times a rapporté qu’un millier de séparatistes musulmans de la minorité ethnique ouïghoure s’étaient déchaînés dans la ville de Yining le mercredi, fracassant des voitures, brûlant des magasins et frappant des Chinois de souche pour protester contre la domination de Pékin.
En 1994, le Times a rapporté que les extrémistes ouïghours revenaient d’Afghanistan, où la CIA avait dépensé un milliard de dollars pour armer ce qu’elle appelait une « université du djihad ». Le Times notait que « les vétérans afghans ont combattu dans deux provinces occidentales, l’Ouïghour et le Xinjiang, où ils ont armé et entraîné des rebelles musulmans chinois ».
Dans le sillage de la destruction de la Yougoslavie par les États-Unis, le Times a noté que les séparatistes fantasmaient sur une campagne de bombardement de l’OTAN.
Ce mouvement séparatiste ouïghour, ses violentes manifestations anti-Han ou les militants qui reviennent d’Afghanistan sont à peine mentionnés dans les articles du Times qui dénoncent un génocide.
En 1981, The Washington Post a écrit sur les tensions ethniques croissantes au Xinjiang, notant que « Pékin a pris soin de garantir les droits ethniques et d’élever les membres des groupes minoritaires à des postes de direction. Au Xinjiang, une sorte de programme d’action positive a été lancé à l’université provinciale pour garantir que 60 % des nouveaux étudiants soient issus de l’ethnie ». Aujourd’hui, rien de tout cela n’est mentionné dans la couverture du Post.
Et que dire de Newsweek ? En 2000, on pouvait y lire que le Xinjiang était un point faible qui menaçait de fragmenter la Chine selon des lignes ethniques, que les séparatistes ouïghours menaçaient la sécurité de Pékin et que certains pouvaient même s’allier aux « guerriers saints » islamiques. Maintenant, c’est le génocide, tout le temps.
Avec ces affirmations trompeuses ou carrément fausses basées sur des statistiques manipulées, les seules preuves d’un génocide ouïghour sont anecdotiques, ce qui est difficile à prouver ou à réfuter. Mais les témoignages dans les médias occidentaux sont souvent pleins de contradictions.
Prenons le cas de Sayragul Sauytbay. En 2019, elle a déclaré au tabloïd britannique The Daily Mail qu’elle avait été témoin de camps de concentration où « des détenus étaient écorchés, violés par des gardes devant d’autres prisonniers, recevaient des injections qui les rendaient stériles et étaient gavés de porc ». N’oubliez pas qu’il s’agit du même tabloïd qui a passé des années à colporter l’hystérie islamophobe et qui a déjà mis en garde contre le détournement du mariage royal par des fanatiques musulmans. Sauytbay a raconté des histoires similaires dans des journaux plus respectables comme Foreign Policy, Haaretz et Deutsche Welle.
Mais en 2018, Sauytbay a déclaré au Globe and Mail qu’« elle n’a pas personnellement vu de violence ». Pour une raison quelconque, elle a complètement changé son histoire. Peut-être était-elle angoissée et traumatisée, ou peut-être l’a-t-elle falsifiée. Apparemment, aucun des médias qui ont publié son témoignage n’a pris la peine de vérifier cette divergence.
Ensuite, il y a Tursunay Ziyawundun. Elle est le personnage central du récit de la stérilisation forcée élaboré par Adrian Zenz. Elle a livré des témoignages émouvants pour la BBC, CNN et Democracy Now. Quelques mois avant ces reportages, cependant, elle a déclaré à Buzzfeed News : « Je n’ai pas été battue ou abusée ». Encore une fois, pourquoi a-t-elle changé son histoire ? Et pourquoi tous ces médias ont-ils omis de faire une vérification de base de ses déclarations passées ?
D’après mes recherches, la première mention du génocide ouïghour remonte à 1997, lorsque plusieurs soi-disant « dissidents chinois » ont témoigné devant le Congrès. Une femme nommée Rizvangul Uighur a affirmé que la politique chinoise de régulation des naissances consistait à tuer les bébés dès leur naissance. Elle a déclaré que la politique de l’enfant unique était appliquée de manière tellement stricte que « les bébés sont tués dans [la] salle d’accouchement sans voir le visage de la mère ni le monde ».
Le représentant Chris Smith (R-NJ) — un bigot homophobe de la droite chrétienne — a affirmé que les femmes ouïghoures « sont souvent emmenées physiquement à l’usine d’avortement. Les avortements forcés peuvent être pratiqués très tard dans la grossesse, même au neuvième mois. Parfois, le crâne du bébé est écrasé avec des forceps alors qu’il sort du canal de naissance. La femme ou son mari peuvent ensuite être stérilisés de force ».
C’est le même Chris Smith qui, quelques mois auparavant, s’insurgeait contre le droit à l’avortement lors du rassemblement « March For Life » et accusait Bill Clinton de tuer des enfants à naître :
« Vous êtes et votre héritage sera le président de l’avortement. Vous savez, Monsieur le Président, que les Écritures nous exhortent à prier pour ceux qui sont en position d’autorité. Et nous serons fidèles à cela. En tant que croyants, nous prierons et jeûnerons, et nous espérons sincèrement que vous rejetterez la culture de la mort. »
Ni Rizvangul Uighur ni Smith n’ont pris la peine de mentionner qu’en 1997, les Ouïghours et les autres minorités ethniques n’étaient pas soumis à la politique de l’enfant unique. Le taux de natalité dans la province du Xinjiang était ainsi de 19,66 — ce qui signifie qu’il y avait près de 20 naissances pour 1 000 personnes. Pendant ce temps, à Pékin, le taux de natalité était de 7,91.
Bien sûr, il y avait un objectif politique clair dans le faux témoignage livré au Congrès. Il a été coordonné pour être publié le jour où Bill Clinton rencontrait le président chinois Jiang Zemin.
Les membres du Congrès exigeaient que Clinton adopte une approche dure à l’égard de la Chine, certains utilisant même des épithètes racistes pour mettre en garde contre une invasion chinoise. « La Maison-Blanche ne fera pas preuve de sagesse tant qu’il n’y aura pas de rizière sur la pelouse de l’Est », prévenait James Traficant, membre démocrate du Congrès de l’Ohio, dont la carrière s’est finalement terminée par une condamnation pour corruption et l’expulsion du Congrès.
Après cela, à l’exception de quelques articles de Voice of America, les médias occidentaux n’ont plus mentionné le génocide ouïghour… jusqu’en 2018.
Il convient de souligner que la grande majorité des politiciens étatsuniens qui prennent fait et cause pour le supposé génocide ouïghour soutiennent totalement les génocides parrainés par les États-Unis dans le monde entier. Comme Chris Smith (oui, il est toujours là).
Le même Chris Smith qui a accueilli Benyamin Netanyahou avec une déclaration de « soutien sans équivoque à Israël » quelques mois seulement après que celui-ci a tué 551 enfants palestiniens à Gaza.
Ou encore le sénateur de Floride Rick Scott — également un ami du boucher de Gaza, Benyamin Netanyahou.
Le néocon Michael Pillsbury — le même Michael Pillsbury qui, dans les années 1980, en tant que fonctionnaire du département d’État, a supervisé l’armement par la CIA des moudjahidines d’Afghanistan avec des missiles Stinger, les mêmes moudjahidines qui formeraient les djihadistes ouïghours.
Le génocide ouïghour est presque parfaitement taillé pour les agitateurs de droite qui veulent dépeindre le socialisme comme un système totalitaire proche du nazisme. « Quand les gens disent “plus jamais ça”, ils disent des conneries [sic]. Ils racontent juste des conneries. C’est un domaine où les États-Unis devraient jouer un rôle de premier plan… raser la tête des gens, les expédier dans des trains et vers des camps de concentration où vous les obligez à travailler et/ou les stérilisez », a déclaré Ben Shapiro.
« Beaucoup d’entre elles sont des femmes qui, de leur propre gré, ont vu le gouvernement paramilitaire chinois mettre fin à leur grossesse de force. Stériliser de force », a déclaré Tim Pool. « Ils essaient de stériliser la population ouïghoure, mais en imposant le code génétique de la population han à d’autres femmes ouïghoures », a affirmé son collègue podcasteur.
Dois-je mentionner ici que le gouvernement étatsunien a stérilisé de force 1 400 femmes noires dans une prison californienne ? Je n’ai vu aucun responsable du gouvernement étatsunien ni aucun média en parler !
Ce déluge de propagande a un impact puissant sur l’opinion publique des États-Unis. En 2017, juste avant que le récit du génocide ouïghour ne passe à la vitesse supérieure, 53 % des Américains avaient une opinion favorable de la Chine — la plus élevée en trois décennies. Maintenant, un nouveau sondage montre qu’elle est tombée à 20 % — un niveau historiquement bas. Cela s’est accompagné d’une augmentation de 150 % des crimes haineux anti-asiatiques dans les villes étatsuniennes.
Alors, de quoi s’agit-il ? Pourquoi les médias privés et les politiciens militaristes de droite, ainsi qu’un nombre surprenant de dupes progressistes, ont-ils soudainement commencé à s’inquiéter d’un supposé génocide en Chine ?
Le Xinjiang est au cœur de l’initiative chinoise « Belt and Road »,1 le plan économique qui relie l’Asie à l’Europe et au Moyen-Orient. C’est un modèle alternatif à la dictature du dollar US, où la Banque mondiale et le Fonds monétaire international transforment les pays en néocolonies pour les entreprises étatsuniennes — un système soutenu par la menace constante d’une invasion militaire.
Les États-Unis ne peuvent pas faire face à une concurrence légitime ; ils recourent donc à la diffamation pour tenter d’isoler la Chine sur le plan diplomatique et de ralentir sa croissance économique.
C’est soit cela, soit le gouvernement et l’armée — qui ont stérilisé de force des femmes issues de minorités dans les prisons, qui ont torturé à Abu Ghraib, qui dépendent du travail en prison et qui mènent des guerres génocidaires contre de multiples pays à majorité musulmane — qui se soucient tout simplement beaucoup des Ouïghours.
Sources :
La nouvelle route de la soie : en anglais, Belt and Road Initiative, BRI ; en français, littéralement, Initiative ceinture et route (NdT) ↩
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