Traduit de l’anglais par EDB () • Langue originale : anglais |
Tout en affirmant à tort avoir reçu une « confirmation indépendante » des affirmations de viols de masse par le Hamas — affirmations déjà débunkées —, le porte-parole du département d’État US a déclaré qu’il « ne peut pas vérifier de manière indépendante » les accusations des experts des droits de l’homme de l’ONU selon lesquelles des soldats israéliens ont abusé sexuellement et massacré systématiquement des femmes et des filles palestiniennes dans la bande de Gaza assiégée.
Le département d’État US a minimisé les conclusions des experts des droits de l’homme des Nations unies qui ont reçu des « accusations crédibles » selon lesquelles des soldats israéliens ont violé, torturé et exécuté des femmes et des jeunes filles palestiniennes pendant le siège de la bande de Gaza.
Les médias aux États-Unis ont également négligé le rapport de l’ONU sur les droits de l’homme, se concentrant plutôt sur un autre document douteux, celui de l’Association des centres d’aide aux victimes de viols en Israël (Association of Rape Crisis Centers in Israel / ARCCI), qui allègue le déferlement de « violences sexuelles systématiques » par le Hamas le 7 octobre 2023.
Comme l’a rapporté Max Blumenthal de The Grayzone, « un examen approfondi [du rapport de l’ARCCI] révèle qu’il y manque de nouvelles recherches, qu’il ne contient aucune preuve tangible et qu’il s’appuie plutôt sur des extraits d’articles contestés et rédigés par les mêmes médias occidentaux qui ont encouragé sa diffusion ». Sa publication a été financée par des poids lourds du lobby israélien basés aux États-Unis et impliqués dans une opération de relations publiques visant à justifier le siège actuel de Gaza.
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a déclaré avoir reçu des témoignages de femmes et de jeunes filles palestiniennes détenues par les Israéliens, faisant état de viols et de « multiples formes d’agressions sexuelles, comme le fait d’être déshabillées et fouillées par des officiers masculins de l’armée israélienne ».
The Grayzone a également recueilli le témoignage vidéo d’Abier Mohammed Gheben, 39 ans, une Palestinienne enlevée à Gaza par les Israéliens au cours de leur siège. Elle décrit les tortures, les privations et les humiliations qu’elle a subies pendant plus de 50 jours de captivité. « Nous avons dû dormir une nuit […] à la belle étoile », alors que nous étions « aveuglés et menottés », a-t-elle déclaré, ajoutant que son interrogateur « traitait les femmes de chiennes ».
Interrogé par les journalistes sur le rapport de l’ONU faisant état d’abus sexuels commis par Israël sur des détenues palestiniennes, le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, a déclaré aux journalistes qu’il « ne pouvait pas vérifier ces rapports de manière indépendante ».
Bien qu’il ait insisté sur le fait que les États-Unis « [demandent] instamment à Israël d’enquêter de manière approfondie et transparente sur des accusations crédibles », Miller s’est bien gardé de faire les dénonciations spectaculaires qu’il réserve au Hamas. Il avait déjà affirmé, sans preuve, que le Hamas refusait de libérer les femmes israéliennes captives parce qu’il « ne voulait pas que ces femmes puissent parler de ce qui leur est arrivé pendant leur détention ».
La dernière déclaration du porte-parole du département d’État a déclenché des questions insistantes de la part des journalistes de la tribune de presse, qui ont semblé remarquer qu’il y avait apparemment deux poids, deux mesures.
« Vous avez dit que vous n’aviez pas de confirmation indépendante de ce que les experts de l’ONU ont trouvé », a noté Matt Lee de l’Associated Press, « mais, avez-vous jamais eu confirmation de ce que le Hamas aurait fait aux femmes et aux filles israéliennes ? ».
Miller a répondu que les États-Unis avaient en fait reçu une « confirmation indépendante » des violences sexuelles supposées commises par des combattants du Hamas à l’encontre d’Israéliennes, citant les conclusions d’« experts médicaux israéliens » non spécifiés.
De plus, « c’est un fait bien accepté » que des militants palestiniens ont abusé sexuellement d’Israéliennes, a insisté le porte-parole, « parce que les enquêtes ont produit des preuves crédibles que non seulement les États-Unis ont acceptées, mais que des pays du monde entier ont acceptées ».
« Nous n’avons aucune raison de douter de ces rapports », a-t-il conclu.
Plus tard dans l’échange, Miller a semblé rejeter les références des experts de l’ONU, déclarant aux journalistes que les États-Unis ne considéreraient pas les allégations de viol par l’armée israélienne comme confirmées tant qu’elles n’auraient pas été examinées par « un expert médical crédible ».
« En ce qui concerne ces nouvelles allégations, nous voulons qu’une enquête soit menée. Et nous examinerons bien sûr l’enquête, et nous nous prononcerons lorsque cette enquête sera terminée », a-t-il indiqué.
Les conclusions des experts de l’ONU, qui seraient « basées sur des récits fournis par des détenues palestiniennes, ainsi que sur des informations obtenues par l’intermédiaire d’organisations de défense des droits de l’homme », ont été presque universellement ignorées par la presse occidentale. Au moment de la publication du présent article, moins d’une demi-douzaine de médias grand public ont fait état de ces accusations choquantes.
Compte tenu du rôle qu’il a joué dans l’acheminement rapide d’armes vers Israël, le département d’État US a peut-être de bonnes raisons de minimiser les accusations crédibles de massacres et de mauvais traitements infligés aux femmes palestiniennes à Gaza. Bien qu’il n’ait pas été accusé directement, Foggy Bottom a été un complice volontaire de tous les crimes d’Israël.
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