Une journaliste pro-israélienne du Washington Post calomnie The Grayzone en le traitant de négationniste de l’Holocauste : de fausses allégations qui s’appuient sur les « recherches » d’un organisme étroitement lié à l’ADL

Une journaliste pro‑israélienne du Washington Post
calomnie The Grayzone
en le traitant de négationniste de l’Holocauste :
de fausses allégations
qui s’appuient sur les « recherches »
d’un organisme étroitement lié à l’ADL

Par Max Blumenthal et Wyatt Reed

Une publication The Grayzone


Propagande Médias Sionisme Droits de l’homme
États-Unis Israël Palestine
Article

Traduit de l’anglais par EDB () • Langue originale : anglais


Dans une attaque remplie de contre-vérités, Elizabeth Dwoskin du Washington Post, ardemment pro-israélienne, a dénigré le reportage factuel de The Grayzone en s’appuyant sur des « recherches » effectuées par un organisme infesté de barbouzes et étroitement lié à l’Anti-Defamation League.

Elizabeth Dwoskin s’est également appuyée sur un ancien des forces spéciales israéliennes à la tête d’une campagne « Dôme de fer numérique » visant à censurer les critiques formulées sur les réseaux sociaux à l’encontre de l’assaut israélien contre Gaza.

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Le 21 janvier, le Washington Post a publié un article censé dénoncer un phénomène terrifiant et « en expansion », les soi-disant « groupes de truthers1 du 7 octobre » qui « affirment que le massacre du Hamas était un false flag2 ». Incapable de nommer ces « groupes de truthers », l’auteure, Elizabeth « Lizza » Dwoskin, a rassemblé un assortiment aléatoire de commentaires d’utilisateurs de 4chan et de Reddit pour donner l’impression que le conspirationnisme antisémite ne déferlait pas seulement sur l’Internet, mais qu’il s’emparait également des conseils municipaux de tout le pays.

L’article s’en prenait directement à The Grayzone, associant de façon malveillante nos reportages factuels sur les ordres de tirs amis — qui ont entraîné la mort de nombreux Israéliens le 7 octobre — à la négation de l’Holocauste.

Les articles sur le 7 octobre par The Grayzone

Dwoskin a ensuite affirmé à tort que « des articles sur […] The Grayzone [sic] ont exagéré » les informations selon lesquelles des Israéliens ont été tués par Tsahal « pour suggérer que la plupart des décès d’Israéliens ont été causés par des tirs amis, et non par le Hamas ». Pourtant, aucune personne associée à The Grayzone n’a jamais prétendu que « la plupart » des Israéliens morts le 7 octobre avaient été tués par l’armée israélienne, ni n’a publié de documents suggérant que le 7 octobre était un « false flag ».

L’auteure de cet article diffamatoire du Post, Elizabeth Dwoskin, est une sioniste idéologiquement engagée qui a déjà qualifié les Palestiniens de « Bédouins du désert dépourvus du sens de l’identité nationale tel que nous le connaissons aujourd’hui ».

Lors d’un appel téléphonique avec Max Blumenthal et Aaron Maté de The Grayzone pendant leur livestream, Elizabeth Dwoskin a refusé de parler de ses sympathies sionistes et a raccroché lorsqu’on l’a interrogée sur sa référence aux Palestiniens en tant que « Bédouins du désert ». Elle a omis de citer cet appel enregistré dans son article.

Decensored News : « À VOIR ABSOLUMENT : @MaxBlumenthal & @aaronjmate viennent d’appeler en direct Elizabeth Dwoskin du Washington Post, après qu’elle a envoyé un courriel à The Grayzone pour leur dire qu’elle voulait leur parler pour un article qu’elle prépare sur le 7 octobre.
Elle a dit dans un courriel à @AliAbunimah que son article porte sur “les efforts visant à minimiser ou à détourner les informations sur les attaques du Hamas contre Israël”.
Voici ce qui s’est passé : [Vidéo] »

Un examen approfondi de son article, dont les faits sont contestés, révèle que le travail de Dwoskin a été guidé par un « think tank3 » de l’ombre, composé d’une équipe d’anciens apparatchiks de la sécurité nationale, ainsi que d’anciens et actuels officiers des services de renseignement des États-Unis. Connu sous le nom de National Contagion Research Institute (NCRI / Institut national de recherche sur la propagation), cet organisme favorable à la censure a été fondé par un ancien chercheur de l’un des principaux groupes de pression du lobby israélien : l’Anti-Defamation League (ADL / Ligue anti-diffamation).

Le Washington Post s’appuie sur un organisme étroitement lié à l’ADL pour réaliser des reportages hystériques sur les ingérences étrangères

Selon Dwoskin du Post, le NCRI n’est qu’une « organisation à but non lucratif qui traque la désinformation ».

Le NCRI se présente, quant à lui, comme « le plus grand expert mondial en matière d’identification et de prévision du traitement [sic] et de la propagation de la mésinformation et de la désinformation sur les plateformes de réseaux sociaux ». Fondé en 2018 par Joel Finkelstein, un agent de la « contre-désinformation » basé à l’Université Rutgers, l’institut est devenu un guichet unique pour les publications des médias traditionnels qui poussent à la paranoïa au sujet d’activités néfastes d’acteurs étrangers.

Un rapide coup d’œil aux comptes rendus des médias qui s’appuient sur les recherches du NCRI montre clairement l’objectif de ce dernier. Le résumé d’une étude du NCRI dans le magazine Fortune affirme, avec des preuves usées jusqu’à la corde, que des « propagandistes russes » tentent de « semer le doute sur les vaccins COVID », tandis qu’un article « exclusif » dans TIME — basé en grande partie sur les affirmations peu convaincantes de l’organisation — hurle son indignation en gros titre : « L’Iran intensifie ses efforts pour semer la discorde à l’intérieur des États-Unis ».

Le ton hystérique de cette couverture est motivé par les « recherches » du NCRI, dont le rapport le plus récent, qui porte un titre typiquement pompeux et folamourien,4 est très instructif : « Un tik-tok de bombe à retardement — Comment les anomalies de la plateforme mondiale TikTok s’alignent sur les objectifs géostratégiques du Parti communiste chinois ».

Le site officiel du NCRI se targuait auparavant de ses « affiliations » avec l’Open Society Foundations de George Soros, la Fondation Charles Koch et l’Anti-Defamation League. La section du site qui faisait référence à cela a été supprimée en 2021 après la publication d’un rapport de The Grayzone exposant les liens de ce groupe prétendument indépendant avec l’État de sécurité nationale des États-Unis. La page « À propos » a été entièrement retirée du site le mois suivant.

La nature exacte des relations entre le NCRI et ses affiliés n’est pas claire, mais il semble qu’elle soit assez intime. Comme l’a documenté précédemment Tech Inquiry, « selon le profil LinkedIn du fondateur du NCRI, Joel Finkelstein, celui-ci était simultanément assistant de recherche à l’ADL et dirigeait le NCRI entre décembre 2018 et octobre 2020 ». En 2019, l’ADL a annoncé qu’elle s’associait au NCRI « pour produire une série de rapports qui examinent en profondeur la façon dont l’extrémisme et la haine se propagent sur les réseaux sociaux — et qui fournissent des recommandations sur la façon de combattre ces deux phénomènes ».

Une section retirée du site web du NCRI qui fait la promotion de l’affiliation à l’ADL, à Soros et à Koch :
« Affiliations
[ADL — Open Society Foundations — Charles Kock Foundation — Rutgers]
Il faut d’abord comprendre l’intolérance pour pouvoir y remédier. C’est ce que ce projet vise à faire : étudier comment la haine se développe et se propage en appliquant la science plutôt que les anecdotes et la politique.
Les différents soutiens peuvent ne pas être d’accord sur la manière de répondre à l’intolérance, mais ils sont tous déterminés à trouver des solutions et à faire en sorte que celles-ci soient ancrées dans la science. »

Faisant état d’un danger pour les Juifs « sans précédent dans l’histoire », l’ADL a publié en janvier un rapport faisant état de 3 000 incidents antisémites depuis le 7 octobre, soit une augmentation de 360 % de l’activité antijuive. Cependant, comme l’a révélé Wyatt Reed de The Grayzone, l’ADL a requalifié les manifestations contre l’assaut d’Israël sur Gaza en « incidents antisémites » pour étoffer son compte rendu.

Au total, l’ADL a affirmé que 45 % des 2 031 incidents antisémites supposés qu’elle a recensés étaient en fait des « rassemblements anti-Israël ».

Wyatt Reed : « Lisez les petits caractères pour découvrir que 45 % de ces “2 031 incidents antisémites” étaient en fait des “rassemblements anti-Israël”. »
Image jointe : « ADL
Cette carte présente des données depuis le 7 octobre 2023 sur les incidents de vandalisme, de harcèlement et d’agression visant des Juifs (ou des personnes perçues comme juives) ou des institutions juives, ainsi que sur les rassemblements anti-israéliens qui ont été marqués par un antisémitisme manifeste, un antisionisme et/ou des expressions de soutien à la terreur. Les chiffres relatifs aux incidents seront mis à jour deux fois par semaine. Ces données sont préliminaires et peuvent changer au fur et à mesure de l’évaluation des informations sur les incidents au fil du temps.
Depuis le 7 octobre, l’ADL a enregistré 2 031 incidents antisémites, dont 905 rassemblements anti-Israël. »
ADL : « 🚨Breaking : Le Centre de l’ADL sur l’extrémisme a recensé un nombre stupéfiant de 2 031 incidents antisémites aux États-Unis depuis le 7 octobre — le nombre le plus élevé d’incidents au cours d’une période de deux mois depuis plus de 40 ans, depuis que l’ADL a commencé à les recenser en 1979.
adl.org/resources/pres… »
Image jointe (copie d’écran) : « ADL — COMMUNIQUÉ DE PRESSE
L’ADL signale une augmentation sans précédent d’incidents antisémites après le 7 octobre »

Pour attaquer The Grayzone, le Washington Post se tourne vers un ancien des forces spéciales israéliennes à l’origine de la campagne de censure « Dôme de fer numérique »

Le NCRI n’est pas le seul organisme de sécurité nationale à figurer en bonne place dans l’article du Washington Post. La publication cite également Achiya Schatz, directeur de FakeReporter, que Dwoskin décrit généreusement comme « une organisation israélienne de surveillance dédiée à la lutte contre la désinformation et les discours de haine en ligne ».

Il n’est pas mentionné du tout le fait que, selon son profil sur Middle East Initiatives, Schatz « a servi entre 2005 et 2008 en tant que soldat et commandant dans la Duvdevan », une unité notoire de forces spéciales israéliennes en civil, surtout connue pour avoir servi d’inspiration à la série hasbara5 de Netflix, Fauda. Les soldats de la Duvdevan participent activement à l’assaut israélien contre la bande de Gaza assiégée.

FakeReporter, l’entreprise de Schatz, a lancé une initiative appelée « Dôme de fer numérique » qui permet aux utilisateurs de « signaler des contenus inappropriés, haineux, antisémites ou antisionistes d’un simple clic », selon Israel21c, un organe de propagande pro-israélien. En d’autres termes, Schatz mène une campagne visant à faire pression sur les plateformes de réseaux sociaux pour qu’elles censurent les contenus qui présentent l’armée israélienne sous un jour négatif.

FakeReporter revendique un taux de réussite de 55 % dans les demandes de censure de « contenu incendiaire » apparaissant sur les réseaux sociaux, ce qui a conduit à la suspension de 40 % des comptes ciblés.

« Les contenus offensifs et malveillants sont !interceptés ici
Dôme de fer numérique »
Extrait de la page web « Digital Iron Dome » de FakeReporter

Tout en accusant sans fondement The Grayzone de déformer le témoignage d’un pilote israélien qui aurait ouvert le feu sur des civils lors du festival de musique Nova, Schatz — et par extension, le Washington Post - a ignoré la publication d’une enquête retentissante qui a confirmé notre reportage sur les ordres de tirs amis du 7 octobre.

Selon un rapport publié le 10 janvier par Yedioth Ahronoth, le journal israélien le plus lu, Tsahal a ordonné à toutes les unités de combat, le 7 octobre, d’empêcher « à tout prix » les combattants palestiniens de retourner à Gaza avec des captifs. L’armée a donc émis une directive pour « utiliser en pratique la “procédure Hannibal” [autorisant le meurtre de captifs israéliens], sans toutefois la mentionner explicitement par son nom ». Le média israélien a également révélé que 70 véhicules ont été attaqués « par un hélicoptère de combat, un missile antichar ou un char, et, dans certains cas au moins, tous les occupants du véhicule ont été tués ».

Le 23 janvier, Max Blumenthal, rédacteur en chef de The Grayzone, a écrit à Sally Buzbee, rédactrice en chef du Washington Post, et à plus d’une douzaine de ses collègues pour les alerter sur les erreurs factuelles, les allégations non sourcées, les omissions et la propagande anti-palestinienne de Dwoskin.

Nous avons également demandé si le Washington Post faisait passer les articles sur l’assaut israélien contre Gaza par son bureau de Jérusalem, comme le fait CNN — une pratique qui met les journalistes à la merci de la censure militaire israélienne.

Plus de 24 heures après avoir envoyé un courriel à la direction du Washington Post, nous n’avons toujours pas reçu de réponse.

Le texte intégral du courriel de Blumenthal se trouve ci-dessous :

Max Blumenthal : « J’ai envoyé la note suivante à la rédactrice en chef du WaPo @SallyBuzbee et à ses collègues pour leur demander de corriger les erreurs de Dwoskin et d’expliquer la faute professionnelle journalistique que celle-ci a commise en diffamant The Grayzone. Sans surprise, aucune réponse.
 
Je suis le fondateur et le rédacteur en chef de TheGrayzone.com. Notre publication a été attaquée dans le Washington Post par votre “correspondante de la Silicon Valley”, Elizabeth Dwoskin, qui nous a calomnieusement accusés d’inspirer “un mouvement croissant lié au négationnisme de l’Holocauste [qui] efface l’histoire en temps réel” en rapport avec les événements du 7 octobre.
L’article de Dwoskin contenant un grand nombre d’affirmations manifestement fausses et d’omissions journalistiques irresponsables, nous avons publié la réponse suivante sur notre site :
thegrayzone.com/2024/01/24/was…
Nous vous écrivons pour vous demander de nous aider à répondre aux questions suivantes et à apporter des corrections :
L’article de Dwoskin affirme à tort que “les articles d’Electronic Intifada et de The Grayzone ont exagéré ces affirmations pour suggérer que la plupart des morts israéliennes ont été causées par des tirs amis, et non par le Hamas”.
En fait, nous n’avons pas prétendu que la plupart des morts israéliens du 7 octobre étaient dus à des tirs amis, que ce soit sur notre site web, sur les réseaux sociaux ou dans les discussions publiques sur l’événement. Si cette déclaration de Dwoskin ne peut être rattachée à aucun de nos écrits ou de nos propos, elle doit être publiquement retirée.
Dwoskin affirme à tort que “l’armée [israélienne] a déclaré qu’elle enquêterait” sur les décès dus à des tirs amis le 7 octobre. Pour prouver ses dires, elle renvoie à l’article suivant de l’Associated Press, qui affirme que “l’armée a déclaré qu’elle mènerait une enquête approfondie sur tout ce qui a mal tourné le 7 octobre et les jours suivants, une fois que sa guerre contre le Hamas sera terminée”.
Cependant, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou insiste sur le fait que la guerre doit se poursuivre jusqu’à la fin de l’année 2024. En outre, l’article de l’AP poursuit en déclarant : “Mais ce n’est pas assez tôt pour certains membres des familles des 13 personnes tuées [par des tirs amis israéliens] lors d’un violent affrontement entre le Hamas et les forces de sécurité israéliennes au kibboutz de Be’eri, le long de la frontière de Gaza.”
En d’autres termes, l’armée israélienne n’a pas annoncé de plans concrets pour enquêter sur les décès dus à des tirs amis. Au contraire, on a fait obstacle aux démarches des familles des victimes israéliennes des tirs amis de Tsahal dans le kibboutz de Be’eri le 7 octobre, et elles sont furieuses à ce sujet.
L’affirmation de Dwoskin est donc fausse — démentie par l’article auquel elle renvoie — et doit être corrigée.
L’article de Dwoskin s’appuie largement sur les “recherches” du National Contagion Research Institute (NCRI) et de son fondateur, Joel Finkelstein. Elle a omis de mentionner que le NCRI est officiellement associé à l’Anti-Defamation League (voir pièce jointe), une organisation de lobbying pro-israélienne qui a déjà employé Joel Finkelstein en tant qu’assistant de recherche. Selon le profil LinkedIn de Joel Finkelstein, il était simultanément assistant de recherche à l’ADL et dirigeait le NCRI entre décembre 2018 et octobre 2020. Voir ici :
thegrayzone.com/2024/01/24/was…
Pourquoi l’affiliation organisationnelle de l’obscur NCRI avec un groupe de pression notoirement et ouvertement très pro-israélien n’a-t-elle pas été communiquée aux lecteurs du Washington Post ? Vos lecteurs n’ont-ils pas droit à la transparence sur les arrière-pensées sectaires des prétendus experts cités par vos journalistes ?
Lors d’une conversation téléphonique publique que Dwoskin a sollicitée avec moi, mon collègue Aaron Maté et moi-même avons contesté les affirmations de Dwoskin concernant notre “minimisation” des atrocités commises le 7 octobre. Nous l’avons également interrogée sur son attachement idéologique au sionisme et à l’État d’Israël — un conflit d’intérêts évident qui va à l’encontre de l’attachement proclamé du Washington Post à l’objectivité.
Lorsque nous l’avons interrogée sur un éditorial qu’elle avait écrit pour le Columbia Spectator et dans lequel elle justifiait la colonisation sioniste de la Palestine par le fait que les Palestiniens étaient des “Bédouins du désert dépourvus du sens de l’identité nationale tel que nous le connaissons aujourd’hui”, Dwoskin nous a raccrochés au nez.
twitter.com/decensorednews…
Notre appel téléphonique — qu’elle avait sollicité — était enregistré. Pourquoi a-t-elle omis de le citer dans l’article qu’elle nous a consacré ?
Et pourquoi les rédacteurs du Washington Post ont-ils confié un article sur un sujet aussi émotionnel que le 7 octobre à une sioniste idéologiquement engagée et anti-palestinienne comme Elizabeth Dwoskin, qui a dénigré les Palestiniens en les qualifiant de “Bédouins du désert” sans nation ?
Pouvez-vous décrire la nature de vos relations avec le gouvernement israélien ? Le Washington Post fait-il passer les articles sur l’assaut israélien contre Gaza par son bureau de Tel-Aviv, comme le fait CNN, mettant ainsi les journalistes à la merci de la censure militaire israélienne ? Est-ce que le Washington Post honorerait la demande d’un représentant du gouvernement russe de censurer rétroactivement des remarques qui ne sont “pas autorisées à la publication” ?
Enfin, pourquoi le Washington Post n’a-t-il pas parlé du scandale des morts par tir ami le 7 octobre, alors que les principaux médias israéliens publient des enquêtes choquantes sur le sujet ? Par exemple, le média le plus populaire en Israël, Yedioth Ahronoth, a révélé ce qui suit :
- Le 7 octobre, Israël a ordonné à toutes les unités de combat d’empêcher “à tout prix” les combattants palestiniens de retourner à Gaza avec des captifs.
- Il s’agissait d’un ordre d’“utiliser en pratique la ‘procédure Hannibal’, sans toutefois la mentionner explicitement par son nom”.
- 70 véhicules ont été attaqués “par un hélicoptère de combat, un missile antichar ou un char, et, dans certains cas au moins, tous les occupants du véhicule ont été tués”.
- “On ne sait pas encore combien de personnes enlevées ont été tuées à la suite de l’activation de ce commandement.”
Pourquoi, alors que des membres de familles israéliennes d’otages accusent ouvertement l’armée israélienne d’avoir tué leurs proches en vertu de la fameuse directive Hannibal, le Washington Post salit-il les journalistes indépendants qui ont contribué à faire éclater ce scandale politique titanesque ?
Comme j’ai tenté de l’expliquer à Dwoskin lors de notre conférence de presse, les erreurs et omissions susmentionnées expliquent pourquoi tant d’Américains se sont détournés avec dégoût d’organes de presse tels que le Washington Post pour se tourner à la place vers des entreprises journalistiques indépendantes telles que The Grayzone. »
 
Elizabeth Dwoskin : « Je partage un article sur lequel j’ai travaillé très dur et très soigneusement — sur le “truthérisme” du 7 octobre — un mouvement croissant qui nie les faits de base sur le massacre du Hamas. Il y a des liens avec le négationnisme, QAnon et le pouvoir d’Internet d’effacer l’histoire. »
Article : « Des groupes de plus en plus nombreux de “truthers” du 7 octobre affirment que le massacre du Hamas était un false flag »

Opération « Déluge d’Al-Aqsa » (7 octobre 2023)


  1. Truther (terme anglais) : sceptique, adepte de la théorie du complot, quelqu’un qui met en doute les opinions conventionnelles sur un sujet donné (NdT) 

  2. False flag (terme anglais) : littéralement « faux drapeau », opération sous fausse bannière (NdT) 

  3. Think tank (terme anglais) : groupe de réflexion (NdT) 

  4. Strangelovian (néologisme anglais) / Folamourien (néologisme français) : référence au personnage du film de Stanley Kubrick « Dr. Strangelove or: How I Learned to Stop Worrying and Love the Bomb » (« Docteur Folamour ou : comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer la bombe »), satire politique antiguerre de 1964 (NdT) 

  5. Hasbara (terme transcrit de l’hébreu « הסברה ») : littéralement « explication », stratégies de communication et de propagande de l’État d’Israël à destination de l’étranger (synonyme de « propagande israélienne » pour les analystes qui critiquent cette communication, et utilisé par l’État d’Israël lui-même pour évoquer les relations publiques et sa diplomatie publique) (NdT) 

 

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