Traduit de l’anglais par EDB () • Langue originale : anglais |
Décrite comme « l’organisation la plus importante dont vous n’avez jamais entendu parler », MITRE rafle d’énormes contrats avec les services de sécurité de l’État pour mettre au point des technologies d’espionnage invasives. Elle est maintenant au cœur d’une campagne visant à mettre en place des passeports vaccinaux numériques.
Alors que les passeports vaccinaux nous ont été vendus comme une aubaine pour la santé publique, promettant sécurité, confidentialité et commodité pour ceux qui ont été vaccinés contre le COVID-19, le rôle central joué par une organisation de renseignement militaire de l’ombre dans la mise en œuvre du système sous forme numérique a soulevé de graves préoccupations en matière de libertés civiles.
Connue sous le nom de MITRE, cette organisation est une société à but non lucratif dirigée presque entièrement par des professionnels du renseignement militaire et soutenue par des contrats importants avec le département de la Défense, le FBI et le secteur de la sécurité nationale.
L’effort « pour étendre les passeports vaccinaux à QR code au-delà d’États comme la Californie et New York » s’articule désormais autour d’un partenariat public-privé connu sous le nom d’Initiative d’accréditation des vaccins (Vaccine Credential Initiative / VCI). Et la VCI a réservé un rôle déterminant à MITRE dans sa coalition.
Décrit par Forbes comme un « atelier d’espionnage1 [de recherche et développement] » qui est « l’organisation la plus importante dont vous n’avez jamais entendu parler », MITRE a mis au point certaines des technologies de surveillance les plus invasives utilisées aujourd’hui par les agences d’espionnage des États-Unis. Parmi ses produits les plus novateurs, figure un système construit pour le FBI qui capture les empreintes digitales des individus à partir d’images publiées sur des sites de médias sociaux.
La coalition-écran COVID-19 de MITRE comprend In-Q-Tel, la branche de capital-risque de l’Agence centrale de renseignement (Central Intelligence Agency / CIA), et Palantir, une société d’espionnage privée entachée de scandales.
Elizabeth Renieris, directrice fondatrice du laboratoire d’éthique technologique Notre Dame et IBM (Notre Dame-IBM Tech Ethics Lab), a averti qu’« à mesure que les entreprises de technologie et de surveillance dominantes » comme MITRE « poursuivent de nouvelles sources de revenus dans les soins de santé et les services financiers […], les systèmes d’identification détenus et exploités par des particuliers, dont les modèles commerciaux maximisent les profits, menacent la vie privée, la sécurité et d’autres droits fondamentaux des individus et des communautés ».
En effet, l’implication de l’appareil de renseignement militaire dans le développement d’un système de passeport vaccinal numérique est une indication supplémentaire que, sous couvert de préoccupations de santé publique, l’État de surveillance des États-Unis pourrait être amené à renforcer son contrôle sur une population de plus en plus rétive.
Comme nous l’avons expliqué dans le premier volet de cette série, des oligarques de la technologie comme Bill Gates et des centres de politique capitaliste mondiale comme le Forum économique mondial ont mis en place des systèmes d’identification numérique et de monnaie électronique dans les pays du Sud afin de récolter des données et des profits auprès de populations qui étaient auparavant hors de portée.
L’avènement des passeports vaccinaux donnant accès à l’emploi et à la vie publique est devenu le vecteur clé de l’accélération de leur agenda en Occident. Comme l’a déclaré en septembre dernier la société de conseil financier Aite-Novarica, les passeports numériques pour le vaccin COVID-19 « élargissent le champ d’application des identités numériques au-delà de la seule vaccination contre le COVID-19, et peuvent potentiellement servir d’identité numérique comme source d’informations d’identité plus complète et universelle […] ».
Alors que les passeports vaccinaux excluent des millions de personnes en Occident, suscitant des protestations virulentes et des grèves sauvages, le Forum économique mondial ou FEM (World Economic Forum / WEF) travaille avec ses partenaires pour les mettre en œuvre sous forme numérique.
Dirigé par l’économiste allemand Klaus Schwab, qui dit être à la tête d’une « quatrième révolution industrielle » qui change la façon dont les gens « vivent, travaillent et sont en relation les uns avec les autres », le FEM est un réseau international regroupant certaines des personnes les plus riches et les plus puissantes politiquement de la planète. Basé à Davos, en Suisse, le FEM se positionne comme le leader d’opinion du capitalisme mondial.
En janvier 2021, plusieurs partenaires du FEM, dont Microsoft, Oracle, Salesforce et d’autres mégaentreprises, ont annoncé une coalition pour lancer l’Initiative d’accréditation des vaccins, qui vise à instaurer des passeports vaccinaux basés sur des QR codes aux États-Unis.
L’objectif déclaré de la VCI est de mettre en place une « carte de santé SMART » unique qui pourrait être reconnue « au-delà des frontières organisationnelles et juridictionnelles ».
Aux États-Unis, certains États déploient déjà des cartes de santé numériques SMART développées par la VCI. Ces SMART Health Cards [en anglais (NdT)] ont jeté les bases d’une norme nationale de facto pour les certificats de vaccination.
Un organisme à but non lucratif créé par la Fondation Rockefeller et appelé The Commons Project mène la campagne de lobbying en faveur des cartes SMART numériques par l’intermédiaire de la VCI qu’il a cofondée. Il se trouve que Paul Meyer, le PDG de Commons Project, a été formé par le FEM en tant que « jeune leader ».
En tant qu’un des visages publics de la VCI, Meyer commercialise l’agenda de la campagne dans le langage de l’inclusion progressive, en martelant constamment des thèmes comme « l’autonomisation » dans les communications publiques.
« L’objectif de l’Initiative d’accréditation des vaccins est de donner aux individus un accès numérique à leur carnet de vaccination afin qu’ils puissent utiliser des outils comme CommonPass pour reprendre en toute sécurité leurs voyages, leur travail, leurs études et leur vie, tout en protégeant la confidentialité de leurs données », a déclaré Meyer.
Dans un communiqué de presse annonçant la création de la VCI, MITRE s’est fait l’écho des propos de Meyer, déclarant qu’il avait rejoint le partenariat « pour s’assurer que les populations défavorisées ont accès à cette vérification [vaccinale numérique] ».
Mais qu’est-ce que MITRE, et pourquoi une organisation connue pour sa surveillance de masse et sa technologie militaire pourrait-elle être au centre d’une initiative qui offre la possibilité d’une surveillance sans précédent de la population mondiale ? L’organisation n’a pas répondu aux questions de The Grayzone sur sa participation à la VCI, mais ses antécédents documentés offrent une lecture inquiétante.
Basé en Virginie du Nord, MITRE est un groupe de réflexion (think tank) sur le renseignement militaire financé à hauteur de 2 milliards de dollars par an par des agences étatsuniennes, dont le ministère de la Défense. Il est presque entièrement dirigé par d’anciens fonctionnaires du Pentagone et d’anciens agents des services de renseignement.
MITRE a été fondé en 1958 en tant que projet conjoint de l’US Air Force et du Massachusetts Institute of Technology (MIT) afin de développer des systèmes de « commande et de contrôle » pour la guerre nucléaire et conventionnelle, comme l’a noté la revue Science and Revolution.
En 1963, MITRE a fait appel à un jeune linguiste brillant du MIT, Noam Chomsky, pour aider au « développement d’un programme visant à établir le langage naturel comme langage opérationnel pour le commandement et le contrôle ». Après quelques années de travail sur des projets de ce type, Chomsky a déclaré « Je ne pouvais plus me regarder dans le miroir » et s’est lancé dans le militantisme contre la guerre.
À la fin des années 1960, MITRE a déclaré qu’il « consacrait près d’un quart de toutes ses ressources aux systèmes de commandement, de contrôle et de communication nécessaires à la conduite du conflit [au Vietnam] ».
Cette société financée par l’armée est devenue la cible des militants antiguerre lorsqu’elle a mis au point une « clôture électronique » composée principalement de capteurs acoustiques et de détecteurs conçus pour repérer les mouvements des troupes viet-cong et nord-vietnamiennes afin que l’armée étatsunienne puisse les détruire.
Toujours à la fin des années 1960, le département d’État des États-Unis a chargé MITRE de guider une campagne d’éradication aérienne du cannabis au Mexique. MITRE a conseillé aux agents étatsuniens de pulvériser de vastes étendues de la campagne mexicaine avec un herbicide toxique appelé paraquat, qu’il a décrit comme sûr sur la base d’une lecture discutable d’essais sur les animaux. Lorsque le département d’État a appliqué la stratégie de MITRE, les cultures vivrières ont été contaminées et la santé des communautés paysannes locales a été mise en danger.
Pendant ce temps, la marijuana a commencé à arriver dans les rues des États-Unis, arrosée de paraquat, ce qui a déclenché un procès contre le département d’État par l’Organisation nationale pour la réforme des lois sur la marijuana (National Organization for the Reform of Marijuana Laws), qui affirmait que l’herbicide avait provoqué des maladies respiratoires chez les fumeurs. Lorsque le département d’État a perdu le procès, il a accordé à MITRE un contrat de 255 211 dollars pour produire une étude d’impact sur la pulvérisation de paraquat qui a, au bout du compte, conseillé aux fumeurs d’atténuer les effets de l’herbicide en consommant de la marijuana avec des pipes à eau ou dans des brownies.
Ces dernières années, MITRE a conçu une technologie de surveillance pour le FBI qui permet de collecter les empreintes digitales humaines sur des sites de médias sociaux comme Facebook, Instagram et Twitter. Il a également aidé le FBI à mettre en place le système d’identification de nouvelle génération, qui serait la plus grande base de données biométriques au monde, ainsi que le projet du bureau, MIDB (Modernized Intelligence Database / Base de données de renseignement modernisée).
Selon l’ancien directeur adjoint du FBI, William Bayse, la MIDB permettait aux programmeurs de la police de relier les militants à leurs causes politiques, leurs associés, leurs employeurs, leurs casiers judiciaires, leurs photos d’identité et leurs empreintes digitales, leurs habitudes de dépenses et même leurs informations fiscales.
Grâce à des centaines de demandes de la FOIA (Freedom of Information Act / Loi d’accès à l’information) et d’entretiens avec des responsables actuels et anciens de « l’organisation la plus importante dont vous n’avez jamais entendu parler », Forbes a appris que MITRE a conçu « un prototype d’outil capable de pirater des smartwatches, des trackers de fitness et des thermomètres domestiques à des fins de sécurité intérieure […] et une étude visant à déterminer si l’odeur corporelle d’une personne peut montrer qu’elle ment. »
MITRE abrite également le programme ATT&CK, un module de cybersécurité que la société décrit comme « une base de connaissances accessible à l’échelle mondiale sur les tactiques et les techniques [de renseignement] des adversaires, fondée sur des observations réelles ». Adam Pennington, l’architecte principal du programme ATT&CK de MITRE, « a passé plus d’une décennie avec MITRE à étudier et à prêcher l’utilisation de la tromperie pour la collecte de renseignements ».
Nate Wessler, avocat de l’ACLU, a qualifié les projets de surveillance de MITRE d’« extraordinairement effrayants » et a averti qu’ils « soulèvent de graves problèmes de confidentialité ».
Pour sa part, le matériel promotionnel du contractant militaire semble se vanter de son héritage en matière d’innovation dans le domaine de la surveillance : « Vous ne le savez peut-être pas, mais Mitre touche votre vie presque tous les jours. »
Quelques mois après la déclaration d’une nouvelle pandémie de coronavirus en mars 2020, MITRE a mis à profit son expertise en matière de surveillance des populations pour produire le système de recherche de contacts, Sara Alert. Une vidéo publicitaire de MITRE explique comment le système permet aux autorités de santé publique de suivre les utilisateurs :
« Les personnes atteintes de la maladie seront placées en isolement à leur domicile […] Pour les personnes exposées à la maladie mais ne présentant pas de symptômes, Sara Alert les suit pendant qu’elles sont en quarantaine pendant 14 jours. »
Sara Alert de MITRE a été utilisé dans une poignée d’États, avec un nombre limité d’inscriptions. Si elle avait été mise en œuvre à l’échelle nationale, elle aurait pu contraindre une part importante de la population des États-Unis à se mettre en quarantaine de manière continue, même si les individus ne présentaient aucun symptôme.
Comme l’a noté le Brookings Institute dans un document remettant en question l’utilité d’applications comme Sara Alert, « Une personne peut supporter cela une ou deux fois, mais après quelques fausses alertes et les inconvénients d’un auto-isolement prolongé qui s’ensuivent, nous pensons que beaucoup commenceront à ne plus tenir compte des avertissements ».
MITRE s’est également efforcé de supprimer les discours susceptibles de mettre à mal le programme des agences gouvernementales qui le financent. L’application SQUINT du contractant, par exemple, « permet aux responsables de la santé publique d’avoir une connaissance rapide de la situation dans les médias sociaux en ce qui concerne la désinformation liée au COVID-19, grâce à des signalements provenant du public », selon le matériel promotionnel.
MITRE travaille actuellement à la mise en place de passeports vaccinaux numériques aux États-Unis, et même ailleurs.
En tant que membre du groupe directeur de la VCI, MITRE dirige sa propre « coalition COVID-19 pour la santé » (« COVID-19 Healthcare Coalition ») tout en se décrivant comme « un partenaire de confiance de longue date des communautés de la Défense et du renseignement ».
Parmi les membres de la coalition COVID-19 de MITRE figure Palantir, une société de renseignement privée fondée en 2003 par Peter Thiel, cofondateur de PayPal. Palantir s’est imposé comme un leader dans les programmes de prévision policière et a raflé de lucratifs contrats avec la CIA. L’entreprise a participé une fois à une campagne de diffamation organiisée contre des militants anti-entreprises et des critiques journalistiques, dont Glenn Greenwald.
Avril Haines, l’actuelle directrice du renseignement national et ancienne directrice adjointe de la CIA, a été payée 180 000 dollars pour être consultée par Palantir, une prestation dont elle a débarrassé sa biographie.
Avril Haines a également été l’un des principaux participants à la simulation de pandémie Event 201, parrainée par Gates, le FEM et le John Hopkins Center for Health and Security, en octobre 2019. Au cours de cet exercice, des professionnels de la santé publique, des responsables du renseignement et des chefs d’entreprise ont joué une hypothétique épidémie de coronavirus qui a tué 65 millions de personnes dans le monde.
Haines a insisté auprès des autres membres du groupe sur la nécessité de contrer les critiques de la réponse officielle à la pandémie en « inond[ant] la zone avec des sources fiables » de médias et de personnalités culturelles influentes « afin d’essayer d’amplifier le message qui passe ».
Palantir a également fourni la technologie de suivi des données du Covid au Service de santé national du Royaume-Uni (UK’s National Health Service / UK’s NHS), aux côtés de Microsoft, Google et Amazon. Le stratège politique britannique conservateur Dominic Cummings, qui entretient des liens avec Palantir et a fourni à la société un accès spécial au bureau du Premier ministre, a conseillé Boris Johnson et le Groupe consultatif scientifique pour les urgences (Scientific Advisory Group for Emergencies / SAGE) du gouvernement britannique sur la politique en matière de Covid.
Aux États-Unis, Palantir a fourni au département de la Sécurité intérieure des États-Unis, et au Centre de contrôle des maladies, différentes technologies relatives au Covid.
La société de capital-risque de la CIA, In-Q-Tel, figure également parmi la coalition COVID-19 pour la santé de MITRE.
En septembre dernier, le vice-président du personnel technique d’In-Q-Tel, Dan Hanfling, a été cité dans le Washington Post, soutenant que les personnes non vaccinées devraient se voir refuser des soins de santé au nom du triage : « ce groupe d’individus qui ont volontairement choisi de ne pas se faire vacciner, pour des raisons illégitimes, il serait juste de les placer à la fin de la file d’attente », a proclamé Hanfling.
Le Washington Post n’a pas mentionné l’affiliation de Hanfling à la CIA ; il l’a simplement décrit comme un « médecin urgentiste ».
In-Q-Tel est loin d’être le seul acteur lié aux services de renseignement au sein de l’Initiative d’accréditation des vaccins. Il y a aussi Oracle, un membre fondateur de la VCI, qui a commencé comme un projet de la CIA.
Un regard sur la direction de MITRE montre à quel point l’organisation est étroitement liée au secteur plus large du renseignement militaire.
Le président du conseil d’administration de MITRE, Donald Kerr, est l’ancien directeur adjoint principal du renseignement national. Avant d’occuper ce poste, Kerr a été directeur adjoint pour la science et la technologie à la CIA, où il a reçu la Médaille du mérite de la CIA en matière de renseignement (CIA Distinguished Intelligence Medal).
Le vice-président du conseil d’administration de MITRE, Mike Rogers, est l’ancien président républicain de la commission permanente du renseignement de la Chambre des représentants des États-Unis. Avant de servir au Congrès, M. Rogers était officier dans l’armée des États-Unis et agent spécial du FBI.
S’étant distingué comme l’un des opposants les plus virulents à la confidentialité numérique au Congrès, accusant les communications cryptées d’être à l’origine d’importantes attaques terroristes, Rogers a été l’hôte et le producteur exécutif d’une série en six parties intitulée « Déclassifié : Histoires jamais racontées d’espions américains pour CNN » (« Declassified : Untold Stories of American Spies for CNN »). Le programme était une publicité virtuelle pour l’appareil de renseignement des États-Unis, « détaill[ant] les affaires, missions et opérations importantes des agents de renseignement américains », selon CNN.
Rogers est également membre distingué de l’Hudson Institute, un groupe de réflexion néoconservateur basé à Washington DC et financé par Northrop Grumman, Lockheed Martin, des groupes de pression pharmaceutiques et des entreprises technologiques soutenues par la CIA comme Oracle.
Parmi les autres personnes occupant des postes de direction au sein de MITRE, on trouve d’anciens hauts responsables du renseignement et du Pentagone, comme Robert Work, qui a été secrétaire adjoint à la Défense sous trois secrétaires différents avant d’utiliser la porte tournante pour entrer au conseil d’administration du géant de l’industrie de l’armement Raytheon.
Paul Kaminski, membre du conseil d’administration de MITRE, est le PDG de Technovation, Inc, une société de conseil qui « favorise l’innovation, le développement commercial et les stratégies d’investissement liées aux technologies de la Défense ». Kaminski a été sous-secrétaire à la Défense pour les acquisitions et la technologie de 1994 à 1997, et a été deux fois président du comité de la Commission scientifique de la Défense (Defense Science Board) qui conseille le département de la Défense des États-Unis.
Kaminski de MITRE a reçu le Prix du directeur du renseignement central (Director of Central Intelligence Director’s Award), qui est décerné à ceux qui « [font avancer] l’objectif d’une collecte exceptionnelle de renseignements humains et de la communication d’informations d’une valeur significative pour la communauté du renseignement des États-Unis ».
Le PDG de MITRE est le Dr Jason Providakes. Selon sa biographie MITRE officielle, la carrière de Providakes « est ancrée dans la recherche scientifique au service de la sécurité nationale ». Avant de devenir PDG, Providakes a été directeur exécutif de la division Army Systems & Technology de MITRE, où il a joué un rôle central dans la transformation de la « numérisation du champ de bataille » pour l’armée.
Les liens étroits entre MITRE et l’appareil de renseignement militaire des États-Unis s’étendent au travail de la société sur le COVID-19.
Jay Crossler, « technical fellow » de MITRE, est un responsable exécutif des données pour la coalition COVID-19 pour la santé, une « réponse collaborative du secteur privé » au Covid. Selon MITRE, Crossler a également « conçu, construit, déployé et exploité le portail que le général Stanley McChrystal a utilisé pour gérer l’invasion de l’Afghanistan ».
Le médecin-chef de MITRE, Jay Schnitzer, était auparavant directeur des Sciences de la Défense au sein de l’unité de recherche de la DARPA2, notoirement secrète, du département de la Défense.
Le 17 mars 2020, pratiquement quelques heures après la déclaration d’une pandémie mondiale par l’Organisation mondiale de la santé, la division pour la lutte contre les armes de destruction massive (Countering Weapons of Mass Destruction / CWMD) du département de la Sécurité intérieure (Department of Homeland Security / DHS) a passé un contrat avec MITRE pour « engager, informer et conseiller » les maires, les gouverneurs et les responsables de l’intervention d’urgence sur la réponse au COVID-19. Selon Forbes, le Centre de contrôle des maladies (Center for Disease Control) a également signé un contrat de 16,3 millions de dollars pour établir « une capacité nationale durable pour contenir le Covid-19 ».
Un jour après avoir signé son contrat avec la division CWMD du DHS, MITRE a publié un livre blanc décrivant l’impact prévu du COVID-19 sur la population des États-Unis, et émettant des recommandations pour une réponse d’urgence à l’intention des responsables locaux et fédéraux.
Le document de MITRE affirmait avec assurance que le COVID-19 représentait « une épidémie à peu près aussi dangereuse que la grippe espagnole qui a infecté 500 millions de personnes et en a tué 50 millions dans le monde ». Pendant l’épidémie de 1918, alors que la population des États-Unis représentait moins d’un tiers de ce qu’elle est aujourd’hui, quelque 675 000 Américains sont morts. MITRE a donc surestimé d’un facteur six le nombre de décès en 2020.
S’appuyant sur sa modélisation, aujourd’hui discréditée, MITRE a exigé des autorités qu’elles réduisent de 90 % les contacts sociaux entre les membres de la population, qu’elles imposent des confinements sévères, qu’elles ferment pratiquement toutes les entreprises, qu’elles bouclent les frontières et qu’elles « mettent en quarantaine les citoyens de retour [chez eux, de l’étranger (NdT)] dans des hôtels ou d’autres établissements, à raison d’un par chambre, avec un personnel réduit ».
De nombreux États des États-Unis ont suivi une version de ce modèle extrême, déclenchant une catastrophe sociale et économique dont la population pourrait ne jamais se remettre complètement.
Maintenant que les mesures de confinement semblent être terminées, MITRE est au centre de la promotion des passeports numériques pour les vaccins par le biais de l’Initiative d’accréditation des vaccins. Pourtant, l’influente organisation de renseignement militaire reste cachée, pratiquement inconnue du public étatsunien dont la vie pourrait être radicalement modifiée par l’un de ses projets les plus importants.
Passeports vaccinaux : le régime naissant de biosécurité
Par Jeremy Loffredo et Max Blumenthal (The Grayzone)
Sources :
Source de l’illustration d’en-tête : The Grayzone
https://thegrayzone.com/2021/10/26/cloak-dagger-military-intelligence-digital-vaccine-passport/
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