Pour les dirigeants français, le Brexit a aussi été une aubaine. Abandonnant définitivement toute hypocrisie, ils ont multiplié les courbettes et les cadeaux au secteur financier pour attirer à Paris les traders de la City. Les banquiers et leurs lobbys s’en sont donné à cœur joie. Mais les exonérations fiscales, les dérégulations et les autres avantages offerts aux géants de Wall Street n’ont pas amené les résultats escomptés.
La City, dans son immense majorité, ne voulait pas du Brexit. Pourquoi se priver d’un accès direct au marché européen et d’une influence prépondérante sur les décisions prises à Bruxelles ? Si elle a échoué à maintenir ces privilèges, la puissante industrie financière londonienne cherche déjà à inspirer, dans la plus grande opacité, le futur accord de libre-échange entre Union européenne et Grande-Bretagne. Et en particulier à s’assurer une voix prépondérante en matière de régulation financière, grâce à des mécanismes comme la coopération réglementaire et les tribunaux d’arbitrage.
La confrontation qui se produit au sein de l’UE n’est-elle pas en quelque sorte une relance des luttes qui étaient précisément opposées à la notion d’un Empire européen imposant, par une autorité centralisée et éloignée, sa « Lex Europa » rigide à des peuples divers ?
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