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Depuis l’avènement de la Révolution cubaine en 1959, Cuba a fait de la santé une priorité nationale et a construit un système public, universel et gratuit, en plaçant le patient au centre du projet médical. Basé sur la prévention et le concept de « médecin de famille », il a permis à la population de bénéficier d’un niveau de protection sanitaire unique pour un pays du Tiers-monde, et d’atteindre des indicateurs comparables à ceux des nations les plus développées. Reconnu par les institutions internationales comme étant le modèle prééminent pour les pays en voie de développement, le système de santé cubain est considéré par certains observateurs comme une potentielle source d’inspiration pour les nations les plus riches, notamment grâce à son modèle préventif. En plus de soigner ses propres citoyens, Cuba propose depuis plus d’un demi-siècle son expertise médicale à travers le monde et soigne les populations de tous les continents, faisant de ce service sa première source de revenus.
Introduction
- Le système de santé cubain : formation et capital humain
1.1. Formation et capital humain
1.2. L’industrie biotechnologique- Résultats et reconnaissance internationale
2.1. La lutte contre la pandémie de Covid-19- La coopération internationale
3.1. L’École latino-américaine de Médecine de La Havane
3.2. Les enfants de Tchernobyl
3.3. L’Opération Miracle
3.4. Les brigades médicales Henry Reeve
3.5. La lutte contre la méningite, le paludisme et l’Ebola en Afrique
3.6. La pandémie de Covid-19Conclusion
Depuis 1959, Cuba a fait de la santé une priorité nationale en mettant en place un système public, universel et gratuit, subordonnant les considérations économiques à l’impératif de santé publique, avec un investissement annuel représentant la part la plus importante du budget national. Basé sur la prévention et le concept de « médecin de famille », il a permis à la population de l’île de jouir d’un niveau de protection sanitaire unique dans le Tiers-monde, comparable à celui des pays les plus développés. L’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS), la Banque mondiale, entre autres, ainsi que les revues médicales The Lancet, Science ou The New England Journal of Medicine ont fait l’éloge de ce système et le présentent comme étant le modèle à suivre pour les pays en voie de développement, ainsi qu’une voie à explorer pour les nations les plus riches.
Malgré des ressources limitées et un contexte géopolitique complexe — le pays étant sous sanctions étasuniennes depuis 1960 —, de quelle manière Cuba a-t-elle réussi à devenir une référence planétaire dans le domaine de la santé publique ? Quelles sont les caractéristiques du système de santé de l’île qui permettent de fournir à l’ensemble de la population des soins de grande qualité ? Comment une nation représentant 0,001 % de la population mondiale est-elle devenue le leader de la solidarité médicale internationale ?
Trois axes structurent cette étude. La première partie sera consacrée à la genèse du système de santé cubain basé sur la doctrine « prévenir avant de guérir » et la formation d’un capital humain abondant. Dans un deuxième temps, un regard sera porté sur l’efficacité de ce modèle à l’aune des résultats statistiques et des avis émis par les institutions internationales sur la politique sanitaire de l’île de la Caraïbe. Enfin, il conviendra d’analyser les raisons qui ont amené Cuba à exporter ses services médicaux, à ériger la solidarité sanitaire en un pilier de sa politique étrangère et à faire de ce secteur la première source de revenus du pays.
En 1959, Cuba ne comptait que 6 286 médecins pour une population totale de 6 millions d’habitants, soit un ratio d’un docteur pour 1 064 personnes. En l’espace de trois ans, 1 402 d’entre eux choisirent de quitter le pays pour les États-Unis, attirés par de meilleures opportunités professionnelles et une politique migratoire favorable mise en place par Washington pour les cadres cubains de tous les secteurs dans le cadre de la guerre idéologique contre la Révolution cubaine. Avec un ratio d’un médecin pour 1 268 habitants, l’île était confrontée à une grave crise sanitaire1.
Face à cela, Cuba a donc décidé de faire du développement d’un système de santé public, universel et gratuit une priorité nationale. Fondé en 1961, le Système national de santé (SNS), entité dépendante du ministère de la Santé publique, est structuré autour de sept principes :
L’ensemble du système de santé cubain repose sur le modèle appelé « Le médecin et l’infirmière de famille », élaboré en 1984. Ce modèle, où l’unité de base est le noyau familial, avec une approche clinique, épidémiologique et sociale des problèmes sanitaires, dispose de sept caractéristiques qui ratifient les principes énoncés par le SNS :
Les 436 polycliniques communautaires et les 15 000 centres de consultations disséminés à travers le territoire national constituent la colonne vertébrale du système de santé à Cuba. Chaque polyclinique s’adresse à une population de 30 000 à 60 000 personnes et collabore étroitement avec 20 à 40 centres de consultations. Une polyclinique offre en moyenne une vingtaine de services différents : réhabilitation, radiologie, échographie, optométrie, endoscopie, services d’urgence, traumatologie, laboratoire clinique, planification familiale, thrombolyse, urgences médico-dentaires, attention materno-infantile, immunisation et attention aux personnes atteintes de diabète, gériatrie, dermatologie, psychiatrie, cardiologie, médecine familiale et médecine interne, pédiatrie, obstétrique et gynécologie4.
Au sein de ces entités, les professionnels de la santé se chargent de l’attention médicale primaire de la population et s’occupent plus spécifiquement des catégories de personnes les plus vulnérables, à savoir les enfants, les personnes âgées et les femmes enceintes. L’accent est mis sur la médecine préventive, l’hygiène, l’alimentation, la pratique sportive et la lutte contre les facteurs à risque. La prévention est « la pierre angulaire » du système de santé cubain. Ainsi, chaque noyau familial cubain — quel que soit son état de santé — reçoit une visite régulière du médecin considéré comme étant « le gardien de la santé ». Ce modèle a notamment montré son efficacité dans les secteurs de la surveillance épidémiologique et du contrôle des maladies épidémiques5.
Ce modèle s’adapte à son environnement et aux caractéristiques biologiques, psychologiques et sociales de la communauté et à sa situation sanitaire. Ainsi, si une zone territoriale dispose d’une population particulièrement sujette aux allergies, la polyclinique ouvrira un service dédié afin de répondre à ce type de problème. De la même manière, si un important pourcentage d’une communauté souffre d’hypertension, l’institution prendra les mesures nécessaires pour s’adapter à cette réalité. Autre exemple, si un secteur compte un nombre important de fumeurs, une campagne de sensibilisation sur la nocivité du tabac sera menée à intervalles réguliers.
Cuba compte également 284 hôpitaux avec une moyenne de 5,2 lits hospitaliers pour 1 000 habitants. Selon l’Organisation mondiale de la santé, il s’agit du pays d’Amérique latine le mieux doté dans ce secteur6. À titre de comparaison, la France possède 6,1 lits pour 1 000 habitants sur l’ensemble du secteur de santé, à savoir les établissements publics, les établissements privés d’intérêt collectif et les établissements privés à but lucratif. Si l’on prend en compte uniquement les établissements hospitaliers publics, la moyenne chute à 3,8 lits pour 1 000 habitants7.
Cuba dispose de 24 facultés de médecine et 40 centres de formation pour infirmières répartis dans toutes les provinces du pays et forme en moyenne 10 000 médecins et près de 30 000 professionnels de la santé par an. Au niveau du cursus universitaire, la spécialité « médecine de famille » est une obligation pour tous les futurs docteurs. Après la fin de leurs études, les médecins doivent systématiquement réaliser une année en tant qu’internes et deux années en tant que résidents au sein d’un centre de consultation ou d’une polyclinique, afin de compléter et valider leur formation8.
Toutes les spécialités sont enseignées à Cuba, dont la médecine de catastrophe, qui fait partie intégrante du cursus médical. La population est également formée dès l’école élémentaire sur l’attitude à adopter face à une catastrophe naturelle. Des exercices réguliers sont réalisés et impliquent toutes les catégories de la population, des enfants aux personnes âgées. L’ensemble de la population est également formé aux premiers soins et aux techniques de survie. À ce sujet, le Centre pour la politique internationale (CIP) de Washington note dans un rapport que « le résultat est l’acquisition d’une forte culture de prévention et d’une préparation sans équivalent ». Le CIP souligne également que « l’efficacité du système cubain ne fait aucun doute. Seuls quelques Cubains ont perdu la vie dans les 16 ouragans les plus importants qui ont frappé l’île lors de la dernière décennie, et la probabilité de perdre la vie lors d’un ouragan aux États-Unis est 15 fois supérieure à celle de Cuba9 ».
Cuba dispose ainsi de près de 50 000 professeurs de médecine, de plus de 100 000 médecins et d’environ 100 000 infirmières. Avec une moyenne de 9 médecins et 9 infirmières pour 1 000 habitants, Cuba est aujourd’hui l’une des nations au monde les mieux pourvues ce secteur10. À titre de comparaison, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la France compte 3,4 médecins pour 1 000 habitants et l’Autriche, pays européen le mieux doté, compte 5,2 médecins pour 1 000 habitants. Quant aux États-Unis, le chiffre s’élève à 2,6 médecins pour 1 000 habitants11. L’île compte également près de 20 000 dentistes et chirurgiens-dentistes ainsi que plus de 15 000 pharmaciens. Au total, selon le ministère cubain de la Santé publique, le Système national de santé emploie près d’un demi-million de professionnels, soit 13 % de la population active, au sein des 13 000 institutions sanitaires que compte la nation12.
Cuba a également investi dans le secteur biotechnologique en créant une industrie de premier plan, présentant les caractéristiques suivantes :
En 1992, en pleine période spéciale marquée par d’importantes pénuries matérielles, Cuba a créé le Pôle scientifique de l’ouest de La Havane. Il s’agit de la structure coordinatrice et stratégique de la biotechnologie cubaine qui regroupe un total de 38 institutions appartenant à 13 organismes d’État. Parmi celles-ci se trouvent le Centre d’Ingénierie Génétique et Biotechnologie (CIGB), le Centre d’Immuno-essai (CIE), le Centre d’Immunologie moléculaire (CIM), le Centre de Neurosciences de Cuba (CNEURO), le Centre de Chimie biomoléculaire (CQB), le Centre international de restauration neurologique (CIREN), le Centre National de produits bio-préparés (BIOCEN), le Centre national de Recherche Scientifique (CNIC), l’Institut Finlay, l’Institut de médecine tropicale « Pedro Kourí » (IPK), le Centre pour le contrôle étatique de médicaments, équipements et dispositifs médicaux (CECMED) qui est l’autorité nationale régulatrice des médicaments et équipements médicaux, et le Centre national coordinateur des essais cliniques (CENCEC). En 2012, ces institutions ont été regroupées au sein du Groupe des industries biotechnologiques et pharmaceutiques BioCubaFarma, dont la mission est de « produire des médicaments, équipements et services de haute technologie destinés à l’amélioration de la santé de la population et la création de biens et services exportables14 ».
Grâce à son industrie biotechnologique de pointe, Cuba arrive à produire près de 65 % des médicaments nécessaires à l’équilibre sanitaire de la population. L’île a pu élaborer treize vaccins à l’efficacité reconnue par l’Organisation mondiale de la santé, notamment contre la méningite B et la leptospirose, le choléra, la coqueluche, le diabète et l’hépatite B, lesquels sont exportés dans des dizaines pays15.
Un rapport publié conjointement par la Commission européenne, l’Organisation mondiale de la santé et l’Organisation panaméricaine de la santé salue les résultats obtenus par La Havane :
Au fil des ans, Cuba a réussi à développer avec succès sa capacité de production de technologies sanitaires pour maintenir son système de santé, mondialement reconnu pour avoir atteint une couverture universelle. Cette réalité est illustrée par les indicateurs de santé obtenus, comparables à ceux des pays hautement développés. Le niveau de cette réussite incite les autres pays qui tentent d’établir un secteur pharmaceutique national soutenable et compétitif à imiter le modèle. Cuba est par conséquent devenu un leader mondial dans le transfert Sud-Sud de technologie, aidant les pays à faibles revenus à développer leurs propres capacités biotechnologiques nationales, en offrant la capacité technique et en facilitant l’accès à des médicaments vitaux à faible coût pour lutter contre des maladies telles que la méningite B et l’hépatite B16.
Le New England Journal of Medicine note que « Cuba a développé sa propre industrie pharmaceutique et produit désormais non seulement la plupart de ses médicaments en pharmacie de base, mais dispose également d’une industrie d’exportation. Des ressources ont été investies dans le développement d’une expertise biotechnologique pour être compétitive avec les pays développés17 ». Selon la revue médicale The Lancet, « si les succès de Cuba pouvaient être reproduits dans les pays à faibles revenus et à revenus intermédiaires, la santé de la population mondiale serait transformée18 ». Les résultats obtenus par l’île de la Caraïbe sont effectivement notables.
Cuba alloue 27,5 % de son budget national au secteur de la santé19, un peu plus de 6 % de son PIB. Il s’agit du premier budget de la nation. Selon l’Organisation panaméricaine de la Santé, Cuba fait partie des cinq pays d’Amérique latine et de la Caraïbe qui allouent plus de 6 % de leur PIB à la santé20. À titre de comparaison, la France alloue 11,3 % et les États-Unis 17,1 %21. Cet investissement a permis à l’île d’obtenir des résultats remarquables. Ainsi, l’espérance de vie est de 79 ans, similaire à celle des pays les plus riches22. Selon l’Organisation mondiale de la santé, Cuba est l’un des pays qui comptent le plus grand nombre de centenaires par millions d’habitants23.
L’attention prénatale dépasse les 95 % et le taux d’accouchements institutionnel est de 99,9 %. Cela explique que le taux de mortalité infantile soit si faible. Selon la Banque mondiale, il est 4 pour mille et il s’agit du taux le plus bas du continent, plus bas encore que celui des États-Unis et similaire à celui du Canada. L’Amérique latine affiche, quant à elle, un taux de mortalité infantile de 14 pour mille24. Par ailleurs, selon l’Organisation mondiale de la santé, Cuba est devenu en 2015 « le premier pays au monde » à avoir éliminé la transmission de mère à enfant du VIH et de la syphilis. « L’élimination de la transmission d’un virus est l’une des plus grandes réussites possibles en matière de santé publique », note l’institution onusienne. « C’est un triomphe pour Cuba et un triomphe pour les enfants et les familles du monde entier », d’après l’OMS25.
Selon le Bureau de l’Indice de développement humain du Programme des Nations unies pour le développement, Cuba est le seul pays d’Amérique latine et du Tiers-monde qui se trouve parmi les dix premières nations du monde avec le meilleur Indice de Développement Humain sur les trois critères « espérance de vie », « éducation » et « niveau de vie » lors de la dernière décennie26.
Cuba a réussi à éradiquer de nombreuses maladies qui sévissent toujours dans les pays sous-développés. Ainsi, la poliomyélite a été éliminée en 1962, le paludisme en 1967, le tétanos néonatal en 1972, la diphtérie en 1979, la méningo-encéphalite et le syndrome de la rubéole congénitale en 1989, la rougeole en 1993, la coqueluche en 1994 et la rubéole en 1995. Tous les enfants cubains sont vaccinés très tôt contre treize maladies infectieuses. Selon l’Organisation panaméricaine de la santé, « la vaccination est l’un des outils les plus puissants que la science nous a offert pour prévenir les maladies et sauver des vies ». L’Organisation mondiale de la santé souligne que « Cuba bénéficie non seulement d’une couverture universelle de vaccins, mais elle fabrique et exporte également ces produits ». En effet, des onze vaccins appliqués à tous les enfants à Cuba, huit sont produits dans le pays27.
Selon l’UNICEF, « Cuba est un exemple dans la protection de l’enfance28 ». Juan José Ortiz, représentant de l’institution à La Havane, note que « la malnutrition sévère n’existe pas à Cuba [car] il y a une volonté politique » de l’éliminer. « Ici, il n’y a aucun enfant dans les rues. À Cuba, les enfants sont toujours une priorité et c’est pourquoi ils ne souffrent pas des manques qui affectent des millions d’enfants en Amérique latine, qui travaillent, qui sont exploités ou qui se trouvent dans des réseaux de prostitution », souligne-t-il29. De la même manière, l’UNICEF rappelle que Cuba est le seul pays d’Amérique latine — et du Tiers-monde — à avoir éradiqué la malnutrition infantile30.
L’organisation non gouvernementale Save the Children, fondée en 1919 au Royaume-Uni, classe Cuba au premier rang des pays en développement pour les conditions offertes pour être mère, devant l’Argentine, Israël ou la Corée du Sud. Dans cette étude, plusieurs critères ont été pris en compte, tels que le système de santé et d’éducation, l’assistance par un personnel qualifié lors de l’accouchement, la diffusion des méthodes de contraception, le niveau d’éducation des femmes et des enfants, l’égalité politique et économique entre hommes et femmes, c’est-à-dire la participation des femmes à la vie politique et l’égalité salariale31.
Les Nations unies ont cité Cuba en exemple : « Cuba a beaucoup à apprendre au monde sur son système de santé, basé sur la prévention, qui a obtenu d’importants résultats comme une faible mortalité, une grande espérance de vie et une couverture universelle ». L’organisation a lancé un appel afin de suivre l’exemple offert par l’île : « La santé doit cesser d’être un privilège pour quelques-uns et devenir un droit pour tous32 ».
L’OMS a salué le modèle sanitaire cubain et l’a érigé en exemple pour le reste du monde. « Avec la polyclinique basée au sein de la communauté en tant que pilier fondamental, le système d’attention primaire a récolté des résultats enviables et continue à répondre aux nouveaux défis ». Il s’agit « d’un des systèmes les plus efficaces et les plus singuliers au monde » et les « extraordinaires indicateurs sanitaires du pays » sont dus à « l’importance accordée durant les quatre dernières décennies à l’attention primaire. Ces indicateurs, proches ou comparables à ceux des pays développés, parlent d’eux-mêmes33 ».
L’OMS a souligné les réussites dans ce domaine : « Cuba est le seul pays qui dispose d’un système de santé étroitement lié à la recherche et au développement en cycle fermé. C’est la voie à suivre, car la santé humaine ne peut s’améliorer que grâce à l’innovation ». Elle a salué « les efforts de la direction de ce pays pour faire de la santé un pilier essentiel de développement34 ». Selon l’institution, le monde doit suivre la voie de l’île dans ce domaine et remplacer le modèle curatif, moins efficace et plus coûteux, par un système basé sur la prévention : « Nous souhaitons ardemment que tous les habitants de la planète puissent avoir accès à des services médicaux de qualité, comme à Cuba35 ».
Selon le New England Journal of Medicine, « le système de santé cubain semble irréel. Il y a énormément de docteurs. Tout le monde a un médecin de famille. Tout est gratuit, entièrement gratuit […]. Malgré le fait que Cuba dispose de ressources limitées, son système de santé a résolu des problèmes que le nôtre [celui des États-Unis] n’a pas encore réussi à régler36 ».
La revue spécialisée ajoute :
Ce système hautement structuré, basé sur la prévention, a produit des résultats positifs. Les taux de vaccination à Cuba sont parmi les plus élevés au monde. L’espérance de vie de 78 ans est quasiment identique à celle des États-Unis. Le taux de mortalité infantile est passé de plus de 80 pour mille dans les années 1950 à moins de 5 pour mille, un taux inférieur à celui des États-Unis. […]
Sans nul doute, l’amélioration des statistiques de santé est principalement le résultat des améliorations de l’alimentation et de l’éducation, qui adressent les déterminants sociaux de la santé. Le taux d’alphabétisation est de 99 %, et l’éducation à la santé fait partie du programme scolaire37. […]
Le système de santé cubain […] est exceptionnel pour un pays pauvre et représente un important succès politique pour le gouvernement de Castro. Depuis 1959, Cuba a énormément investi dans le domaine de la santé et dispose désormais de deux fois plus de médecins par habitant que les États-Unis et d’indicateurs de santé équivalents à ceux des nations les plus développées — malgré l’embargo américain qui réduit drastiquement la disponibilité des médicaments et de la technologie médicale38.
La American Association for World Health, dont le président d’honneur est James Carter, souligne que le système de santé de Cuba est « considéré de manière uniforme comme le modèle prééminent pour le Tiers-monde39 ». Selon la American Public Health Association, à Cuba, « il n’y a pas de barrière raciale qui empêche l’accès à la santé » et insiste sur « l’exemple offert par Cuba — un exemple d’un pays avec la volonté politique de fournir une bonne attention médicale à tous ses citoyens40 ».
Le biologiste étasunien Peter Agre, Prix Nobel de Chimie, a fait l’éloge du système de santé publique de l’île. Selon lui, Cuba « est un exemple pour le monde occidental. Il a beaucoup à apprendre sur la solution de problèmes qui persistent dans d’autres territoires de notre planète41 ».
La Banque mondiale a également salué le système sanitaire de l’île :
Cuba est internationalement reconnue pour ses succès dans le domaine de l’éducation et de la santé, avec un service social qui dépasse celui de la plupart des pays en voie de développement et dans certains secteurs, il est comparable à celui des pays développés. Depuis la Révolution cubaine en 1959 […], le pays a créé un système de services sociaux qui garantit l’accès universel à l’éducation et à la santé, fourni par l’État. Ce modèle a permis à Cuba d’atteindre un alphabétisme universel, d’éradiquer certaines maladies, de fournir un accès général à l’eau potable et à une salubrité publique de base, de disposer de l’un des taux de mortalité infantile les plus bas de la région et de l’une des plus longues espérances de vie. Une révision des indicateurs sociaux de Cuba révèle une amélioration presque continuelle de 1960 à 1980. Plusieurs indices majeurs, tels que l’espérance de vie et le taux de mortalité infantile, ont continué de se bonifier pendant la crise économique du pays dans les années 1990 […]. Aujourd’hui, la performance sociale de Cuba est l’une des meilleures du monde en voie de développement, comme le documentent de nombreuses sources internationales y compris l’Organisation mondiale de la santé, le Programme des Nations unies pour le développement et d’autres agences de l’ONU, et la Banque mondiale. […] Cuba surpasse largement à la fois l’Amérique latine et les Caraïbes et d’autres pays à revenu intermédiaire dans les plus importants indices d’éducation, de santé et de salubrité publique42.
Pour sa part, le Fonds des Nations unies pour la population note que Cuba « a adopté il y a plus d’un demi-siècle des programmes sociaux très avancés, qui ont permis au pays d’atteindre des indicateurs sociaux et démographiques comparables à ceux des pays développés ». L’organisme ajoute que « Cuba démontre que les limites des économies en développement ne constituent pas nécessairement un obstacle insurmontable pour le progrès de l’état de santé, le changement démographique et le bien-être43 ».
Le quotidien conservateur The Washington Post a également reconnu l’excellence du système de santé de Cuba dont « les résultats sont salués à travers le monde44 ». The Guardian, de son côté, note que « Cuba, un pays d’à peine 11,2 millions d’habitants, a atteint un niveau de protection sanitaire similaire à celui des nations les plus développées45 ».
Le Président Barack Obama, lors de sa visite historique à Cuba en mars 2016, a salué les succès de l’île dans le domaine de l’éducation et de la santé : « Les États-Unis reconnaissent les progrès réalisés par Cuba en tant que nation et ses résultats extraordinaires dans l’éducation et la santé46 ».
Cette expertise dans le domaine de la santé a permis à l’île de faire face à la pandémie mondiale de Covid-19.
Face à la pandémie mondiale de Covid-19, Cuba a apporté une réponse sanitaire en accord avec sa doctrine médicale basée sur la prévention. Les premiers cas sur le territoire ont été confirmés le 11 mars 2020 sur de trois touristes italiens. Cependant, comme le souligne un rapport de l’Organisation Panaméricaine de la Santé, le ministère cubain de santé publique avait élaboré un plan de réponse « intersectoriel deux mois auparavant avec la Défense Civile, approuvé par les autorités centrales du gouvernement fin janvier ». Le Plan d’Affrontement de la Covid-19 a basé son action sur la surveillance épidémiologique nationale afin d’identifier rapidement les cas47. Depuis le 17 mars 2020, les plus de 28 000 étudiants en médecine que compte l’île effectuent chaque semaine une enquête porte-à-porte dans l’ensemble du pays afin de détecter les cas possibles de contamination, communément appelée recherche active de cas suspects », permettant ainsi de contrôler près quatre millions de personnes par jour48.
Un suivi rigoureux des cas positifs et de leurs contacts a été mis en place dans les hôpitaux et les centres d’isolement. Dès le 25 mars 2020, les vols commerciaux et touristiques ont été suspendus et un contrôle sanitaire strict a été effectué dans tous les ports et aéroports du pays, avec la mise en place d’une quatorzaine stricte pour tous les citoyens et résidents de retour à Cuba49. Les touristes présents sur l’île ont été invités à rentrer chez eux50.
Les autorités ont décidé de la fermeture des centres de loisirs et de l’annulation des évènements sociaux et toutes les classes en présentiel ont été suspendues pour être remplacées par des cours en distanciel. Des mesures de distanciation physique ont été recommandées tout comme la réduction des déplacements au strict nécessaire. Le port du masque a été imposé dans tous les lieux publics dès le départ et les mesures d’hygiène ont été renforcées51.
À partir du 9 avril 2020 et du début de la phase de transmission autochtone (sans rapport avec un cas importé), les autorités ont adopté de nouvelles mesures. Les transports publics ont été suspendus et les grands marchés ont été fermés au profit d’une décentralisation de la vente des produits de première nécessité. Dans les zones de circulation ouverte du virus, des mesures de confinement social ont été adoptées avec une restriction des déplacements52.
L’OPS note que « l’isolement de tous les contacts, voyageurs et cas suspects, durant 14 jours, dans des centres habilités pour cela, avec une réalisation d’un test PCR pour le diagnostic du SARS-Cov-2, même s’ils ne présentent pas de symptômes, a été très efficace ». Les patients positifs, une fois guéris et sortis de l’hôpital, restent sous surveillance à domicile et à l’isolement pendant 14 jours supplémentaires, et sont à nouveau testés à la fin de cette période. Par ailleurs, ils reçoivent tous un traitement préventif à base d’Interféron Alfa 2B nasal. L’OPS souligne que « cela a eu une influence sur le faible taux de contamination chez les professionnels de santé, qui n’ont eu à déplorer aucun décès53 ».
Cette stratégie a permis à Cuba de contrôler la pandémie. L’île fait figure d’exception en Amérique latine. En effet, selon l’Organisation mondiale de la santé, parmi les 12 pays les plus affectés par la Covid-19, six se trouvent sur le continent américain54. Selon l’Université Johns Hopkins de Washington, qui propose un décompte quotidien devenu une référence à l’échelle mondiale, au 1er février 2021, Cuba, d’une population de 11,3 millions d’habitants, compte 25 674 cas pour 213 décès. À titre de comparaison, la République dominicaine, avec 10,7 millions d’habitants, compte 212 553 cas et 2 646 décès. Haïti (11,4 millions) a recensé 11 460 cas et 245 décès. Le Salvador (6,5 millions) a recensé 53 989 cas et 1 614 décès. La Bolivie (11,6 millions) a recensé 215 397 cas et 10 330 décès. Le Honduras (9,9 millions) a recensé 147 000 cas et 3 592 décès. Le Paraguay (7,1 millions) a comptabilisé 132 548 cas et 2 704 décès. Le Nicaragua (6,6 millions) a recensé 6 253 cas et 169 décès. Costa Rica (5 millions) a recensé 193 276 cas et 2 604 décès. Le Panama (4,3 millions d’habitants) a recensé 319 453 cas et 5 244 décès55.
En Europe, des pays avec une démographie similaire à celle de l’île de la Caraïbe ont connu des situations pandémiques diverses. Ainsi, la Belgique, d’une population de 11,4 millions d’habitants, a recensé 707 837 cas et 21 066 décès. La Grèce (10,7 millions) a recensé 156 473 cas et 7 779 décès. La Hongrie (9,7 millions) a comptabilisé 366 279 cas et 12 463 décès. L’Autriche (8,9 millions) a recensé 413 208 cas et 7 703 décès. Le Portugal (10,2 millions) a recensé 711 018 cas et 12 179 décès. La Suède (10,3) a recensé 566 957 cas et 11 591 décès. La Suisse (8,6 millions) a comptabilisé 521 320 cas et 9 370 décès56.
Cuba travaille également sur le développement de cinq candidats vaccins contre la Covid-19 : Soberana 1, Soberana 2, Soberana Plus, Abdalá et Mambisa. Les quatre premiers sont administrés par le biais d’une injection et le dernier par le biais d’un spray nasal. La recherche la plus avancée concerne les vaccins Abdalá et Soberana 2 qui a débuté la deuxième phase de l’essai clinique en janvier 2021 et qui a inclus un échantillon de 900 personnes âgées de 19 à 80 ans. En février 2021, l’essai a également concerné la population pédiatrique afin que le vaccin puisse être administré aux enfants. L’Institut Carlos Finlay a lancé la phase III en mars 2021 en collaboration avec l’Institut Pasteur d’Iran qui a inclus 150 000 personnes vulnérables et des résidents de zones à haut risque. Le 24 avril 2021, Cuba a lancé une campagne massive de vaccination à La Havane avec les vaccins Abdalá et Soberana 2, lesquels se sont montrés respectivement efficaces à 92,2 % (trois doses) et 62 % (deux doses)57. L’objectif est de vacciner toute la population cubaine durant le premier semestre 2021 et l’île est en train de développer les capacités nécessaires pour produire 100 millions de doses pour les pays du Tiers-Monde. Selon l’Organisation mondiale de la santé, Cuba « a été le premier candidat d’Amérique latine et de la Caraïbe à placer son vaccin en phase clinique ». Le vaccin cubain a d’ores et déjà été « préqualifié » par l’Organisation Panaméricaine de Santé (OPS)58.
L’OPS souligne également que « l’information et la communication » ont été « deux dimensions clé » de la réponse cubaine à la pandémie. Le système de santé de l’île a permis d’apporter une réponse efficace à cette crise mondiale inédite59.
Par ailleurs, il permet à l’île d’établir une coopération internationale avec de nombreux pays à travers la planète.
Depuis 1959, Cuba a fait de la solidarité internationale un pilier fondamental de sa politique étrangère. Ainsi, dès 1960, avant même le développement de son système de santé, Cuba a offert son aide au Chili suite au tremblement de terre qui avait ravagé le pays. En 1963, le gouvernement de La Havane a envoyé sa première brigade médicale composée de 55 professionnels en Algérie pour aider la jeune nation indépendante à faire face à une grave crise sanitaire. Depuis cette date, Cuba a étendu sa solidarité au reste du monde, en particulier à l’Amérique latine, l’Afrique et l’Asie60. Les Nations unies ont souligné cette contribution : « Sauver des vies : c’est ce que fait Cuba dans le monde ». Selon l’institution, l’île « dispose d’une longue histoire de coopération » avec les pays du Tiers-monde. Lors des catastrophes naturelles, « les médecins cubains sont les premiers à arriver et les derniers à quitter les lieux », note l’institution61.
La coopération médicale cubaine est gratuite pour les pays à faibles revenus. En revanche, ceux qui disposent de revenus intermédiaires rétribuent les services offerts par les professionnels cubains dans le cadre d’accords bilatéraux. À titre d’exemple, les médecins qui ont œuvré au Brésil dans le programme Mais Médicos, mis en place par la Présidente Dilma Rousseff en 2013 pour répondre aux besoins sanitaires de la population, ont coûté à l’État brésilien la somme de 3 000 dollars par mois et par médecin payés directement au ministère cubain de la Santé publique. Le médecin en mission, dont les frais de séjour sont couverts par les autorités (logement et alimentation) reçoit une partie de cette somme — environ 900 dollars par mois, un salaire près de dix fois supérieur à celui reçu par un médecin exerçant à Cuba. Le reste du montant, environ les deux tiers, sert à financer le système de santé de l’île ainsi que les missions médicales dans les pays à faibles revenus62. Aujourd’hui, la coopération médicale internationale constitue la première source de revenus de Cuba — plus de sept milliards de dollars par an — devant les transferts d’argent familiaux et le tourisme63.
De 1959 à 2020, Cuba a réalisé près de 600 000 missions dans 158 pays, avec la participation au total de 326 000 professionnels de la santé. Les médecins ont ainsi effectué plus de 1,998 milliard de consultations médicales, 4,3 millions d’accouchements, 14,5 millions d’interventions chirurgicales et ont vacciné plus de 12 millions de femmes enceintes et d’enfants64.
Selon le Programme des Nations unies pour de développement (PNUD), l’aide humanitaire cubaine représente proportionnellement au PIB un pourcentage supérieur à la moyenne des 18 nations les plus développées. Le PNUD note dans un rapport que
La coopération offerte par Cuba s’inscrit dans un contexte de coopération Sud-Sud. Elle ne poursuit pas d’objectif lucratif, mais elle est au contraire offerte comme l’expression d’un principe de solidarité et, dans la mesure du possible, à partir de coûts partagés. Néanmoins, durant des années, Cuba a fourni de l’aide en qualité de dons aux pays les plus pauvres, et a été très flexible quant à la forme ou à la structure de la collaboration […]. Dans la quasi-totalité des cas, l’aide cubaine a été gratuite, même si à partir de 1977, avec certains pays à hauts revenus, principalement pétroliers, une coopération sous forme de compensation s’est développée. Le développement élevé atteint à Cuba dans les domaines de la santé, de l’éducation et du sport a fait que la coopération a concerné ces secteurs, bien qu’il y ait eu une participation dans d’autres branches comme la construction, la pêche et l’agriculture65.
Selon le PNUD, « l’un des exemples les plus réussis de la coopération cubaine avec le Tiers-monde a été le Programme Intégral de Santé pour l’Amérique centrale, la Caraïbe et l’Afrique », développé en 1998 suite à l’ouragan Mitch66. L’organisme note une amélioration de tous les indicateurs de santé, notamment une baisse notable du taux de mortalité infantile, dans les régions où il est appliqué. Il est actuellement en vigueur dans trois continents et repose sur trois principes de base :
En 1998, suite à l’Ouragan Mitch qui avait ravagé l’Amérique centrale et la Caraïbe, avec un terrible bilan de 10 000 morts et disparus et plus d’un million de sans-abri, Cuba a décidé de créer l’École latino-américaine de médecine de La Havane (ELAM) — inaugurée le 15 novembre 1999 — afin de former à Cuba les futurs médecins du Tiers-Monde68. Depuis sa fondation, l’ELAM a formé 37 333 professionnels de santé de 141 pays différents, dont 96 % de médecins69.
L’Organisation mondiale de la santé a rendu hommage au travail de l’ELAM :
[Pour ce qui est du recrutement], la préférence est donnée aux candidats financièrement défavorisés qui, sinon, ne pourraient pas se permettre de faire des études de médecine. Il en résulte que 75 % [des] étudiants viennent de communautés qui ont besoin de médecins et que les minorités ethniques, de même que les peuples autochtones, sont bien représentés […]. Les nouveaux médecins travaillent dans la plupart des pays des Amériques, y compris aux États-Unis, dans divers pays africains et dans de nombreux pays anglophones de la région des Caraïbes.
Des écoles comme l’ELAM défient en même temps l’enseignement de la médecine dans le monde d’avoir des préoccupations plus sociales. […] Cette notion de responsabilité sociale doit être prise en compte partout dans le monde, même dans les cercles médicaux traditionnels […]. Le monde a un urgent besoin de ce genre de bâtisseurs dévoués de nouveaux paradigmes en matière d’enseignement de la médecine70 ».
Selon les Nations unies, « l’ELAM est l’école médicale la plus avancée au monde71 ». La direction de l’OMS a salué le travail réalisé par l’ELAM et a fait l’éloge de la politique cubaine et de son engagement dans la coopération Sud-Sud :
Je ne connais aucune autre école de médecine avec une politique d’admission qui donne la priorité aux candidats en provenance des communautés pauvres et qui savent, de première main, ce que signifie vivre sans avoir accès à des soins médicaux de base. Pour une fois, si vous êtes pauvres, si vous êtes une femme ou si vous venez d’une population indigène, vous disposez d’un avantage précis. C’est une éthique institutionnelle qui fait de cette école une entité unique72.
Selon l’UNESCO, l’ELAM est devenue l’institution préférée des étudiants latino-américains, attirés par la formation de haute qualité offerte à Cuba. « Cuba est l’une des destinations les plus populaires pour les étudiants en Amérique latine73 ».
En plus de former les étudiants étrangers, Cuba a également porté secours aux victimes de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl.
Le rôle de Cuba auprès des victimes de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl du 26 avril 1986, en Ukraine, qui a coûté la vie à 40 000 personnes et qui en a contaminé des millions, est unique74. Depuis la création du Programme d’attention intégrale aux enfants victimes de catastrophes en 1990, au sein de l’Institut d’hématologie de La Havane et du Service d’oncologie de l’hôpital pédiatrique universitaire Juan Manuel Márquez, en réponse au plus important accident nucléaire de l’histoire, plus de 26 000 enfants âgés de 5 à 15 ans ont été soignés gratuitement à Cuba75.
Le quotidien britannique The Guardian note à ce sujet :
Malgré l’isolation et le marasme économique, Cuba s’occupe toujours d’eux. La différence entre ce programme et d’autres — tel que l’échange de l’expertise médicale cubain contre du pétrole vénézuélien — est qu’il n’y a pas d’avantages économiques. Le programme a même survécu à la crise économique cubaine du début des années 1990, la dénommée « Période Spéciale », après la chute du bloc soviétique. […]
Le docteur Julio Medina, coordinateur général du programme, a récemment déclaré : « C’est simple : nous ne nous contentons pas de donner ce que nous avons en trop ; nous partageons tout ce que nous avons76 ».
Les enfants sont soignés à l’hôpital de Tarará, à 20 kilomètres à l’est de La Havane, dans une région qui bénéficie d’un microclimat exceptionnel favorable à la guérison. La plupart souffrent de cancers, notamment de la peau et de la thyroïde, de leucémies, de malformations congénitales, d’alopécies et de vitiligos. Par ailleurs, grâce à ce programme, Cuba a créé une base de données unique au monde sur la contamination nucléaire et a réussi à développer des techniques permettant d’étudier ses effets sur l’ADN77.
Svetlana Zaslavskaya, dont l’enfant a été soigné sur l’île, a apporté son témoignage : « Pour de nombreuses mères, Cuba était le seul espoir78 ». Nikola Efimovich Polischuk, ancien ministre ukrainien de la Santé, a déclaré qu’aucune nation au monde n’avait fait autant pour les enfants victimes de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl que Cuba79. Il a exprimé sa gratitude aux professionnels de la santé : « Dans les moments difficiles pour le peuple ukrainien, Cuba a été l’un des premiers pays à tendre la main pour la santé des enfants affectés80 ». Konstantin Grishenko, ancien ministre ukrainien des Affaires étrangères, a également exprimé sa reconnaissance au gouvernement de La Havane : « Nous n’oublierons jamais ce que Cuba a fait pour nous81 ».
Dans le cadre de sa coopération médicale internationale, Cuba a mis en place en 2004 l’Opération Miracle.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, près de 285 millions de personnes sont atteintes de déficience visuelle à travers le monde, dont 39 millions d’aveugles et 246 millions qui présentent une baisse de l’acuité visuelle. Près de 90 % d’entre elles vivent dans des pays du Tiers-monde. Les principales causes de déficience visuelle sont les défauts de réfraction non corrigés (myopie, hypermétropie ou astigmatisme, 43 %), la cataracte (33 %) et le glaucome (2 %). Près de 80 % de l’ensemble des déficiences visuelles sont curables. L’OMS note que « la cataracte reste la première cause de cécité ». Ces maladies oculaires affectent en premier lieu les personnes âgées de plus de 50 ans (65 %), lesquelles représentent 20 % de la population mondiale, un pourcentage qui s’accroît avec le vieillissement de la population, mais également 19 millions d’enfants82.
Face à ce constat, dans le cadre de l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique, Cuba et le Venezuela ont décidé de lancer en juillet 2004 une vaste campagne humanitaire continentale portant le nom d’Opération Miracle. Elle consiste à opérer gratuitement les Latino-Américains pauvres atteints de cataractes et autres maladies oculaires, et qui se trouvent dans l’impossibilité de financer une opération qui coûte entre 5 000 et 10 000 dollars selon les pays. Cette mission humanitaire a été depuis étendue à d’autres latitudes (Afrique, Asie). L’Opération Miracle inclut la participation de 165 institutions cubaines. Elle dispose de 49 centres ophtalmologiques et de 82 blocs opératoires dans 15 pays d’Amérique latine et de la Caraïbe83. En quinze ans, près de 4 millions de personnes de plus de 35 pays ont été soignées par les médecins cubains84. Les Nations unies ont salué l’engagement humanitaire de Cuba : « L’Opération Miracle, en plus de rendre la vue, nous a donné une nouvelle vision du monde de générosité et de solidarité85 ».
Suite à l’ouragan Katrina qui a ravagé la ville de La Nouvelle-Orléans en septembre 2005, Cuba a mis en place le « Contingent international de médecins spécialisés dans les situations de catastrophe et les grandes épidémies Henry Reeve » — en hommage à un citoyen étasunien qui avait participé à la première Guerre d’indépendance de Cuba au XIXe siècle – composé de 10 000 médecins. L’île, malgré le conflit historique avec les États-Unis, a proposé son aide à Washington. Selon le New York Times, « le gouvernement cubain a proposé d’envoyer des médecins à La Nouvelle-Orléans. Les États-Unis, sans surprise, n’ont pas daigné répondre à l’offre86 ». À partir de ce contingent, Cuba a créé 39 brigades médicales internationales qui ont œuvré dans plus de 20 pays87.
Les Brigades Henry Reeve sont notamment intervenues sur plusieurs continents. Ainsi, suite au tremblement de terre qui avait ravagé le Pakistan en novembre 2005, 2 564 médecins se sont rendus sur place et ont porté secours aux victimes pendant plus de huit mois. Trente-deux hôpitaux de campagne ont été montés et ont été ensuite offerts aux autorités sanitaires du pays. Plus de 1 800 000 patients ont été soignés et 2 086 vies ont pu être sauvées. À titre de comparaison, les États-Unis, alors principal allié d’Islamabad, ont établi deux hôpitaux de campagne et sont restés sur place huit semaines88. Le journal britannique The Independent a souligné le fait que la brigade médicale cubaine était la première à arriver sur les lieux et la dernière à quitter le pays89. The Guardian rappelle la chose suivante à ce sujet : « Il s’agit d’une histoire de solidarité médicale sans précédent, de la part d’une nation en voie de développement que peu de médias ont relatée à ce jour90 ».
De la même manière, après le tremblement de terre survenu en mai 2006 à Java, en Indonésie, Cuba a envoyé plusieurs missions médicales. Ronny Rockito, coordinateur régional indonésien pour la santé, a fait l’éloge des efforts des 135 professionnels cubains qui ont installé deux hôpitaux de campagne. Selon lui, leur travail a eu un impact plus important que celui de n’importe quel autre pays. « J’apprécie les équipes médicales cubaines. Leur style est très amical et leur niveau de soins est très élevé. Tout est gratuit et il n’y a aucun soutien de la part de mon gouvernement dans cela. Nous remercions Fidel Castro. Beaucoup de villageois ont supplié les médecins cubains de rester », a-t-il souligné91.
L’un des cas les plus emblématiques de la coopération médicale cubaine concerne Haïti. Le tremblement de terre de janvier 2010, de magnitude 7, a causé de dramatiques dégâts humains et matériels92. Selon les autorités haïtiennes, le bilan, extrêmement lourd, a été d’au moins 230 000 morts, 300 000 blessés et 1,2 million de sans-abris93. Les médecins cubains, présents dans le pays depuis 1998, ont été les premiers à porter secours ont soigné près de 40 % des victimes94.
Par ailleurs, en octobre 2010, des soldats népalais des Nations unies ont accidentellement introduit le virus du choléra à Haïti. Selon l’ONU, l’épidémie a été découverte par l’équipe médicale cubaine du Docteur Jorge Luis Quiñones. Elle a coûté la vie à 6 600 personnes et en a infecté 476 000 autres, ce qui représente près de 5 % de la population haïtienne (10 millions d’habitants). Il s’agissait du taux de choléra le plus élevé au monde selon les Nations unies. Le New York Times a souligné dans un reportage le rôle clé des médecins cubains : « La mission médicale cubaine qui a joué un rôle important dans la détection de l’épidémie est toujours présente à Haïti et reçoit chaque jour la gratitude des donateurs et des diplomates pour sa présence sur les lignes de front et pour ses efforts de reconstruction du système de santé délabré du pays95 ».
De son côté, Paul Farmer, envoyé spécial de l’ONU, a noté qu’en décembre 2010, lorsque l’épidémie avait atteint son sommet avec un taux de mortalité sans précédent et que le monde avait les yeux rivés ailleurs, « la moitié des ONG étaient déjà parties, alors que les Cubains étaient toujours présents ». Selon le ministère de la Santé haïtien, les médecins cubains ont sauvé plus de 76 000 personnes dans les 67 unités médicales sous leur responsabilité, avec seulement 272 décès, c’est-à-dire un taux de mortalité de 0,36 %, contre un taux de 1,4 % dans le reste du pays96.
Selon José Di Fabio, représentant de l’OMS,
Cuba est un cas à part en raison de sa capacité de réponse rapide, de sa volonté politique et de l’expérience des médecins. Ce que Cuba est capable de réaliser est incroyable. Il y a à la fois la volonté politique [des autorités] et la volonté humaine de la population. Quand il y a eu un tremblement de terre au Pakistan, 2 000 médecins ont été dépêchés en 48 heures. Ils ont été les premiers à arriver au Pakistan et les derniers à quitter le pays. Ils sont restés près de six mois. Ce fut la même chose en Haïti97.
En Afrique, Cuba a également joué un rôle notable dans la lutte contre les épidémies.
En 2006, l’Organisation mondiale de la santé a lancé un appel d’urgence à la communauté internationale pour venir en aide à l’Afrique. L’organisme onusien avait un besoin impérieux de vaccins polysaccharides pour lutter contre la méningite A et C qui frappait 23 pays du continent se trouvant dans la dénommée « ceinture de la méningite, du Sénégal à l’Éthiopie ». L’épidémie touchait près de 100 000 personnes et causait plus de 5 000 décès par an. Il fallait produire de manière massive cet antidote pour venir en aide aux 430 millions de personnes de la région98.
L’institution a donc sollicité tous les laboratoires aussi bien publics que privés pour produire ce type de vaccin. Seuls deux laboratoires publics du Tiers-monde ont répondu à cet appel : l’Institut Carlos Finlay de Cuba et l’Institut Bio-Manguinhos du Brésil99. Les deux entités se sont associées et ont créé le vaccin vax-MEN-AC au prix exceptionnel de 0,95 dollar la dose, c’est-à-dire un prix vingt fois inférieur à celui produit par les multinationales pharmaceutiques. Au total, 19 millions de vaccins ont été fabriqués et distribués en Afrique par l’OMS, l’UNICEF, Médecins sans frontière et la Croix-Rouge internationale, sauvant ainsi des dizaines de milliers de vie100. La revue scientifique étasunienne Science a salué cet exemple de « coopération Sud-Sud » et a lancé un appel afin d’étendre ce modèle au reste du monde101.
En 2014, Cuba a lancé une campagne de vaccination contre le paludisme en Afrique de l’Ouest, dans pas moins de 15 pays102. Selon l’OMS, ce virus, qui affecte en majorité les enfants, coûte la vie à pas de moins de 630 000 personnes par an, « la plupart étant des enfants âgés de moins de cinq ans vivant en Afrique. Cela signifie que 1 000 jeunes enfants meurent chaque jour de paludisme103 ».
La même année, selon les Nations unies, l’épidémie d’Ebola de type zaïre, fièvre hémorragique qui a frappé une partie de l’Afrique de l’Ouest, en particulier la Sierra Leone, a été l’une plus grave crise sanitaire de ces derniers temps. En l’espace de quelques semaines, le virus s’est propagé à grande vitesse. Il s’agissait de la crise d’Ebola « la plus longue, la plus sévère et la plus complexe » jamais observée depuis la découverte de la maladie en 1976. Hautement contagieux, le virus se transmet par le contact direct avec le sang et les fluides corporels. L’Organisation mondiale de la santé a lancé un appel urgent à la communauté internationale afin de venir en aide aux populations africaines abandonnées à leur sort104.
Cuba a immédiatement répondu à la demande des Nations unies et de l’OMS, en dépêchant 165 professionnels de la santé à la Sierra Leone, en Guinée et au Liberia. Il s’agissait du plus important contingent médical dépêché dans la région affectée105. L’OMS a salué le geste de Cuba : « Ce dont nous avons le plus besoin, c’est de personnel médical. Le plus important pour éviter la transmission de l’Ebola est de disposer des personnes adéquates, des spécialistes adéquats, entraînés correctement », pour faire face à ce type de crise humanitaire. L’entité a rappelé que « Cuba est mondialement connue pour sa capacité à former d’excellents médecins et infirmières. Elle est également célèbre pour sa générosité et sa solidarité avec les pays sur le chemin du progrès106 ». L’OMS a exhorté le reste du monde, en particulier les pays développés, à suivre la voie tracée par Cuba et à exprimer la même solidarité vis-à-vis de l’Afrique : « Cuba est un exemple […]. Il s’agit du contingent le plus important de médecins, d’infirmiers et de spécialistes du contrôle de maladies infectieuses et épidémiologiques107 ».
La revue Science a salué à son tour l’exemple offert par l’île : « Il s’agit de la plus importante contribution médicale humaine envoyée à ce jour pour contrôler l’épidémie. Cela aura un impact significatif à la Sierra Leone108 ». Jusqu’à l’arrivée des Cubains, la présence médicale internationale en Afrique de l’Ouest s’élevait à 170 professionnels selon l’OMS109. Ainsi, Cuba a fourni une aide égale à la somme des aides de toutes les nations du monde réunies.
Les États-Unis, par la voix du Président Barack Obama, ont salué l’engagement humanitaire de Cuba dans la lutte contre l’Ebola : « Je souhaite exprimer ma gratitude aux médecins cubains qui se sont portés volontaires et qui se sont engagés dans des missions très difficiles pour sauver des vies en Afrique de l’Ouest en partenariat avec nous et d’autres pays. Nous apprécions énormément le travail effectué110 ». Il a ajouté que « personne ne peut nier le service que des milliers de médecins cubains ont apporté aux pauvres et aux populations en souffrance111 ». Le secrétaire d’État John Kerry a également remercié La Havane pour sa contribution dans la lutte contre l’épidémie : « Cuba, un pays d’à peine 11 millions d’habitants, a dépêché 165 professionnels de la santé et prévoit d’en envoyer près de 300 de plus112 ».
The Washington Post a salué le rôle joué par Cuba : « Alors que la communauté internationale a été accusée de traîner des pieds au sujet de la crise d’Ebola, Cuba […] apparaît comme un fournisseur crucial d’expertise médicale auprès des nations d’Afrique de l’Ouest frappées par l’Ebola113 ». De son côté, le Wall Street Journal note que Cuba est le seul pays à avoir répondu « avec force » à l’appel de l’OMS et de l’ONU. Le quotidien financier remarque que Cuba a envoyé près de 10 fois plus de personnel médical que les États-Unis. Le journal compare également les deux styles de vie : « Alors que les consultants du Centre américain de contrôle et de prévention des maladies logent à l’hôtel Radisson Blu, à plus de 200 dollars la nuit, les 165 médecins cubains vivent à trois par chambre dans un des hôtels bon marché de Freetown. Les toilettes de l’hôtel sont hors service. Les mouches pullulent autour des nappes sales des cafétérias où les Cubains se restaurent114 ». Le New York Times a souligné « le rôle impressionnant de Cuba dans la lutte contre l’Ebola » et note qu’il s’agit du « rôle le plus important parmi les nations cherchant à endiguer le virus ». Selon le quotidien, la contribution cubaine « doit être saluée et imitée », car « seul Cuba et quelques organisations non gouvernementales offrent ce qui est le plus nécessaire : des professionnels de la santé sur le terrain ». Le journal a rendu également hommage au courage des médecins cubains, rappelant qu’ils étaient « parmi les plus exposés » au virus115.
La solidarité cubaine s’est également exprimée à l’occasion de la pandémie de Covid-19 qui a frappé l’ensemble de la planète.
Suite à la pandémie de Covid-19, plusieurs pays, dont l’Italie, ont sollicité l’aide médicale de Cuba. Pour la première fois, les médecins cubains sont intervenus en Europe occidentale. La Havane a ainsi envoyé une brigade de 52 médecins et infirmiers en Lombardie, durement touchée par le virus, dont trente ont combattu l’épidémie d’Ebola116. Après deux mois de labeur, les membres du contingent Henry Reeve sont retournés à Cuba. Bruno Rodríguez Parilla, ministre cubain des Affaires étrangères, a souligné que l’aide cubaine avait été « solidaire et gratuite » et que Cuba s’était contenté de « la gratitude des citoyens et des autorités locales et nationales117 ».
Stefania Bonaldi, mairesse de la commune de Crema, où se trouvait l’hôpital opéré par les Cubains, a rendu hommage au personnel médical de l’île :
Je serai vraiment brève, car mieux que mes paroles, notre immense gratitude est déjà visible sur les visages des autorités ici présentes, que je remercie du fond du cœur. J’ai une émotion particulière pour les collègues maires et mairesses et les administrateurs de Crema, qui représentent tant de visages, ceux de tous les habitants de Crema, sans exception aucune, qui vous embrassent avec affection et sincérité, embués de nostalgie, car nous sommes certains que vous nous manquerez, comme si vous étiez des frères.
Nous le savons bien, car nous, les Italiens, avons été un peuple de migrants et nous savons quels sentiments accompagnent ceux qui partent.
Vous nous manquerez, mais vous ne disparaîtrez pas, car nos consciences conserveront votre don et nous renforceront dans notre conviction qu’à Crema plus personne ne doit plus jamais être considéré comme un étranger. Et nous aurons dorénavant un argument décisif à opposer à quiconque voudrait limiter ou nuire à notre devoir sacré d’hospitalité.
Votre présence rassurante nous manquera, car elle a été un remède efficace dans un moment d’incertitude inédit et de danger imminent.
Ce que vous avez représenté silencieusement durant ces semaines, à commencer par la certitude que notre planète peut combattre et vaincre les inégalités, les injustices et les urgences, si tous les peuples fraternisent, nous manquera.
En arrivant ici, vous avez dit que votre patrie était le monde. Par conséquent, dorénavant, vous serez toujours nos compatriotes, dans ce vaste monde souvent maltraité par l’absence de la valeur suprême de la solidarité.
Nous avons été naufragés et vous nous avez secourus, sans nous demander ni notre nom ni notre origine. Après des mois de lutte, d’angoisse, de doutes, nous apercevons maintenant la lumière, mais uniquement parce que nous nous sommes serré les coudes.
Femmes et hommes de notre système sanitaire lombard, Institutions, dirigeants et administrateurs à tous les niveaux, nous nous sommes serrés les coudes avec vous, chers médecins et infirmiers de la Brigade « Henry Reeve » et avec votre peuple généreux, tirant de votre compétence et de votre passion l’oxygène nécessaire pour maintenir en vie la confiance indispensable dans la lutte.
Sans vous, tout aurait été plus difficile.
Dans notre ville et dans notre territoire, durant ces mois, les gestes de solidarité et de générosité se sont multipliés. Nous avons vu réapparaître les sentiments de proximité qui étaient assoupis par l’habitude, usés par la vie quotidienne.
Vous avez également alimenté ces sentiments d’humanité et de fraternité par votre présence ici, discrète, mais efficace, respectueuse, mais déterminée, douce, mais fiable.
Vous êtes arrivés au moment le plus dramatique et vous vous êtes battus en notre compagnie pour transformer « la plainte en danse », une danse collective, prouvant une nouvelle fois que les grandes batailles ne sont pas gagnées par les héros solitaires, mais par les communautés, et ce qui est survenu sur notre terre en est la preuve, la démonstration.
Nous avons été une communauté et c’est la raison pour laquelle nous avons triomphé. Nous avons été, grâce à vous une nouvelle fois, un remède à l’individualisme, l’allié préféré de l’adversité. Nous avons été bien entendu une communauté multiculturelle et très humaine. Un déploiement qui n’admettait pas de défaite et nous n’avons effectivement pas perdu.
Nous avons lutté comme un peuple passionné doté d’un projet, refusant le risque d’être une foule chaotique et velléitaire, uniquement mue par la peur.
Nous sommes devenus des adversaires intelligents d’un pathogène assassin […].
Avec vous, tout a été plus facile.
Merci, au nom de tous les citoyens et citoyennes de Crema, de notre territoire, de la Lombardie et de toute l’Italie118 !
En novembre 2020, face à la recrudescence de cas de Covid-19, la Sicile a lancé un appel urgent à Cuba afin de recevoir l’aide de 60 professionnels de santé et soulager les hôpitaux régionaux structurellement déficitaires en moyens humains et matériels. La presse italienne a souligné la contribution vitale des médecins cubains : « Il s’agit d’une course contre la montre pour s’accaparer les professionnels d’outre-mer, avant que ne le fassent d’autres régions ». Renato Costa, commissaire à l’urgence Covid-19 de Palerme à l’origine de l’initiative, a motivé sa décision : « Le gouvernement cubain dispose d’équipes de médecins et d’infirmiers disposés à se déplacer. Nous avons sollicité leur aide. Nous sommes au courant que d’autres régions en ont fait de même et nous espérons avoir été les premiers. Je suis en étroit contact avec l’ambassade qui semble avoir accueilli favorablement notre S.O.S.119 ».
L’Andorre a également reçu le concours d’un contingent de 39 professionnels cubains120. Les pressions exercées par Washington sur la petite principauté européenne ont obligé María Ubach, Ministre des Affaires étrangères, à donner une réponse énergique : « Je suis au courant de la position des États-Unis, mais nous sommes un pays souverain et nous pouvons choisir les partenaires avec lesquels nous souhaitons collaborer121 ». Après une mission de deux mois, une partie du personnel médical cubain est retourné dans l’île avec toute la gratitude du gouvernement et du peuple d’Andorre122.
La France a également autorisé les départements d’outre-mer de Martinique, Guadeloupe, Guyane et Saint-Pierre-et-Miquelon à solliciter le concours de médecins cubains pour faire face à l’urgence sanitaire due à la Covid-19123. Ainsi, une équipe de quinze médecins ont effectué une mission de trois mois en Martinique de juin à septembre 2020 pour renforcer les équipes médicales en place dans la lutte contre la pandémie, à la demande d’Alfred Marie-Jeanne, Président du Conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Martinique124. Selon le Professeur François Roch, président de la commission médicale du CHU de Martinique, « l’ensemble du bilan est positif […]. Maintenant, les décrets sont là pour permettre de partir sur des bases stables et dans la durée d’une coopération125 ».
De la même manière, une brigade de 140 professionnels de la santé a été dépêchée en Jamaïque126. D’autres brigades se sont également rendues au Nicaragua, au Venezuela, au Surinam et sur l’île de la Grenade127. Suite à une demande de l’Argentine, Cuba a envoyé 500 médecins dans la province de Buenos Aires pour faire face à la pandémie de Covid-19128. Au total, selon le ministère cubain de la Santé publique, 28 brigades composées d’un total de 2 579 personnels de santé sont à l’œuvre dans 24 pays pour lutter contre la Covid-19. À celles-ci s’ajoutent les plus de 28 000 professionnels de santé qui étaient déjà présents dans 59 pays avant l’apparition de la pandémie129.
Par ailleurs, le médicament antiviral Interféron Alfa 2B Recombinant élaboré avec la technologie cubaine a été massivement utilisé en Chine contre la Covid-19130. Près de 50 pays d’Europe, d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie ont commandé le produit dans sa version cubaine131.
Le New York Times a salué l’aide apportée par La Havane : « Depuis la révolution de 1959, l’île de la Caraïbe a envoyé ses armées en blouse blanche à travers le monde sur les sites de catastrophe naturelle, majoritairement dans des pays pauvres. C’est la première fois que Cuba envoie un contingent médical d’urgence en Italie, l’un des pays les plus riches au monde, démontrant ainsi la portée de sa diplomatie médicale ». Christopher Tufton, Ministre jamaïcain de la Santé, a remercié les autorités cubaines pour leur soutien : « En temps de crise, le gouvernement cubain et le peuple cubain se sont élevés à la hauteur de la situation. Ils ont entendu notre appel et y ont répondu132 ».
Le Royaume-Uni a également exprimé sa reconnaissance à Cuba pour avoir accepté d’accueillir un bateau de croisière de plus de 1 000 personnes, en majorité britanniques, avec des cas de Covid-19 à bord, qui errait dans la Caraïbe après avoir essuyé des refus de toutes parts, y compris des pays membres du Commonwealth britannique et des États-Unis133. L’ambassadeur Anthony Stokes a tenu à remercier le personnel de santé cubain qui s’est chargé du transfert dans une lettre ouverte :
Je souhaite exprimer mon immense gratitude et celle de mon pays aux 43 Cubains qui ont achevé aujourd’hui la période de quarantaine, après leur contribution incalculable au succès de l’opération réalisée par Cuba pour aider les passagers et une partie de l’équipage du bateau de croisière Braemer à rentrer au Royaume-Uni le 18 mars dernier.
J’apprécie hautement le courage et l’humanisme de ceux qui ont décidé d’être en première ligne en sachant qu’il s’agissait d’une opération complexe et délicate et qu’ils devraient être séparés pendant deux semaines de leurs familles et des êtres qui leur sont chers. […]
Durant l’Opération Braemer, j’ai été témoin des nombreuses qualités du peuple cubain, de ses principes humanitaires, de son amabilité, de son engagement au travail ; des facettes du caractère cubain que j’ai découvertes et que j’ai appris à aimer depuis mon arrivée sur cette île. […]
Votre grand geste de solidarité perdurera dans la mémoire des passagers et des membres d’équipage du Braemer, de leurs familles et de leurs amis, qui sont aujourd’hui ensemble grâce à votre effort134.
La coopération médicale internationale a permis à Cuba de développer une diplomatie de la santé influente qui a amené l’île à disposer de nombreux alliés au sein des forums internationaux, notamment parmi les pays du Sud. Ainsi, La Havane bénéficie régulièrement de l’appui de la plupart des nations en voie de développement, notamment aux Nations unies où ses résolutions — contre les sanctions imposées par les États-Unis par exemple — sont généralement soutenues par la majorité des membres135.
Dès 1959, Cuba a fait le choix de créer un système de soins public, universel et gratuit, érigeant la santé de la population en une priorité nationale et dédiant la part la plus importante du budget national à ce secteur. En axant sa philosophie sanitaire sur la prévention et sur le modèle du « médecin de famille » et en reléguant les considérations mercantiles au second plan, l’île a obtenu des résultats remarquables, inédits pour un pays du Tiers-monde aux ressources limitées et sous sanctions économiques depuis plus d’un demi-siècle.
L’excellence atteinte dans le domaine de la santé a ainsi permis à l’île de former un abondant capital humain dont l’expertise est désormais sollicitée dans le monde entier, au point de faire de la coopération médicale internationale la première source de revenus de Cuba. Cette contribution aux urgences qui surviennent à travers la planète et sa capacité de réponse aux épidémies et aux catastrophes naturelles a amené La Havane à développer une diplomatie sanitaire sans équivalant dans le monde et de renforcer le prestige de son système de santé.
En faisant de la santé un monopole d’État non soumis aux contraintes budgétaires, Cuba a pu mettre en place une stratégie de prévention et de lutte contre les maladies émergentes telles que la Covid-19 qui s’est révélée d’une grande efficacité, permettant ainsi aux autorités compétentes de fournir une protection de qualité aux citoyens et de présenter l’un des taux d’infection et de létalité les plus bas au monde. En plaçant le patient au centre du projet sanitaire, La Havane a montré qu’il était possible de fournir des services de première qualité à la population, malgré ses contraintes structurelles liées à ses faibles revenus.
Bibliographie :
Source : article publié sur le site web OpenEdition Journals
https://journals.openedition.org/etudescaribeennes/21450
DOI : https://doi.org/10.4000/etudescaribeennes.21450
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Ibid. ↩
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Ibid. ↩
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Organización Panamericana de la Salud / Organización Mundial de la Salud, « Cuba frente a la Covid-19 », op. cit., p. 12-14. ↩
Ibid. ↩
Ibid. ↩
Ibid. ↩
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Ibid. ↩
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Organización Panamericana de la Salud / Organización Mundial de la Salud, « Cuba frente a la Covid-19 », op. cit., p. 29. ↩
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Ricardo López Hevia, “En fotos, Ban Ki-moon visita la Escuela Latinoamericana de Medicina (ELAM)”, op. cit. ↩
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Programme des Nations unies pour le Développement, Investigación sobre ciencia, tecnología y desarrollo humano en Cuba, 2003, p.117-119, op. cit. ↩
Ibid. ↩
Nuria Barbosa León, “La Escuela Latinoamericana de Medicina: un proyecto visionario y humanista”, Juventud Rebelde, 21 novembre 2014.
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Fernando Ravsberg, « Cuba : 15 años con víctimas de Chernobyl », BBC Mundo,
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Ministerio de Relaciones Exteriores de la República de Cuba, « Más de 18 mil niños de Chernobyl atendidos en Cuba », op. cit. ↩
El Nuevo Herald, « Atendidos 18,000 niños de Chernóbil », 31 mars 2005. ↩
Ministerio de Relaciones Exteriores de la República de Cuba, « Más de 18 mil niños de Chernobyl atendidos en Cuba », op. cit. ↩
China Daily, « Ukraine Thanks Cuba for Helping Chernobyl Victims », 24 décembre 2010.
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Organisation mondiale de la santé, « Cécité et déficience visuelle », Aide-Mémoire no 282, octobre 2011.
http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs282/fr/index.html (site consulté le 24 mars 2020). ↩
Ministerio de Relaciones Exteriores, « Celebra Operación Milagro cubana en Guatemala », República de Cuba, 15 novembre 2010.
http://www.cubaminrex.cu/Cooperacion/2010/celebra1.html (site consulté le 13 novembre 2011).
Operación Milagro, « ¿Qué es la Operación Milagro? ».
http://www.operacionmilagro.org.ar/ (site consulté le 15 novembre 2011). ↩
Iris Armas Padrino, “Misión Milagro: 15 años en combate contra la ceguera”, Agencia Cubana de Noticias, 10 juillet 2019.
http://www.acn.cu/especiales-acn/46949-mision-milagro-15-anos-en-combate-contra-la-ceguera-fotos (site consulté le 25 mars 2020). ↩
Ricardo López Hevia, “En fotos, Ban Ki-moon visita la Escuela Latinoamericana de Medicina (ELAM)”, op. cit. ↩
The New York Times, “Cuba’s Impressive Role on Ebola”, 19 octobre 2014. ↩
Roberto Morales, « África está urgida de la solidaridad internacional », op. cit. ↩
Ibid. ↩
Nina Lakhani, « Cuban Medics in Haiti Put the World to Shame », The Independent, 26 décembre 2010. ↩
Conner Gorry, “Cuba Calling: What This Small Island Can Teach the World About Disease Control”, The Guardian, 23 octobre 2014.
https://www.theguardian.com/global-development-professionals-network/2014/oct/23/cuba-healthcare-lessons-ebola-sierra-leone-guinea-liberia (site consulté le 24 mars 2020). ↩
Ibid. ↩
Institut national de sciences de l’univers, « Séïsme de Haïti du 12 janvier 2010 », Centre national de la recherche scientifique, 19 janvier 2010.
http://www.insu.cnrs.fr/co/terre-solide/catastrophes-et-risques/seismes/seisme-de-haiti-du-12-janvier-2010 (site consulté le 12 novembre 2011). ↩
Radio Canada, « Le bilan grimpe à 230 000 morts », 10 février 2010.
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2010/02/10/004-haiti_bilan.shtml (site consulté le 12 novembre 2011). ↩
Nina Lakhani, « Cuban Medics in Haiti Put the World to Shame », The Independent, 26 décembre 2010.
https://www.independent.co.uk/life-style/health-and-families/health-news/cuban-medics-in-haiti-put-the-world-to-shame-2169415.html (site consulté le 24 mars 2020). ↩
Andrés Martínez Casares, « Cuba Tales Lead Role in Haiti’s Cholera Fight », The New York Times, 7 novembre 2011. ↩
Ibid. Voir également Cuba Debate, « Brigada Médica Cubana en Haití alcanza records mínimos de tasa de letalidad por cólera », 5 mars 2011. ↩
Diario do Centro de Mundo, “Entrevista: ‘é incrível o que Cuba pode fazer’, diz OMS sobre ajuda contra ebola”, octubre 2014.
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Jorge Manzaneda, « Vacunas de Cuba y Brasil salvan miles de vidas en Africa », Trabajadores, 10 janvier 2013. ↩
Ibid. ↩
Ibid. ↩
Halla Thorsteinsdóttir & Tirso W. Sáenz, « Tackling Meningitis in Africa », Science, 21 décembre 2012, p. 1546-47. ↩
Agencia Cubana de Noticias, « Cuba’s LABIOFARM Launches Malaria Campaign in Western Africa », 30 mai 2014. ↩
Organisation mondiale de la santé, « World Malaria Report 2013 », 2013, p. v.
http://www.who.int/malaria/publications/world_malaria_report_2013/report/en/ (site consulté le 24 mars 2020). ↩
Granma, « Cuba responde al llamado de la ONU para combatir el ébola », 11 septembre 2014.
http://www.granma.cu/mundo/2014-09-11/cuba-responde-al-llamado-de-la-onu-para-combatir-el-ebola (site consulté le 24 mars 2020). ↩
Cuba Debate, « Apoyo de Cuba a la lucha contra el ébola responde a la solidaridad de su Revolución », 13 septembre 2014.
http://www.cubadebate.cu/noticias/2014/09/13/apoyo-de-cuba-a-la-lucha-contra-el-ebola-responde-a-la-solidaridad-de-su-revolucion/#.VBSAxVd42So (site consulté le 24 mars 2020). ↩
Cuba Debate, « Apoyo de Cuba a la lucha contra el ébola responde a la solidaridad de su Revolución », op. cit. ↩
Ibid. ↩
Kai Kupferschmidt, “Cuba to Commit Large Health Corps to Ebola Fight”, Science, 12 septembre 2014.
http://news.sciencemag.org/africa/2014/09/cuba-commit-large-health-corps-ebola-fight (site consulté le 24 mars 2020). ↩
Cuba Debate, « Apoyo de Cuba a la lucha contra el ébola responde a la solidaridad de su Revolución », 13 septembre 2014, op. cit. ↩
Barack Obama, “Remarks by President Obama and President Raul Castro of Cuba in a Joint Press Conference”, op. cit. ↩
Barack Obama, “Remarks by President Obama to the People of Cuba”, The White House, 22 mars 2016.
https://www.whitehouse.gov/the-press-office/2016/03/22/remarks-president-obama-people-cuba (site consulté le 24 mars 2020). ↩
Le Figaro, “Ebola : John Kerry remercie Cuba”, 17 octobre 2014. ↩
Adam Taylor, “In the medical response to Ebola, Cuba is punching far above its weigh”, The Washington Post, 4 octobre 2014, op. cit. ↩
Drew Hinshaw & Betsy McKay, “Island Nation Outpaces Larger Countries in Sending Medical Staff; Unlikely Partner for U.S.”, The Wall Street Journal, 9 octobre 2014.
http://online.wsj.com/articles/cuba-stands-at-forefront-of-ebola-battle-in-africa-1412904212 (site consulté le 24 mars 2020). ↩
The New York Times, “Cuba’s Impressive Role on Ebola”, 19 octobre 2014. ↩
France Info Outre-mer la 1ère, « Coronavirus : Cuba envoie en Italie des médecins ayant combattu la fièvre Ebola », 22 mars 2020.
https://la1ere.francetvinfo.fr/coronavirus-cuba-envoie-italie-medecins-ayant-combattu-fievre-ebola-814946.html (site consulté le 22 mars 2020). ↩
Prensa Latina, « Ayuda de Cuba a Italia fue solidaria y gratuita, dice canciller », 18 juillet 2020. ↩
Stefania Bonaldi, “Covid: medici Cuba terminano missione a Crema con tanti ringraziamenti”, Giornale Diplomatico, 23 mai 2020.
https://www.giornalediplomatico.it/Covid-medici-Cuba-terminano-missione-a-Crema-con-tanti-ringraziamenti.htm (site consulté le 30 mai 2020). ↩
Giusi Spica, “Emergenza Covid, la Sicilia chiede a Cuba una task force di 60 medici e infermieri”, La Repubblica, 23 novembre 2020.
https://palermo.repubblica.it/cronaca/2020/11/23/news/emergenza_covid_la_sicilia_chiede_a_cub_una_task_force_di_60_medici_e_infermieri-275474742/ (site consulté le 14 décembre 2020). ↩
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https://www.diariandorra.ad/noticies/nacional/2020/03/31/cuba_els_eua_enfronten_per_ajuda_dels_metges_les_infermeres_159179_1125.html (site consulté le 1er avril 2020). ↩
Diari d’Andorra, « Tornen a casa un grup de 13 sanitaris cubans », 25 mai 2020.
https://www.diariandorra.ad/noticies/nacional/2020/05/25/acte_reconeixement_comiat_als_sanitaris_cubans_161481_1125.html (site consulté le 30 mai 2020). ↩
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https://la1ere.francetvinfo.fr/martinique/apres-3-mois-attente-15-professionnels-cubains-sont-arrives-martinique-847206.html (site consulté le 19 novembre 2020).
Martinique la 1ère, « Des médecins cubains étaient en renfort pour 3 mois en Martinique. Des renforts globalement salués en raison des besoins urgents dans les hôpitaux martiniquais », 30 septembre 2020.
https://la1ere.francetvinfo.fr/martinique/le-sejour-des-medecins-cubains-est-plutot-salue-en-martinique-876242.html (site consulté le 19 novembre 2020). ↩
France Antilles, « Avant de regagner Cuba, les médecins cubains reçus par la CTM », 7 octobre 2020.
https://www.martinique.franceantilles.fr/actualite/sante/avant-de-regagner-cuba-les-medecins-cubains-recus-par-la-ctm-562012.php (site consulté le 19 novembre 2020). ↩
Granma, « Brigada médica cubana parte a Jamaica », 21 mars 2020.
http://www.granma.cu/cuba-covid-19/2020-03-21/brigada-medica-cubana-parte-a-jamaica-para-combatir-el-covid-19-video-21-03-2020-15-03-48 (site consulté le 22 mars 2020). ↩
Telesur, « Médicos cubanos viajan a Lombardía, Italia, por coronavirus”, 21 mars 2020.
https://www.telesurtv.net/news/cuba-medicos-cooperacion-coronavirus--20200321-0010.html (site consulté le 22 mars 2020). ↩
Resumen Latinoamericano, “Argentina. Cuba envía brigada de 500 médicos a la provincia de Buenos Aires”, 24 mars 2020.
http://www.resumenlatinoamericano.org/2020/03/24/argentina-cuba-envia-brigada-de-500-medicos-a-la-provincia-de-buenos-aires/ (site consulté le 25 mars 2020). ↩
José Antonio Abadía, “Médicos cubanos contra la Covid-19, solidaridad para el mundo”, Prensa Latina, 26 mai 2020. ↩
Saimi Reyes Carmona, « Interferón Alfa 2B: entre los más empleados para combatir la Covid-19”, Agencia Cubana de Noticias, 19 mars 2020.
http://www.acn.cu/salud/62273-interferon-alfa-2b-entre-los-mas-empleados-para-combatir-la-covid-19-video (site consulté le 22 mars 2020).
Yaditza del Sol González, “El Interferón que ayuda a tratar el Covid-19: de su origen hasta hoy”, Granma, 19 mars 2020.
http://www.granma.cu/cuba-covid-19/2020-03-19/el-interferon-que-ayuda-a-tratar-la-covid-19-de-su-origen-hasta-hoy-19-03-2020-23-03-09 (site consulté le 22 mars 2020). ↩
EFE, « Cuba reserva suficiente antiviral para tratar el Covid-19 en otros países”, 13 mars 2020.
https://www.efe.com/efe/america/sociedad/cuba-reserva-suficiente-antiviral-para-tratar-el-covid-19-en-otros-paises/20000013-4195541 (site consulté le 22 mars 2020).
Orfilio Peláez, « Más de 45 países solicitan el interferón contra la COVID-19 », Granma, 27 mars 2020.
http://www.granma.cu/cuba-covid-19/2020-03-27/mas-de-45-paises-solicitan-el-interferon-contra-la-covid-19-27-03-2020-01-03-21 (site consulté le 28 mars 2020). ↩
The New York Times, « Cuban Doctors Head to Italy to Battle Coronavirus”, 22 mars 2020. ↩
Ibid. ↩
Jon Stone, « UK Thanks Cuba for ‘Great Gesture of Solidarity’ in Rescuing Passengers From Coronavirus Cruise Ship », The Independent, 7 avril 2020.
https://www.independent.co.uk/news/world/americas/coronavirus-cruise-ship-cuba-rescue-ms-braemar-havana-cases-a9451741.html (site consulté le 19 novembre 2020). ↩
United Nations, « Cuba : U.N. Members Overwhelmingly Support End of U.S. Embargo, as Brazil Backs Washington », 19 novembre 2019.
https://news.un.org/en/story/2019/11/1050891 (site consulté le 21 novembre 2020). ↩
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