Traduit de l’anglais par EDB () • Langue originale : anglais |
Qu’il s’agisse de sectes religieuses maquillées en façades chrétiennes ou musulmanes, ou de sectes asiatiques du Falun Gong aux allures de scientologie, Xi Jinping doit faire face à des problèmes épineux, tant en Chine qu’à l’étranger.
Dans la première partie, nous avons découvert l’État de surveillance et le système de crédit social de la Chine et nous nous sommes demandé : ce type de comportement antidémocratique est-il justifié dans le monde moderne ?
Si l’Occident était vraiment un phare de la liberté et si les États-nations étaient les seules forces capables de négocier les politiques mondiales les unes en fonction des autres en se préoccupant du bien-être des citoyens et des intérêts nationaux, la réponse serait certainement négative.
Cependant, si l’on accepte la réalité d’une structure de pouvoir supranationale — donc, opérant au-dessus des États-nations — et engagée dans une formule dystopique spécifique pour un ordre mondial, alors le tableau change un peu.
Afin de maintenir la perception que la Chine est un méchant dans l’esprit des consommateurs crédules des médias les plus conservateurs, on affirme que ce pays est une monstruosité athée qui s’est engagée à écraser la religion. Si quelqu’un souhaite pratiquer une religion en Chine, on nous dit que les conséquences sont la prison, des notes sociales draconiennes ou même le risque de perdre la vie.
Bien que populaire, cette perception est entièrement fausse.
En ce qui concerne la liberté de religion, la Chine est un pays qui abrite plus de 50 millions de chrétiens et compte plus de 65 000 églises de confessions protestantes et catholiques. Les musulmans constituent la majorité de la population du Xinjiang, qui compte plus de 24 000 mosquées, soit un nombre par habitant bien supérieur à celui des États-Unis. Les temples bouddhistes et taoïstes abondent également dans toute la Chine. Pour une réfutation du mythe du génocide ouïghour, cliquez ici.
Alors que la Chine est un État laïque, elle a parcouru un long chemin depuis la vision hostile à la religion qui prévalait pendant les jours sombres de la révolution culturelle de 1966-1976. Même la constitution chinoise protège la liberté de religion (article 36), avec la simple mise en garde suivante : « Aucun organe de l’État, aucune organisation sociale, ni aucun individu ne peut contraindre les citoyens à croire ou à ne pas croire en une religion, ni exercer de discrimination à l’encontre des citoyens qui croient ou ne croient pas en une religion. L’État protège les activités religieuses ordinaires. Personne ne doit utiliser la religion pour se livrer à des activités qui troublent l’ordre public, portent atteinte à la santé des citoyens ou interfèrent avec le système éducatif de l’État. » Et le plus important : « Les groupes religieux et les affaires religieuses ne doivent pas être soumis au contrôle de forces étrangères. »
En bref, la liberté de culte est protégée par la Constitution tant que votre groupe religieux n’a pas l’odeur de la révolution de couleur.
Bien que les églises, les mosquées et les temples bouddhistes soient tenus de recevoir une licence du gouvernement pour fonctionner légalement et se conformer aux priorités nationales de la Chine, des milliers de lieux de culte clandestins existent également dans le pays et, pour la plupart, les responsables gouvernementaux ont tendance à fermer les yeux.
Toutefois, lorsque des liens sont établis entre ces sites religieux sans licence et des agences de renseignement étrangères tels que la National Endowment for Democracy (NED), la Freedom House ou l’Open Doors (qui ont toutes d’importantes connexions avec la CIA), elles sont rapidement fermées. Les chrétiens, les musulmans, les bouddhistes et les taoïstes sont donc encouragés à trouver des endroits moins insurrectionnels pour pratiquer leur foi.
La plupart des Occidentaux qui critiquent la relation non libérale de la Chine avec ses institutions religieuses ont tendance à négliger le fait que la forme de la guerre moderne repose largement sur l’infiltration, la manipulation culturelle, les opérations psychologiques et la guerre asymétrique à l’intérieur des nations ciblées. L’une des organisations impliquées dans ce type de stratégie est ChinaAid (basée à Washington et au Texas) parrainée par la NED et qui finance et coordonne des réseaux d’églises clandestines qui servent d’armes pour une guerre culturelle plus large en Chine continentale.
Cette technique consistant à utiliser des cellules religieuses comme couverture pour miner la Chine n’est pas nouvelle et remonte en fait à la rébellion des Taiping organisée il y a plus de 160 ans.
Au cours de ce bain de sang qui a duré douze ans (1853-1864), un culte chrétien artificiel dirigé par un instituteur raté du nom de Hong Xiuquan a déclenché une guerre civile qui a accéléré l’écrasement de la Chine par la Compagnie britannique des Indes orientales au cours de la deuxième guerre de l’opium (1856-1860).
Salué comme un homme-dieu par ses adeptes dévoués, Hong Xiuquan n’était guère plus qu’un idiot utile recruté par des agents de renseignements occidentaux se faisant passer pour des missionnaires protestants en 1843 ; il a rapidement acquis la conviction qu’il était le frère de Jésus lui-même. Fort de cette révélation, Hong s’est engagé avec fanatisme à purifier la Chine des esprits maléfiques. Ce mal n’était cependant pas la main de l’Empire britannique qui avait ensanglanté la Chine lors de la première guerre de l’opium (1839-1842), ni plus généralement le fléau de la drogue qui avait détruit la vie de millions de ses frères. Les « esprits maléfiques » dont l’éradication obsédait Hong étaient plutôt la pensée confucéenne et bouddhiste en général, et le gouvernement en place en particulier !
L’année de la grande révélation de Hong (1842) est celle où la Chine a perdu la première guerre de l’opium, cédant Hong Kong à l’Empire britannique, et où l’écoulement de la drogue s’est considérablement accru dans cette nation appauvrie et devenue toxicomane. Les importations d’opium ont grimpé en flèche pour atteindre 3 200 tonnes par an en 1850, chaque province chinoise étant bientôt contrainte de cultiver cette drogue pour répondre à la demande croissante. Ce qui n’était pas produit en Chine était fourni par des opérations contrôlées par les Britanniques en Inde et dans l’Empire ottoman.
Le messie chinois a réussi à instituer un nouveau gouvernement appelé le Royaume céleste de Taiping, qui a rapidement pris le contrôle d’un tiers du territoire sud de la Chine, faisant de Nanjing sa capitale en 1851. Le programme a attiré plus de 30 millions d’adhérents à cette marque de fabrique particulière qu’était le christianisme de Hong ; les paysans appauvris se sont rapidement convertis à ce culte artificiel. Une partie de son attrait résidait dans la politique de distribution égale de tous les biens et dans celle de l’absence de possessions privées.
Le cousin et complice de Hong était un anglophile formé par les Britanniques à Hong Kong, nommé Hung Jen-kan. Lorsque Jen-kan est retourné au quartier général des Taiping à Nanjing en 1859, il a écrit :
« Actuellement, l’Angleterre est la nation la plus puissante du monde, grâce à ses lois supérieures. Les Anglais sont connus pour leur puissance intellectuelle et leur force nationale ; fiers par nature, ils répugnent à être subordonnés. »
Le célèbre historien Michael Billington a cité des lettres que l’agent de Caleb Cushing, et missionnaire protestant en Chine, W. A. P. Martin, avait écrites à son responsable au milieu du chaos de la rébellion : « La dynastie des Tartares [Qing], trop sénile pour offrir une perspective encourageante de réforme, va peut-être maintenant considérer l’opportunité de reconnaître son jeune rival [le Taiping] qui, saisissant l’esprit de l’époque, peut être amené à déverrouiller les trésors de l’intérieur et à ouvrir ses portails au commerce sans restriction […] Diviser et conquérir est le stratagème à employer pour prendre d’assaut les citadelles de l’exclusivité orientale. »
Il est important de garder à l’esprit que Cushing était une figure de proue parmi les brahmanes de Boston qui ont fait fortune en travaillant avec les Britanniques dans le commerce mondial de l’opium et qui ont toujours été hostiles à l’esprit de la Constitution des États-Unis elle-même. Cushing et ses collègues brahmanes avaient travaillé dur, à cette époque, pour préparer les bases d’une guerre civile parallèle aux États-Unis, alors que le royaume céleste de Taiping était toujours actif à l’est.
L’un des arguments utilisés par l’Empire britannique pour négocier les conditions de la défaite humiliante de la Chine était la menace de reconnaître le Royaume céleste de Taiping comme le gouvernement légitime de la Chine. Pékin était si profondément saignée par des années de guerre civile interne qu’elle s’est facilement pliée à cette pression et a accepté toutes les conditions exigées par les Britanniques ; ceci a donné lieu au traité de Tien Tsin et à la convention de Pékin de 1858, qui accordaient un accès sans restriction aux missionnaires étrangers — là encore, il s’agissait souvent de couvertures pour des opérations de renseignement étrangères —, une production illimitée de la drogue et le libre-échange, entre autres abus qui ont paralysé la Chine pendant des années.
À la fin de la deuxième guerre de l’opium, en 1860, les Britanniques ne voyaient plus l’utilité de maintenir leur culte artificiel et, comme un producteur de soie qui a extrait toute la matière première de ses vers, ils ont collaboré avec le gouvernement pour brûler le culte, qui a finalement été exterminé en 1865.
Au total, cette guerre civile a causé la mort de 30 millions de Chinois, et pèse encore lourdement sur l’esprit de la Chine.
Dans le sillage de la rébellion et de la guerre de l’opium, l’espérance de vie a chuté, car 22 600 tonnes d’opium étaient produites en Chine pour la consommation intérieure en 1900. La pauvreté était endémique et les groupes franc-maçons anglophiles ont façonné la politique des triades à Hong Kong, où HSBC a été le pionnier de l’économie mondiale des stupéfiants. L’écrasement de l’esprit des Chinois a donné lieu à la rébellion antichrétienne des Boxers, qui est elle-même devenue le prétexte commode des puissances impériales occidentales pour découper encore plus la Chine, en représailles des dommages causés aux maisons, aux lignes ferroviaires et aux vies humaines.
En 1910, un an seulement avant que la révolution républicaine de Sun Yat-sen, inspirée par Lincoln, ne libère la Chine de l’impasse du Grand Jeu, les intérêts impériaux européens et japonais avaient pris le contrôle de vastes portions du territoire chinois.
Qu’il s’agisse de sectes religieuses maquillées en façades chrétiennes ou musulmanes, ou de sectes asiatiques du Falun Gong aux allures de scientologie, dirigées par des messianistes exilés cinglés comme Li Hongzhi, qui croit littéralement avoir été ordonné par Dieu pour sauver l’humanité des extraterrestres interdimensionnels, Xi Jinping doit faire face à des problèmes épineux, tant en Chine qu’à l’étranger. Vivant dans un complexe de 400 acres dans le nord de l’État de New York et contrôlant un vaste ensemble de plates-formes culturelles / de plates-formes de renseignement, y compris Epoch Times, le rôle constant de Li Hongzhi en tant que manipulateur et influenceur lié aux pires éléments de la communauté chinoise en exil (dont le milliardaire criminel et partenaire de Bannon, Guo Wengui) devrait amener toute personne rationnelle à comprendre pourquoi la Chine a adopté la position qu’elle a adoptée à l’égard des cultes comme le Falun Gong et des groupes religieux en général.
Dans le prochain épisode, nous examinerons plus en profondeur un autre aspect des opérations psychologiques en Chine en nous concentrant sur les jésuites, le Tavistock de Londres et d’autres poisons spirituels qui menacent le monde libre.
Démystifier les opérations psychologiques anti-chinoises
Par Matthew Ehret
Sources :
Paramétrage
|
|||||
Aspect :
|